Le Boeing 787 contribue au développement durable des compagnies aériennes du Moyen-Orient

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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

Le Boeing 787 contribue au développement durable des compagnies aériennes du Moyen-Orient

  • La compagnie s’intéresse particulièrement à l’aviation durable, car les passagers sont de plus en plus nombreux à remettre en question la nécessité des voyages d’affaires et à se préoccuper de la réduction des émissions
  • Randy Heisey: «Pendant la pandémie, les compagnies aériennes du monde entier ont dû décider quels avions continuer à exploiter en fonction de leur valeur. Le plus souvent, le choix tombait sur le 787»

RIYAD/LONDRES: Alors que le constructeur aéronautique américain Boeing célèbre le dixième anniversaire de son célèbre 787 Dreamliner, il évalue aujourd’hui les conséquences de la levée des restrictions imposées durant la pandémie sur le transport aérien au Moyen-Orient et dans le reste du monde.

La compagnie s’intéresse particulièrement à l’aviation durable, car les passagers sont de plus en plus nombreux à remettre en question la nécessité des voyages d’affaires et à se préoccuper de la réduction des émissions. Cette année, de nombreux pays s’empressent de fixer leurs objectifs pour parvenir à zéro émission nette de carbone.

Au Moyen-Orient et en Afrique, les 171 avions 787 Dreamliner, exploités par 14 compagnies aériennes, contribuent déjà à la croissance de la région, tout en préservant la propreté du ciel, a déclaré Randy Heisey, directeur général du marketing commercial de Boeing pour le Moyen-Orient et l’Afrique à Arab News, avant le Salon aéronautique de Dubaï qui débute la semaine prochaine.

Le 787 Dreamliner a permis aux compagnies aériennes du Moyen-Orient et d’Afrique d’ouvrir 74 nouvelles routes directes à destination et en provenance de la région, d’économiser 130 millions de barils de carburant et de réduire les émissions de CO2 qui y sont liées, tout en réduisant la consommation de carburant et les émissions de 20 à 25% par rapport aux avions qu’ils remplacent, poursuit-il.

La réduction de la consommation de carburant et des émissions est d’autant plus importante lorsque le 787 remplace un avion de ligne quadrimoteur tel que l’A380, l’A340 ou le 747.

Il convient de noter que ces avantages risquent toujours de disparaître en raison de la croissance globale du secteur, ce que les écologistes ont souligné avant que la pandémie n’affecte si profondément les compagnies aériennes.

 

«Après une décennie de croissance du trafic supérieure à la moyenne, la Covid-19 a posé des défis sans précédent dans le secteur de l’aviation, dont de nombreux subsistent encore aujourd’hui.»

Randy Heisey, directeur général du marketing commercial de Boeing pour le Moyen-Orient et l’Afrique

 

Zéro émission nette de carbone

Pour sa part, Boeing soutient l’engagement du secteur aéronautique à parvenir à zéro émission nette de carbone d’ici 2050.

La compagnie aérienne a dépensé plus de 60 milliards de dollars au cours des dix dernières années pour améliorer ses opérations écologiques grâce à des mesures telles que l’efficacité opérationnelle, les énergies renouvelables et les nouvelles technologies.

Ces initiatives vont du développement d’un carburant vert à base d’hydrogène à une coentreprise avec la société californienne Wisk, qui a construit un taxi volant autonome entièrement électrique ayant effectué plus de 1 500 essais en vol.

 

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Randy Heisey, directeur général du marketing commercial de Boeing pour le Moyen-Orient et l’Afrique

 

La période postpandémie

M. Heisey estime que les restrictions imposées par la Covid-19 et qui ont entraîné la fermeture des aéroports l’année dernière sont des mesures que le secteur aéronautique n’a «jamais connues auparavant». Il est néanmoins convaincu que le secteur est prêt à se relever.

«Après une décennie de croissance du trafic supérieure à la moyenne, la Covid-19 a posé des défis sans précédent dans le secteur de l’aviation, dont de nombreux subsistent encore aujourd’hui», a-t-il souligné.

«Bien que les conditions actuelles du marché demeurent dynamiques, l’année écoulée a prouvé que lorsqu’on a confiance que le transport aérien est sûr au niveau sanitaire et sécuritaire, et lorsque les conditions permettent aux gouvernements de rouvrir les frontières, la demande est résiliente.»

