Nouveau variant du Covid-19: le monde se ferme à l'Afrique du Sud

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, fait une déclaration aux médias sur la pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19) au siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 26 novembre 2021. (Johanna Geron/ Pool / AFP)
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, fait une déclaration aux médias sur la pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19) au siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 26 novembre 2021. (Johanna Geron/ Pool / AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Nouveau variant du Covid-19: le monde se ferme à l'Afrique du Sud

  • Plusieurs pays européens ont décidé vendredi de suspendre les vols en provenance d'Afrique australe, d'autres nations, comme le Japon instaurant une quarantaine
  • Les craintes liées à ce nouveau variant, décelé à un moment où les restrictions sanitaires suscitent des tensions sociales et où la défiance envers la vaccination persiste, ont fait chuter les prix du pétrole et entraîné de fortes baisses des bourses mond

BRUXELLES, Belgique : Un nouveau variant du Covid-19 en Afrique du Sud et les frontières se referment: plusieurs pays européens ont décidé vendredi de suspendre les vols en provenance d'Afrique australe, d'autres nations, comme le Japon instaurant une quarantaine.

Potentiellement très contagieux et aux mutations multiples, la détection de ce nouveau variant du Covid-19 a été annoncé jeudi en Afrique du Sud.

En dépit des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a déconseillé de prendre des mesures de restriction aux voyages, la Grande-Bretagne, la France et les Pays-bas ont interdit les vols en provenance d'Afrique du Sud et cinq pays voisins à compter de vendredi midi.

Des décisions jugées "hâtives" par le gouvernement sud-africain, et qui constituent un nouveau coup dur pour le tourisme, juste avant l'été austral quand les parcs animaliers et hôtels font normalement le plein.

"Notre préoccupation immédiate est le préjudice que cette décision va causer aux industries du tourisme et aux entreprises", a expliqué la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Naledi Pandor dans un communiqué.

La Commission européenne doit proposer dans l'après-midi aux États membres d'activer le frein d'urgence pour interrompre les voyages aériens en provenance de l'Afrique australe.

- Chute des bourses mondiales -

Des équipes européennes de l'United Rugby Championship veulent quitter l'Afrique du Sud, où elles devaient disputer la 6e journée du championnat qui réunit des clubs écossais, gallois, italiens, irlandais et sud-africains.

Et une quinzaine de joueurs britanniques et irlandais ont déclaré forfait pour la suite de l'Open de Johannesburg, comptant pour le circuit européen de golf, qui a débuté jeudi.

Les craintes liées à ce nouveau variant, décelé à un moment où les restrictions sanitaires suscitent des tensions sociales et où la défiance envers la vaccination persiste, ont fait chuter les prix du pétrole et entraîné de fortes baisses des bourses mondiales.

Tokyo perdait 2,53% à la clôture et Francfort et Londres plus de 3% à l'ouverture. L'indice vedette CAC 40 de la Bourse de Paris reculait de 3,33% à 11h10 GMT.

L'Italie a déjà interdit vendredi son territoire à toute personne ayant séjourné en Afrique australe "au cours des 14 derniers jours". En Asie, Singapour a annoncé une interdiction similaire à compter de dimanche, sauf pour ses ressortissants et résidents.

En Allemagne, où la barre des 100.000 décès imputés au Covid-19 a été franchie jeudi, seuls les citoyens allemands seront autorisés à rentrer d'Afrique du Sud à partir de vendredi soir, et à condition de respecter une quarantaine de 14 jours, même s'ils sont vaccinés, a annoncé le ministre sortant allemand de la Santé Jens Spahn.

"La dernière chose dont nous avons besoin maintenant, c'est l'introduction d'un nouveau variant qui cause encore plus de problèmes", a justifié le ministre allemand. Certains hôpitaux allemands sont saturés et le débat sur une obligation vaccinale pour tous en Allemagne, comme vient de le décider l'Autriche, est sur la table.

- «Potentiel de propagation très rapide» -

Il faudra "plusieurs semaines" pour comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence du nouveau variant détecté en Afrique du Sud et nommé B.1.1.529, a indiqué un porte-parole de l'OMS vendredi.

