Biden savoure une fugace éclaircie en signant sa grande loi d'infrastructures

Joe Biden a apposé lundi sa signature sous un gigantesque plan d'infrastructures (Photo, AFP).
Joe Biden a apposé lundi sa signature sous un gigantesque plan d'infrastructures (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 16 novembre 2021

Biden savoure une fugace éclaircie en signant sa grande loi d'infrastructures

  • «Voilà mon message aux Américains: l'Amérique va de nouveau aller de l'avant et votre vie va changer pour le meilleur», a déclaré un président visiblement ragaillardi
  • La loi consacre 1200 milliards de dollars à la rénovation ou construction de ponts, routes, bornes pour voitures électriques, canalisations d'eau

WASHINGTON: Des centaines d'invités, une fanfare au grand complet et des drapeaux à foison dans les jardins de la Maison Blanche: Joe Biden a apposé lundi sa signature sous un gigantesque plan d'infrastructures, une rare éclaircie pour un président impopulaire.

"Voilà mon message aux Américains: l'Amérique va de nouveau aller de l'avant et votre vie va changer pour le meilleur", a déclaré un président visiblement ragaillardi.

Devant lui, des parlementaires, des membres de son gouvernement et des syndicalistes frigorifiés, malgré le soleil de cette fin d'après-midi de novembre, ce qui ne les a pas empêchés d'applaudir et d'acclamer les divers orateurs.

Joe Biden, confronté à de mauvaises nouvelles économiques et de désastreux sondages, voulait que cette cérémonie en grande pompe illustre sa vision d'une Amérique capable de consensus, d'une terre de "possibilités".

La loi, péniblement votée il y a une dizaine de jours par la Chambre des représentants, consacre 1.200 milliards de dollars à la rénovation ou construction de ponts, routes, bornes pour voitures électriques, canalisations d'eau.

Elle doit aussi permettre de développer les transports publics et l'internet à haut débit. 

Le tout, selon Joe Biden, mettra l'Amérique en position de "gagner la compétition" face à la Chine - le président américain et son homologue chinois Xi Jinping auront d'ailleurs, lundi en soirée (à l'heure de Washington), une réunion virtuelle.

Le texte a récolté des voix de l'opposition républicaine, au grand dam de Donald Trump - le milliardaire voulait lui aussi lancer un grand programme d'infrastructures, qui n'a jamais vu le jour.

L'ancien président a fustigé les 13 élus républicains qui ont voté en faveur du texte à la Chambre des représentants.

L'une de ses fidèles, Marjorie Taylor Greene, les a même qualifiés de "traîtres", et a fait circuler les numéros de téléphone de leurs bureaux. 

De fait, peu de ténors de l'opposition lundi sur les pelouses de la Maison Blanche, malgré l'insistance de Joe Biden à saluer le fait que cette loi ait été soutenue par des élus des deux partis, dans un pays où les clivages partisans sont chauffés à blanc.

Rob Portman, sénateur républicain de l'Ohio, a bien pris la parole, mais lui n'a pas à craindre des représailles des pro-Trump: il ne se représentera pas en 2022, lors d'élections législatives de mi-mandat qui s'annoncent très compliquées pour Joe Biden et le parti démocrate.

Sondage

Si les projets de Joe Biden sont populaires auprès des Américains, sa cote de confiance ne cesse de baisser depuis le retrait chaotique d'Afghanistan cet été.

La dernière enquête d'opinion du Washington Post et de la chaîne ABC, publiée dimanche, établit la cote de confiance du président américain à 41%. 

Seulement 39% des Américains approuvent sa politique économique, et ils sont 70% à juger que la situation économique aux Etats-Unis est mauvaise.

La première puissance économique mondiale est repartie en fanfare, elle connaît aussi une poussée d'inflation et des problèmes d'approvisionnement, tandis que la Maison Blanche n'a pas, comme elle se le promettait, complètement tourné la page de la pandémie.

De quoi peser sur le quotidien de cette classe moyenne à laquelle Joe Biden ne cesse de promettre des jours meilleurs.

La poussée des prix complique aussi un autre grand projet du président américain, moins consensuel que le plan d'infrastructures: 1.750 milliards de dollars de dépenses sociales et d'aides à la transition énergétique, qui doivent être examinées cette semaine par la Chambre des représentants, puis être votées par le Sénat.