«La demande de vols intérieurs est le moteur de la reprise. Les marchés intrarégionaux devraient suivre à mesure que les restrictions en matière de santé et de voyages s’assouplissent, puis les vols long-courriers retrouveront leur niveau d’avant la pandémie d’ici 2023 à 2024.»

Le directeur général du marketing commercial de Boeing pour le Moyen-Orient a précisé que les compagnies aériennes dans la région sont sur le point de revenir à leur niveau prépandémique.

Il ajoute que le nombre de vols à destination, en provenance et à l’intérieur de la région a sensiblement augmenté pour atteindre 69% du niveau prépandémique, ce qui est proche de la moyenne mondiale de 72%.

«De nombreuses compagnies aériennes de la région restent bien placées pour profiter de la reprise des voyages internationaux, en tirant parti de la position de la région en tant que plaque tournante clé entre l’Europe et l’Asie», souligne-t-il.

En mai, la compagnie aérienne nationale saoudienne, Saudia, a repris ses vols en direction de 43 destinations dans 30 pays après plus d’un an de suspension de ses opérations. Elle a annoncé qu’elle prévoyait d’assurer 178 vols réguliers par semaine au départ de Djeddah et 153 au départ de Riyad.

 

Une reprise à long terme

Cependant, le secteur mondial du transport aérien est conscient du long chemin qu’il doit parcourir pour se redresser.

Le mois dernier, l’Association du transport aérien international (IATA) a indiqué qu’elle s’attendait à ce que les compagnies aériennes mondiales réduisent leurs pertes à 11,6 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro) cette année, après une perte de 51,8 milliards de dollars en 2021.

Elle s’attend à ce que le nombre de passagers atteigne 2,3 milliards cette année, et ajoute que «ce chiffre augmentera jusqu’à 3,4 milliards en 2022, ce qui est similaire aux niveaux de 2014 et nettement inférieur aux 4,5 milliards de 2019».

Selon le directeur général de l’IATA, «les pertes totales sur la période 2020-2022 pourraient dépasser les 200 milliards de dollars. Pour survivre, les compagnies aériennes ont considérablement réduit leurs dépenses et adapté leurs activités aux opportunités disponibles.»

Toutefois, l’ancien directeur général de la société mère de British Airways, International Consolidated Airlines Group, ajoute: «Nous avons largement dépassé le point le plus profond de la crise. Bien que de graves problèmes subsistent, le redressement se profile à l’horizon.»

Quant à M. Heisey, de Boeing, il a remarqué que le 787 Dreamliner, premier avion de ligne entièrement fabriqué à partir de matériaux composites, a bien servi la compagnie pendant la crise sanitaire et continuera de le faire durant la phase de reprise.

La structure en composite de l’avion, plus légère que le métal, le rend jusqu’à 25% plus économe en carburant que les concurrents qu’il remplace.

Lorsqu’il a commencé les vols commerciaux en 2011, il était également doté de fenêtres plus grandes, d’intérieurs spacieux et d’un taux humidité plus confortable dans la cabine, ce qui a permis d’établir de nouvelles normes en matière de transport aérien. Le 787 Dreamliner a transporté 577 millions de passagers au cours de la dernière décennie.

le 787 est ainsi devenu le modèle le plus rapidement vendu de l'histoire, avec plus de 1 490 commandes de plus de 80 clients, dépassant les modèles A330neo et A350 de la compagnie européenne Airbus.

 «Pendant la pandémie, les compagnies aériennes du monde entier ont dû décider quels avions continuer à exploiter en fonction de leur valeur. Le plus souvent, le choix tombait sur le 787», constate M. Heisey.

En outre, le secteur aéronautique du Moyen-Orient devrait connaître une croissance lorsque la crise sanitaire s’atténuera, ajoute-t-il.

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Une concurrence permanente

Le directeur général de Boeing a noté que la région avait commandé 1 570 de ses différents modèles d’avions gros porteurs alors que les nations étendent leurs réseaux internationaux, ajoutant que ces livraisons représentent la plus grande proportion de gros avions de toutes les régions, soit 44%.

Les observateurs estiment néanmoins que le Dreamliner devrait faire face à une concurrence féroce de la part de nouveaux rivaux tels que l’avion monocouloir A321neo d’Airbus.

Saudia a exploité tous les modèles commerciaux de Boeing, dont 33 avions 777 et 18 Dreamliner, et en a commandé 3 autres.

