Covid-19: détérioration en Europe occidentale et aux Etats-Unis cette semaine

Un nettoyeur de rue nettoie le trottoir pendant que les piétons marchent et s'assoient sur des tables le long de la Seine à Paris le 4 septembre 2021. (AFP)
Un nettoyeur de rue nettoie le trottoir pendant que les piétons marchent et s'assoient sur des tables le long de la Seine à Paris le 4 septembre 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 19 novembre 2021

Covid-19: détérioration en Europe occidentale et aux Etats-Unis cette semaine

  • Les Etats-Unis restent, de loin, le pays ayant enregistré le plus grand nombre de nouvelles contaminations en valeur absolue cette semaine
  • Avec 517 600 contaminations enregistrées chaque jour dans le monde, l'indicateur augmente pour la cinquième semaine consécutive

PARIS: La pandémie de Covid-19 a principalement accéléré en Europe, surtout dans l'Ouest du continent, et aux Etats-Unis cette semaine: voici les évolutions hebdomadaires marquantes, issues d'une base de données de l'AFP.


Indicateur important, le nombre des cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu'une fraction du nombre réel des contaminations et les comparaisons entre pays sont à prendre avec précaution, les politiques de tests différant d'un pays à l'autre.

Les Etats-Unis autorisent une troisième dose de vaccin anti-Covid pour tous les adultes

Les autorités sanitaires américaines ont annoncé vendredi avoir donné leur feu vert à une troisième dose de vaccin anti-Covid pour tous les adultes entièrement vaccinés il y a au moins six mois.


L'Agence américaine des médicaments (FDA) a indiqué que cette autorisation d'utilisation d'urgence accordée à Pfizer et Moderna contribuait "à fournir une protection continue contre le Covid-19, y compris contre les conséquences graves qui peuvent survenir, comme l'hospitalisation ou la mort".


"Cette autorisation d'utilisation d'urgence arrive à un moment critique, alors que nous entrons dans les mois d'hiver et que nous faisons face à une augmentation du nombre de cas de Covid-19 et d'hospitalisations à travers le pays", a dit le patron de Moderna, Stéphane Bancel.


Les personnes de 18 ans et plus ayant reçu le vaccin unidose de Johnson & Johnson aux Etats-Unis avaient déjà, elles, le droit à une deuxième dose, deux mois après leur injection.


Pour les personnes vaccinées avec Pfizer et Moderna, la troisième dose était auparavant réservée à certaines catégories de population seulement: les plus de 65 ans, les adultes risquant de développer une forme grave de la maladie, ou ceux fortement exposés au virus en raison par exemple de leur travail. 

«Mélanges» autorisés 
Certains Etats américains, dont la Californie, avaient déjà commencé à autoriser les doses de rappel pour tous les adultes, avant même les recommandations des agences sanitaires, dans l'espoir de contenir la propagation de l'épidémie avant les fêtes de fin d'année.


Un comité consultatif des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) doit se réunir vendredi à la mi-journée pour discuter de ce rappel généralisé. Cette agence devra ensuite rendre sa recommandation, requise en plus de l'autorisation de la FDA.


Les Etats-Unis autorisent depuis fin octobre les "mélanges" de vaccins pour la dose de rappel, et les Américains pourront donc choisir un vaccin différent de leur série initiale pour cette nouvelle injection.


En octobre, Pfizer avait communiqué les résultats d'un essai clinique réalisé sur 10.000 personnes montrant qu'une dose de rappel du vaccin était efficace à 95,6% contre les formes symptomatiques de la maladie. 


"Grâce aux rappels, davantage d'adultes auront désormais la possibilité d'aider à conserver un haut niveau de protection contre la maladie", a déclaré Albert Bourla, le patron de Pfizer. 


Pour Pfizer-BioNTech, le dosage pour le rappel est le même (30 microgrammes), tandis que pour Moderna, la dose de rappel est en réalité une demi-dose (50 microgrammes contre 100 pour les deux injections initiales).

Plus de 500 000 cas quotidiens 

Avec 517 600 contaminations enregistrées chaque jour dans le monde, l'indicateur augmente pour la cinquième semaine consécutive (+9% par rapport à la semaine précédente), selon un bilan de l'AFP arrêté à jeudi.

Détérioration en Europe et Amérique latine 

Cette semaine, l'Europe (+9%) la zone Etats-Unis/Canada (+32%, du seul fait des Etats-Unis) voient leurs nouvelles contaminations augmenter.


Ailleurs, la situation s'améliore partout: en Océanie (-11%), au Moyen-Orient (-10%), dans la zone Amérique latine/Caraïbes (-8%) et en Asie (-4%). En Afrique toutefois, la baisse de 32% est faussée par un rattrapage de données effectué la semaine précédente par le Botswana.

