Le chemin du Soudan vers un régime civil est semé d’embûches

Un homme brandit un drapeau national soudanais devant les flammes d’une barricade, pendant que les gens manifestent contre le coup d’État militaire au Soudan, dans la rue 60, à l’est de la capitale Khartoum, le 13 novembre 2021. (Photo, AFP)
Un homme brandit un drapeau national soudanais devant les flammes d’une barricade, pendant que les gens manifestent contre le coup d’État militaire au Soudan, dans la rue 60, à l’est de la capitale Khartoum, le 13 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 25 novembre 2021

Le chemin du Soudan vers un régime civil est semé d’embûches

  • Abdallah Hamdok, le Premier ministre réintégré, dirigera un gouvernement de technocrates indépendant jusqu’à la tenue de nouvelles élections avant juillet 2023
  • De nombreux groupes politiques ne font nullement confiance aux professions de foi de M. Hamdok et l’accusent de brader la révolution

DUBAÏ: L’armée soudanaise a réintégré Abdallah Hamdok en tant que Premier ministre du gouvernement civil de transition du pays le 21 novembre. Par ailleurs, elle s’est engagée à libérer les prisonniers politiques après des semaines d’instabilité meurtrière, à la suite du coup d’État d’octobre.

Cependant, le nouvel accord de partage du pouvoir est tout sauf sûr, au moment où l’on assiste à des manifestations continues des groupes prodémocratie soudanais contre l’ingérence de l’armée dans les affaires du gouvernement.

Placé en résidence surveillée depuis le 25 octobre, M. Hamdok a été réintégré après avoir signé un accord en quatorze points avec le chef du coup d’État, le général Abdel Fattah al-Burhan, lors d’une cérémonie diffusée dimanche à la télévision d’État.

«La signature de cet accord permet de relever tous les défis de la période de transition», déclare M. Hamdok lors de la cérémonie.

«Le sang soudanais est précieux. Mettons fin à l’effusion de sang et orientons plutôt le dynamisme des jeunes vers la construction et le développement», ajoute-t-il, selon l’agence de presse Reuters.

(Photo, fournie)

De retour au pouvoir, M. Hamdok dirigera un gouvernement de technocrates indépendant jusqu’à la tenue de nouvelles élections avant juillet 2023. Cependant, on ignore toujours quel sera le pouvoir réel exercé par le gouvernement civil sous la surveillance de l'armée.

Amani al-Taweel, chercheuse et spécialiste des affaires soudanaises au centre d’études stratégiques et politiques Al-Ahram, au Caire, estime que l’efficacité de l’accord dépendra en grande partie de l’acceptation par le public de sa légitimité.

«Cette question dépend de la mesure dans laquelle le peuple accepte l’accord qui a été signé», déclare-t-elle à Arab News.

«Au cas où l’accord est accepté, une fin sûre à la période de transition est garantie. Sinon, la situation deviendra plus complexe et en proie à des menaces sécuritaires.»

De nombreux groupes politiques ne font nullement confiance aux professions de foi de M. Hamdok et l’accusent de brader la révolution.

Le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, préside une session d’urgence du gouvernement dans la capitale Khartoum. (AFP)

L’Association des professionnels soudanais, l’un des acteurs clés du soulèvement contre l’ancien dirigeant Omar el-Béchir, s’oppose fermement à l’accord et affirme que M. Hamdok a commis un «suicide politique».

«Cet accord ne concerne que ses signataires et constitue une tentative injuste de conférer une légitimité au dernier coup d’État et au conseil militaire», publie le groupe dans un tweet après la cérémonie de signature.

Les Forces pour la liberté et le changement, un groupe composé de plusieurs partis politiques et groupes prodémocratie, s’opposent également à tout nouveau partenariat politique avec l’armée et insistent sur le fait que les auteurs doivent être traduits en justice.

«Nous rejetons totalement cet accord perfide signé entre le Premier ministre et le chef du coup d’État qui ne concerne que ses signataires», déclare le groupe dans un communiqué publié sur Facebook. «Les points de l’accord d’asservissement sont très éloignés des aspirations de notre peuple et ne sont que de l’encre sur papier», peut-on également y lire.

(Photo, fournie)

Pendant ce temps, des manifestants se sont rassemblés dans la capitale Khartoum, à Omdourman et à Bahri, scandant «non au pouvoir militaire» et exigeant un retrait total des forces armées du gouvernement.

Selon Zouhir al-Shimale, directeur de la recherche chez Valent Projects, il existe deux scénarios possibles, qui dépendent tous deux de ce que M. Hamdok choisit de faire par la suite.

«Dans l’un, il jouera un rôle positif en soutenant les demandes de démocratie, de justice et de paix de la révolution soudanaise», dit-il à Arab News.

«Dans l’autre scénario, il soutiendra ostensiblement les demandes de la rue mais, en réalité, légitimera et soutiendra les dirigeants du coup d’État d’octobre et servira de front politique international.»

M. Hamdok, 65 ans, est le visage de la transition fragile du pays vers un régime civil depuis le renversement en 2019 du leader soudanais de longue date, Omar el-Béchir.

L’économiste, qui a fait ses études au Royaume-Uni, a occupé le poste de secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. Il s’est forgé une réputation de défenseur de la bonne gouvernance et de la transparence.

Une femme prend la parole lors du cortège funèbre d’un manifestant soudanais dans la capitale Khartoum. (AFP)

Bien qu’il n’ait pas participé à la révolution de 2019, il était largement considéré comme le candidat idéal pour aider à orienter la transition démocratique du Soudan.