A ce jour, 22 cas ont été signalés, touchant principalement des jeunes, selon l'Institut national sud-africain des maladies transmissibles (NICD). Des cas ont également été signalés au Botswana voisin et à Hong Kong, sur une personne de retour d'un voyage en Afrique du Sud.

Israël a également annoncé un cas de ce nouveau variant: "Il s'agit d'une personne revenue du Malawi", a indiqué le ministère israélien de la Santé disant craindre "deux cas supplémentaires de personnes revenues de l'étranger" et placées en confinement.

Ces trois personnes étaient vaccinées contre le Covid-19, a précisé dans son communiqué le ministère de la Santé sans toutefois préciser le nombre de doses ou le type de vaccin.

A ce stade, les scientifiques sud-africains ne sont pas certains de l'efficacité des vaccins existants contre la nouvelle forme du virus.

Le nouveau variant présente un nombre "extrêmement élevé" de mutations et "nous pouvons voir qu'il a un potentiel de propagation très rapide", a expliqué jeudi le virologue Tulio de Oliveira, lors d'un point presse du ministère sud-africain de la Santé.

-«Système immunitaire» -

Son équipe de l'institut de recherche KRISP, adossé à l'Université du Kwazulu-Natal, avait déjà découvert l'année dernière le variant Beta, très contagieux.

En Afrique du Sud, officiellement le pays le plus touché du continent par le virus, 23,8% des habitants sont complètement vaccinés.

Les métamorphoses du virus initial peuvent potentiellement le rendre plus transmissible, jusqu'à rendre le variant dominant. "Ce qui nous préoccupe, c'est que ce variant pourrait non seulement avoir une capacité de transmission accrue, mais aussi être capable de contourner certaines parties de notre système immunitaire", a déclaré un autre chercheur, le professeur Richard Lessells.

A l'OMS, les experts chargés du suivi de l'évolution du virus donnant le Covid-19 doivent se réunir vendredi à la mi-journée pour déterminer la dangerosité du nouveau variant.

Le laboratoire allemand BioNTech, allié à Pfizer, a expliqué attendre "au plus tard dans deux semaines" les premiers résultats d'études qui permettront de déterminer si le nouveau variant détecté en Afrique du Sud est capable d'échapper à la protection vaccinale.

La pandémie du nouveau coronavirus a fait plus de 5,180 millions de morts dans le monde depuis la détection de la maladie en Chine fin décembre 2019, selon des chiffres officiels. L'OMS estime, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, que le bilan pourrait être deux à trois fois plus élevé.

Le Japon va durcir ses restrictions aux frontières à l'encontre de six pays d'Afrique australe

Face à l'apparition d'un nouveau variant du Covid-19, le Japon va durcir ses restrictions d'entrée pour les voyageurs en provenance de six pays d'Afrique australe dont l'Afrique du Sud, où il a d'abord été détecté, a annoncé vendredi le gouvernement nippon.

Outre l'Afrique du Sud, les personnes en provenance du Botswana, d'Eswatini, du Lesotho, de Namibie et du Zimbabwe arrivant sur le sol nippon à partir de samedi seront soumis à une quarantaine de dix jours dans un lieu choisi par le gouvernement, a annoncé le Japon.

Ils devront se soumettre à un test de Covid à leur arrivée au Japon, et à trois autres durant cette quarantaine, a précisé le gouvernement.

Le Japon a décidé "de prendre toutes les précautions", a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno lors d'une conférence de presse, évoquant "des informations selon lesquelles l'efficacité des vaccins contre (ce variant) est incertaine".

"Ce nouveau variant n'a pas encore été identifié au Japon. Nous faisons tous nos efforts pour gérer cette situation", a-t-il ajouté.

Ce variant aux multiples mutations est potentiellement très contagieux, ont annoncé jeudi des scientifiques en Afrique du Sud, y voyant les signes d'une nouvelle vague de pandémie.

