Trump, une référence pour Zemmour mais pas un calque 

Une femme passe devant une affiche du journaliste et polémiste Eric Zemmour candidat putatif à la présidentielle, à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, le 28 octobre 2021. (Photo, AP)
Une femme passe devant une affiche du journaliste et polémiste Eric Zemmour candidat putatif à la présidentielle, à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, le 28 octobre 2021. (Photo, AP)
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Publié le Jeudi 04 novembre 2021

Trump, une référence pour Zemmour mais pas un calque 

  • «Trump, c'était le héraut d'une Amérique blanche protestante et populaire, dont les statistiques ethniques annonçaient qu'elle serait minoritaire avant 2050»
  • Eric Zemmour devra encore prouver qu’il est capable de «chauffer une salle» comme Donald Trump

PARIS : Provocations, obsession identitaire, discours anti-élites: Eric Zemmour, putatif candidat à la présidentielle, s'inspire ouvertement de la stratégie de conquête du pouvoir de Donald Trump mais sans bénéficier du soutien d'un grand parti comme l'ancien président américain.


Le polémiste d'extrême droite le revendique clairement. Il s'est "inspiré" d'une affiche de Donald Trump pour la couverture de son dernier essai, dans lequel il raconte qu'une "Mamie Trump", qui fédérait des soutiens français à l'homme d'affaires, est venue lui dire que "+le Trump français, c’est vous+".


"Trump, c'était le héraut – vulgaire et braillard, sans doute, inculte, peut-être – d'une Amérique blanche protestante et populaire, dont les statistiques ethniques annonçaient qu'elle serait minoritaire avant 2050", écrit dans son livre Eric Zemmour, qui ressasse l'idée d'une France en voie de "disparition", "colonisée" par l'immigration musulmane.


L'ancien président américain, qui s'est fait connaître comme Zemmour à la télévision, est aussi "un modèle" dans sa conquête du pouvoir parce qu'il a "réussi à vaincre le politiquement correct représenté par les médias, les institutions, les juges" en "réalisant une alliance entre les classes populaires et une élite patriote", estime le polémiste identitaire.

Transgression
L'ancien ambassadeur de France à Washington Gérard Araud dit à l'AFP "croire au parallèle" avec Trump mais aussi avec le Premier ministre britannique Boris Johnson: "Les Américains veulent un milliardaire, les Britanniques quelqu'un qui sort d'Eton ou d'Oxford, les Français quelqu'un qui a de la culture".


Trump et Johnson "ont réussi à allier ce qui en France serait la Manif pour tous et les Gilets jaunes, ça a été leur force", souligne le diplomate.


Les deux hommes partagent aussi "l'idée de reprendre le contrôle" du pays, note le politologue Jérôme Jaffré, comme l'évoquent le titre du dernier livre d'Eric Zemmour "La France n'a pas dit son dernier mot" et le slogan de Donald Trump "Make America great again" (rendre à l'Amérique sa grandeur).


La stratégie de Zemmour est "calquée au millimètre" sur celle de Trump, estime un député macroniste. Y compris dans la transgression lorsque le polémiste s'amuse à viser des journalistes avec une arme, après avoir dit vouloir leur ôter le pouvoir.


"Il faut être en dehors du système, casser la vaisselle. Trump faisait des déclarations monstrueuses qui faisaient hurler. Mais pour son électorat, c'était le signe qu'il était hors système et avait le courage de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas", explique M. Araud.


"Créer en permanence la controverse, c'est aussi imposer ses thèmes dans le débat", ajoute le diplomate, ce qu'assume ouvertement Eric Zemmour qui hystérise le débat politique en France depuis la rentrée. 

«Ogresque»

Zemmour et Trump, tous deux accusés d'agressions sexuelles, ulcèrent pareillement les féministes quand ils exaltent les valeurs "viriles".


"Radicalité assumée qui donne une image d'authenticité, contrôle de l'espace médiatique en balançant des polémiques auxquelles chacun est obligé de réagir. Rappelons que cela s'est fini aux Etats-Unis en émeute violente" avec l'assaut du Capitole par des partisans armés de Donald Trump, résume Benjamin Haddad, spécialiste de l'Europe au centre de réflexion américain Atlantic Council.


Concurrente de M. Zemmour, Marine Le Pen, qui a opté pour la "dédiabolisation" pour gagner, juge inutile cette "brutalité". Pour le président par intérim du RN Jordan Bardella, on peut agir "humainement" contre l'immigration, "sans jouer avec une boîte d'allumettes à côté de la station service".


Mais Eric Zemmour devra encore prouver qu’il est capable de "chauffer une salle" comme Donald Trump, prévient M. Araud, qui doute de son charisme.


