Les réserves du barrage en Jordanie sont au plus bas et la pénurie d’eau se profile à l’horizon

Barrage de Waleh dans le gouvernorat de Madadaba. (Télévision Al-Mamlakah)
Barrage de Waleh dans le gouvernorat de Madadaba. (Télévision Al-Mamlakah)
Barrage de Mujib dans le gouvernorat de Karak. (Télévision Al-Mamlakah)
Barrage de Mujib dans le gouvernorat de Karak. (Télévision Al-Mamlakah)
Barrage du roi Talal dans le gouvernorat de Jerash. (Télévision Al-Mamlakah)
Barrage du roi Talal dans le gouvernorat de Jerash. (Télévision Al-Mamlakah)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Les réserves du barrage en Jordanie sont au plus bas et la pénurie d’eau se profile à l’horizon

  • Sur les 14 grands barrages du royaume, trois sont désormais vides, selon des responsables
  • Le chef de l'Union des agriculteurs de la vallée du Jourdain, Adnan Khaddam, impute la responsabilité de la situation « à risque » au gouvernement

AMMAN : En raison d'un retard des précipitations, les principaux barrages jordaniens sont soit complètement vides, soit confrontés à des niveaux d'eau extrêmement bas, mettant le pays au bord d'une crise de pénurie d’eau sans précédent si les conditions météorologiques de sècheresse persistent.

Sur les 14 principaux barrages du royaume, trois sont désormais vides, selon des responsables, qui indiquent que des plans d'urgence sont mis en place pour sauver les agriculteurs de la vallée fertile du Jourdain, panier alimentaire de la Jordanie.

Omar Salameh, porte-parole du ministère de l'Eau, a récemment déclaré à Arab News que les barrages de Waleh, Mujib et Tanour dans les régions désertiques du sud se sont presque vidés en raison d'une sécheresse paralysante.

Salameh ajoute que les barrages King Talal et Wadi El Arab dans le nord ne sont pas encore vides, mais atteignent des niveaux d'eau extrêmement bas.

« Dans l'ensemble, tous les barrages du pays ont atteint leurs niveaux d'eau les plus bas en raison de saisons extrêmement sèches depuis deux ans », dit-il.

Le responsable explique que la saison des pluies 2020-2021 - de décembre à mai - était « très faible » et a enregistré 60% de précipitations en moins que la moyenne annuelle.

« Ceci, associé à des températures élevées et à une forte demande en eau, a entraîné toutes les conséquences que nous connaissons actuellement. »

Cependant, citant des données du Département météorologique jordanien, le responsable précise que le retard des précipitations n'est « pas exceptionnel » et qu’« il est encore trop tôt pour déclarer une situation d'urgence hydraulique ».

Dans un rapport récent, le JMD indique que les précipitations se font attendre en raison du changement climatique, ajoutant que celles de l’automne représentent moins de 20 % de la saison humide totale.

Salameh déclare que le ministère a mis en place des plans à court et à long terme pour faire face à une éventuelle saison sèche.

Avec un faible stockage d'eau dans les barrages, ce qui signifie moins d'eau à distribuer aux agriculteurs, le ministre de l'Agriculture Khaled Hneifat a annoncé que les agriculteurs de la vallée du Jourdain sont désormais autorisés à forer des puits pour accéder aux eaux souterraines pour l'irrigation – une pratique qui était auparavant interdite dans le pays.

Lors d'une récente réunion avec le comité de l'eau et de l'agriculture de la Lower House, le secrétaire général de l'Autorité jordanienne de l'eau Bashar Bataineh a déclaré que le déficit hydrique de la Jordanie en 2021 s'élevait à 40 millions de mètres cubes, dont la moitié à Amman, la capitale densément peuplée d'environ 4 millions de personnes.

Le chef de l'Union des agriculteurs de la vallée du Jourdain, Adnan Khaddam, a imputé au gouvernement la responsabilité de la situation « à risque », ajoutant qu'il « était resté les bras croisés et n'avait pris aucune mesure ».

Khaddam a dit selon les médias locaux que le barrage King Talal, le plus grand du royaume, avait atteint des « niveaux dangereusement bas ».

Il ajoute : « Le barrage couvre 80 % des besoins en eau des agriculteurs de la vallée du Jourdain, mais la quantité disponible dans le barrage est très faible », avertissant d'une grave sécheresse si la pluie n'arrive pas.

Projet national de convoyeur

La Jordanie, classée deuxième pays le plus pauvre en eau au monde, a annoncé le lancement du projet national de dessalement et de transport d'eau Aqaba-Amman (AAWDC), décrit comme « le plus grand programme de production d'eau de l'histoire du royaume ».

Lors d'une réunion avec des législateurs Bataineh, de l'Autorité jordanienne de l'eau, a déclaré que le mégaprojet « assurera la stabilité de l'eau du pays jusqu'en 2040 ».

Le ministère de l'Eau a annoncé que l'AAWDC, une fois achevé, produira 130 millions de mètres cubes d'eau chaque année.

En lançant la première phase du projet en février 2020, le gouvernement a déclaré que l'AAWDC sera mis en œuvre sur une base de construction-exploitation-transfert et fournira une ressource en eau durable aux générations futures dans toutes les régions du royaume.

Le gouvernement a déclaré à l'époque que le plan stratégique faisait partie des efforts de la Jordanie pour s'adapter au changement climatique, à la diminution des ressources en eau et à la croissance démographique.

Eau supplémentaire d'Israël

Le 12 octobre, la Jordanie a signé un accord avec Israël pour acheter 50 millions de mètres cubes d'eau supplémentaires en dehors du cadre de l'accord de paix et de ce qu'il stipule par rapport aux quantités d'eau.

L'eau supplémentaire qu'Israël fournira viendra de la mer de Galilée.

Le ministère de l'Eau a publié un communiqué à l'époque, citant une source anonyme qui indique que l'accord a été signé à la suite d'une réunion à Amman des comités techniques des deux parties.

L'accord « est la preuve que nous voulons de bonnes relations de voisinage », a déclaré aux médias israéliens Karine Elharrar, ministre israélienne des Infrastructures, de l'Énergie et des Ressources en eau.

La Jordanie et Israël ont déclaré en juillet avoir conclu un accord en vertu duquel ce dernier vendra 50 millions de mètres cubes d'eau supplémentaires par an au royaume à la suite d'une réunion entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com