Le Boeing 787 contribue au développement durable des compagnies aériennes du Moyen-Orient

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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

Le Boeing 787 contribue au développement durable des compagnies aériennes du Moyen-Orient

  • La compagnie s’intéresse particulièrement à l’aviation durable, car les passagers sont de plus en plus nombreux à remettre en question la nécessité des voyages d’affaires et à se préoccuper de la réduction des émissions
  • Randy Heisey: «Pendant la pandémie, les compagnies aériennes du monde entier ont dû décider quels avions continuer à exploiter en fonction de leur valeur. Le plus souvent, le choix tombait sur le 787»

RIYAD/LONDRES: Alors que le constructeur aéronautique américain Boeing célèbre le dixième anniversaire de son célèbre 787 Dreamliner, il évalue aujourd’hui les conséquences de la levée des restrictions imposées durant la pandémie sur le transport aérien au Moyen-Orient et dans le reste du monde.

La compagnie s’intéresse particulièrement à l’aviation durable, car les passagers sont de plus en plus nombreux à remettre en question la nécessité des voyages d’affaires et à se préoccuper de la réduction des émissions. Cette année, de nombreux pays s’empressent de fixer leurs objectifs pour parvenir à zéro émission nette de carbone.

Au Moyen-Orient et en Afrique, les 171 avions 787 Dreamliner, exploités par 14 compagnies aériennes, contribuent déjà à la croissance de la région, tout en préservant la propreté du ciel, a déclaré Randy Heisey, directeur général du marketing commercial de Boeing pour le Moyen-Orient et l’Afrique à Arab News, avant le Salon aéronautique de Dubaï qui débute la semaine prochaine.

Le 787 Dreamliner a permis aux compagnies aériennes du Moyen-Orient et d’Afrique d’ouvrir 74 nouvelles routes directes à destination et en provenance de la région, d’économiser 130 millions de barils de carburant et de réduire les émissions de CO2 qui y sont liées, tout en réduisant la consommation de carburant et les émissions de 20 à 25% par rapport aux avions qu’ils remplacent, poursuit-il.

La réduction de la consommation de carburant et des émissions est d’autant plus importante lorsque le 787 remplace un avion de ligne quadrimoteur tel que l’A380, l’A340 ou le 747.

Il convient de noter que ces avantages risquent toujours de disparaître en raison de la croissance globale du secteur, ce que les écologistes ont souligné avant que la pandémie n’affecte si profondément les compagnies aériennes.

 

«Après une décennie de croissance du trafic supérieure à la moyenne, la Covid-19 a posé des défis sans précédent dans le secteur de l’aviation, dont de nombreux subsistent encore aujourd’hui.»

Randy Heisey, directeur général du marketing commercial de Boeing pour le Moyen-Orient et l’Afrique

 

Zéro émission nette de carbone

Pour sa part, Boeing soutient l’engagement du secteur aéronautique à parvenir à zéro émission nette de carbone d’ici 2050.

La compagnie aérienne a dépensé plus de 60 milliards de dollars au cours des dix dernières années pour améliorer ses opérations écologiques grâce à des mesures telles que l’efficacité opérationnelle, les énergies renouvelables et les nouvelles technologies.

Ces initiatives vont du développement d’un carburant vert à base d’hydrogène à une coentreprise avec la société californienne Wisk, qui a construit un taxi volant autonome entièrement électrique ayant effectué plus de 1 500 essais en vol.

 

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Randy Heisey, directeur général du marketing commercial de Boeing pour le Moyen-Orient et l’Afrique

 

La période postpandémie

M. Heisey estime que les restrictions imposées par la Covid-19 et qui ont entraîné la fermeture des aéroports l’année dernière sont des mesures que le secteur aéronautique n’a «jamais connues auparavant». Il est néanmoins convaincu que le secteur est prêt à se relever.

«Après une décennie de croissance du trafic supérieure à la moyenne, la Covid-19 a posé des défis sans précédent dans le secteur de l’aviation, dont de nombreux subsistent encore aujourd’hui», a-t-il souligné.