Le polémiste est en outre un homme sans parti politique, comme d'ailleurs Emmanuel Macron en 2016, alors que MM. Trump et Johnson ont pu s'appuyer, financièrement et logistiquement, sur une grande formation.


"Trump a fait main basse sur les Républicains et le parti" mais "Zemmour ne réussira peut-être jamais à le faire avec la droite française", note Chris Bickerton, professeur de politique européennes à l'université de Cambridge.


Les modes de scrutins sont par ailleurs très différents d'un pays à l'autre: direct uninominal majoritaire à deux tours en France, et indirect à un tour par des grands électeurs aux Etats-Unis.


Même physiquement, avance un ministre, Eric Zemmour "est replié sur lui-même" quand Donald Trump "a quelque chose d'ogresque".

Provocations, obsession identitaire: le Français Zemmour s'inspire de Trump

PARIS : Le pamphlétaire d'extrême droite Eric Zemmour, très probable candidat à la présidentielle française, ne s'en cache pas: il admire Donald Trump et s'inspire de la stratégie de conquête du pouvoir de l'ancien président américain.


Lors de sa marche victorieuse vers la Maison Blanche en 2016, Trump "a réussi à coaliser les classes populaires et la bourgeoisie patriote. C'est ce dont je rêve ... depuis 20 ans", a récemment déclaré l'ancien éditorialiste français, qui se voit lui aussi comme l'homme capable de "renverser la table", torpiller "les élites".


Celui qui unirait "les Gilets jaunes", ces Français des classes populaires à l'origine d'une des plus graves crises sociales du quinquennat Macron, "avec la bourgeoisie catholique traditionaliste", devant laquelle il s'exprimait récemment à Versailles.


"La menace d'une tragédie trumpienne émerge en France", mettait en garde fin octobre le Washington Post dans ses pages Opinion en évoquant Eric Zemmour, "un fantasme des médias de droite qui pompe tout l'oxygène de la campagne présidentielle française avant même d'être candidat".


Provocations, sorties extrémistes, hystérisation du débat, obsession de l'immigration, de la dévirilisation de la société, mépris du "politiquement correct"... Trump et Zemmour ont effectivement des choses en commun, et notamment celle de se présenter comme des "sauveurs" d'une identité en déclin.


"La France n'a pas dit son dernier mot", titre du dernier livre de Zemmour, a un lointain écho du "Make America Great Again" de Trump.


Et ses provocations, comme récemment celle de viser des journalistes avec un fusil lors d'un salon d'armement, sont reprises ad nauseam sur les réseaux, lui assurant une visibilité quotidienne.


"Je crois au parallèle Zemmour avec Trump, mais aussi avec Boris Johnson", l'homme du Brexit et Premier ministre britannique, déclarait récemment  l'ancien ambassadeur français à Washington, Gérard Araud. En relevant que les trois hommes réussissent à incarner une sorte de fantasme national dans leurs pays respectifs: "en gros, les Américains veulent un milliardaire, les Britanniques quelqu'un qui sort d'Eton ou d'Oxford, les Français quelqu'un qui a de la culture", une image que Zemmour a réussi à imposer avec force.


Issu d'une famille juive algérienne modeste, l'ancien journaliste de 63 ans a écrit plusieurs livres -des succès- et ses discours sont émaillés de références historiques et de citations. Tout comme Trump, c'est cependant par la télévision, qui lui a ouvert les bras depuis le début des années 2010, qu'il s'est fait connaître du grand public.

Différences majeures
Mais les similitudes entre le Français et l'Américain restent souvent de pure forme.


"Dresser des parallèles marche bien en théorie, mais dans la pratique, on peut voir toutes les différences", souligne Chris Bickerton, professeur de politiques européennes à Cambridge University.


"Trump a fait main basse sur les Républicains et le parti", "Zemmour ne réussira peut-être jamais à le faire avec la droite française", relève-t-il. Même si l'objectif avoué de l'ancien journaliste est de réussir l'union des droites, de la famille républicaine et gaulliste jusqu'à la droite identitaire la plus ultra.


Par ailleurs, les différences majeures entre les systèmes politiques et l'électorat américains et français limitent clairement les comparaisons.


Enfin, Trump, et même ses plus farouches détracteurs le reconnaissent, avait du charisme, une présence imposante de bateleur, atout essentiel dans le théâtre politique d'une campagne électorale.


L'ancien éditorialiste, qui a entamé mi-octobre une tournée en France pour promouvoir son livre, des "conférences littéraires" aux allures de meetings électoraux, s'exprime devant des publics conquis, voire en adoration.


Crédité dans certains sondages de scores le plaçant devant sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen et au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron -lui non plus pas encore officiellement candidat-, M. Zemmour n'a toujours pas déroulé de programme économique ou social.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.