La Turquie fait face à une nouvelle menace salafiste

Un drapeau de militants de Daech photographié au-dessus d'une maison détruite, alors que des groupes islamistes en Turquie se seraient préparés à une guerre civile dans le pays. (Reuters)
Un drapeau de militants de Daech photographié au-dessus d'une maison détruite, alors que des groupes islamistes en Turquie se seraient préparés à une guerre civile dans le pays. (Reuters)
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Publié le Lundi 21 septembre 2020

La Turquie fait face à une nouvelle menace salafiste

  • Colin Clarke, chargé de recherche sur les réseaux de financement du terrorisme auprès du groupe Soufan, affirme que certains groupes salafistes auraient pu conclure un accord avec le gouvernement au pouvoir en Turquie
  • Des experts déclarent que la Turquie a soutenu certaines factions salafistes pendant le conflit syrien pour lutter contre le régime d'Assad

DJEDDAH: Ahmet Mahmut Unlu, chef de secte islamiste, personnalité pro-gouvernementale, a annoncé qu'il était prêt à donner les noms d’au moins 150 associations salafistes, ainsi que leurs emplacements, dans le cadre des préparatifs de combat en Turquie.

Selon Saygi Ozturk, un éminent journaliste du journal turc Sozcu, Ahmet Mahmut Unlu affirme également que 2 000 associations salafistes à travers le pays se préparent à une guerre civile, en particulier dans les provinces du sud-est de Batman et d’Adiyaman.

On pense que ces groupes intimident les populations locales avec des menaces de mort et mettent en garde le gouvernement contre la mise en œuvre de mesures préventives à leur encontre.

Adiyaman était auparavant connu comme un point d’accès pour le recrutement et le déploiement de cellules de Daech en Turquie.

Ces accusations ont été fermement réfutées par le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu, qui a déclaré que les affirmations contenues dans l'article avaient été rédigées avec une mentalité de «copier-coller».

Entre-temps, un tribunal turc a récemment condamné Abu Hanzala, le chef de Daech en Turquie, à douze ans et six mois de prison. Il a déjà été emprisonné à plusieurs reprises en Turquie parce qu'il était soupçonné d’être affilié à Al-Qaïda et à Daech, mais il a ensuite été libéré par manque de preuves.

Colin Clarke, chargé de recherche sur les réseaux de financement du terrorisme auprès du groupe Soufan, déclare que certains groupes salafistes auraient pu conclure un accord avec le gouvernement au pouvoir en Turquie.

«Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, peut très bien considérer ces groupes comme des contrepoids utiles aux Kurdes, ce qui a toujours été le problème numéro un pour Ankara», déclare-t-il à Arab News.

Clarke ajoute que la Turquie ne fait que parler de la lutte contre Daech et d'autres groupes terroristes, mais n'a pris que des mesures limitées pour lutter contre les djihadistes sur le sol turc.

Il y a quatre ans, la police turque a publié un rapport sur la présence de groupes salafistes en Turquie, affirmant qu’ils représentaient plus de 20 000 personnes.

Matteo Pugliese, étudiant en doctorat à l'université de Barcelone et chercheur associé à l’Institut pour les études de politique internationale (Ispi), un groupe de réflexion situé à Milan, explique qu'au début du conflit syrien, la Turquie a facilité le flux de combattants étrangers à travers la frontière pour affaiblir le régime d'Assad, ce qui a contribué au renforcement des groupes salafistes et djihadistes, y compris Jabhat Al-Nosra et Daech.

«Plus tard, la Turquie a subi un certain nombre d'attaques terroristes de Daech, en particulier à Istanbul, Ankara et Diyarbakir», affirme-t-il à Arab News.

Des experts déclarent que la Turquie a soutenu certaines factions salafistes pendant le conflit syrien pour lutter contre le régime d'Assad, et que cela a fait du pays un couloir pour les combattants comme ceux de Daech et d’Al-Nosra.

La Turquie a été attaquée à plusieurs reprises par Daech. Le groupe terroriste a tué 315 personnes au cours l’occasion de 10 attentats suicides, 7 attentats à la bombe et 4 attaques armées.

On pense que les associations salafistes ont pris racine pendant cette période, à la faveur d’un discours extrêmement sectaire que l'on retrouve également dans les médias. Ces associations se livrant régulièrement à des opérations d'aide humanitaire aux réfugiés, leur présence croissante dans les territoires turcs s'est normalisée.

«L’attitude du gouvernement turc a légèrement changé envers les djihadistes, mais la priorité est restée la lutte contre les Kurdes. Les milices syriennes utilisées par le gouvernement turc pour envahir le nord de la Syrie et occuper des zones stratégiques telles que le canton d'Afrin et la région de Kobane sont pleines de djihadistes qui appartenaient auparavant à des organisations telles qu’Al-Nosra, Ahrar al-Sham, Nour al-Din al-Zenki et même Daech dans certains cas», explique Pugliese.

Ce dernier précise que le gouvernement turc est très probablement hostile à la communauté salafiste intérieure, car Erdogan entretient des relations étroites avec les Frères musulmans.

«Mais je suppose que de nombreux salafistes aiment sa politique religieuse. La lutte sélective contre le terrorisme de la Turquie porte atteinte à la sécurité régionale. Dans cet environnement politique, les idées salafistes radicales pourraient prospérer et trouver de nouvelles recrues», indique-t-il.

Pugliese affirme également qu'il est nécessaire de mener une forte campagne de renseignements et de contrôle pour retrouver des centaines d'anciens membres de Daech en Turquie, et d’intégrer des politiques laïques afin de lutter contre l'extrémisme salafiste.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.