Là, impossible de compter sur un soutien des républicains, dont certains crient au "socialisme", le pire épouvantail possible dans l'imaginaire politique américain.

Il faudra convaincre les sénateurs démocrates les plus au centre, et en particulier Joe Manchin (Virginie occidentale) et Kyrsten Sinema (Arizona), tous deux présents à la cérémonie lundi.

La seconde, très discrète en public, a surpris en prenant la parole, et Joe Biden lui a rendu hommage dans son propre discours.

La signature de la loi sur les infrastructures lundi est moins un point final que le début d'une vaste offensive de communication de la Maison Blanche.

Cette semaine, Joe Biden ira faire le service après-vente de ce texte, et la promotion de celui qui reste à vanter, dans l'Etat du New Hampshire (mardi) et dans la grande ville industrielle de Detroit (mercredi).


Vingt militaires turcs tués dans le crash d'un avion en Géorgie

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
Short Url
  • Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130
  • Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil

ISTANBUL: Vingt militaires turcs sont morts dans le crash mardi d'un avion cargo militaire turc dans l'est de la Géorgie, a annoncé mercredi le ministère turc de la Défense.

Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130.

Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil.

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi.

L'épave de l'appareil avait été localisée en fin d'après-midi à quelques kilomètres de la frontière azerbaïdjanaise.

Des vidéos amateurs filmées par des témoins du crash montrent un appareil qui chute en tournoyant, laissant un panache de fumée blanche dans son sillage, avant de s'écraser au loin en dégageant une épaisse colonne de fumée noire.

Sur ces images, l'appareil apparaît déjà en partie désintégré lors de sa chute.

Le président Recep Tayyip Erdogan avait évoqué dès mardi après-midi des "martyrs", sans toutefois faire état d'un bilan.

Les autorités géorgiennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour éclaircir les circonstances du crash.

Les C-130 Hercules sont des avions militaires de fabrication américaine développés par Lockheed Martin et produits depuis les années 1950. Ils sont encore très populaires à travers le monde.


La BBC doit «se battre» pour défendre son journalisme, dit le DG sortant

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
Short Url
  • Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public
  • Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump

LONDRES: La BBC doit "se battre" pour défendre son journalisme, a déclaré mardi le directeur général sortant de la BBC, Tim Davie, alors que le groupe public britannique est menacé de plainte en diffamation par Donald Trump.

Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public, rapportés par la chaîne BBC News.

Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump, le 6 janvier 2021, qui donnait l'impression que le président sortant incitait explicitement ses partisans à une action violente contre le Congrès.

"Nous avons fait une erreur, et il y a eu un manquement à nos règles éditoriales", a reconnu Tim Davie, expliquant qu'il avait assumé sa "part de responsabilité" en démissionnant.

Il n'a toutefois pas mentionné directement la menace d'action en justice lancée par Donald Trump, ni la date de son départ effectif, lors de cette visioconférence avec le président de la BBC, Samir Shah.

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC".

"Mais nous nous en sortirons", et "nous devons nous battre pour défendre notre journalisme", a-t-il insisté.

"Nous sommes une organisation unique et précieuse, et je vois la liberté de la presse mise à rude épreuve, je vois son instrumentalisation", a-t-il encore ajouté.


Le président allemand demande à son homologue algérien de gracier l'écrivain Boualem Sansal

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
Short Url
  • "Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays"
  • Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...)"

BERLIN: Le président allemand a exhorté lundi son homologue algérien à gracier l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie et au coeur d'une grave crise diplomatique entre Alger et Paris.

Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...) et de son état de santé fragile".

"Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays", a estimé le président allemand, dans un communiqué.

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs.

Selon des spécialistes à Alger, le fait que la présidence et la télévision publique reprennent les éléments de langage du président allemand peut être perçu comme un signe positif.

Mais aucune indication n'a été donnée quant au calendrier de la prise de décision par le président algérien.

Dans une longue interview accordée en septembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait par ailleurs évoqué la possibilité de se rendre en Allemagne fin 2025 ou début 2026.

Arrêté à Alger le 16 novembre 2024, le romancier et essayiste franco-algérien Boualem Sansal a été condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion pour avoir notamment déclaré que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.

Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait souligné que la France menait un "dialogue exigeant" avec Alger pour obtenir la libération de Boualem Sansal.

L'affaire s'inscrit dans un contexte d'hostilité entre Paris et Alger, qui sont empêtrés depuis plus d'un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s'est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d'autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.