Ces derniers ne savent toutefois pas encore quelle sera l'efficacité des vaccins existants contre ce variant, dont la dangerosité est le sujet d'une réunion vendredi de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Plusieurs pays européens comme le Royaume Uni, l'Italie ou l'Allemagne ont déjà pris des mesures, en interdisant la venue de voyageurs venant d'Afrique australe.

Le Japon, qui a mis en place des restrictions à ses frontières dès le début de la pandémie, a annoncé début novembre un assouplissement pour les voyageurs d'affaires, les étudiants et les stagiaires étrangers, mais reste fermé aux touristes.

A ce jour, un variant Delta hégémonique

Un nouveau variant inquiète la planète. Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, ils sont nombreux à avoir émergé au fil des mois, et c’est le dénommé Delta, identifié pour la première fois en Inde en octobre 2020, qui est à ce jour largement prédominant.

Le variant Delta a ainsi surpassé tous les autres variants dans la plupart des pays, pour représenter 99,8% des cas séquencés au cours des 60 derniers jours, selon le dernier bulletin hebdomadaire de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Arrive ensuite le variant Gamma (0,1%), Alpha (moins de 0,1%), Beta (moins de 0,1%) puis quelques autres variants dont le Mu et le Lambda.

Des variations au niveau sous-régional et national continuent toutefois d'être observées, souligne l'OMS, notamment au sein de certains pays d'Amérique du Sud, où la progression du variant Delta a été plus progressive.

L'apparition ces derniers jours d'un nouveau variant, d'abord détecté en Afrique du Sud, pourrait peut-être renverser la donne. 

Des experts de l'OMS, chargés de suivre les évolutions du virus Covid, se réunissent vendredi pour déterminer si ce variant, nommé B.1.1.529, doit être classifié comme "préoccupant" ou "à suivre", même s'ils ont prévenu qu'il faudra "plusieurs semaines" pour comprendre son niveau de transmissibilité et sa virulence.

A ce stade, selon la classification de l'OMS, quatre variants sont considérés comme "préoccupants" au niveau mondial: l'Alpha, le Beta, le Gamma et le Delta. 

Ils appartiennent à cette catégorie à cause de leur transmissibilité et/ou leur virulence accrues, qui aggravent l'épidémie et la rendent plus difficile à contrôler, selon la définition de l'OMS.

La catégorie juste en-dessous est celle des "variants d'intérêt", dont les caractéristiques génétiques potentiellement problématiques justifient une surveillance. L'OMS en retient désormais deux au niveau mondial: le Lambda et le Mu.

Quel que soit leur statut, tous ces variants sont classés par famille, ou "lignée". Selon les mutations qu'ils ont acquises, ils occupent une place précise dans l'arbre généalogique du virus SARS-CoV-2 d'origine.

En soi, l'apparition de variants est tout sauf une surprise. C'est un processus naturel, puisque le virus acquiert des mutations au fil du temps, pour assurer sa survie.

Sont-ils plus contagieux ou dangereux? 

Tout dépend des mutations qu'ils portent. La plupart n'ont que peu ou pas d’incidence sur les propriétés du virus. Cependant, certaines mutations peuvent affecter les propriétés du virus et influer, par exemple, sur la facilité avec laquelle il se propage, la gravité de la maladie qu’il entraîne ou l’efficacité des vaccins

Le variant Delta est ainsi environ deux fois plus contagieux que les précédents variants et il a réduit d'environ 40% l'efficacité des vaccins contre la transmission de la maladie.

Covid-19 - Nouveau variant: des craintes inédites depuis l'avènement de Delta

Jamais un nouveau variant n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis Delta: le point sur ce qu'on sait de celui détecté en Afrique du Sud, dont le monde se demande s'il est plus transmissible et plus résistant aux vaccins actuels.

- Pourquoi inquiète-t-il?

"Celui-ci est inquiétant, et c'est la première fois que je dis ça depuis Delta", a assuré sur Twitter le virologue britannique Ravi Gupta au sujet de ce variant appelé B.1.1.529.

Les inquiétudes viennent d'une part de ses caractéristiques génétiques, et de l'autre de ce qu'on observe dans la région d'Afrique du Sud où il a d'abord été décrit.

