Brésil: l'appel d'offres de la 5G rapporte 7,3 milliards d'euros

Le président Jair Bolsonaro (à droite) et son ministre de la Communication Fabio Faria lors de la vente aux enchères de l'infrastructure des bandes de téléphonie mobile 5G, à Brasilia, le 4 novembre 2021. (Photo, présidence brésilienne / AFP)
Le président Jair Bolsonaro (à droite) et son ministre de la Communication Fabio Faria lors de la vente aux enchères de l'infrastructure des bandes de téléphonie mobile 5G, à Brasilia, le 4 novembre 2021. (Photo, présidence brésilienne / AFP)
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Publié le Samedi 06 novembre 2021

Brésil: l'appel d'offres de la 5G rapporte 7,3 milliards d'euros

  • Ce montant est proche des prévisions initiales d'experts, qui tablaient sur 50 milliards de réais
  • Il s'agit du deuxième appel d'offres le plus lucratif de l'histoire du pays

BRASÍLIA : L'appel d'offres très attendu du réseau 5G au Brésil, immense pays de 213 millions d'habitants, a rapporté vendredi 46,7 milliards de réais (environ 7,3 milliards d'euros) dépassant "toutes les attentes" du gouvernement.

Ce montant est proche des prévisions initiales d'experts, qui tablaient sur 50 milliards de réais, entre les licences d'exploitation payées directement au gouvernement et les investissements prévus.

Il s'agit du deuxième appel d'offres le plus lucratif de l'histoire du pays, après des enchères pétrolières d'octobre 2019 qui avaient rapporté 70 milliards de réais.

Selon le ministre des Communications, Fabio Faria, le montant payé par les entreprises pour les licences d'exploitation des fréquences est "5 milliards de réais supérieur" au plancher fixé pour les enchères, plusieurs lots ayant fait l'objet d'une concurrence importante.

"C'est un succès absolu, nous avons vu de nombreuses surenchères, qui montrent le grand appétit du marché", a dit Marcos Ferrari président exécutif de Conexis Brasil Digital, association qui représente cinq entreprises candidates. 

Les principaux opérateurs de téléphonie au Brésil, TIM, filiale brésilienne de Telecom Italia, Telefonica Brasil, filiale du groupe espagnol Telefonica, avec la marque Vivo, et Claro, du groupe mexicain America Movil, se sont répartis les lots les plus convoités, pour la fréquence 3,5 GHz.

Pour Eduardo Tude, du cabinet de consultants Teleco, un autre aspect "très positif" est le fait qu'"au-delà de voir les grands opérateurs obtenir les fréquences nécessaires pour développer leur réseau 5G, de nouvelles entreprises sont aussi entrées sur le marché".

Six nouveaux opérateurs ont en effet acquis des lots, dont la start-up brésilienne Winity, créée par le fonds d'investissements international Patria il y a moins d'un an.

Les licences d'exploitation ont une durée de vingt ans et les entreprises devront fournir le service dans le district fédéral de Brasilia et les capitales des 26 Etats brésiliens avant le 31 juillet 2022. 

Pour les autres villes de plus de 30 000 habitants, le service devra être disponible entre 2025 et 2028.

Nouveaux horizons

Le défi est de taille, dans un pays où 40 millions de personnes n'ont pas encore accès à internet, selon les dernières données officielles datant de 2019.

"Le Brésil tout entier sera connecté, aucun Brésilien ne sera privé d'internet", a commenté le ministre Fabio Faria sur Twitter.

"J'ai visité des communautés autochtones, que m'a-t-on demandé ? Internet !", avait déclaré le président Bolsonaro jeudi, lors de la cérémonie d'ouverture des enchères.

Au-delà de permettre une meilleure couverture internet dans ce pays aux dimensions continentales, la 5G devrait stimuler de nombreux secteurs économiques, notamment l'agro-négoce, un des principaux moteurs de la croissance brésilienne.

"Le consommateur ne va pas voir la différence, au-delà d'une vitesse améliorée pour voir des films et vidéos. Mais du point de vue industriel, c'est une nouvelle réalité pour les usines, le secteur productif, l'agronégoce", souligne Marcos Ferrari

La 5G va ouvrir de nouveaux champs d'utilisation d'internet, avec des tracteurs connectés, des drones pour surveiller les cultures. Dans d'autres domaines, elle va permettre le développement de voitures autonomes ou d'instruments de télémédecine, selon les experts. 

Deux réseaux étaient concernés par cet appel d'offres historique : le réseau principal et un réseau spécifique qui, pour des raisons de sécurité, sera à usage exclusif de l'Etat. 

Pour ce dernier, le géant privé chinois Huawei, au centre d'une rivalité sino-américaine, avait été exclu d'emblée.

Prévu initialement au premier semestre 2021, l'appel d'offres avait d'ailleurs été retardé en raison de la situation particulière d'Huawei.

Washington, qui a placé l'entreprise privée chinoise sur liste noire en 2019, l'accuse d'espionnage et a enjoint ses alliés occidentaux à ne pas avoir recours à ses services.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.