Veolia-Suez: Passe d'armes sur l'impact social, Engie au centre du jeu

Veolia veut racheter 29,9 % de Suez à Engie, le 15 septembre 2020 (Photo, AFP)
Veolia veut racheter 29,9 % de Suez à Engie, le 15 septembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 septembre 2020

Veolia-Suez: Passe d'armes sur l'impact social, Engie au centre du jeu

  • « Évidemment que ça aboutirait à une casse sociale. On l'a chiffrée à 10.000 personnes dans le monde dont 4 à 5.000 en France »
  • « Notre projet préservera 100% des emplois. Chaque salarié conservera 100% de ses avantages sociaux. Nous l'avons dit, nous réaffirmons être prêts à l'écrire »

PARIS : Veolia s'est dit prêt mardi à « discuter » avec Engie de son projet de rachat de sa participation dans Suez, alors que Suez, opposé à une fusion, affirme que ce rapprochement menacerait 10.000 emplois dans le monde.

Suez, spécialiste du traitement de l'eau et des déchets, bataille depuis la fin août pour son indépendance, depuis que son actionnaire principal Engie s'est vu offrir par Veolia de lui céder ses 29,9% de parts pour 2,9 milliards d'euros.

Mardi en fin d'après-midi, Veolia a annoncé être prêt à discuter avec Engie qui lui avait demandé d'améliorer son offre.

« Les discussions sont possibles sur l'ensemble du projet. Le prix en est une des composantes », a déclaré à l"AFP la directrice générale adjointe du leader des services à l'environnement, Estelle Brachlianoff.

Ces déclarations sont arrivées à la suite d'une passe d'armes entre Veolia et Suez sur l'impact social d'un potentiel rapprochement.

« Évidemment que ça aboutirait à une casse sociale. On l'a chiffrée à 10.000 personnes dans le monde dont 4 à 5.000 en France », a affirmé le directeur général adjoint de Suez Jean-Marc Boursier devant quelques journalistes, en marge d'une visite du Centre international de recherche sur l'eau et l'environnement de Suez, dans les Yvelines.

Il a précisé que ces calculs avait été faits « ensemble » avec Veolia en 2012, lorsqu'un rapprochement entre les deux groupes avait déjà été envisagé, puis abandonné, les discussions ayant notamment achoppé sur la probable position dominante sur le marché de l'eau en France de la nouvelle entité qui aurait été créée.

« Quand on a vu le caractère effroyable du nombre de licenciements qu'on devait faire, on a refermé le dossier », a souligné Boursier.

Veolia n'a pas tardé à répliquer: « Bertrand Camus (le directeur général de Suez, NDLR) et son équipe ont vendu 13.000 salariés de leur groupe sur les 90.000 en un mois. Notre projet préservera 100% des emplois qu'il reste. Chaque salarié conservera 100% de ses avantages sociaux. Nous l'avons dit, nous le garantissons, nous réaffirmons être prêts à l'écrire », a indiqué le groupe dans une réaction transmise à l'AFP.

« Dix mille emplois c'est ce que Suez a cédé comme effectifs sur la semaine qui vient de passer », avec l'annonce de la cession de plusieurs activités en Allemagne ou encore en Suède, a précisé Estelle Brachlianoff.

Monter une contre-offre

Côté syndical, le CSE de Suez a déclaré assigner en référé Engie et Veolia « afin de suspendre le projet de rachat tant que les instances représentatives du personnel n’auront pas été consultées ».

Le tribunal a fixé l’audience de référé au 29 septembre pour entendre les parties, y compris le groupe Suez, selon un communiqué du CSE. L'instance se réjouit de cette décision qui « ouvre la voie à la prise en compte des intérêts des salariés, extrêmement inquiets des conséquences sociales de cette opération ».

Les syndicats ont aussi chiffré « à plus de 10.000 les suppressions d’emplois » qui découleraient d'un rachat, dont 4.000 à 5.000 en France. Plusieurs centaines de salariés de Suez ont manifesté mardi devant la tour d'Engie à la Défense à l'appel de leur intersyndicale.

Suez s'est également lancé mardi dans une opération séduction à l'adresse des actionnaires: dans un communiqué, il s'est déclaré en avance sur les objectifs de sa stratégie destinée à le concentrer sur des services à forte valeur ajoutée, et a affirmé son « potentiel unique de création de valeur » en tant qu'entreprise indépendante.

Un dividende exceptionnel d'au moins un milliard d'euros est notamment promis aux actionnaires « dès que possible et au plus tard au 1er semestre 2021 ».

Avec son plan à horizon 2030, le numéro deux mondial du secteur espère notamment prendre à Veolia sa place de numéro un.

Selon la direction, le plan stratégique de Suez, annoncé en octobre 2019, « a bien avancé », notamment son volet cessions-acquisitions pour 3 à 4 milliards d'euros. Les investissements vont cibler des domaines à forte croissance, tandis que 1,2 milliard d'euros d'économies annuelles à partir de 2023 sont prévues.

Croissance et rentabilité devraient ainsi permettre de « doubler la valeur » pour les actionnaires dès 2022, dit Suez. A condition que le groupe reste « indépendant », adjectif de nouveau martelé mardi par ses dirigeants.

Tout en amplifiant son plan stratégique, Suez est dans le même temps en recherche active et urgente d'investisseurs alternatifs afin de faire une contre-offre à Engie. Celui-ci tient vendredi son prochain conseil d'administration, destiné à examiner toutes les propositions sur la table.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.