Du point de vue génétique, il possède un nombre de mutations inhabituellement élevé, dont une trentaine dans la protéine spike, la clé d'entrée du virus dans l'organisme.

En se fondant sur l'expérience des précédents variants, on sait que certaines de ces mutations peuvent être associées à une plus grande transmissibilité et à une baisse d'efficacité des vaccins.

"Si on se base sur la génétique, en effet c'est quelque chose de très particulier qui peut être inquiétant", dit à l'AFP Vincent Enouf, du Centre national de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur à Paris.

D'autre part, le nombre de cas et la part attribuée à ce variant augmentent très rapidement dans la province sud-africaine de Gauteng (qui comprend Pretoria et Johannesburg), où il a d'abord été décrit.

Il faudra "plusieurs semaines" pour mieux comprendre le nouveau variant et savoir s'il est plus transmissible, plus dangereux et plus résistant aux vaccins, a souligné l'OMS vendredi.

"Il faut rester raisonnable, continuer à le surveiller et ne pas complètement alarmer la population", plaide Vincent Enouf.

"Les virologues - dont moi - sont préoccupés. Mais je ne crois pas que qui que ce soit puisse conclure que tout est fichu uniquement en se basant sur les données dont on dispose", a renchéri sur Twitter l'Américaine Angela Rasmussen.

Un message difficilement audible par les marchés mondiaux qui, paniqués, plongeaient tous vendredi.

- Va-t-il détrôner Delta?

C'est LA question centrale, à laquelle on n'est pas encore en mesure de répondre.

Delta est aujourd'hui quasi-hégémonique dans le monde grâce à ses caractéristiques qui lui ont permis de remplacer Alpha.

Dans cette grande compétition entre variants, ceux qui sont apparus ces derniers mois - Mu ou Lambda - n'ont pas réussi à lui ravir la première place.

A tel point que ces dernières semaines, la plupart des scientifiques pensaient que le prochain variant préoccupant serait issu d'une évolution de Delta. Or, B.1.1.529 appartient à une souche complètement distincte.

La situation dans la province de Gauteng laisse craindre que ce nouveau variant soit capable de surpasser Delta. Mais ça n'est pas une certitude.

"Il se peut qu'un gros événement de super-propagation (un seul événement qui entraîne un grand nombre de cas, ndlr) lié à B.1.1.529 donne faussement l'impression qu'il supplante Delta", explique la spécialiste britannique Sharon Peacock, citée par l'organisme Science Media Centre.

D'un autre côté, le nouveau variant semble se répandre dans l'ensemble de l'Afrique du Sud, ce qui serait un signe de plus de sa capacité à rivaliser avec Delta. Il est facile à traquer en raison d'une caractéristique génétique aisément repérable via un simple test PCR, avant des analyses plus poussées (le séquençage).

- Peut-on empêcher son expansion?

Moins de 24 heures après la présentation du variant par les autorités sud-africaines, plusieurs pays d'Europe ont suspendu les vols en provenance d'Afrique australe.

Mais "c'est presque trop tard", estime Vincent Enouf. "C'est une mesure qui permet de ralentir" l'expansion d'un variant très contagieux "mais qui ne permettra jamais de la stopper complètement", ajoute-t-il, rappelant les précédents d'Alpha puis Delta.

Ainsi, des cas ont déjà été découverts vendredi en Israël et en Belgique.

Nombre d'experts jugent en outre une telle mesure stigmatisante pour l'Afrique du Sud et le Botswana, qui a lui aussi documenté l'émergence du variant. Ils craignent que cela dissuade d'autres pays de rendre publique l'apparition de variants à l'avenir.

L'OMS a pour l'instant également déconseillé de prendre des mesures de restriction aux voyages.

- Quel impact sur les vaccins?

Là encore, il est trop tôt pour dire si ce nouveau variant réduira l'efficacité des vaccins, même si on peut le craindre.

"Il faut vérifier si les anticorps produits par nos vaccins actuels fonctionnent toujours, à quel niveau ils fonctionnent et si cela empêche toujours les cas graves", explique Vincent Enouf.

Pour cela, on se base sur des tests en laboratoire et sur des données en vie réelle dans les pays concernés.

