Palestiniens ou Israéliens, les oléiculteurs ont la crise climatique comme ennemie

L'hiver dernier en Israël et dans les Territoires palestiniens a été particulièrement chaud et sec, tandis que le printemps a été marqué par une vague de froid et des averses. (AFP)
L'hiver dernier en Israël et dans les Territoires palestiniens a été particulièrement chaud et sec, tandis que le printemps a été marqué par une vague de froid et des averses. (AFP)
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Publié le Mercredi 03 novembre 2021

Palestiniens ou Israéliens, les oléiculteurs ont la crise climatique comme ennemie

  • Seuls 5% des 88 000 hectares d'oliviers cultivés par des Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza sont irrigués
  • Oléiculteurs israéliens et palestiniens assurent que ce qui était un cycle de production immuable est perturbé depuis environ une décennie

ASSIRA AL-SHAMALIYA: Dans un champ d'oliviers en lisière de son village de Cisjordanie occupée, Dalal Sawalmeh secoue délicatement les branches de ses arbres pour la récolte annuelle, sans entendre le bruit habituel des olives qui tombent au sol.


Cette année, les arbres "n'ont donné que 50 ou 40% de leur capacité", explique la Palestinienne de 38 ans, qui se désole que certains oliviers n'aient pas donné de fruits du tout.


Oléiculteurs israéliens et palestiniens assurent que ce qui était un cycle de production immuable --une année de récolte florissante suivie d'une année plus maigre-- est perturbé depuis environ une décennie. Ils mettent en cause le changement climatique.


L'hiver dernier en Israël et dans les Territoires palestiniens a été particulièrement chaud et sec, tandis que le printemps a été marqué par une vague de froid et des averses.


Sur le terrain, "les changements sont vraiment évidents", assure Hazem Yassin, maire d'Assira al-Shamaliya, village près de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie où des oliviers sont cultivés depuis au moins 500 ans.


Si Israéliens et Palestiniens notent des perturbations et s'accordent sur la nécessité de s'adapter, leur approche diffère.

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Si Israéliens et Palestiniens notent des perturbations et s'accordent sur la nécessité de s'adapter, leur approche diffère. (AFP)

«Super-variété»
Dans un champ duquel on aperçoit au loin les grattes-ciels de Tel-Aviv, Giora Ben-Ari, scientifique au centre de recherche agricole Volcani, teste la résistance à la chaleur de 120 variétés d'oliviers provenant du monde entier.


L'une d'elle, la variété Barnea originaire d'Israël, assure de bonnes récoltes même après des étés chauds, tandis que la Souri, du Liban, conserve une qualité d'olives exemplaire mais en quantité limitée.


"Nous n'avons toujours pas identifié de +super-variété+ qui soit résistante sur tous les points", regrette M. Ben-Ari, dont l'institut est financé par des fonds publics.


"D'autres arbres fruitiers sont beaucoup plus sensibles aux températures élevées" que les oliviers, note-t-il. Mais ces derniers "sont généralement plantés sur des terres ingrates et se développent dans des conditions qui ne sont pas idéales. Chaque changement affecte leur rendement".


Pour contrer la sécheresse, les oléiculteurs israéliens irriguent leurs oliviers, souvent au goutte-à-goutte. Selon M. Ben-Ari, environ un quart des 33 000 hectares de plantations d'oliviers sont approvisionnés en eau.

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Cette année, les arbres «n'ont donné que 50 ou 40% de leur capacité», explique la Palestinienne de 38 ans, qui se désole que certains oliviers n'aient pas donné de fruits du tout. (AFP)

L'eau, produit de luxe 
Mais côté palestinien, où les agriculteurs dépendent parfois des récoltes d'oliviers pour répondre aux besoins de leurs familles, l'irrigation relève souvent d'un luxe.


Seuls 5% des 88 000 hectares d'oliviers cultivés par des Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza sont irrigués, selon Fares Gabi, spécialiste de l'oléiculture et retraité du ministère palestinien de l'Agriculture.


Il pointe du doigt l'armée israélienne qui occupe depuis 1967 la Cisjordanie et "menace" des terres agricoles, car l'Etat hébreu restreint l'extraction d'eau pour les agriculteurs palestiniens, faisant monter les prix.

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Mais côté palestinien, où les agriculteurs dépendent parfois des récoltes d'oliviers pour répondre aux besoins de leurs familles, l'irrigation relève souvent d'un luxe.


A Assira al-Shamaliya, un cinquième des terres se trouvent en "zone C", où Israël opère un contrôle total et où l'armée a d'ailleurs établi une base.


Les agriculteurs palestiniens sont aussi confrontés à la violence de colons israéliens qui détruisent leurs oliviers. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 9.300 arbres ont ainsi été abattus entre août 2020 et août 2021.


Abdel Salam Sholi, un oléiculteur du village, a élagué certains de ses oliviers, quitte à faire une croix sur une partie du rendement, parce qu'il n'a pas les moyens de tous les irriguer. 

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Un confrère, Mohammed Amer Hammoudi, 67 ans, a décidé de continuer à irriguer malgré le coût. (AFP)


Un confrère, Mohammed Amer Hammoudi, 67 ans, a décidé de continuer à irriguer malgré le coût. Ce Palestinien recevait un temps des aides du gouvernement américain pour arroser ses champs, suspendues par l'administration de l'ancien président Donald Trump.


L'eau lui coûte 10 shekels le mètre cube (2,75 euros), soit au moins six fois plus que pour un agriculteur israélien. Le transport de l'eau vers ses terres lui coûte 15 shekels (4,10 euros) par mètre cube supplémentaire, explique-t-il.


"L'eau est très chère mais ce système permet à de nouvelles branches de se développer", affirme-t-il, misant tout sur un nouveau réservoir d'eau de pluie pour baisser les coûts.


L'été dernier, Dalal Sawalmeh a elle aussi arrosé 30 de ses 150 arbres à l'aide de barils légèrement troués au fond, qui permettent à l'eau de s'écouler doucement au pied des oliviers. Une technique ayant assuré un rendement supérieur, mais pas suffisante pour pouvoir recruter des travailleurs pour la récolte.


"Je ne veux pas payer pour me faire aider", explique l'oléicultrice, qui a dû compter sur son époux et ses enfants. "On essaye de faire des économies comme on peut."


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".