L'Europe concentre les principales accélérations 

Neuf des dix pays enregistrant les plus grosses accélérations de la semaine (parmi ceux avec au moins 1.000 contaminations quotidiennes) se situent sur le Vieux Continent: l'Espagne (+54%, 4 500 nouveaux cas par jour), le Danemark (+54%, 3 800), le Portugal (+51%, 1 800), la Suisse (+45%, 4.200), les Pays-Bas (+44%, 15 800), la France (+43%, 13 500), la République tchèque (+38%, 12 500), l'Allemagne (+36%, 43.000) et l'Autriche (+32%, 12 600), qui vient d'annoncer un nouveau reconfinement de l'ensemble de sa population. Hors Europe, seuls les Etats-Unis (+33%, 97 500) s'intercalent dans ce Top 10.


La plupart de ces pays sont situés dans la moitié Ouest de l'Europe et sont très vaccinés. Cette vague de contaminations succède à celle qui a touché au début de l'automne l'Est du continent, globalement moins vacciné.

Bulgarie: le faible taux de vaccination, «un risque pour l'UE»

Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a mis en garde vendredi la Bulgarie, le pays le moins vacciné de l'UE, estimant que cette situation posait "un gros risque" pour l'ensemble du continent.


Avec seulement 24,2% de sa population de 6,9 millions complètement vaccinée, la Bulgarie est à la traîne comparée à une moyenne européenne de 68%, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles.


La Bulgarie "n'est pas une île, elle fait partie de l'Europe", a souligné M. Breton à l'occasion de sa visite. 


Or avec un taux de vaccination aussi faible, "elle peut devenir un foyer de la pandémie", a-t-il prévenu. "C'est un gros risque, bien sûr pour la Bulgarie mais aussi pour tous les autres", "pour tout notre continent".


Le commissaire, qui est chargé de coordonner l'approvisionnement de l'Union européenne en vaccins anti-Covid, a dit redouter l'apparition cet hiver d'un nouveau variant, "plus résistant", dans ce pays le plus pauvre de l'UE dont la santé publique est à bout de souffle.


"Si nous ne faisons rien, nous pourrions avoir un variant bulgare. Car trop de gens n'ont pas été vaccinés, ce qui peut générer un nouveau variant. Ce serait une très mauvaise nouvelle pour la Bulgarie, mais aussi pour nous tous", a insisté Thierry Breton.


La campagne de vaccination bulgare pâtit d'une forte méfiance de la population envers les autorités et d'un flot de fausses informations. Le taux de mortalité du Covid-19 est un des plus élevés au monde.


Dans ce pays privé de gouvernement stable depuis avril, le cabinet intérimaire n'a introduit que récemment un pass sanitaire qui a eu peu d'effet, préférant s'abstenir de prendre des mesures plus strictes et impopulaires.


"Ne mélangez pas la politique avec la science, ni avec la santé", a lancé M. Breton, avant de rencontrer le Premier ministre intérimaire Stefan Yanev.


"C'est la responsabilité des autorités bulgares de protéger la population", a conclu le commissaire.

Principales décrues 

Ces pays touchés au début de l'automne figurent désormais parmi les principales décrues de la semaine: la Roumanie (-45%, 3.500), l'Arménie (-39%, 900), la Bulgarie (-32%, 2 700), l'Estonie (-30%, 800), la Lituanie (-26%, 2 000), la Serbie (-26%, 3 500), la Moldavie (-22%, 800) et la Lettonie (-21%, 1 100). 


Hors Europe, les Philippines (-33%, 1 500) s'intercalent en troisième position.

Le plus de contaminations 

Les Etats-Unis restent, de loin, le pays ayant enregistré le plus grand nombre de nouvelles contaminations en valeur absolue cette semaine (97 500 cas quotidiens, +33%), devant l'Allemagne (43 000, +36%) et le Royaume-Uni (39 100, +14%).


En proportion de la population, hors micro-Etats, le pays ayant recensé le plus de nouveaux cas cette semaine reste la Slovénie (1.107 pour 100 000 habitants), devant l'Autriche (981) et la Croatie (887).

Décès 

Les Etats-Unis recensent également le plus grand nombre de décès quotidiens, 1 281 par jour cette semaine, repassant devant la Russie (1 235). L'Ukraine (664) reste troisième.


Au plan mondial, 7 439 décès ont été enregistrés chaque jour cette semaine, un chiffre en hausse de 4%.

Cuba vaccine à plein régime 

En matière de rythme de vaccination, Cuba est au sommet du podium cette semaine, en administrant des doses à 1,39% de sa population chaque jour. Suivent, parmi les pays de plus d'un million d'habitants, le Vietnam (1,17%), l'Autriche (0,96%, essentiellement avec des doses de rappel), la Thaïlande (0,89%), Taïwan (0,88%) et les Philippines (0,81%).