Le laboratoire allemand BioNTech, allié à Pfizer, attend de premiers résultats "au plus tard dans deux semaines", a indiqué une porte-parole à l'AFP.

"Il est urgent d'adapter les vaccins à ARN et les rappels aux variants en circulation", a estimé sur Twitter le virologue français Etienne Decroly.

Quoi qu'il en soit, la vaccination reste primordiale, de même que l'accès des pays pauvres aux vaccins, insistent les scientifiques.

Car "plus le virus circule, plus il a d'occasions d'évoluer et plus on verra de mutations", a prévenu l'une des responsables de l'OMS, Maria Van Kerkhove.


Le cessez-le-feu reste en vigueur, affirme Trump, après des frappes israéliennes à Gaza

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  • Après avoir accusé le Hamas de violation de l'accord de cessez-le-feu, Israël a également suspendu l'entrée "jusqu'à nouvel ordre" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, selon un responsable israélien
  • "C'est comme si la guerre avait repris. Nous espérions que l'accord tiendrait, mais l'occupant ne respecte rien, aucun accord. Depuis cet après-midi, les bombardements se sont considérablement intensifiés"

GAZA: Le président américain Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu à Gaza était toujours en vigueur, après qu'une série de frappes israéliennes a tué au moins 45 personnes dans le territoire palestinien dimanche en réponse, selon Israël, à des attaques du Hamas.

"Oui, il l'est", a déclaré M. Trump aux journalistes à bord de l'avion présidentiel, lorsqu'on lui a demandé si le cessez-le-feu, qu'il a contribué à négocier, était toujours en vigueur.

Il a également suggéré que les dirigeants du Hamas n'étaient pas impliqués dans les violations présumées de la trêve et a plutôt blâmé "certains rebelles au sein du mouvement".

La Défense civile, opérant sous l'autorité du mouvement islamiste palestinien, a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche, dont des civils et un journaliste, au cours de frappes aériennes israéliennes.

Quatre hôpitaux à Gaza ont confirmé ce bilan à l'AFP.

Ce sont les premières violences de cette ampleur depuis le début de la trêve, entrée en vigueur le 10 octobre.

Dans la soirée de dimanche, l'armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l'application du cessez-le-feu. Elle a également indiqué examiner les informations faisant état de victimes.

Après avoir accusé le Hamas de violation de l'accord de cessez-le-feu, Israël a également suspendu l'entrée "jusqu'à nouvel ordre" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, selon un responsable israélien.

"C'est comme si la guerre avait repris. Nous espérions que l'accord tiendrait, mais l'occupant ne respecte rien, aucun accord. Depuis cet après-midi, les bombardements se sont considérablement intensifiés, des maisons, des tentes et une école ont été touchés. Le sang coule de nouveau", déplore Abdallah Abou Hassanein, 29 ans, à Bureij (centre).

Visite prochaine 

"Comme vous le savez, ils ont été assez turbulents", a déclaré dimanche Donald Trump à propos du Hamas, "ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués là-dedans".

Selon un responsable israélien, le Hamas a tiré sur les troupes à Rafah (sud) et des combattants palestiniens qui s'étaient approchés de zones de contrôle israélien à Beit Lahia (nord) ont été "éliminés lors d'une frappe".

Dans un communiqué, le Hamas a affirmé n'avoir "aucune connaissance d'incidents ou d'affrontements" à Rafah et a réaffirmé son "engagement total à mettre en œuvre tout ce qui a été convenu, en premier lieu le cessez-le-feu."

Selon un témoin, des combattants du Hamas avaient ciblé un groupe rival dans un secteur de Rafah, près duquel des chars israéliens sont déployés.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Peu avant la prise de parole de Donald Trump, le vice-président américain JD Vance avait minimisé la reprise des violences à Gaza.

"Le Hamas va tirer sur Israël. Israël va devoir répondre", a-t-il déclaré aux journalistes. "Nous pensons donc que le cessez-le-feu a toutes les chances d'offrir une paix durable. Mais même s'il y parvient, il y aura des hauts et des bas, et nous devrons surveiller la situation".

