Les moments forts du procès Benalla

Alexandre Benalla, ancien garde du corps du président français Emmanuel Macron, portant un masque, arrive pour être jugé à Paris le 1er octobre 2021, pour une agression présumée lors d'une manifestation du 1er mai 2018 (Photo, AFP)
Alexandre Benalla, ancien garde du corps du président français Emmanuel Macron, portant un masque, arrive pour être jugé à Paris le 1er octobre 2021, pour une agression présumée lors d'une manifestation du 1er mai 2018 (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 03 novembre 2021

Les moments forts du procès Benalla

Alexandre Benalla, ancien garde du corps du président français Emmanuel Macron, portant un masque, arrive pour être jugé à Paris le 1er octobre 2021, pour une agression présumée lors d'une manifestation du 1er mai 2018 (Photo, AFP)
  • «Je ne suis pas un ange», déclarait Alexandre Benalla au dernier jour de son procès
  • Alexandre Benalla conteste vigoureusement avoir porté des «coups volontaires», parle de «gestes techniques ratés»

PARIS: « Je ne suis pas un ange », déclarait Alexandre Benalla au dernier jour de son procès. Voici les moments forts de ces trois semaines d'audience, alors que le tribunal doit rendre son jugement vendredi. 

« Le trou pour vous mettre dedans » 

Le 13 septembre, celui qui est à l'origine du plus grand scandale du quinquennat est à la barre. Larges épaules serrées dans un costume, lunettes rondes et courte barbe, l'ancien proche collaborateur d'Emmanuel Macron, qui vient d'avoir 30 ans, décline son identité. 

Le tribunal l'interroge d'abord sur son parcours, sur un selfie de 2017 où il semble porter une arme et sur ses nébuleuses fonctions à l’Élysée, au fil d'échanges parfois tendus avec la présidente Isabelle Prévost-Desprez, connue pour son franc-parler. 

Le deuxième jour, la magistrate le questionne sur son téléphone personnel, qu'il a assuré en garde à vue avoir « perdu » - or les investigations ont montré qu'il l'avait utilisé une fois dehors. 

« Perdre quelque chose, le retrouver, c'est une possibilité », maintient le prévenu, se défendant d'avoir fait « obstacle à la manifestation de la vérité ». 

« Ici on peut mentir comme on veut, mais quand ça coince, ça coince », prévient la présidente. « C'est comme si vous creusiez le trou pour vous mettre dedans ». Au dernier jour du procès, Alexandre Benalla reconnaîtra avoir « menti » sur ce point. 

L'« énarque » et le « débrouillard » 

S'il admet avoir utilisé frauduleusement ses deux passeports diplomatiques après son départ de l’Élysée - une « bêtise » - Alexandre Benalla conteste avoir fabriqué un « faux » pour obtenir un autre passeport, de service cette fois. 

L'ancien chef de cabinet François-Xavier Lauch, dont le prévenu est soupçonné d'avoir utilisé le papier a en-tête, est partie civile. 

Entre les deux hommes aux parcours très différents, l'atmosphère est glaciale au quatrième jour du procès. Au fil des questions, ils s'échangent des salves grinçantes. 

« C'est ma parole contre trois personnes », s'énerve Alexandre Benalla en fin de journée, citant ses anciens supérieurs au « Château ». « Qu'est-ce que vous voulez que je fasse face à ces gens-là ? S'ils veulent dire que je suis un menteur, je suis un menteur ! » 

« Coups » et « effleurements » 

Le 24 septembre, le tribunal arrive au cœur du dossier: les violences reprochées à Alexandre Benalla sur un couple place de la Contrescarpe, le 1er mai 2018. 

Les vidéos des évènements sont diffusées, disséquées, au ralenti, image par image.  

Alexandre Benalla conteste vigoureusement avoir porté des « coups volontaires », parle de « gestes techniques ratés ». 

Il assure qu'il ne frappe pas mais « effleure » la tête de Georgios D., se met à mimer à la barre pour montrer qu'il ne « marche » pas volontairement sur lui mais qu'il est « entraîné dans (sa) chute ». 

Le tribunal semble sceptique, confronte sa version à celle du couple, Georgios D. et Chloé P. 

« C'est pas facile, on ne comprend toujours pas pourquoi ça s'est passé comme ça aujourd'hui », déclare cette dernière en fin d'audience. « Pour dire la vérité, je n'attends pas grand-chose de ce procès, dès le départ ce qu'on veut, c'est des excuses. Tout le reste c'est plus fort que nous, ça va rester un traumatisme à vie. » 

« Janus » aux deux visages 

Dans un réquisitoire de près de quatre heures qui s'étire dans la nuit du 30 septembre, le parquet appelle à la « nuance » dans un dossier « déjà jugé par le tribunal de l’opinion ». 

Dépeignant Alexandre Benalla en « Janus » - d'un côté, « ce professionnel reconnu et compétent », de l'autre, un jeune « sans filtre, qui sera rattrapé par son tempérament », l'accusation requiert 18 mois d'emprisonnement avec sursis à son encontre.  

Une « condamnation en forme de reçu, en solde de tout compte. Pour que l'affaire Benalla (...) s'efface devant un jugement ». 

« Regrets » 

Le lendemain, à l'issue des plaidoiries de relaxe de ses avocats, Alexandre Benalla a la parole en dernier.  

« Je ne suis pas un ange, je ne fais pas les choses dans les règles, sinon je ne serais pas arrivé où j'en étais », déclare-t-il. « Est-ce que ça fait de moi un délinquant ? »  

Le 1er mai 2018, il assure avoir voulu « rendre service » mais admet une « erreur de jugement ». 

Il énonce aussi ses « regrets »: pour « ses coprévenus », pour « ne pas avoir réussi à protéger l'institution que je servais, l’Élysée », pour « la trentaine de personnes qui se sont échouées dans ce naufrage Benalla ». 

L'audience levée, il se dirige vers Georgios D. et lui serre la main. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.