Ouverture du G20 à Rome, le climat en tête des préoccupations

Une vue générale du centre de congrès "La Nuvola" dans le quartier EUR de Rome avant le début du sommet du G20 des dirigeants mondiaux le 30 octobre 2021. (Andreas Solaro/ AFP)
Une vue générale du centre de congrès "La Nuvola" dans le quartier EUR de Rome avant le début du sommet du G20 des dirigeants mondiaux le 30 octobre 2021. (Andreas Solaro/ AFP)
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Publié le Samedi 30 octobre 2021

Ouverture du G20 à Rome, le climat en tête des préoccupations

  • «Nous avons encore le temps de remettre les choses sur le bon chemin et cette réunion du G20 est l'occasion de faire cela», a insisté M. Guterres
  • La seule certitude d'avancée concrète pour ce sommet du G20 aux ambitions modérées concerne la fiscalité

ROME : Ils doivent discuter lutte contre le Covid, relance économique mondiale, et surtout climat: les dirigeants du G20 des plus grandes économies mondiales, réunis de samedi à dimanche Rome, sauront-ils envoyer un signal positif juste avant la COP26?

Ouvrant la réunion du G20 ce samedi à Rome, le Premier ministre italien Mario Draghi a souligné d'emblée que  la pandémie de Coronavirus n'est pas encore terminée et qu'il existe une disparité dans la distribution des vaccins, expliquant que les pays pauvres affichent un taux de vaccination de seulement 3%. « La pandémie nous a séparés », a déclaré M. Draghi, lors de l'ouverture du sommet des dirigeants du Groupe des Vingt dans la capitale italienne. Elle a renforcé la l'importance de la solidarité et de la coopération dans les domaines de la vaccination".

De son côté, prenant la parole à la suite de M. Draghi, le roi Salman ben Abdelaziz d'Arabie saoudite a affirmé que le royaume poursuivait son rôle de chef de file dans la résolution des crises mondiales. "Nous avons pris des mesures sans précédent pour faire face aux répercussions du coronavirus" a par ailleurs précisé le roi.

Il a ajouté, via un appel vidéo, que les pays pauvres sont confrontés à des difficultés pour obtenir des vaccins, indiquant que des mesures sans précédent ont été prises pour faire face aux répercussions de la pandémie.

Il a également ajouté : "Nous partageons l'inquiétude du monde concernant le changement climatique et ses répercussions économiques".

"Sur tous nos objectifs climatiques, nous avons du chemin à faire et nous devons accélérer l'allure", avait encore répété vendredi le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, qui ne cesse de tirer la sonnette d'alarme sur le risque de "catastrophe climatique" et pointe la "responsabilité particulière" des pays du G20 -- ce groupe qui comprend entre autres les Etats-Unis, l'Union européenne, mais aussi la Chine, la Russie ou l'Inde, représente la plus grosse partie des émissions mondiales.

"Nous avons encore le temps de remettre les choses sur le bon chemin et cette réunion du G20 est l'occasion de faire cela", a insisté M. Guterres.

Les chefs d'État et de gouvernement partiront en effet pour Glasgow à peine la réunion du G20 achevée dimanche à Rome. Mais leur capacité à s'entendre ce week-end sur des engagements forts pour le climat n'est pas garantie.

Le chef du gouvernement italien Mario Draghi avait plaidé début octobre pour "un engagement du G20 sur la nécessité de limiter la hausse des températures à 1,5 degré", l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.

"Nous n'allons pas stopper le réchauffement climatique à Rome ou à cette réunion de la COP", a reconnu le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans l'avion l'amenant dans la capitale italienne. "Le plus que nous pouvons espérer, c'est ralentir l'augmentation" des températures.

Dans ce contexte, jusqu'à quel point les leaders des grandes économies mondiales sont-ils prêts à s'engager pour abandonner le charbon?

Boris Johnson a encore dit avoir insisté sur "le potentiel de sortir du charbon" lors d'une conversation téléphonique vendredi avec le président chinois Xi Jinping qui, comme son homologue russe Vladimir Poutine, ne participera au G20 que par visioconférence.

