En Egypte, les tontines en ligne rajeunissent un incontournable de l'entraide

Pour que le système soit égalitaire, chaque épargnant verse le même montant et sur une même durée, afin de récolter une somme identique. (Photo, AFP)
Pour que le système soit égalitaire, chaque épargnant verse le même montant et sur une même durée, afin de récolter une somme identique. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 novembre 2021

En Egypte, les tontines en ligne rajeunissent un incontournable de l'entraide

  • Les Egyptiens avaient déjà l'habitude, depuis «au moins les années 1900», de former des «gamiyat» (tontines) dont les membres cotisent chaque mois et remportent la mise à tour de rôle
  • Ces dernières années, des entrepreneurs ont décidé d'adapter au numérique le modèle traditionnel reposant sur les relations interpersonnelles et une remise d'argent en mains propres

LE CAIRE : "Plus facile et plus sûre", c'est ainsi que Menna Chaaraoui, adepte des tontines numériques, décrit son expérience de ces cagnottes communautaires 2.0 qui permettent à des groupes d'inconnus d'économiser ensemble, et ont le vent en poupe en Egypte.

"Je reçois l'argent sur mon compte bancaire, sans retard, et je n'ai pas besoin de courir après les gens: c'est parfait!", se réjouit Menna, une cadre de 31 ans qui épargne via l'application Elgameya, tontine en arabe égyptien.

Imprévus financiers ou simple envie d'économiser? Les Egyptiens avaient déjà l'habitude, depuis "au moins les années 1900", de former des "gamiyat" (tontines) dont les membres cotisent chaque mois --entre 5 et 20 mois généralement-- et remportent la mise à tour de rôle, explique à l'AFP l'économiste Dina Rabie.

Pour que le système soit égalitaire, chaque épargnant verse le même montant et sur une même durée, afin de récolter une somme identique.

Ces dernières années, des entrepreneurs ont décidé d'adapter au numérique le modèle traditionnel reposant sur les relations interpersonnelles et une remise d'argent en mains propres.

"En trois étapes, on débarrasse nos utilisateurs de la galère logistique des tontines classiques", résume Ahmed Mahmoud, 28 ans et directeur d'Elgameya qu'il a fondée fin 2019.

"Au début, j'avais peur de m'inscrire (...) mais j'ai pu rassembler de l'argent pour refaire notre maison en Haute-Egypte et maintenant, j'espère acheter une voiture pour monter un projet là-bas", témoigne Achraf Salah, convaincu.

Installé au Caire, ce père de famille utilise, en parallèle des tontines traditionnelles, l'application MoneyFellows, pionnière sur le marché. Car "dans nos tontines, tout le monde sait combien de sous tu mets, combien tu récupères: c'est gênant. Là, j'apprécie la confidentialité."

Système «solide»

Ahmed Wadi, le PDG de MoneyFellows, estime que l'un des principaux atouts de son application est d'avoir établi un "système solide" assurant les utilisateurs en cas de défaut de paiement de l'un d'eux.

Téléchargée plus de 1,6 million de fois, elle compte environ 173 000 utilisateurs, liés à l'entreprise par contrat et qui épargnent chaque mois de 500 livres égyptiennes (29 euros) à des dizaines de milliers de livres.

Une seule condition pré-requise: fournir une photo de sa pièce d'identité. Et les moyens de paiement sont variés: virements, dépôts d'espèces et paiements électroniques hybrides, très populaires en Egypte.

Un fonctionnement souple idéal pour les 63,8% de la population active travaillant dans l'informel et dans un pays où moins d'un tiers des habitants avaient un compte en banque en 2017, selon la Banque mondiale.

M. Mahmoud estime participer à "l'inclusion financière" des Egyptiens, une thématique chère aux autorités et institutions financières internationales.

Souhaitant à terme les ramener dans son giron, la Banque centrale égyptienne collabore déjà avec les deux start-ups, dont l'aînée MoneyFellows a levé 4 millions de dollars d'investissement (environ 3,4 millions d'euros) durant la seule année 2020.

Car elles ont instauré une grille d'évaluation pertinente: leurs utilisateurs augmentent leur score en soumettant différents documents --facture d'électricité, carte grise, lettre d'un employeur-- et peuvent ainsi engager des sommes plus importantes.

Croissance à trois chiffres

Et le système marche: depuis un an, Elgameya a gagné 700% d'utilisateurs supplémentaires et MoneyFellows 300%.

La pandémie, assure M. Mahmoud, a favorisé ses affaires en "banalisant les transactions numériques".

Avec 30 000 clients dont 30% en Haute-Egypte, agricole et défavorisée, l'application séduit avant tout des personnes "qui veulent se marier ou payer des écoles privées", selon lui. 

Soit une population jeune et plus encline à "prendre des risques" que le public des tontines traditionnelles, décrypte Mme Rabie.

Avec "des dizaines de millions d'Egyptiens" qui en ont fait une "norme sociale", selon l'économiste, les catégories socioprofessionnelles supérieures répondent aussi présentes.

Une étude de l'Université américaine du Caire estime qu'environ 43% des 102 millions d'Egyptiens ayant une épargne étaient membres de tontines -traditionnelles ou numériques- en 2018. 

"Pourquoi payer des intérêts chaque mois?" à une banque, relève Ragab Ferghali, 50 ans. Grâce à l'"entraide" des tontines traditionnelles --sans frais-- il a acquis beaucoup de son mobilier, souligne-t-il.

Mais ce sont les frais de service des tontines en ligne qui le retient en partie d'adhérer à leur concept numérique. Et surtout, il aime l'idée que "tout repose sur la confiance" avec les cagnottes classiques: "Je connais les gens de ma tontine, leurs adresses et leurs proches" dans la vraie vie.

En attendant, fortes de leur croissance fulgurante, MoneyFellows et Elgameya lorgnent déjà ailleurs. Elles s'intéressent aux juteux marchés d'Afrique et du Golfe.


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.