A ce jour, les Emirats arabes unis sont le pays le plus vacciné au monde, avec 89% de sa population complètement vaccinée. Ils devancent d'une courte tête le Portugal (87%) et Singapour (86%). Suivent le Qatar (85%), le Chili (83%), le Cambodge, l'Espagne, la Corée du Sud et Cuba (79% chacun), la Malaisie et l'Italie (77% chacune), le Canada, le Japon, le Danemark et l'Uruguay (76% chacun), l'Irlande, la France, la Belgique et la Chine (75% chacune).


Meta va dépenser plus de 10 milliards de dollars chez Google en services de cloud

Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. (AFP)
Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. (AFP)
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  • Meta a conclu un accord de 6 ans avec Google Cloud pour utiliser ses infrastructures, dans le but de rattraper son retard en intelligence artificielle face à OpenAI et Google
  • Mark Zuckerberg ambitionne de bâtir l’équipe IA « la plus talentueuse » de l'industrie, avec une puissance de calcul inégalée pour concevoir une intelligence artificielle surpassant celle des humains

San Francisco: Meta (Facebook, Instagram) a signé un contrat avec Google Cloud de plus de 10 milliards de dollars pour utiliser ses serveurs et d'autres services d'informatique à distance, d'après une source proche du dossier.

L'information a initialement été révélée par The Information, média spécialisé dans le secteur des technologies.

Le contrat, qui s'étend sur six ans, est l'un des plus gros jamais obtenu par la branche de cloud de Google depuis sa création il y a 17 ans.

Mi-juillet, le patron de Meta Mark Zuckerberg a fait part de sa volonté d'investir des "centaines de milliards de dollars" dans des infrastructures d'intelligence artificielle, en vue de parvenir à son objectif affiché: construire une IA plus intelligente que les humains.

Les géants des technologies dépensent des sommes colossales pour améliorer leurs modèles d'IA générative, qui nécessitent d'énormes puissance de calcul, et donc des puces informatiques de pointe et beaucoup d'énergie.

Meta compte donc faire construire des réseaux informatiques de plusieurs gigawatts, mais ne peut pas se permettre de prendre plus de retard qu'il n'en a déjà sur les leaders du secteur, notamment OpenAI (ChatGPT) et Google.

Le groupe californien a aussi débauché des employés d'OpenAI, Google et Anthropic à coup de primes conséquentes.

Mark Zuckerberg veut constituer "l'équipe la plus élitiste et la plus dense en talents de toute l'industrie", qui disposerait "d'un niveau de puissance de calcul sans équivalent dans le secteur", selon ses propos.

Meta n'a pas réagi à une sollicitation de l'AFP jeudi.

Google Cloud, numéro trois de l'informatique à distance derrière AWS (Amazon) et Microsoft, a vu ses ventes bondir de 32% au deuxième trimestre, pour dépasser les 13 milliards de dollars.

"Quasiment toutes les licornes (start-up valorisées à au moins un milliard de dollars, ndlr) de l'IA générative utilisent Google Cloud", s'est félicité la patron de la firme californienne Sundar Pichai, lors de la conférence aux analystes fin juillet.

OpenAI, pourtant partenaire privilégié de Microsoft dans l'IA, a aussi signé un contrat avec Google Cloud récemment.


Zelensky accuse Poutine de vouloir "se soustraire" à une rencontre pour la paix

Cette combinaison d'images créée le 18 août 2025 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) à Washington, DC, le 18 août 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Anchorage, Alaska, le 15 août 2025. (AFP)
Cette combinaison d'images créée le 18 août 2025 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) à Washington, DC, le 18 août 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Anchorage, Alaska, le 15 août 2025. (AFP)
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  • Volodymyr Zelensky reproche à la Russie de fuir les pourparlers de paix malgré les efforts diplomatiques
  • Alors que les discussions sur les garanties de sécurité se poursuivent, Kiev a testé avec succès un nouveau missile longue portée, illustrant sa volonté d'assurer sa défense indépendamment des alliés

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi son homologue russe Vladimir Poutine de chercher à "se soustraire" à une rencontre destinée à trouver une issue à la guerre provoquée par l'invasion russe, Donald Trump lui-même tempérant son enthousiasme.

"A l'heure actuelle, les signaux envoyés par la Russie sont tout simplement indécents. Ils essaient de se soustraire à la nécessité d'organiser une réunion", a accusé M. Zelensky dans son adresse quotidienne sur les réseaux sociaux jeudi soir.

A la place, les Russes "poursuivent leurs attaques massives contre l'Ukraine et leurs assauts féroces le long de la ligne de front", a-t-il dénoncé.

La Russie a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi une attaque massive sur l'Ukraine, utilisant 574 drones et 40 missiles, selon l'armée de l'air ukrainienne, un nombre record depuis la mi-juillet.

