Le meurtrier de Mireille Knoll condamné à la perpétuité pour un crime antisémite

Un hommage devant l'appartement de Mireille Knoll lors d'une marche silencieuse à Paris, en France, mercredi 28 mars 2018. (Photo, AP)
Un hommage devant l'appartement de Mireille Knoll lors d'une marche silencieuse à Paris, en France, mercredi 28 mars 2018. (Photo, AP)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

Le meurtrier de Mireille Knoll condamné à la perpétuité pour un crime antisémite

  • Yacine Mihoub a été condamné mercredi aux assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre en 2018 de Mireille Knoll, un crime «au caractère antisémite»
  • «C'est juste, c'est ce qu'on attendait. Notre famille va pouvoir démarrer son deuil»

PARIS : Ses protestations d'innocence n'auront pas convaincu la cour. Yacine Mihoub a été condamné mercredi aux assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre en 2018 de Mireille Knoll, un crime "au caractère antisémite".  


Sa peine a été assortie d'une période de sûreté de 22 ans, soit plus que les 18 ans requis par l'avocat général.


Son co-accusé, Alex Carrimbacus a été acquitté pour le meurtre de l'octogénaire mais il a été condamné à une peine de 15 ans de réclusion assortie d'une peine de sûreté de deux tiers pour vol aggravé chez la victime. 


Comme pour M. Mihoub, le caractère antisémite a été retenu pour lui, de même que la circonstance aggravante de la vulnérabilité de Mme Knoll, 85 ans et très affaiblie par la maladie de Parkinson.


La mère de Yacine Mihoub, Zoulikha Khellaf, a quant à elle été condamnée à trois ans de prison, dont un an ferme à domicile sous surveillance électronique. Elle a été reconnue coupable d'avoir détruit des objets et nettoyé l'arme du crime. 


La cour a estimé que les faits s'étaient inscrits dans un "contexte global antisémite", selon la lecture faite par le président Franck Zientara après plus de 9 heures de délibéré.


Selon la cour, "le caractère crapuleux a été alimenté par une haine en raison de l'appartenance" de la victime à la "religion juive" et par des "préjugés" de Yacine Mihoub et des "croyances que des richesses puissent être dissimulées" dans le logement social de Mme Knoll. 


"C'est juste, c'est ce qu'on attendait. Notre famille va pouvoir démarrer son deuil", a réagi le petit-fils de Mireille Knoll. A l'énoncé du verdict, plusieurs proches étaient en larmes.

«Haine larvée»

Le 23 mars 2018, les pompiers sont appelés pour un incendie dans un HLM de l'est parisien. Au deuxième étage, ils découvrent le corps en partie carbonisé de Mireille Knoll, en travers de son lit médicalisé, les jambes ballantes. Son frêle corps était lardé de onze coups de couteau. 


La mort de cette femme, qui avait fui Paris en 1942 pour échapper à la rafle du Vel D'hiv, avait suscité une vive émotion, d'autant plus qu'un an auparavant Sarah Halimi, sexagénaire juive, avait été tuée et défenestrée par un homme finalement considéré comme irresponsable pénalement. 


M. Mihoub et M. Carrimbacus se sont toujours renvoyé la responsabilité du meurtre de Mireille Knoll. 


Si les circonstances du meurtre sont restées opaques, les experts et témoins qui se sont succédé à la barre ont dressé un portrait psychologique sans équivoque des deux hommes.


Yacine Mihoub, est rancunier. Il a "le vin mauvais" et une tendance victimaire depuis un viol subi à 12 ans dans un internat, selon les conclusions des experts. Mireille Knoll est la voisine de sa mère. Cette femme coquette aux yeux bleus décrite lors du procès comme tolérante, aimée et aimante, est, dit il, une "grand-mère de substitution" à qui il a rendu de nombreux services.


Son voisin de box Alex Carrimbacus a lui été décrit comme rongé par une quête identitaire, une souffrance affective "massive", selon les experts, amplifiée par les placements à répétition dans l'enfance, un viol et la rue où il a déjà mendié pour payer sa drogue. 


Les deux au casier judiciaire déjà long se sont rencontrés en détention.


L'après-midi du 23 mars 2018, ils se sont retrouvés dans le 55 m2 de Mireille Knoll pendant plus de deux heures. Nul ne sait ce qu'il s'est alors déroulé.


Selon la cour, l'agression sexuelle perpétrée par M. Mihoub en 2017 sur une collégienne que logeait Mme Knoll a pu être à l'origine d'un "contentieux latent". Celui-ci, couplé à une "tolérance limitée à la frustration" de M. Mihoub, a pu être alimenté par une "une détestation larvée" des Juifs. Son intérêt pour des livres sur Mohamed Merah, la Charia ou Mein Kampf sont venus appuyer cette thèse selon la cour.  


Selon la cour, cette haine a "ressurgi avec la consommation d'alcool" et une conversation qui s'envenime ce 23 mars entre lui et Mme Knoll, et elle a "trouvé son apogée dans le déchainement de violence".


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

أمسية فرنسية سعودية رائعة في معهد العالم العربي في باريس ! 🇨🇵💙🇸🇦
شكرا 🙏 ل @FSYBCLUB و @imarabe و @jack_lang و @MMoha_med على الدعوة الكريمة ! pic.twitter.com/JBwdWbRNb0

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) June 20, 2025

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.