«Bien que les conditions actuelles du marché demeurent dynamiques, l’année écoulée a prouvé que lorsqu’on a confiance que le transport aérien est sûr au niveau sanitaire et sécuritaire, et lorsque les conditions permettent aux gouvernements de rouvrir les frontières, la demande est résiliente.»

«La demande de vols intérieurs est le moteur de la reprise. Les marchés intrarégionaux devraient suivre à mesure que les restrictions en matière de santé et de voyages s’assouplissent, puis les vols long-courriers retrouveront leur niveau d’avant la pandémie d’ici 2023 à 2024.»

Le directeur général du marketing commercial de Boeing pour le Moyen-Orient a précisé que les compagnies aériennes dans la région sont sur le point de revenir à leur niveau prépandémique.

Il ajoute que le nombre de vols à destination, en provenance et à l’intérieur de la région a sensiblement augmenté pour atteindre 69% du niveau prépandémique, ce qui est proche de la moyenne mondiale de 72%.

«De nombreuses compagnies aériennes de la région restent bien placées pour profiter de la reprise des voyages internationaux, en tirant parti de la position de la région en tant que plaque tournante clé entre l’Europe et l’Asie», souligne-t-il.

En mai, la compagnie aérienne nationale saoudienne, Saudia, a repris ses vols en direction de 43 destinations dans 30 pays après plus d’un an de suspension de ses opérations. Elle a annoncé qu’elle prévoyait d’assurer 178 vols réguliers par semaine au départ de Djeddah et 153 au départ de Riyad.

 

Une reprise à long terme

Cependant, le secteur mondial du transport aérien est conscient du long chemin qu’il doit parcourir pour se redresser.

Le mois dernier, l’Association du transport aérien international (IATA) a indiqué qu’elle s’attendait à ce que les compagnies aériennes mondiales réduisent leurs pertes à 11,6 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro) cette année, après une perte de 51,8 milliards de dollars en 2021.

Elle s’attend à ce que le nombre de passagers atteigne 2,3 milliards cette année, et ajoute que «ce chiffre augmentera jusqu’à 3,4 milliards en 2022, ce qui est similaire aux niveaux de 2014 et nettement inférieur aux 4,5 milliards de 2019».

Selon le directeur général de l’IATA, «les pertes totales sur la période 2020-2022 pourraient dépasser les 200 milliards de dollars. Pour survivre, les compagnies aériennes ont considérablement réduit leurs dépenses et adapté leurs activités aux opportunités disponibles.»

Toutefois, l’ancien directeur général de la société mère de British Airways, International Consolidated Airlines Group, ajoute: «Nous avons largement dépassé le point le plus profond de la crise. Bien que de graves problèmes subsistent, le redressement se profile à l’horizon.»

Quant à M. Heisey, de Boeing, il a remarqué que le 787 Dreamliner, premier avion de ligne entièrement fabriqué à partir de matériaux composites, a bien servi la compagnie pendant la crise sanitaire et continuera de le faire durant la phase de reprise.

La structure en composite de l’avion, plus légère que le métal, le rend jusqu’à 25% plus économe en carburant que les concurrents qu’il remplace.

Lorsqu’il a commencé les vols commerciaux en 2011, il était également doté de fenêtres plus grandes, d’intérieurs spacieux et d’un taux humidité plus confortable dans la cabine, ce qui a permis d’établir de nouvelles normes en matière de transport aérien. Le 787 Dreamliner a transporté 577 millions de passagers au cours de la dernière décennie.

le 787 est ainsi devenu le modèle le plus rapidement vendu de l'histoire, avec plus de 1 490 commandes de plus de 80 clients, dépassant les modèles A330neo et A350 de la compagnie européenne Airbus.

 «Pendant la pandémie, les compagnies aériennes du monde entier ont dû décider quels avions continuer à exploiter en fonction de leur valeur. Le plus souvent, le choix tombait sur le 787», constate M. Heisey.

En outre, le secteur aéronautique du Moyen-Orient devrait connaître une croissance lorsque la crise sanitaire s’atténuera, ajoute-t-il.