«L’expansion de la flotte stimulera le tourisme et ses secteurs connexes, créera des opportunités d’emploi substantielles, améliorera considérablement la connectivité aérienne et renforcera le flux d’investissements étrangers. Chez Boeing, nous sommes déjà sur la voie de l’alignement sur la Vision 2030, notamment dans le domaine de la promotion de l’industrie locale», explique M. Heisey.

Boeing semble être impliqué dans tous les domaines du marché de l’aviation et se déclare prêt à profiter de la reprise du transport aérien, quelle qu’en soit la forme.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 


Le développement de l'infrastructure du transport aérien est essentiel pour atteindre les objectifs de la Vision 2030, selon un rapport

La stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de tourisme vise à attirer 100 millions de visiteurs d'ici 2030 et à porter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut à plus de 10% (Photo, Reuters).
La stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de tourisme vise à attirer 100 millions de visiteurs d'ici 2030 et à porter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut à plus de 10% (Photo, Reuters).
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  • L’Arabie saoudite a le potentiel de devenir une passerelle reliant l'Asie-Pacifique à l'Europe et à l'Amérique, selon un expert
  • Andres Guzman, chercheur au centre Roi Abdallah, a spécifié que le taux d'occupation des vols de l'Arabie saoudite s'est considérablement amélioré,

RIYAD: Le lancement des plans stratégiques de l’Arabie saoudite pour devenir un centre mondial du tourisme et de la logistique a donné un nouvel élan au transport aérien en pleine progression, qui peut être renforcée en investissant dans des technologies innovantes, a indiqué un rapport publié par le centre Roi Abdallah des études et recherches pétrolières.

S'adressant à Arab News, Abderrahmane Alwosheel, associé de recherche au centre Roi Abdellah, basé à Riyad et co-auteur du rapport, a déclaré qu'en raison de sa position géopolitique stratégique, le Royaume d’Arabie saoudite a tout le potentiel pour devenir une porte ouverte reliant l'Asie-Pacifique à l'Europe et à l'Amérique, ce qui l'aidera également à atteindre ses objectifs touristiques tels qu'ils sont envisagés dans la Vision 2030.

«L'Arabie saoudite peut se concentrer sur plusieurs domaines afin de renforcer son industrie aéronautique en améliorant les infrastructures, en augmentant la connectivité, en investissant dans l'innovation et la technologie, en développant une main-d'œuvre qualifiée et en promouvant le tourisme», a expliqué Alwosheel.

Le chercheur a signalé qu'à la suite de la décision d'autoriser les visas touristiques, l’Arabie saoudite a fait des progrès incroyables dans le secteur du tourisme.

Le rapport du centre Roi Abdallah des études et recherches pétrolières a indiqué que les progrès du secteur saoudien de l'aviation sont essentiels pour atteindre les objectifs définis dans la Vision 2030. La stratégie nationale de tourisme de l'Arabie saoudite vise à attirer 100 millions de visiteurs d'ici 2030 et à porter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut à plus de 10%.

D'autre part, la stratégie logistique nationale de l'Arabie saoudite, lancée par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, en 2021, vise à positionner le pays comme un centre logistique mondial reliant trois continents et à améliorer les services de transport. La stratégie vise également à améliorer les capacités du secteur du fret aérien en Arabie saoudite en doublant sa capacité pour atteindre plus de 4,5 millions de tonnes d'ici 2030.

Alwosheel a précisé que l'amélioration des transports intérieurs pourrait également jouer un rôle crucial dans le développement du secteur du tourisme en Arabie saoudite, qui progresse déjà régulièrement par rapport à ses voisins de la région.

«Contrairement aux pays voisins, tels que le Qatar, le Bahreïn et les Émirats arabes unis, où les besoins en matière de transport intérieur sont plus limités, en Arabie saoudite, le transport intérieur peut jouer un rôle essentiel dans le soutien de la croissance en promouvant et en développant le tourisme intérieur, en particulier le développement de l'infrastructure et des services d'aviation», a-t-il ajouté.

Le chercheur a souligné que les alliances stratégiques et les coentreprises comprenant notamment des transporteurs aériens, des constructeurs, des aéroports et des agences gouvernementales, pourraient permettre à l'industrie aéronautique de tirer parti des atouts et des compétences de chacun pour atteindre les objectifs de l’Arabie saoudite.

