L'armée israélienne complice de la violence croissante des colons, dénonce l’ONU

Les enquêtes sur la plupart des cas d’attaques perpétrées par des colons entre 2005 et 2019 ont été classées par les autorités israéliennes sans qu'aucune charge ne soit retenue. (Photo, AFP)
Les enquêtes sur la plupart des cas d’attaques perpétrées par des colons entre 2005 et 2019 ont été classées par les autorités israéliennes sans qu'aucune charge ne soit retenue. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

L'armée israélienne complice de la violence croissante des colons, dénonce l’ONU

  • Les chiffres de l'ONU montrent que 410 attaques contre des Palestiniens par des colons ont été enregistrées jusqu'à présent cette année, contre 358 l'année dernière et 335 en 2019
  • Les experts affirment que «le soutien profond de l'État fourni par Israël à l'action de colonisation illégale… a alimenté cet environnement coercitif et encouragé la violence»

 

NEW YORK: Des experts des droits de l'homme de l'ONU ont condamné mercredi le niveau record de violence perpétré par les colons israéliens contre les Palestiniens dans les territoires occupés cette année.

Ils ont également critiqué le gouvernement israélien pour son manque d'action en vue de réduire les attaques et de protéger les Palestiniens. En vertu de la quatrième convention de Genève, Israël, en tant que puissance occupante, a l'obligation de protéger la population sous son occupation.

Cependant, au lieu d'intervenir pour mettre fin à la violence, les forces de sécurité israéliennes et les sociétés de sécurité privées «répondent à la violence liée aux colons en ordonnant aux Palestiniens de quitter la zone, y compris les terres appartenant aux Palestiniens, ou même en soutenant activement les colons», ont révélé les experts.

Selon l'ONU, 410 attaques de colons ont été enregistrées jusqu'à présent cette année, au cours desquelles quatre Palestiniens ont été tués. Ce chiffre est à comparer aux 358 attaques enregistrées l'année dernière et aux 335 enregistrées en 2019.

«Ces attaques de colons sont principalement dirigées contre des familles palestiniennes rurales vivant dans de petites fermes ou dans des villages et des villes de Cisjordanie occupée, situés à proximité des colonies israéliennes», ont signalé les experts indépendants.

«Beaucoup de ces Palestiniens résident dans la soi-disant “zone C” de Cisjordanie, qui est sous le contrôle sécuritaire et civil complet d’Israël, et où le stratagème d’annexion de facto d’Israël est le plus évident.»

Les experts, dont Michael Lynk, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, ont souligné que la violence prend diverses formes, notamment «la violence physique, les tirs à balles réelles, l'incendie des champs et du bétail, le vol et le vandalisme des biens, des arbres et des cultures, les jets de pierres et l’intimidation tenace des éleveurs et de leurs familles.»

À l'automne, les agriculteurs palestiniens qui récoltent leurs olives sont souvent menacés et attaqués par des colons armés de pierres et de tuyaux, et leurs olives sont volées ou détruites, ont ajouté les experts.

Les experts ont de plus raconté comment les colons font paître leurs moutons et leur bétail sur des terres privées et publiques confisquées aux Palestiniens «comme une première étape pour chasser les Palestiniens de leurs terres. Si les Palestiniens tentent de conserver leurs terres, ils sont fréquemment confrontés à la violence».

Les enquêtes sur la plupart des cas d’attaques perpétrées par des colons entre 2005 et 2019 ont été classées par les autorités israéliennes sans qu'aucune charge ne soit retenue, selon Yesh Din, une organisation israélienne de défense des droits humains.

Les experts de l'ONU ont averti que l'escalade de la violence n'est pas simplement le résultat de «quelques brebis galeuses» parmi la population des colons.

«Le soutien profond de l’État fourni par Israël à l’action de colonisation illégale, en particulier aux plus de 140 avant-postes de colonisation établis en Cisjordanie au mépris même des lois israéliennes, a alimenté cet environnement coercitif et encouragé la violence», ont-ils soutenu.

Les experts ont lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle assume sa responsabilité de remédier à la situation en imposant des mesures visant à mettre fin à l'impunité avec laquelle les colons agissent, et à restaurer le respect de l'état de droit international.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.