La France et l’Arabie Saoudite ont des objectifs communs pour l’avenir

La France et l’Arabie Saoudite ont des objectifs communs pour l’avenir
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Publié le Mardi 14 juillet 2020

La France et l’Arabie Saoudite ont des objectifs communs pour l’avenir

  • Pour les entrepreneurs, un accord politique aura pour conséquence des partenariats bénéfiques aux deux parties
  • Le royaume s’est engagé dans une ambitieuse réforme économique et sociale dans le cadre du plan Saudi Vision 2030

Djeddah: L’Arabie saoudite et la France partagent  des ambitions communes. En s’associant, les deux pays auront beaucoup à gagner. Objectif : parvenir à une collaboration plus large ainsi qu’à des partenariats dans de nombreux secteurs.
 
Selon Saleh Al-Tayar, secrétaire général de la Chambre de commerce franco-arabe (CCFA), tous les entrepreneurs français et saoudiens estiment qu’un accord politique entre les deux pays ouvrira la voie à des partenariats mutuellement bénéfiques.
 
Dans ce cadre, la CCFA a joué un rôle fondamental dans le renforcement, le développement et l’amélioration des relations commerciales entre la France et l’Arabie saoudite.
 
Al-Tayar indique ainsi que le Conseil saoudo-français pour les affaires (Saudi-French Business Council), fondé en 2001, avait pour objectif d’accroître la  coopération commerciale entre les deux pays. Cette politique  est d’autant plus d’actualité aujourd’hui que l’Arabie saoudite s’est engagée depuis dans une ambitieuse réforme économique et sociale, dans le cadre du plan Saudi Vision 2030. La diversification de l’économie, afin de préparer le royaume à l’ère de l’après-pétrole, est au cœur de la Vision 2030 qui s’est donné pour mission d’offrir aux générations futures un avenir meilleur.
 
Concernant le rôle de la Chambre de commerce franco-arabe, Saleh Al-Tayar confie que « cette institution, composée de personnalités diverses appartenant aux forces vives de la nation, et qui participent activement à l’amélioration du climat des affaires en Arabie Saoudite, fait la promotion des secteurs économiques les plus prometteurs et favorise le développement de partenariats. Elle travaille également sur le transfert de technologies entre les acteurs économiques français et saoudiens ».
 Il ajoute que la Chambre travaille aussi sur la mise en place d’investissements croisés dans tous les secteurs.

 
Instaurer la confiance
Pour lui, le Saudi French Business Council stimule les investissements entre les deux pays, en instaurant la confiance entre les acteurs. Car « sans confiance », il ne peut y avoir d’investissement, surtout si l’investisseur étranger craint pour ses placements financiers.
 
« La meilleure façon d’instaurer cette confiance est d’encourager les rencontres entre les acteurs économiques et de développer un climat qui facilite le rapprochement. Un des rôles les plus importants du Saudi French Business Council est justement de s’assurer que les acteurs économiques des deux pays se rapprochent. Car l’organisation de réunions développe et renforce le sentiment de sécurité et crée des affaires prospères, durables et bénéfiques pour chacun. »
 
La mission du Saudi French Business Council ne s’arrête pas là. L’organisme joue également un rôle important dans la promotion de certains secteurs-clés du programme de développement du royaume, dans la création d’opportunités d’investissement dans ces secteurs, et enfin dans l’acquisition de technologies et de savoir-faire visant à élever les ambitions du pays.  
« Par ailleurs, la Chambre de commerce franco-arabe est l’interlocuteur privilégié pour expliquer aux partenaires français le climat des affaires et orienter les investisseurs saoudiens vers des opportunités à saisir dans certains secteurs de l’économie française. Tout ce travail n’est pas une mince affaire, et je voudrais en profiter pour remercier tous les membres de cette institution pour le travail fabuleux qu’ils réalisent afin de développer les affaires entre la France et l’Arabie saoudite », explique Al-Tayar.

Le secrétaire général de la CCFA rappelle dans ce contexte qu’une délégation de près de 80 chefs d’entreprises français (représentant 60 sociétés qui opèrent dans des secteurs tels que les infrastructures, les transports, l’énergie, les villes intelligentes, la construction, l’industrie, l’ingénierie, les télécommunications, les services environnementaux et financiers, l’éducation, le tourisme et les loisirs) a effectué une visite de deux jours en Arabie saoudite en janvier dernier, avec pour objectif d’explorer les possibilités qu’offre le marché du plus grand pays du Golfe.
 