Durabilité et défis

Le rapport souligne l'importance de la durabilité dans le processus global de développement du secteur de l'aviation en Arabie saoudite. Le groupe de réflexion a révélé que les circonstances inattendues causées par la pandémie de la Covid-19, telles que la chute de la demande, la perturbation de l'industrie du transport aérien et les pertes financières qui en ont résulté, ont servi de signal d'alarme pour promouvoir des voies durables.

Alwosheel a fait remarquer que le facteur coût est l'un des principaux défis que l'industrie de l'aviation devrait relever tout en généralisant l'utilisation de carburant d'aviation durable (CAD).

«Le CAD est plus cher que les carburants fossiles traditionnels, ce qui peut représenter une charge financière pour les compagnies aériennes. Toutefois, avec l'augmentation de la demande et de la production, la maturité technologique, la disponibilité et la diversité des matières premières, le coût du CAD devrait diminuer», a estimé Alwosheel.

Selon l'Association internationale du transport aérien, la production de CAD ne devrait répondre qu'à 2% des besoins du secteur d'ici à 2025.

Le CAD est produit en petites quantités à partir de matières premières telles que les huiles de cuisson et les déchets animaux et coûtent deux à cinq fois plus cher que les carburéacteurs traditionnels.

Alwosheel a ajouté que le CAD deviendra plus compétitif si les gouvernements, les clients et les fournisseurs du CAD et d'aéroports collaborent et trouvent des moyens de promouvoir les progrès technologiques dans la production du carburant. Il a également souligné que l'intégration des usines de production du CAD dans les industries pétrolières et gazières existantes pourrait contribuer à réduire les coûts d'investissement.

«La production du CAD doit s'aligner sur les conditions de la région car la production de biocarburants pourrait être limitée. Cependant, l'intégration avec les industries pétrochimiques existantes peut aider à réduire les coûts d'investissement dans le développement d'installations dédiées à la production du CAD en envisageant des voies de cotraitement», a expliqué le chercheur.

Selon lui, l'adoption du CAD se heurte à un autre problème: les normes de certification strictes qui garantissent que le produit est durable et ne nuit pas à l'environnement.

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«En continuant à investir dans la recherche et le développement, en augmentant les installations de production et de disponibilité, et en développant un système de certification robuste, l'industrie aéronautique peut adopter avec succès le CAD.»

Abderrahmane Alwosheel, chercheur associé au centre Roi Abdallah des études et recherches pétrolières 

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«La mise au point d'un système de certification universellement reconnu peut s'avérer difficile. Par conséquent, en continuant à investir dans la recherche et le développement, en augmentant les installations de production et de disponibilité, et en développant un système de certification robuste, l'industrie aéronautique peut adopter avec succès le CAD», a suggéré Alwosheel.

Le taux d'occupation des vols

Le taux d'occupation des vols est «le pourcentage de sièges disponibles occupés par des passagers, indépendamment de la désignation du nombre de sièges par la compagnie aérienne ou de la configuration de la cabine».

Selon le rapport du centre Roi Abdallah des études et recherches pétrolières, le taux d'occupation des vols permet d'évaluer la rentabilité des compagnies aériennes car il indique qu'une compagnie aérienne a vendu la plupart de ses sièges disponibles, ce qui lui permet de répartir ses coûts sur le nombre total de passagers transportés.

Andres Guzman, chercheur au centre Roi Abdallah, a spécifié que le taux d'occupation des vols de l'Arabie saoudite s'est considérablement amélioré, soulignant la croissance du pays dans le secteur de l'aviation.

«En fait, l'abaissement du taux d'occupation des vols dilue les bénéfices que les constructeurs d'avions ont réalisés ces dernières années en améliorant le rendement énergétique grâce à l'utilisation de moteurs de nouvelle technologie lorsque les performances du secteur de l'aviation sont exprimées en termes de nombre de passagers au lieu du nombre de sièges disponibles», a éclairci Guzman.

Selon le chercheur, rendre le secteur de l'aviation durable exige des efforts concertés de la part de toutes les parties prenantes, notamment les transporteurs aériens, les constructeurs d'avions, les consommateurs, les aéroports et les gouvernements.

Guzman a noté qu'en dépit des défis financiers, le renouvellement de la flotte d'avions a considérablement amélioré les performances du secteur de l'aviation, car les nouveaux appareils sont plus économes en carburant, offrent une meilleure sécurité et réduisent les coûts d'entretien.