Ces frappes ont fait deux morts, un à Kherson et un autre à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont aussi largement détruit une entreprise américaine dans la ville de Moukatchevo, dans l'ouest de l'Ukraine, a précisé M. Zelensly.

"Les Russes savaient exactement où ils avaient lancé les missiles. Nous croyons qu'il s'agissait d'une frappe délibérée spécifiquement sur une propriété appartenant à des Américains", a noté le président ukrainien. L'attaque contre Moukatchevo a fait 23 blessés, selon un nouveau bilan des autorités locales.

- "Approche différente" -

Très satisfait de sa rencontre avec M. Poutine le 15 août, Donald Trump a reconnu jeudi qu'il n'en saurait davantage sur les chances de paix que "dans les deux prochaines semaines".

"Après cela, nous devrons peut-être adopter une approche différente", a-t-il estimé sans plus de détail.

Après avoir rencontré M. Poutine en Alaska puis M. Zelensky lundi à la Maison Blanche, Donald Trump avait dit préparer une rencontre entre les dirigeants russe et ukrainien. Mais la participation des belligérants semble encore loin d'être acquise.

Si Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là, ni date ni lieu n'ont été annoncés, et Moscou a souligné mercredi qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Paris a dénoncé jeudi une "absence de volonté" de la Russie de mettre fin à la guerre.

Volodymyr Zelensky, de son côté, a déclaré devant un groupe de médias parmi lesquels l'AFP vouloir comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" .

Ensuite, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", a souhaité le dirigeant ukrainien, dont ce serait le cas échéant la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

M. Zelensky a proposé la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour une éventuelle rencontre. Il a en revanche écarté la Hongrie, jugée trop proche du Kremlin.

- Nouveau missile -

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à la guerre provoquée par l'invasion russe en février 2022, mais positions de Moscou et Kiev restent diamétralement opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés.

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine.

Epine dorsale de l'Otan, à laquelle ni Moscou ni Washington ne veulent voir l'Ukraine adhérer, l'article 5 stipule que toute attaque contre un pays membre est considérée comme une attaque contre tous.

Kiev considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir à l'avenir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui qualifie l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart des scénarios envisagés.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a averti jeudi que tout déploiement d'un contingent militaire européen en Ukraine serait "inacceptable".

Parallèlement, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a ainsi affirmé jeudi que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.


L'Afrique peut devenir une "superpuissance du renouvelable", dit Guterres

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
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  • L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres
  • Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures

YOKOHAMA: L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres, en appelant à davantage d'investissements dans l'énergie verte sur ce continent riche en ressources.

"Nous devons mobiliser des financements et des technologies, afin que la richesse naturelle de l'Afrique profite aux populations africaines. Nous devons construire une base florissante pour les énergies renouvelables et leur production à travers le continent", a déclaré M. Guterres lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD).

"L'Afrique a tout ce qu'il faut pour devenir une superpuissance du renouvelable, du solaire et de l'éolien aux minéraux critiques qui alimentent les nouvelles technologies", a-t-il affirmé.

"L'énergie verte en Afrique réduit les coûts énergétiques, diversifie les chaînes d'approvisionnement et accélère la décarbonation pour tous", a ajouté le chef de l'ONU, qui s'est exprimé dans le cadre de ce rassemblement de trois jours auquel assistent une cinquantaine de pays africains.

Le Japon souhaite profiter de cette 9e TICAD pour se présenter comme une alternative à la Chine au moment où le continent africain fait face à une crise de la dette et souffre du changement climatique.

Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures.

Mais les pays africains font désormais face à une "vague" de dettes envers la Chine et les créanciers privés, avait averti en mai l'Institut Lowy, un cercle de réflexion australien.

A cela s'ajoute la réduction de l'aide occidentale, en particulier depuis le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump.

M. Guterres a également averti que "la dette ne doit pas étouffer le développement" et que l'Afrique a besoin de financements et d'une plus grande capacité de prêt des banques multilatérales de développement.

Parmi les participants, le président du Kenya, William Ruto, a déclaré sur X que son pays était en négociation avec le constructeur automobile japonais Toyota pour la fourniture de 5.000 "véhicules électriques" dans le cadre de l'"engagement du pays envers l'énergie propre".

Dans son discours d'ouverture mercredi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé un plan pour former 30.000 personnes à l'intelligence artificielle en Afrique sur trois ans et pour étudier l'idée d'un partenariat économique Japon-Afrique.

"L'Afrique, avec un âge médian de 19 ans, déborde de vitalité juvénile. La clé pour faire de l'Afrique le prochain centre de croissance est de renforcer les capacités des jeunes et des femmes et de leur assurer un emploi," a déclaré Ishiba.