« Cette initiative a également permis aux chefs d’entreprises présents d’établir des contacts avec des décideurs publics et privés de haut niveau. Il s’agit là d’un exemple concret du travail réalisé par la Chambre de commerce franco-arabe », poursuit-il. Salah Al-Tayar note également que la France est à l’heure actuelle le 8e partenaire commercial de l’Arabie saoudite, ses échanges avec le royaume représentent 3 % de son marché. La France est par ailleurs le 3e plus grand investisseur étranger en Arabie saoudite, avec des financements de près de 15 milliards de dollars.
 
« De plus, 80 entreprises françaises étaient présentes sur le territoire saoudien en 2019 et 4 000 autres exportent vers le royaume – dont 500 nouvelles au cours des deux dernières années. »
 
Selon lui, le volume des échanges entre l’Arabie saoudite et la France a presque doublé au cours des dix dernières années :« Il a atteint 9,53 milliards d’euros en 2019. Les exportations françaises vers le royaume se sont élevées à 3 milliards d’euros et les importations à 6,53 milliards d’euros. La balance commerciale reflète un solde positif pour l’Arabie Saoudite de 3,3 milliards d’euros en 2019 contre 3,03 milliards d’euros en 2018 ».
 
Le secrétaire général de la CCFA souligne que tous ces chiffres montrent la forte et constante augmentation des échanges entre les deux pays. « Cependant, il faut admettre que le volume de ces échanges ne reflète pas l’intensité de l’amitié franco-saoudienne, et qu’il y a encore une marge – ce qui est encourageant. C’est dans ce sens que travaille la Chambre de commerce franco-arabe. »
 
Al-Tayar explique que les 80 entreprises françaises opérant en Arabie saoudite emploient environ 40 000 personnes, dont 10 000 Saoudiens. Il salue ainsi « les entreprises faisant la promotion de la “saoudisation” des emplois, avec un taux moyen [d’employés saoudiens] de 35 % – ce qui correspond au taux d’embauche généralement pratiqué par les entreprises du royaume. »
 
Soulignant l’harmonie entre les dirigeants des deux pays et son impact sur leurs liens économiques mutuels, M. Al-Tayar affirme que« comme chacun sait, les relations entre la France et le royaume sont très anciennes  et suivent inlassablement le sillage tracé par le fondateur de la Ve République, le général de Gaulle, et le troisième fils du père de la dynastie saoudienne, le roi Fayçal ben Abdel Aziz, lors de leur rencontre historique à Paris en 1967. » 
 
Les visites officielles du président français Emmanuel Macron au royaume en mai 2019 et du prince héritier Mohammed ben Salman à Paris en avril 2018 témoignent des liens étroits entre les deux pays et « consolident cette relation, marque d’un “partenariat de référence” ouvrant la voie à de “brillantes” perspectives que nous espérons encore plus dynamiques et prospères à l’avenir. D’autant plus que les deux pays ont des économies extraordinairement complémentaires » souligne-t-il.

Vision 2030

Salah Al-Tayar inscrit ce partenariat franco-saoudien dans le cadre de la Vision 2030, un ambitieux plan destiné à développer de nouvelles sources de richesse, à préparer le royaume à l’ère post-pétrolière et à assurer aux jeunes un avenir solide.
 
« Dans le cadre de ce plan, l’Arabie saoudite prévoit d’investir des centaines de milliards de dollars au cours des dix prochaines années afin de développer ses infrastructures, d’exploiter de nouvelles sources d’énergie et d’améliorer les réseaux de transport et l’approvisionnement dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation, et bien d’autres encore… »
 
« Dans le seul secteur du divertissement, indique-t-il, près de 64 milliards de dollars seront investis. Les mégaprojets prévus dans ce plan sont un parfait exemple de la volonté qui existe de transformer le pays et de l’emmener vers le troisième millénaire, dans la perspective d’offrir aux 300 000 jeunes diplômés qui entrent sur le marché du travail chaque année une économie dynamique, et qui en outre améliorera le bien-être de la population. » 

Neom et Al Ula
 
Entre autres mégaprojets figure la ligne de métro qui reliera en vingt minutes l’aéroport de Riyad et la place financière de King Abdullah, immense quartier d’affaires où se tiendront les réunions du prochain sommet du G20.
« Ensuite, il y a le projet Neom, qui transformera un désert de 25 000 km2 en une ville futuriste – avec des usines automobiles, des hôpitaux, des entreprises technologiques et des complexes hôteliers à profusion. Un projet si ambitieux qu’il suppose des technologies que l’on n’a même pas encore déployées aujourd’hui. Le projet de la mer Rouge prévoit quant à lui la construction d’une station balnéaire de luxe et écoresponsable entre les villes d’Umluj et d’Al Wajh, laquelle sera consacrée au bien-être, aux sports et à la culture », poursuit-il.
 