«Le développement durable étant devenu une préoccupation mondiale, les gouvernements et les financiers pourraient favoriser une transition en douceur des programmes de renouvellement de la flotte en offrant des incitations financières conformes à la législation sur la réduction des émissions», a-t-il soutenu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Négociations acharnées pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis

Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), prend la parole lors de la conférence mondiale du Milken Institute à Beverly Hills, Californie, le 1er mai 2023. (AFP)
Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), prend la parole lors de la conférence mondiale du Milken Institute à Beverly Hills, Californie, le 1er mai 2023. (AFP)
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  • Les discussions se sont poursuivies tard dans la nuit et ont repris samedi matin
  • Pour lever le risque d'une banqueroute, il faut que le Congrès vote pour relever le plafond maximal d'endettement public autorisé

WASHINGTON: Démocrates et républicains semblent proches d'un accord samedi afin d'éviter un défaut de paiement des Etats-Unis avant la nouvelle date-butoir du 5 juin, mais les négociations buttent encore sur d'ultimes points.

Le président américain Joe Biden a fait part, dès vendredi soir, de son optimisme quant aux perspectives d'un accord avec l'opposition républicaine soulignant que les négociateurs dans les deux camps sont "très proches" de conclure.

Les discussions se sont poursuivies tard dans la nuit et ont repris samedi matin, les négociateurs pointant des "progrès" mais aussi d'ultimes points d'achoppement liés notamment à des exigences des républicains conditionnant l'octroi de certaines prestations sociales.

"Notre économie doit être celle qui aide à remplir les placards de nos cuisines, pas les poches des ultra-riches", a tweeté Joe Biden.

Interrogé samedi matin pour savoir s'il y aurait un accord avant la date-butoir, le chef républicain à la Chambre des Représentants Kevin McCarthy a répondu: "Oui".

"Je pense vraiment qu'on peut y arriver", a-t-il dit à des journalistes tout en prévenant qu'il restait des points "à régler".

"On y est pas encore", a-t-il ajouté.

Les deux hommes se sont en tout cas entretenus samedi, selon une source proche des négociations, qui a aussi affirmé que le président avait échangé avec Hakeem Jeffries et Chuck Schumer, chef des démocrates respectivement à la Chambre des représentants et au Sénat.

Les Etats-Unis, qui sont entrés dans le week-end prolongé du "Memorial Day", la fête des anciens combattants lundi, restent suspendus à un accord pour relever le plafond de la dette, indispensable pour éviter le défaut de paiement qui aurait des conséquences catastrophiques pour l'économie mondiale.

La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d'honorer ses engagements financiers est désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit au pays.

Cela concerne aussi bien les salaires de fonctionnaires, les retraites ou remboursements des créanciers.

Lignes rouges 

Parmi les points de désaccords entre les deux camps, figure l'exigence des républicains à limiter l'obtention de certaines prestations sociales, comme l'aide alimentaire, à un nombre d'heures travaillées.

"Je ne pense pas que ce soit bien d'emprunter de l'argent à la Chine pour payer des gens bien portants et n'ayant pas de personne à charge à traîner sur leur canapé", a fustigé M. McCarthy, qui se pose en défenseur intransigeant de la rigueur budgétaire, dans une vidéo partagée samedi.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a lui reproché aux républicains de vouloir prendre l'économie en otage et de mettre en péril "plus de huit millions d'emplois" tout en voulant "enlever le pain de la bouche d'Américains qui ont faim".

Joe Biden, en campagne pour sa réélection, se positionne en champion de la justice sociale et fiscale et s'est dit à plusieurs reprises opposé à des coupes budgétaires massives qui impacteraient les travailleurs et les ménages les plus précaires.

L'un des négociateurs républicains, Patrick McHenry, a évoqué une "courte liste de désaccords" restants entre les deux camps. "C'est une question d'heures ou de jours", a-t-il dit samedi.

La pression qui entoure les négociations est d'autant plus forte que le compromis, une fois obtenu, devra être validé par le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains.

Or, le calendrier parlementaire est serré, nombre d'élus étant rentrés dans leurs fiefs pour quelques jours à l'occasion du week-end férié du "Memorial Day". Ils ont reçu pour consigne d'être prêts à retourner à Washington dans les 24 heures en cas d'accord.

Et le chef républicain Kevin McCarthy a promis qu'il laisserait à chacun 72 heures pour examiner le compromis avant d'envisager tout vote.

Un vote qui reste au demeurant incertain, des élus progressistes au sein du parti démocrate, tout comme des élus républicains, ayant menacé de ne pas ratifier ou de retarder au maximum un texte qui ferait trop de concessions au camp adverse.

