Une délégation du Congrès américain appelle à la fin des désaccords politiques au Liban

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (à droite), rencontre le représentant américain Darrell Issa (à gauche), et le représentant Darin LaHood de l'Illinois (au centre), à Beyrouth, le samedi 20 novembre 2021. (Photo, AP)
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (à droite), rencontre le représentant américain Darrell Issa (à gauche), et le représentant Darin LaHood de l'Illinois (au centre), à Beyrouth, le samedi 20 novembre 2021. (Photo, AP)
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Publié le Dimanche 21 novembre 2021

Une délégation du Congrès américain appelle à la fin des désaccords politiques au Liban

  • Les sessions du Cabinet suspendues depuis le 12 octobre
  • Le Premier ministre Mikati envisage des pourparlers avec le pape François

BEYROUTH : Le Premier ministre libanais Najib Mikati a souligné l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre les résolutions internationales et à maintenir la sécurité et la stabilité, alors qu'une délégation du Congrès américain a mis l’accent sur la nécessité de mettre fin aux désaccords politiques et de se concentrer sur la résolution des crises économiques et sociales du pays.

Mikati a exprimé son appréciation pour les États-Unis qui se tiennent aux côtés du Liban et soutiennent l'armée. La délégation a affirmé qu'elle supportait le Liban et soutenait le gouvernement.

Le président Michel Aoun a déclaré à la délégation en visite que le Liban avait commencé sa reprise de la grave crise économique en établissant un programme de négociations avec le Fonds monétaire international et des réformes des systèmes financier et bancaire.

Mikati a annoncé vendredi qu'il convoquerait bientôt une session du Conseil des ministres afin de discuter de plus de 100 questions à l'ordre du jour du Cabinet.

Le ministre du Travail, Mostafa Bayram, a signalé samedi : «Il y a des signes positifs qui montrent que nous sommes face à une réelle opportunité pour une solution appropriée de tenir à nouveau des sessions du Cabinet».

Toutefois, Bayram a clairement indiqué qu'il ne pouvait pas parler du ministre de l'Information George Kordahi, qui a mis en colère les États du Golfe, dont l'Arabie saoudite, avec ses commentaires sur la guerre au Yémen et son refus de démissionner à cause de ses remarques.

«Nous soutenons toute solution qui préserve les relations, les intérêts et la souveraineté du Liban», a indiqué Bayram. «Nous avons appris que Kordahi est prêt à faire ce qui est dans le meilleur intérêt du Liban, par le dialogue».

Le Hezbollah s’est opposé à plusieurs tentatives de Mikati pour tenir des sessions du Cabinet, qui sont suspendues depuis le 12 octobre, et plusieurs responsables du Hezbollah ont souligné que le parti restera ferme dans ses positions.

Le parti refuse de faire tout effort dans le but de résoudre les retombées diplomatiques et économiques du Liban avec les États du Golfe et insiste pour limoger le juge Tarek Bitar, qui dirige l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth.

Zafer Nasser, secrétaire général du Parti socialiste progressiste dirigé par Walid Joumblatt, a déclaré à Arab News : «Le parti n'a aucune information sur une solution politique proche aux crises que traverse le Liban.

Bien que nous soyons d'accord sur la nécessité de séparer le gouvernement et la justice, il semble que le duo chiite, à savoir le Hezbollah et le mouvement Amal, insiste pour que le cabinet ne se réunisse pas avant la destitution de Bitar, car le Hezbollah pense que les enquêtes conduisent à son implication dans l'explosion du port de Beyrouth, que cela soit vrai ou non».

Nasser a également révélé que des solutions régionales étaient nécessaires pour combler le fossé entre le Liban et les États du Golfe, mais que les ententes régionales n'avaient pas encore été fructueuses.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem, a exigé de trouver une solution pour l'ensemble du système judiciaire, ce qui signifie la destitution du juge Souhail Abboud à la tête du Conseil judiciaire suprême.

«La scène judiciaire au Liban est malsaine», a soutenu Qassem. Cela n'a rien à voir avec un certain incident ou un juge en particulier. Il s'agit de tout un système judiciaire qui se chevauche de manière inhabituelle, et il doit être reconsidéré et une solution doit être trouvée».

Cheikh Nabil Kaouk, chef du Conseil exécutif du Hezbollah, a annoncé samedi qu'il y avait une «réelle opportunité» de sortir de l'impasse du Cabinet et que les personnes concernées ne devraient pas la gâcher.

Le ministre libanais des Affaires étrangères Abdellah Bou Habib s'est rendu à Moscou où il prévoit de rencontrer lundi son homologue russe Sergueï Lavrov.

Les ministres devraient discuter de la question des réfugiés syriens et de l'aide russe, de la médiation de la Russie pour résoudre les crises libanaises et de la possibilité d’attirer des investissements russes dans le pays.

L'agence de presse Almarkazia a cité une source diplomatique disant : «La Russie envisagera la possibilité d'une médiation entre le Liban et les États du Golfe, mais elle ne voudrait pas prendre la question sur elle et en supporter les conséquences si ses efforts échouent».

Bou Habib recevra des images satellites du jour de l'explosion du port de Beyrouth, à la demande du Liban. L'agence spatiale russe Roscosmos a envoyé les images à Lavrov afin qu'il puisse les remettre à Bou Habib.

Mikati doit se rendre au Vatican mercredi pour rencontrer le pape François.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nucléaire : Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à entamer des négociations sans « préconditions »

Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025.  (Photo de Joe Klamar / AFP)
Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025. (Photo de Joe Klamar / AFP)
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  • es ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.
  • Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

PARIS : Selon une source diplomatique française, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.

Lundi soir, Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul ont eu un entretien avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, et ont en outre « appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire », comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fait état d'un appel entre le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire et ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas. 

Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que l'UE, sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les États-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année, qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations était prévu la semaine dernière, mais il a été annulé après les frappes israéliennes.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été transmis par les ministres français, britannique et allemand à Israël « sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, les infrastructures et les populations civiles », selon une source diplomatique française.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.