Son gouvernement a hérité d’un pays longtemps étouffé par les sanctions américaines, ravagé par la crise économique, souffrant de pénuries de produits de base et disposant d’un secteur bancaire au bord de l’effondrement.

Depuis que son indépendance a été reconnue en 1956, le Soudan est en proie à des conflits internes et à une instabilité politique. Lorsque le Soudan du Sud a fait sécession du Soudan en 2011, l’économie a subi de multiples chocs, compte tenu des pertes au niveau des précieuses recettes pétrolières.

Le ralentissement de la croissance qui en a résulté, ainsi que la hausse à deux chiffres des prix à la consommation, ont déclenché une vague de manifestations au sein d’une population qui augmente à un taux de 2,42 % par an.

Les sanctions ont été levées peu de temps après que M. Hamdok a rejoint un gouvernement de transition en août 2019. Le Soudan a ensuite été retiré de la liste américaine des États soutenant le terrorisme. 

Depuis, cependant, le pays est en proie à des problèmes socioéconomiques redoutables, aggravés par la pandémie de Covid-19.

Le général Abdel Fattah al-Burhan s’exprime lors d’une conférence de presse au commandement général des forces armées à Khartoum. (AFP)

Face à ces crises qui se chevauchent, le chef de l’armée, Al-Burhan, a annoncé l’état d’urgence le 25 octobre, destituant M. Hamdok et arrêtant plusieurs membres du gouvernement de transition.

La communauté internationale a condamné cette décision et suspendu l’aide économique dont le Soudan avait grandement besoin. La Banque mondiale a gelé l’aide et l’Union africaine a suspendu l’adhésion du pays.

Dans ces circonstances, l’accord du 21 novembre a été largement salué par la communauté internationale, qui le considère comme un premier pas pour remettre le processus fragile de transition du Soudan sur la bonne voie.

Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Norvège, l’Union européenne, le Canada et la Suisse ont tous salué la réintégration de M. Hamdok et, dans une déclaration commune, demandé la libération des autres détenus politiques. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré que le Royaume soutient toute initiative visant à instaurer la paix et à maintenir la sécurité, la stabilité et le développement au Soudan.

Certains observateurs politiques pensent que le coup d’État est simplement une tentative grossière de reprise du pouvoir par l’ancienne garde de l’ère d’El-Béchir.

Des personnes participent au cortège funèbre d’un manifestant soudanais dans la capitale Khartoum. (AFP)

«Le Soudan en est arrivé là à cause d’un dilemme politique postrévolutionnaire et du blocage imposé par des membres de l’armée soudanaise – qui sont les derniers partisans du régime d’El-Béchir –, les Frères musulmans, les Forces de soutien rapide ainsi que certains acteurs régionaux», déclare M. Al-Shimale à Arab News.

«Ensemble, ils ont sapé les progrès postrévolutionnaires, à savoir le gouvernement de transition dirigé par des civils.»

Le coup d’État d’octobre a provoqué une vague de manifestations pendant plusieurs semaines à travers le Soudan. Au moins 41 personnes auraient été tuées, selon des sources médicales. L’accord du 21 novembre établit des plans pour une enquête approfondie sur les meurtres.

M. Al-Shimale pense que les avis sont partagés au sein du peuple soudanais parce qu’une grande partie des clauses de l’accord n’ont pas été rendues publiques. «L’accord a déjà des répercussions sur l’image du Premier ministre parmi les Soudanais qui se trouvent au pays ou à l’étranger», indique-t-il à Arab News.

«Ils soutiennent que l’accord du Premier ministre avec les putschistes est comme un coup de poignard dans le dos pour ceux qui pensent qu’il soutient le mouvement des droits civiques. Cependant, d’autres considèrent sa position comme une manœuvre politique et non comme une soumission aux exigences du chef de l’armée ou une légitimation de son coup d’État.»

M. Hamdok fait face à des défis considérables. De plus, sa réputation risque d’être ternie.

Les forces de sécurité soudanaises ont tiré sur des manifestants le 13 novembre, lors d’une répression des manifestations contre le coup d’État, déclarent des médecins, après que l’armée a resserré son emprise en formant un nouveau conseil au pouvoir. (AFP)

Avant le coup d’État, et en vue d’obtenir des financements internationaux, son gouvernement a mis en place un certain nombre de mesures d’austérité, notamment la suppression des subventions sur l’essence et le diesel, ainsi que la dévaluation de la livre soudanaise.

De nombreux Soudanais pensent que les étapes étaient trop dures et trop hâtives. À la mi-septembre, les manifestants antigouvernementaux ont réagi en bloquant le principal port du pays, provoquant des pénuries de blé et de carburant à l’échelle nationale.

Le gouvernement de M. Hamdok a également été accusé de ne pas avoir rendu justice en temps opportun aux familles des personnes tuées sous Omar el-Béchir, y compris celles décédées lors des manifestations de 2018-2019, ce qui l’a exposé aux critiques.

«La situation à laquelle le Soudan fait face après le dernier accord est trop compliquée à prévoir, dit M. Al-Shimale. Sur le plan politique, le Soudan est entré dans une autre ère d’incertitude et il faudra beaucoup de temps au nouveau gouvernement pour s’attaquer aux affaires en cours.»

«Les groupes de coordination de la résistance locale continueront de manifester contre le partenariat du Premier ministre avec l’armée, et l’ordre politique ne sera rétabli que s’il réussit à créer une nouvelle dynamique politique dans laquelle un Soudan dirigé par des civils – et non par des militaires – pourra répondre aux exigences de la révolution», conclut-il.

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.