Vendredi, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a déclaré qu'un accord était "primordial" pour l'économie mondiale, tout en soulignant que les Etats-Unis devaient faire "plus pour réduire la dette publique".


Négociations acharnées pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis

Vendredi soir, le président américain Joe Biden s'est montré "optimiste" quant aux perspectives d'un accord avec l'opposition. (Photo, Reuters)
Vendredi soir, le président américain Joe Biden s'est montré "optimiste" quant aux perspectives d'un accord avec l'opposition. (Photo, Reuters)
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  • La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d'honorer ses engagements financiers est désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit au pays
  • Cela concerne aussi bien les salaires de fonctionnaires, les retraites ou remboursements des créancier

WASHINGTON: Démocrates et républicains semblent proches d'un accord samedi afin d'éviter un défaut de paiement des Etats-Unis avant la nouvelle date-butoir du 5 juin, mais les négociations buttent encore sur d'ultimes points.

Vendredi soir, le président américain Joe Biden s'est montré "optimiste" quant aux perspectives d'un accord avec l'opposition républicaine soulignant que les négociateurs dans les deux camps sont "très proches" de conclure.

Les discussions se sont poursuivies tard dans la nuit et ont repris samedi matin, les négociateurs pointant des "progrès" mais aussi d'ultimes points d'achoppement liés notamment à des exigences des républicains conditionnant l'octroi de certaines prestations sociales.

"Notre économie doit être celle qui aide à remplir les placards de nos cuisines, pas les poches des ultra-riches", a tweeté Joe Biden.

Interrogé samedi matin pour savoir s'il y aurait un accord avant la date-butoir, le chef républicain à la Chambre des Représentants Kevin McCarthy a répondu: "oui".

"Je pense vraiment qu'on peut y arriver", a-t-il dit à des journalistes tout en prévenant qu'il restait des points "à régler".

"On y est pas encore", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, qui sont entrés dans le week-end prolongé du "Memorial Day", la fête des anciens combattants lundi, restent suspendus à un accord pour relever le plafond de la dette, indispensable pour éviter le défaut de paiement qui aurait des conséquences catastrophiques pour l'économie mondiale.

La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d'honorer ses engagements financiers est désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit au pays.

Cela concerne aussi bien les salaires de fonctionnaires, les retraites ou remboursements des créanciers.

Lignes rouges

Parmi les points de désaccords entre les deux camps, figure l'exigence des républicains à limiter l'obtention de certaines prestations sociales, comme l'aide alimentaire, à un nombre d'heures travaillées.

"Je ne pense pas que ce soit bien d'emprunter de l'argent à la Chine pour payer des gens bien portants et n'ayant pas de personne à charge à traîner sur leur canapé", a fustigé M. McCarthy, qui se pose en défenseur intransigeant de la rigueur budgétaire, dans une vidéo partagée samedi.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a lui reproché aux républicains de vouloir prendre l'économie en otage et de mettre en péril "plus de huit millions d'emplois" tout en voulant "enlever le pain de la bouche d'Américains qui ont faim".

Joe Biden, en campagne pour sa réélection, se positionne en champion de la justice sociale et fiscale et s'est dit à plusieurs reprises opposé à des coupes budgétaires massives qui impacteraient les travailleurs et les ménages les plus précaires.

L'un des négociateurs républicains Patrick McHenry a évoqué une "courte liste de désaccords" restants entre les deux camps. "C'est une question d'heures ou de jours", a-t-il dit samedi.

La pression qui entoure les négociations est d'autant plus forte que le compromis, une fois obtenu, devra être validé par le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains.

Or, le calendrier parlementaire est serré nombre d'élus étant rentrés dans leurs fiefs pour quelques jours à l'occasion du week-end férié du "Memorial Day". Ils ont reçu pour consigne d'être prêts à retourner à Washington dans les 24 heures en cas d'accord.

Et le chef républicain Kevin McCarthy a promis qu'il laisserait à chacun 72 heures pour examiner le compromis avant d'envisager tout vote.

Un vote qui reste au demeurant incertain, des élus progressistes au sein du parti démocrate, tout comme des élus républicains, ayant menacé de ne pas ratifier ou de retarder au maximum un texte qui ferait trop de concessions au camp adverse.

Vendredi, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a déclaré qu'un accord était "primordial" pour l'économie mondiale, tout en soulignant que les Etats-Unis devaient faire "plus pour réduire la dette publique".