Pékin a montré un signe d'inflexion en promettant en septembre de cesser de construire des centrales au charbon à l'étranger. Mais la Chine, et avec elle beaucoup de pays émergents, dépend encore énormément de cette énergie fossile très émettrice de CO2, notamment pour faire tourner ses centrales électriques dans le contexte actuel de crise énergétique.

- Avancée assurée sur la fiscalité -

Les pénuries et les problèmes qui se multiplient dans la chaîne logistique mondiale, et menacent de faire dérailler le rythme de la reprise économique, se sont invités dans le menu des discussions à Rome ce week-end, qui abordera aussi dette des pays les plus pauvres ou efforts pour vacciner la planète contre le Covid.

Mais la seule certitude d'avancée concrète pour ce sommet du G20 aux ambitions modérées concerne la fiscalité. Il devrait en effet entériner au plus haut niveau politique la taxation minimale mondiale à 15% sur les multinationales.

Le défi est désormais de mettre en œuvre dans chaque pays ce dispositif, qui réduira les possibilités d'optimisation fiscale des multinationales et devrait rapporter 150 milliards d'euros de recettes supplémentaires. L'objectif affiché est 2023.

Plusieurs manifestations sont prévues samedi à Rome (syndicats, extrême gauche, Fridays for Future), avec des milliers de personnes attendues. Plus de 5.000 policiers, carabiniers et soldats ont été mobilisés, la capitale italienne sera en permanence survolée par des hélicoptères et des drones, et le quartier où se tient le sommet a été "bunkerisé".

Les dirigeants profiteront aussi de leur retour en présentiel dans une grande réunion internationale pour la première fois depuis le début de la pandémie pour multiplier les rencontres bilatérales ou en petit comité.

Samedi, les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson, veulent ainsi s'accorder sur une reprise des négociations avec l'Iran.

Emmanuel Macron, qui a déjà mis en scène vendredi sa réconciliation avec Joe Biden après l'affaire des sous-marins, a aussi prévu de rencontrer dimanche Boris Johnson, sur fond de crise entre leurs deux pays sur la pêche post-Brexit.

Le président argentin Alberto Fernández espère pour sa part discuter de sa dette avec la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

Ordre du jour du sommet du G20

À l'ordre du jour du sommet figurent les questions du changement climatique, de la reprise économique après les effets du COVID-19 et du taux d'imposition minimum mondial des sociétés.

La séance d'ouverture s'est concentrée sur la santé et l'économie, avec une réunion en marge des principaux dirigeants pour discuter des prochaines étapes du programme nucléaire iranien.


Gaza: la délégation américaine, dirigée par Witkoff, rejoindra les pourparlers mercredi 

La délégation américaine dirigée par Steve Witkoff rejoindra mercredi les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza, a annoncé le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, lors d'une conférence de presse au Caire avec son homologue allemand, Johann Wadephul. (AFP)
La délégation américaine dirigée par Steve Witkoff rejoindra mercredi les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza, a annoncé le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, lors d'une conférence de presse au Caire avec son homologue allemand, Johann Wadephul. (AFP)
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  • "Nous avons eu un long dialogue conjoint avec Steve Witkoff, qui envisage de se rendre en Egypte dans les prochaines heures", a-t-il indiqué
  • Il a précisé que les discussions ont porté sur "l'importance d'une résolution du Conseil de sécurité pour adopter le plan de Trump" ainsi que de "déployer des forces internationales afin de fournir une protection aux Palestiniens"

LE CAIRE: La délégation américaine dirigée par Steve Witkoff rejoindra mercredi les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza, a annoncé le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, lors d'une conférence de presse au Caire avec son homologue allemand, Johann Wadephul.

"Nous avons eu un long dialogue conjoint avec Steve Witkoff, qui envisage de se rendre en Egypte dans les prochaines heures", a-t-il indiqué.

Il a précisé que les discussions ont porté sur "l'importance d'une résolution du Conseil de sécurité pour adopter le plan de Trump" ainsi que de "déployer des forces internationales afin de fournir une protection aux Palestiniens et la sécurité pour le côté israélien."