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Une concurrence permanente

Le directeur général de Boeing a noté que la région avait commandé 1 570 de ses différents modèles d’avions gros porteurs alors que les nations étendent leurs réseaux internationaux, ajoutant que ces livraisons représentent la plus grande proportion de gros avions de toutes les régions, soit 44%.

Les observateurs estiment néanmoins que le Dreamliner devrait faire face à une concurrence féroce de la part de nouveaux rivaux tels que l’avion monocouloir A321neo d’Airbus.

Saudia a exploité tous les modèles commerciaux de Boeing, dont 33 avions 777 et 18 Dreamliner, et en a commandé 3 autres.

«L’expansion de la flotte stimulera le tourisme et ses secteurs connexes, créera des opportunités d’emploi substantielles, améliorera considérablement la connectivité aérienne et renforcera le flux d’investissements étrangers. Chez Boeing, nous sommes déjà sur la voie de l’alignement sur la Vision 2030, notamment dans le domaine de la promotion de l’industrie locale», explique M. Heisey.

Boeing semble être impliqué dans tous les domaines du marché de l’aviation et se déclare prêt à profiter de la reprise du transport aérien, quelle qu’en soit la forme.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 


Le ministre saoudien des communications appelle à combler le fossé mondial de l’IA

Le monde doit agir de manière décisive pour combler les fossés afin qu'aucune nation ne soit laissée pour compte, a déclaré le ministre Abdullah Al-Swaha. (SPA)
Le monde doit agir de manière décisive pour combler les fossés afin qu'aucune nation ne soit laissée pour compte, a déclaré le ministre Abdullah Al-Swaha. (SPA)
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  • À l'ère de l'IA, a-t-il dit, il existe actuellement des lacunes dans l'infrastructure informatique, la disponibilité des données et les algorithmes qui pourraient ralentir les avancées nécessaires pour soutenir le progrès humain
  • M. Al-Swaha a réitéré "l'engagement inébranlable" de l'Arabie saoudite à soutenir et à diriger les efforts internationaux visant à combler les fractures technologiques émergentes

GENÈVE : Le ministre saoudien des communications et des technologies de l'information a appelé à une "collaboration internationale décisive" pour remédier à l'inégalité des infrastructures informatiques qui pourrait laisser d'autres nations à la traîne à l'ère de l'intelligence artificielle.

Dans un discours prononcé à l'occasion du 160e anniversaire de l'Union internationale des télécommunications (UIT) à Genève, le ministre Abdullah Al-Swaha a évoqué "la concentration de la puissance informatique dans quelques régions, le manque d'infrastructures d'intelligence artificielle dans de nombreux pays et la participation limitée des pays du Sud à l'élaboration des cadres de gouvernance et des politiques de réglementation".

Aujourd'hui, le monde est confronté à un "fossé existentiel" en raison des disparités alarmantes dans l'accès aux technologies de l'IA, a déclaré le ministre, selon l'agence de presse saoudienne.

M. Alswaha a déclaré que le monde pouvait tirer des leçons des phases précédentes de la transformation technologique : l'ère analogique, qui a pris plus d'un siècle pour connecter 800 millions de personnes, et l'ère numérique, qui a connecté 5,5 milliards d'individus en seulement 50 ans, mais qui a laissé 2,6 milliards d'individus sans connexion.

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Le ministre Al-Swaha a déclaré que l'Arabie saoudite sous le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane avait positionné le Royaume en tant que leader mondial à l'ère de l'IA grâce à une série d'initiatives audacieuses. (SPA)

À l'ère de l'IA, a-t-il dit, il existe actuellement des lacunes dans l'infrastructure informatique, la disponibilité des données et les algorithmes qui pourraient ralentir les avancées nécessaires pour soutenir le progrès humain.

M. Al-Swaha a réitéré "l'engagement inébranlable" de l'Arabie saoudite à soutenir et à diriger les efforts internationaux visant à combler les fractures technologiques émergentes.

Il a souligné les efforts déployés par l'Arabie saoudite pour combler ces fossés, en citant l'autonomisation numérique des femmes dans le Royaume - qui ont maintenant un taux de participation d'environ 35 % - et le fait que le Royaume se soit classé en tête du classement mondial en matière de compétitivité numérique pendant deux années consécutives.

