Le Liban n'a pas encore communiqué au FMI le montant exact des pertes financières

Le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, s'exprime lors d'une interview pour la conférence «Reuters Next», à Beyrouth, mardi. (Photo, Reuters)
Le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, s'exprime lors d'une interview pour la conférence «Reuters Next», à Beyrouth, mardi. (Photo, Reuters)
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

Le Liban n'a pas encore communiqué au FMI le montant exact des pertes financières

  • Les désaccords au Liban sur l'ampleur des pertes et leur répartition ont fait échouer les négociations avec le FMI l'année dernière
  • Salamé nie de nouveau avoir commis des actes répréhensibles alors que les autorités judiciaires en France et en Suisse enquêtent sur les allégations de blanchiment d'argent à son encontre

BEYROUTH: Le Liban n'a pas encore communiqué au FMI son estimation des pertes du système financier alors que les discussions sur la question se poursuivent, mais il travaille dur pour signer un protocole d'accord avec le FMI d'ici la fin de l'année, a déclaré mardi à Reuters le gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé.

Les désaccords au Liban sur l'ampleur des pertes et leur répartition ont fait échouer les négociations avec le FMI l'année dernière. La banque centrale, les autres banques libanaises et l'élite politique ont toutes rejeté les chiffres énoncés dans un plan gouvernemental approuvé par le FMI à l'époque.

Cette question a entravé les tentatives de trouver une issue à la crise qui a dévasté le Liban depuis 2019, faisant chuter la monnaie de plus de 90%, provoquant une montée en flèche de la pauvreté et incitant de nombreux Libanais à émigrer.

S'exprimant lors d’une interview pour la prochaine conférence «Reuters Next», Salamé a également dévoilé que la banque disposait de 14 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,86 euro) de liquidités disponibles dans ses réserves, et a de nouveau nié avoir commis des actes répréhensibles alors que les autorités judiciaires en France et en Suisse enquêtent sur les allégations de blanchiment d'argent à son encontre.

Salamé a estimé qu'un programme du FMI était essentiel pour que le Liban sorte de la crise, notant le financement extérieur qu'il débloquerait et la discipline qui imposerait des réformes.

Par conséquent, la banque centrale acceptera les chiffres des pertes tels que décidés par le gouvernement, a-t-il signalé.

«À ce stade, nous sommes toujours en train de collecter les données demandées par le FMI et la question des pertes – le nombre de ces pertes – ne sera certainement pas un obstacle à ces négociations, du moins du côté de la banque centrale», a-t-il expliqué.

Lorsqu'on lui a demandé si un accord existait déjà sur la question de savoir qui supportera le fardeau des pertes, comme les déposants, les actionnaires des banques, le gouvernement et la banque centrale elle-même, Salamé a répondu qu'aucune décision n'avait été prise «parce que nous n'avons pas encore les chiffres définitifs qui ont été convenus avec le FMI pour les pertes totales».

L'année dernière, plusieurs sources ont déclaré que Salamé s'inquiétait des pertes qui, selon le plan du gouvernement précédent, étaient de l'ordre de 70 milliards de dollars, bien que des chiffres plus élevés aient été évoqués. Les partis au pouvoir et les banques commerciales se sont aussi opposés aux chiffres, affirmant qu'ils étaient trop élevés.

Interrogé sur la date à laquelle les chiffres exacts seraient prêts, Salamé a soutenu que le Premier ministre, Najib Mikati, avait fixé une date limite pour la signature du protocole d'accord avec le FMI d'ici la fin de 2021, que le gouvernement et la banque centrale travaillent «très dur pour atteindre».

Salamé est devenu gouverneur de la Banque du Liban (BDL) en 1993 et a géré un taux de change fixe qui a soutenu l'économie dépendante des importations de 1997 jusqu'à l'effondrement.

Au fur et à mesure que la monnaie libanaise s’effondrait, les réserves s’épuisaient car la BDL fournissait des dollars à des taux de change fortement subventionnés pour financer les importations, en particulier le carburant, la nourriture et les médicaments.

Salamé a souligné que cette politique avait maintenant été en grande partie supprimée – les seules importations pour lesquelles des dollars sont fournis à des taux subventionnés aujourd'hui sont les médicaments pour certaines maladies chroniques et le blé, tandis que la BDL vend des dollars pour les importations d'essence avec un petit rabais par rapport au taux de change du marché.

«Nous pensons que si nous restons sur ce modèle, pour les 12 prochains mois (...), la BDL devra financer 2,5 milliards de dollars», a-t-il déclaré. La BDL pourrait récupérer 300 à 500 millions de dollars sur sa plate-forme de change, Sayrafa, au cours de cette période, a-t-il jugé.

Les réserves ont récemment été renforcées par la vente de plus d'un milliard de dollars de droits de tirage spéciaux du FMI.

Riad Salamé fait l'objet d'une enquête par les autorités de quatre pays européens, dont l'enquête suisse, pour des faits présumés de «blanchiment d'argent aggravé» à la BDL, estimé à 300 millions de dollars de profit par une société appartenant à son frère, Raja Salamé.

La semaine dernière, il a déclaré qu'il avait ordonné un audit des transactions et des investissements qui avaient fait l'objet de reportages dans les médias et que cet audit avait montré qu'aucun fonds public n'avait été utilisé pour payer des frais et des commissions à la société appartenant à son frère. Raja Salamé n'a toutefois pas fait de commentaires en public sur ces accusations.

Salamé a remis au Premier ministre une copie de l'audit la semaine dernière, mais a refusé d'en fournir une à Reuters. «Dans ce rapport, il est clair qu'il n'y a eu aucun détournement ou blanchiment d'argent de mon côté ou sous ma direction à la banque centrale», a-t-il assuré.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com