Les expatriés libanais en colère contre Beyrouth en raison de l'arrêt potentiel d'Internet

Les expatriés libanais sont en colère contre le gouvernement libanais, craignant de perdre le contact avec leurs familles si Internet tombe en panne en raison des problèmes énergétiques et financiers persistants du pays. (AFP/Fichier)
Les expatriés libanais sont en colère contre le gouvernement libanais, craignant de perdre le contact avec leurs familles si Internet tombe en panne en raison des problèmes énergétiques et financiers persistants du pays. (AFP/Fichier)
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Publié le Samedi 06 novembre 2021

Les expatriés libanais en colère contre Beyrouth en raison de l'arrêt potentiel d'Internet

  • Crise en voie de résolution, selon le ministre de la Communication
  • Les Libanais de la diaspora taxent l'administration d’« inutile », craignant de ne pas pouvoir communiquer avec leurs familles

DUBAΪ : Les expatriés libanais sont en colère contre le gouvernement de Beyrouth, craignant de perdre le contact avec leurs familles si Internet tombe en panne en raison des problèmes énergétiques et financiers du pays.

Le directeur général de la société de télécommunications Ogero, Imad Kreidieh, a averti jeudi que le service Internet du Liban pourrait tomber en panne d'ici 10 jours en l’absence de dollars américains et de quantités insuffisantes de diesel nécessaires au fonctionnement des stations de diffusion et des générateurs de secours.

L’Électricité du Liban n'a pu fournir de l'électricité que quelques heures par jour aux institutions et aux ménages depuis juin, en particulier après la suppression d'une subvention gouvernementale sur le mazout, les prix du carburant continuant d'augmenter.

Le carburant n'est disponible qu'en dollars et au taux du marché noir. Kreidieh déclare que le budget d'Ogero est en livres libanaises, dévaluées par rapport au dollar, ce qui empêche l’entreprise d'obtenir les devises nécessaires pour acheter les quantités requises de fioul.

La situation a conduit les expatriés libanais dans le Golfe et en Europe à violemment critiquer Beyrouth.

Rana Arbid, banquière d'affaires basée aux Émirats arabes unis, déclare que si Internet s’arrête elle sera anéantie.

Elle accuse Beyrouth d'être « irresponsable et inutile » et reproche à l'élite dirigeante de mettre en danger la vie des gens et les moyens de communication.

« Pas d’Internet signifie pas de canaux qui relient les gens, en particulier pour nous Libanais vivant à l'étranger », dit-elle à Arab News.

« Internet et les applications mobiles sont nos outils de communication avec nos parents et amis. »

Najib Youssef, un directeur des ventes basé en Allemagne, accuse un « gouvernement et une administration improductifs » de déconnecter la diaspora de ses familles.

« Ce gouvernement est comme les précédents, c'est un cabinet infertile. Il a lamentablement échoué à administrer le pays. Il a participé au massacre de tous les secteurs des services, y compris les télécommunications. Si cela se produit, et je suppose que cela arrivera, cela signifie nous tuer (les expatriés) émotionnellement et mentalement car Internet est le seul moyen de communiquer avec les gens à l'intérieur », déclare Youssef, qui craint que ses deux enfants ne ratent les conversations vidéo avec leur grands-parents tous les week-ends.

Le photographe barcelonais Moe Shamseddine qualifie la situation actuelle de « honteuse » et les autorités d'être irresponsables.

« Si Internet s'effondre, cela s'ajoutera à leur longue liste d'échecs », précise-t-il à Arab News. « Personnellement, j'ai vraiment peur de ne pas pouvoir communiquer avec ma mère de 78 ans. »

Il souligne que la plupart des Libanais vivant en Europe ne peuvent pas se permettre de passer des appels internationaux si Internet tombe en panne et ont donc besoin de communiquer à travers les réseaux sociaux et les applications de messagerie.

« Je suis tellement bouleversé et triste. Comme la plupart des Libanais de la diaspora, j’attends avec impatience les élections de 2022 pour mettre en place des législateurs compétents qui ne nous plongeront pas dans une crise de communication qui nous déconnecterait de nos familles », ajoute-t-il.

Nada Khalil, qui est basée à Istanbul depuis le début du déclin économique du Liban en 2020, déclare que les personnes au pouvoir ne sont pas des dirigeants. « C’est une bande de voleurs avides vêtus de costumes qui nous tuent à petit feu. »

Elle précise qu'ils ont engendré une crise des télécommunications due à leur « ignorance, leur échec et leur incompatibilité ».

« Ils brandissent systématiquement la menace de l’interruption d'Internet qu’ils imputent à la pénurie de carburant et de dollars. Ce n'est rien de plus qu'une forme de chantage bon marché pour dissimuler leur tentative d'augmenter les tarifs comme dans la plupart des secteurs productifs », ajoute Khalil, qui travaille dans la production de contenu.

« Si cela se produit, ce serait un tel désastre que le Liban soit complètement isolé. »

Bassam Al-Deek, un professionnel des affaires basé en Arabie saoudite, déclare qu'une interruption d'Internet isolerait encore plus le Liban.

« Comme si ce qui s'est passé ne suffisait pas, arrive maintenant ce problème de pénurie de carburant et de dollars pour entraver le système de télécommunications et nous empêcher de communiquer avec nos familles au pays », ajoute-t-il.

Frustrée et irritée par ce qu'elle a décrit comme « l'administration libanaise stupide », Shireen Ibrahim, basée à Doha, déclare à Arab News : « C'est tellement méchant et blessant. Imaginez ne pas pouvoir communiquer avec vos parents parce qu'une bande d'abrutis ignorants ne sait pas gérer un pays ! Comment voulez-vous qu'ils dirigent l'industrie des télécommunications ? »

Ibrahim croit que rien ne peut commencer à changer au Liban, avant que les Libanais ne sortent les législateurs du système lors des élections de 2022.

Le ministre des Communications, Johnny Korm, a déclaré vendredi à MTV que la crise était en train d'être résolue et qu'il œuvrait à obtenir un financement suffisant pour acheter du carburant.

Il a promis que le Liban ne serait pas témoin de l'arrêt complet d'Internet, mais avertit qu'il pourrait y avoir des « perturbations intermittentes » dans certaines parties du pays.

Il a déclaré que les quantités de fioul sécurisées étaient suffisantes pour les 20 prochains jours.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.