Il a également souligné que les chercheurs de l'université saoudienne King Abdullah University of Science and Technology (KAUST) se classent parmi les premiers pour cent au niveau mondial en matière de citations scientifiques, ce qui laisse espérer l'avenir de l'IA.

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Le ministre Abdullah Al-Swaha et sa délégation. (SPA)

Il a également souligné les progrès réalisés par le Royaume en matière de réglementation sur la protection des données et le développement de "modèles linguistiques qui favorisent un accès inclusif à la technologie pour diverses communautés".

M. Al-Swaha a en outre cité le projet HUMAIN lancé par le prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed ben Salmane "pour fournir tout le spectre des capacités d'IA, des processeurs avancés aux meilleurs talents, et pour positionner le Royaume en tant que pionnier mondial de l'IA."

"Les efforts du Royaume sont une réponse directe aux défis mondiaux urgents", a-t-il déclaré.

M. Al-Swaha a souligné que les dix prochaines années seront déterminantes pour combler les fossés. Il a appelé à des "partenariats multinationaux sous l'égide de l'UIT pour construire un écosystème de l'IA équitable, sûr et inclusif qui soutienne le développement durable et améliore le bien-être humain".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La plateforme Booking épinglée en France pour «pratiques restrictives de concurrence»

La plateforme de réservation en ligne Booking a été épinglée en France pour "pratiques restrictives de concurrence" envers les hôteliers français par la Répression des fraudes, qui lui ordonne sa mise en conformité d'ici fin 2025, a annoncé cette dernière jeudi dans un communiqué. (Photo capture d'écran Booking)
La plateforme de réservation en ligne Booking a été épinglée en France pour "pratiques restrictives de concurrence" envers les hôteliers français par la Répression des fraudes, qui lui ordonne sa mise en conformité d'ici fin 2025, a annoncé cette dernière jeudi dans un communiqué. (Photo capture d'écran Booking)
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  • Booking a jusqu'au 31 décembre au plus tard pour mettre en conformité les "clauses et pratiques non conformes" dans ses contrats avec les hôteliers, sous peine d'une "astreinte financière journalière "
  • Cette décision s'appuie sur une législation européenne, le règlement P2B, qui oblige les plateformes à davantage de transparence envers les entreprises, ainsi que sur le code du commerce français

PARIS: La plateforme de réservation en ligne Booking a été épinglée en France pour "pratiques restrictives de concurrence" envers les hôteliers français par la Répression des fraudes, qui lui ordonne sa mise en conformité d'ici fin 2025, a annoncé cette dernière jeudi dans un communiqué.

Booking a jusqu'au 31 décembre au plus tard pour mettre en conformité les "clauses et pratiques non conformes" dans ses contrats avec les hôteliers, sous peine d'une "astreinte financière journalière dont le montant total pourra atteindre 69,35 millions d'euros", précise dans son communiqué la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Cette décision s'appuie sur une législation européenne, le règlement P2B, qui oblige les plateformes à davantage de transparence envers les entreprises, ainsi que sur le code du commerce français.

Selon la DGCCRF, les conditions générales de prestations (CGP) de Booking "comportent des clauses manifestement déséquilibrées au détriment des hôteliers français".

La Répression des fraudes souligne que, selon le code du commerce, "il est interdit de tenter de soumettre ou de soumettre l'autre partie à des obligations créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties". Or, "le fait d'entraver la liberté commerciale et tarifaire des hôteliers contrevient notamment à cet article", note-t-elle.

Le règlement P2B, lui, oblige les plateformes à "garantir l'accessibilité des conditions générales, lesquelles doivent être rédigées de manière claire et compréhensible", et à "notifier aux entreprises utilisatrices, sur un support durable, tout changement envisagé de leurs conditions générales".

"La plateforme se doit d'indiquer et de décrire, dans ses conditions générales, les principaux paramètres déterminant le classement des biens et services proposés en justifiant l'importance relative de ces paramètres par rapport aux autres", indique encore la DGCCRF.

Et "en cas de suspension ou de résiliation du compte d'une entreprise utilisatrice, la plateforme doit systématiquement lui transmettre un exposé des motifs", ajoute l'administration.

