L'UE dévoile sa réforme très attendue sur la politique migratoire

La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson lors d'un événement pour renforcer l'intégration des migrants et des réfugiés sur le marché du travail à Bruxelles le 7 septembre 2020 (Photo, AFP)
La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson lors d'un événement pour renforcer l'intégration des migrants et des réfugiés sur le marché du travail à Bruxelles le 7 septembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 septembre 2020

L'UE dévoile sa réforme très attendue sur la politique migratoire

  • Bruxelles présente mercredi une épineuse réforme, cinq ans après la crise des réfugiés de 2015
  • Ylva Johansson ne s'attend pas à ce qu'elle déclenche « des hourras », mais espère qu'elle sera vue comme un « compromis acceptable »

BRUXELLES : Un « mécanisme de solidarité obligatoire » entre Etats européens en cas de pression migratoire et davantage de retours des déboutés du droit d'asile: Bruxelles présente mercredi une épineuse réforme, cinq ans après la crise des réfugiés de 2015.

L'incendie il y a quinze jours du camp de migrants de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, a encore rappelé l'urgence d'une politique commune de l'asile, qui n'a cessé ces dernières années de buter sur les divisions entre Etats membres. 

Ce « nouveau Pacte sur la migration et l'asile » sera dévoilé à la mi-journée par la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, et le vice-président de la Commission Margaritis Schinas.

Il doit rendre obligatoire la « solidarité » de tous les pays de l'UE avec les pays de première arrivée de migrants, comme la Grèce, l'Italie ou Malte, lorsque ces derniers sont « sous pression ».

Une aide qui ne prend « pas seulement » la forme de relocalisations des demandeurs d'asile dans d'autres pays de l'UE, mais peut également se traduire par une « aide au retour » des personnes qui se voient refuser l'asile vers leur pays d'origine, selon Ylva Johansson.

Une façon de contourner le refus persistant de pays comme ceux du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie) d'accueillir des demandeurs d'asile, qui a abouti à l'échec des quotas de répartition décidés après 2015.

Mais le sujet s'avère épineux, certains jugeant les alternatives à la relocalisation irréalisables pour des petits pays qui n'en ont pas forcément les moyens.

La Commission veut également accélérer les procédures d'examen de l'asile, pour déterminer rapidement si une personne est manifestement éligible, et éviter que des demandeurs ne vivent dans des camps plongés "dans l'incertitude". Afin d'augmenter les retours, qui ne sont effectifs que pour moins de 30% des cas, l'exécutif européen veut travailler plus "étroitement" avec leurs pays d'origine.

« Plus de pression »

« Il y a beaucoup de pays avec lesquels l'Europe commerce, que l'Europe soutient par de l'aide au développement, par une présence en matière de sécurité et qui aujourd'hui n'acceptent pas de reprendre le moindre ressortissant dans le cadre de reconduites », souligne le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune. 

« Cela n'est pas acceptable, je crois qu'on a les moyens, même si c'est difficile bien sûr, de changer cela, de mettre parfois plus de pression », explique-t-il à l'AFP, citant parmi les leviers possibles la délivrance de visas.

Le nouveau système prévu par la Commission doit remplacer le règlement Dublin, clé de voûte du système actuel qui a cristallisé les tensions en faisant peser sur le premier pays d'arrivée d'un migrant la responsabilité de sa demande d'asile.

Mais « un pays dans lequel on rentre doit avoir un certain nombre d'obligations: enregistrer les personnes, éventuellement leur apporter des premiers soins, regarder les dossiers rapidement pour savoir si elles ont une chance d'obtenir l'asile ou non », fait valoir Clément Beaune. « Seul le pays d'entrée peut le faire, je crois qu'on ne peut pas éviter ce principe ».

Très attendue et plusieurs fois repoussée, la proposition de la Commission, qui devra être endossée par les Etats membres et le Parlement, promet des discussions difficiles. Ylva Johansson ne s'attend pas à ce qu'elle déclenche « des hourras », mais espère qu'elle sera vue comme un « compromis acceptable ».

La commissaire rappelle que la situation est très différente de 2015, le nombre d'arrivées irrégulières dans l'UE ayant chuté en 2019 à 140.000 personnes. Et si en 2015, 90% des migrants ont eu le statut de réfugié, aujourd'hui les deux tiers n'ont pas droit à une protection internationale, précise-t-elle.

Si elle attend de « voir les éléments précis » de la proposition, l'eurodéputée Fabienne Keller (Renew Europe), auteure d'un rapport sur l'évaluation de la mise en oeuvre du règlement Dublin, juge l'ensemble « plutôt équilibré entre les valeurs qui sont les nôtres (...) et une nécessaire fermeté ». « C'est une étape forte », estime l'ancienne maire de Strasbourg.

Du côté des Verts, l'eurodéputé Damien Carême se montre plus dubitatif. La fin de Dublin? « Je crains que ce soit de la sémantique », redoute l'ancien maire de Grande-Synthe, qui juge que le « principe du premier pays d'arrivée est une catastrophe ».


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."