C’est le «moment où ça passe ou ça casse» pour le climat, avertit Jacinda Ardern

La dirigeante néo-zélandaise a appelé à ce que la COP26 de Glasgow, dont le but est de concrétiser cet objectif de 1,5°C, débouche sur des actions immédiates et significatives, assurant que "nous sommes clairement arrivés à un point où les objectifs sont dépassés". (Photo, AFP)
La dirigeante néo-zélandaise a appelé à ce que la COP26 de Glasgow, dont le but est de concrétiser cet objectif de 1,5°C, débouche sur des actions immédiates et significatives, assurant que "nous sommes clairement arrivés à un point où les objectifs sont dépassés". (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 06 novembre 2021

C’est le «moment où ça passe ou ça casse» pour le climat, avertit Jacinda Ardern

  • La Première ministre néo-zélandaise affirme que le monde paie déjà le prix de décennies de tergiversations et réclame des actions immédiates et significatives
  • «Le monde a besoin de ceux qui nous demandent des comptes, car il ne s'agit pas seulement de fixer un objectif, de s'en aller et d'espérer que tout ira bien»
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WELLINGTON : Le sommet sur le climat de Glasgow est le "moment où ça passe ou ça casse" pour la lutte contre le réchauffement climatique, a averti à l'AFP la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, affirmant que le monde paie déjà le prix de décennies de tergiversations.

"Glasgow est un moment critique et je pense que tout le monde reconnaît le tournant où nous nous trouvons", a-t-elle déclaré lors d'une interview réalisée en partenariat avec Covering Climate Now, le New Zealand Herald et NBC News.

"Cela va être le moment où ça passe ou ça casse pour les ambitions que nous avons vues autour de 1,5 degré", a-t-elle ajouté, se référant à l'objectif ambitieux fixé en 2015 à Paris de plafonner le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

La dirigeante néo-zélandaise a appelé à ce que la COP26 de Glasgow, dont le but est de concrétiser cet objectif de 1,5°C, débouche sur des actions immédiates et significatives, assurant que "nous sommes clairement arrivés à un point où les objectifs sont dépassés".

Mme Ardern n'a pas assisté à la réunion car elle accueille ce mois-ci le sommet économique régional de l'Apec.

Mais la Nouvelle-Zélande s'est récemment engagée à réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, à quadrupler l'aide étrangère pour les projets visant à atténuer le réchauffement climatique, et à obliger les marchés financiers à révéler l'impact de leurs investissements sur le réchauffement de la planète

"Pendant plusieurs décennies, des objectifs ont été fixés mais les investissements et les changements n'ont pas été faits pour s'aligner sur ces objectifs et nous aider à les atteindre", a concédé Mme Ardern.

"Nous savons ce que le fait de ne pas atteindre 1,5 degré signifie pour le reste du monde, pour nous-mêmes et pour notre région", a déclaré la dirigeante, soulignant que le changement climatique alimente déjà des conditions météorologiques extrêmes en Nouvelle-Zélande et dans les atolls voisins du Pacifique.

"Il ne suffit pas de dire simplement +nous attendrons que les autres fassent leur part+. Nous devons faire (notre part) maintenant, de peur que nous ne nous retrouvions tous dans une chute vertigineuse vers le fond."

La dirigeante de centre-gauche, au pouvoir depuis 2017, affirme que son gouvernement est engagé dans l'action climatique, indépendamment de ce que font les autres pays ou des coûts économiques.

Les groupes environnementaux ont pourtant critiqué les politiques climatiques de la Nouvelle-Zélande, notamment pour avoir exclu son secteur agricole, lucratif mais très polluant, des plans visant à atteindre une émission nette nulle d'ici 2050.

Le secteur est cependant responsable de près de la moitié des émissions néo-zélandaises, en grande partie par le biais du méthane émis par le bétail.

Pour Christine Rose, de Greenpeace Aotearoa, le fait de l'exclure rend les engagements climatiques du gouvernement "vides de sens".

"Si nous ne prenons pas de mesures pour lutter contre les émissions agricoles dès maintenant, le gros du travail sera à la charge du reste d'entre nous, tandis que l'industrie agricole continuera à tirer profit de la pollution", a déclaré Mme Rose.

Le mois dernier, les activistes climatiques Generation Zero ont également qualifié les politiques néo-zélandaises de "honte", citant l'absence de prise en compte de l'agriculture.

Et Greta Thunberg a critiqué Mme Ardern, affirmant que celle-ci n'était pas une leader en matière de climat.

Mme Ardern a déclaré qu'elle s'en tenait à son bilan. Elle a aussi assuré que "le monde a besoin de ceux qui nous demandent des comptes, car il ne s'agit pas seulement de fixer un objectif, de s'en aller et d'espérer que tout ira bien."

Mme Ardern a dit espérer que la voix des insulaires du Pacifique a été entendue par les délégués qui débattent de l'avenir de la planète à Glasgow.

Les habitants des îles du Pacifique sont confrontés à des cyclones de plus en plus violents, à des sécheresses extrêmes et à des inondations, ainsi qu'au réchauffement et à l'acidification des océans.

Mme Ardern a un temps envisagé de reconnaître les insulaires contraints de quitter leur terre natale comme des réfugiés climatiques, mais sa position a changé sur la question.

Pour l'heure, elle a déclaré préférer se concentrer sur la préservation de la langue, de la culture et de la terre natale des insulaires en freinant le changement climatique.

"Je serai toujours optimiste et je veux donc attendre de voir ce que nous serons capables de générer à la COP", a-t-elle déclaré.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.