L'Umih, principale organisation professionnelle dans l'hôtellerie et la restauration, a salué jeudi dans un communiqué l'"avancée significative" que constitue cette injonction, qui doit permettre "un rééquilibrage des relations entre les plateformes numériques et les professionnels du tourisme".

Booking, dont la maison mère est aux Pays-Bas, a indiqué à l'AFP que "bien que Booking.com soit en désaccord avec les conclusions de l'enquête", l'entreprise s'emploie "activement à dissiper toutes les préoccupations".

Elle assure avoir "collaboré étroitement avec la DGCCRF afin de répondre à ses préoccupations et d'élaborer des solutions qui continuent de stimuler la demande pour (ses) partenaires d'hébergement en France, tout en satisfaisant les besoins des consommateurs".


Tutelle du FMI: «nous n'en sommes pas là», dit le gouverneur de la Banque de France

Une intervention du FMI, comme en Grèce au tournant des années 2010, parait improbable, d'autant que l'Union européenne a depuis mis en place ses propres dispositifs d'intervention d'urgence, à travers le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Banque centrale européenne (BCE). (AFP)
Une intervention du FMI, comme en Grèce au tournant des années 2010, parait improbable, d'autant que l'Union européenne a depuis mis en place ses propres dispositifs d'intervention d'urgence, à travers le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Banque centrale européenne (BCE). (AFP)
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  • Le Fonds monétaire international "intervient dans une situation extrême, quand un pays ne peut plus s'en sortir tout seul. Nous n'en sommes pas là, nous avons dans les mains notre destin, mais c'est maintenant qu'il faut agir"
  • "Je redis avec un peu de gravité, avec toute l'indépendance de la Banque de France, qu'il y a là un sujet d'intérêt national"

PARIS: "Nous n'en sommes pas là", a répondu jeudi le gouverneur de la Banque de France, interrogé sur le risque agité par le gouvernement d'une mise sous tutelle de la France par le FMI en cas de dérive des comptes, à quelques jours de l'annonce d'un grand plan d'économies par Matignon.

Le Fonds monétaire international "intervient dans une situation extrême, quand un pays ne peut plus s'en sortir tout seul. Nous n'en sommes pas là, nous avons dans les mains notre destin, mais c'est maintenant qu'il faut agir", a dit François Villeroy de Galhau en présentant devant la presse le rapport annuel de la balance des paiements à la Banque de France à Paris.

"Je redis avec un peu de gravité, avec toute l'indépendance de la Banque de France, qu'il y a là un sujet d'intérêt national", a affirmé le gouverneur, selon qui "il y a un lien très direct entre le niveau de notre dette et la liberté de la France".

"J'espère que nous n'avons pas besoin du FMI pour réaliser que le sujet est extrêmement sérieux", a-t-il poursuivi, précisant qu'il n'avait lui-même "jamais employé cette expression", à propos du mot tutelle.

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a de nouveau pointé mercredi le risque "qu'un jour, les institutions internationales décident pour nous", après avoir à plusieurs reprises ces dernières semaines évoqué le risque d'une "tutelle" des institutions internationales, dont le FMI, en cas de dérive des comptes publics.

Ces mises en garde surviennent avant que le gouvernement annonce, le 15 juillet, un grand plan d'économies qui doit représenter un effort budgétaire de 40 milliards d'euros.

"Il faut évidemment tout faire pour éviter ça, notre destin budgétaire, il est entre nos mains", a dit M. Villeroy de Galhau.

Une intervention du FMI, comme en Grèce au tournant des années 2010, parait improbable, d'autant que l'Union européenne a depuis mis en place ses propres dispositifs d'intervention d'urgence, à travers le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Banque centrale européenne (BCE).

L'économiste en chef de l'institution de Washington, interrogé mi-juin, avait affirmé que "la question pourrait se poser mais, j'ai envie de dire, ni demain ni après-demain. Si vraiment rien n'était fait (...), s'il n'y avait aucune volonté d'infléchir la trajectoire de la dette, évidemment qu'à un moment donné, la question se poserait", avait estimé Pierre-Olivier Gourinchas.