 


Flottille pour Gaza: 21 Espagnols de retour, «mauvais traitements» de la part d'Israël

Flottille pour Gaza: 21 Espagnols de retour, «mauvais traitements» de la part d'Israël
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  • Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, avait annoncé dans la matinée qu'un accord avait été conclu avec Israël pour qu'un premier groupe de 21 militants espagnols puisse rentrer par avion ce dimanche même
  • Ils ont tous accepté de signer un document dans lequel ils reconnaissent être entrés illégalement en Israël, a indiqué M. Albares

MADRID: Un premier groupe de 21 Espagnols parmi les 49 à bord de la flottille d'aide à Gaza interceptée cette semaine par Israël a atterri dimanche à l'aéroport de Madrid, où ils ont affirmé avoir été maltraités et humiliés pendant leur détention.

"Les mauvais traitements physiques et psychologiques ont été répétés pendant tous ces jours. Ils nous ont frappés, traînés par terre. Ils nous ont bandé les yeux. Ils nous ont ligoté les pieds et les mains", a déclaré aux journalistes Rafael Borrego, l'un des membres de la flottille, à propos de la détention en Israël.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, avait annoncé dans la matinée qu'un accord avait été conclu avec Israël pour qu'un premier groupe de 21 militants espagnols puisse rentrer par avion ce dimanche même.

Ils ont tous accepté de signer un document dans lequel ils reconnaissent être entrés illégalement en Israël, a indiqué M. Albares. Les 28 autres ont pour l'instant refusé de le faire et devraient donc rester en détention plus longtemps, a expliqué le député européen et avocat Jaume Asens à la télévision publique.

De même, les quatre militants portugais qui ont participé à la flottille devaient arriver à Lisbonne dimanche soir, a indiqué le ministère portugais des Affaires étrangères.

La flottille Global Sumud est partie de Barcelone au début du mois de septembre avec pour objectif de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, et de livrer de l'aide humanitaire au territoire palestinien. Mais elle a été interceptée cette semaine par la marine israélienne.

Parmi les membres de la flottille, composée de militants de tous pays, à l'instar de la Suédoise Greta Thunberg ainsi que de différentes personnalités politiques, figure notamment l'ancienne maire de Barcelone, Ada Colau, qui est rentrée dimanche soir dans la capitale catalane.

Des centaines de militants à bord de ces bateaux ont été arrêtés par les forces israéliennes et attendent d'être expulsés. Parmi eux, 137 militants de treize pays se sont envolés samedi pour Istanbul.

L'Espagne est l'une des voix les plus critiques en Europe contre l'offensive militaire d'Israël à Gaza, lancée en réponse aux attaques du 7 octobre 2023 par le Hamas.


Deux morts dans un attentat devant une synagogue à Manchester

Des policiers sont en faction devant la synagogue Heaton Park Hebrew Congregation à Crumpsall, au nord de Manchester, le 2 octobre 2025, à la suite d'un attentat perpétré dans la synagogue. (AFP)
Des policiers sont en faction devant la synagogue Heaton Park Hebrew Congregation à Crumpsall, au nord de Manchester, le 2 octobre 2025, à la suite d'un attentat perpétré dans la synagogue. (AFP)
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  • Un Britannique d’origine syrienne a tué 2 personnes et blessé 3 autres devant une synagogue lors de Yom Kippour ; il a été abattu par la police
  • L’attaque a provoqué une vague de condamnations. Le Royaume-Uni renforce la sécurité autour des lieux juifs

MANCHESTER: Deux hommes ont été tués et trois grièvement blessés jeudi devant une synagogue très fréquentée pour la fête de Yom Kippour à Manchester, en Angleterre, lors d'un attentat perpétré par un Britannique d'origine syrienne qui a été abattu par la police.

L'assaillant a dirigé sa voiture sur des personnes qui se trouvaient à l'extérieur de la synagogue d'Heaton Park à Crumpsall, dans le nord de l'agglomération de Manchester (nord-ouest), avant de sortir de son véhicule et de s'en prendre à elles avec un couteau.