Sur le plan culturel, Al-Tayar revient sur le grand projet touristique d’Al Ula, un parc naturel touristique, archéologique et culturel couvrant l’équivalent de la superficie de la Belgique et abritant des vestiges de plusieurs époques dans le nord-ouest du pays.
« Dans cette transformation de l’Arabie saoudite, la France a évidemment toute sa place. Elle a les atouts et les forces qui peuvent répondre aux ambitions du royaume. Et les acteurs français dans les domaines du luxe, de l’hôtellerie, du tourisme, de l’événementiel et du divertissement sont des leaders mondiaux au savoir-faire reconnu. […] De plus, l’expertise française est déjà à l’œuvre sur plusieurs projets : le métro de Riyad – pour lequel Alstom Transport fait partie du consortium ayant remporté l’appel d’offres relatif à la conception, à la construction, à la fourniture et à la mise en service de trois de ses six lignes –, le réseau de bus – déployé par RATP Dev dans plusieurs grandes villes du pays –, la gestion du projet touristique d’Al Ula, et de nombreux autres projets », a-t-il poursuivi.
 
Rappelant les mesures prises par l’Arabie pour attirer les investisseurs, il ajoute que « l’Arabie saoudite fait partie des dix pays ayant fait le plus de progrès, selon le rapport Doing Business 2020 publié par la Banque mondiale. »
 
Cependant, « afin de saisir, aujourd’hui, toutes ces occasions, il appartient également aux entreprises françaises d’élargir le champ de coopération qui existe déjà entre la France et l’Arabie saoudite et de diversifier ses composantes », a-t-il dit. Il a aussi précisé que « dans un contexte de concurrence mondiale féroce, il est du ressort de chacun des deux pays d’inventer une nouvelle façon de coopérer sur le long terme, en mettant sur pied des politiques de co-développement gagnant-gagnant. »
 
Louant le rôle de la position économique mondiale du royaume, qui souhaite attirer plus d’investisseurs français, Al-Tayar affirme à Arab News  que « l’Arabie saoudite est la première économie du monde arabe car elle détient les plus grandes réserves avérées de pétrole de la planète. […] De plus, en tant que membre du G20, du CCG et de la Ligue arabe, le royaume s’affirme aujourd’hui comme une puissance régionale et un acteur international majeur. Le pays joue un rôle prépondérant dans le maintien d’un équilibre entre l’offre et la demande et garantit un prix stable de l’or noir sur le marché mondial. L’Arabie saoudite est un pays riche dont le PIB, estimé par le FMI à 762 milliards de dollars en 2019, lui permet de maintenir sa position (17e) parmi les plus élevés du globe. »
 
« Quant à son fonds souverain, qui selon le Sovereign Wealth Fund Institute occupait à la fin de 2019 la 11e place du classement mondial, il devrait permettre un actif total sous gestion de 2 000 milliards de dollars d’ici à 2030. C’est donc un pays riche et solvable qui ouvre des mégachantiers de construction. »
 
Et de poursuivre : « L’Arabie saoudite est un levier de croissance important pour les entreprises françaises – réputées pour leur compétence, leur ingéniosité et leur expertise – et pour la France elle-même – admirée pour le raffinement et pour la qualité de ses produits ».
 
« Thales, Veolia, Airbus, Total, Orange, Suez Environnement, Areva, Vinci, Bouygues et bien d’autres sont des groupes très connus dans le royaume. Tous ces joyaux du savoir-faire français participent au développement, à la modernisation et aux efforts entrepris par les autorités saoudiennes pour entrer dans l’économie du troisième millénaire sur un pied d’égalité avec les autres pays », a-t-il déclaré.
 
M. Al-Tayar conclut ainsi : « Tout cela est important, tout cela témoigne de la forte relation entre la France et l’Arabie saoudite et de l’existence d’un véritable intérêt commun. Mais aujourd’hui, face à la concurrence, face à la montée en puissance des pays émergents, face aux conséquences de la crise économique et sanitaire, face aux défis du changement climatique et énergétique, et face à tous les défis du nouveau millénaire, nous devons renforcer nos liens pour réinventer une nouvelle façon de coopérer, une nouvelle façon de créer de la richesse en adoptant une vision politique à long terme de codéveloppement qui, tout en créant de la valeur dans un pays, profiterait tout autant à l’autre. »
 
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com
 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.