La police a annoncé jeudi soir qu'il s'agissait d'un homme de 35 ans, un Britannique d'origine syrienne nommé Jihad Al-Shamie, qui n'avait jamais fait l'objet d'un signalement auprès du programme national de prévention de l'extrémisme.

Il est arrivé au Royaume-Uni alors qu'il était jeune enfant, et a obtenu, encore mineur, la nationalité britannique en 2006, selon un source gouvernementale.

Trois suspects, deux hommes âgés d'une trentaine d'années et une femme d'une soixantaine d'années, sont en garde à vue jeudi soir, soupçonnés d'avoir "commis, préparé et incité à commettre des actes terroristes", d'après la police.

"Nous nous efforçons de comprendre les motivations derrière cette attaque", a-t-elle ajouté.

Plus tôt, l'unité antiterroriste de la police londonienne avait fait état de deux arrestations, après cette attaque qualifiée de terroriste par les forces de l'ordre, l'une des pires visant des Juifs en Europe depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les deux personnes qui ont perdu la vie sont des hommes membres de la communauté juive, selon la police.

Le Premier ministre Keir Starmer a reconnu que son pays devait "vaincre" un antisémitisme en hausse. Il s'est rendu dans une synagogue en fin de journée, d'après l'agence britannique PA.

Selon la police, un grand nombre de personnes se trouvaient dans ce lieu de culte au moment de l'attentat, mais l'agresseur n'a pas pu y pénétrer "grâce au courage du personnel de sécurité et des fidèles à l'intérieur".

L'assaillant portait un "gilet qui avait l'apparence d'un engin explosif", mais celui-ci n'était pas "opérationnel" a ajouté la police, précisant que que les forces de l'ordre l'avaient tué par balles sept minutes après avoir reçu l'appel téléphonique signalant l'attaque à 09H30 (08H30 GMT).

Trois personnes sont toujours hospitalisées pour des blessures graves, a-t-elle ajouté, après avoir évoqué plus tôt le nombre de quatre. L'un d'eux a été poignardé, l'un renversé par la voiture de l'assaillant, et l'autre pourrait avoir été blessé lorsque la police est intervenue.

- "Horrifié" -

Un important dispositif de sécurité était déployé jeudi autour de la synagogue, où des dizaines d'habitants sous le choc sont venus se recueillir.

L'attaque a eu lieu le jour de la fête juive de Yom Kippour, la plus sainte du judaïsme.

Aryeh Ehrentreu, 56 ans, priait dans une autres synagogue à quelques minutes de là, quand "les agents de sécurité nous ont demandé de fermer toutes les portes, et que nous avons compris qu'une attaque avait lieu", a-t-il raconté à l'AFP.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a condamné une "attaque barbare", son ministre des Affaires étrangères accusant Londres d'avoir échoué à endiguer la montée de l'antisémitisme dans le pays.

Le grand rabbin du Royaume-Uni, Ephraïm Mirvis, a estimé qu'il s'agissait d'un "jour que nous espérions ne jamais voir arriver, tout en sachant au fond qu'il allait avoir lieu".

Keir Starmer a annoncé le déploiement de "moyens de police supplémentaires" pour assurer la sécurité des synagogues à travers le pays.

Le roi Charles III a déclaré être "profondément choqué et attristé", tandis que le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Volker Türk, s'est dit "horrifié" par l'attaque.

La population juive dans le Grand Manchester était évaluée à environ 28.000 personnes en 2021, selon l'organisation britannique Institute for Jewish policy Research.

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé sur X une "attaque terroriste antisémite", et son gouvernement a demandé aux préfets de renforcer les "lieux fréquentés par la communauté juive" en France.

Le Royaume-Uni a connu une augmentation du nombre des incidents antisémites depuis le 7 octobre 2023.

L'organisation juive Community Security Trust (CST) en a recensé 1.521 au cours des six premiers mois de 2025, en baisse par rapport au record de 2.019 au premier semestre 2024.

Le chiffre de cette année reste toutefois le deuxième plus élevé jamais enregistré, selon l'organisation.