Un membre de l'administration Trump doit se rendre "certainement" en Israël "dans les prochains jours" pour évaluer la situation, selon lui. "Ce pourrait être moi", a-t-il avancé.

JD Vance a par ailleurs appelé les pays du Golfe à mettre en place une "infrastructure de sécurité" afin de garantir le désarmement du Hamas, un élément clé de la deuxième phase de l'accord de paix.

Retour de corps 

En vertu de la première phase de l'accord, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens, les 20 captifs vivants qu'il détenait encore depuis le 7-Octobre et a rendu jusque-là 12 des 28 dépouilles d'otages toujours retenues à Gaza.

Dimanche, le Hamas a annoncé avoir trouvé un 13e corps d'otage à Gaza, s'engageant "si les conditions le permettent" à le restituer plus tard à Israël.

Israël conditionne la réouverture du poste-frontière avec l'Egypte de Rafah, crucial pour l'entrée des aides, à la remise de tous les otages décédés.

Après deux ans de guerre destructrice et sous la pression du président américain, Israël et le Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu après des négociations indirectes en Egypte.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne a fait 68.159 morts à Gaza, en majorité des civils, et provoqué un désastre humanitaire, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.


L'Iran dit ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire

Ci-dessus, un panneau d'affichage sur la place Enqelab à Tehra affiche des photos de scientifiques nucléaires, des centrifugeuses et une phrase en farsi : "La science est le pouvoir", le 29 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, un panneau d'affichage sur la place Enqelab à Tehra affiche des photos de scientifiques nucléaires, des centrifugeuses et une phrase en farsi : "La science est le pouvoir", le 29 août 2025. (AFP)
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  • À l’expiration officielle de l’accord nucléaire de 2015, l’Iran affirme ne plus être lié par aucune des restrictions imposées à son programme nucléaire, tout en réitérant sa volonté de poursuivre la voie diplomatique
  • Le retrait des États-Unis en 2018, suivi de tensions militaires et du rétablissement de sanctions par les Européens, a fragilisé l’accord, désormais jugé "caduque" par Téhéran, qui enrichit aujourd’hui l’uranium à des niveaux proches de l’usage militaire

Téhéran: L'Iran a affirmé samedi ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire, tout en réitérant son engagement pour la diplomatie, le jour de l'expiration d'un accord international conclu il y a dix ans.

Cet accord, signé en 2015 par l'Iran, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, visait à encadrer les activités nucléaires de la République islamique en échange de la levée des sanctions de l'ONU qui pesaient fortement sur son économie.

Sa date d'expiration avait été fixée au 18 octobre 2025, soit dix ans exactement après l'entérinement du texte par l'ONU, via la résolution 2231.

Malgré ses démentis, l'Iran est soupçonné par les Occidentaux et Israël, son ennemi juré, de développer secrètement l'arme atomique.

Désormais, "toutes les dispositions (de l'accord), y compris les restrictions prévues pour le programme nucléaire iranien et les mécanismes connexes, sont considérées terminées", a écrit la diplomatie iranienne dans un communiqué publié à l'occasion de l'expiration du pacte.

L'accord plafonnait l'enrichissement d'uranium par l'Iran à 3,67% et prévoyait une stricte supervision de ses activités nucléaires par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), gendarme onusien du nucléaire.

- Retrait américain -

En 2018, les Etats-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, ont dénoncé ce pacte et rétabli leurs sanctions contre l'Iran, qui respectait alors ses engagements selon l'AIEA.

En représailles, l'Iran a progressivement pris ses distances avec les dispositions prévues par l'accord.

Selon l'AIEA, l'Iran est ainsi le seul pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir l'uranium à un niveau élevé (60%), proche du seuil technique de 90% nécessaire à la fabrication de la bombe atomique.

Téhéran a en outre suspendu en juillet toute coopération avec l'AIEA après une guerre de 12 jours en juin déclenchée par des bombardements israéliens sans précédent contre notamment les installations nucléaires en Iran.

Les Etats-Unis ont également mené des frappes contre certaines installations en Iran durant cette guerre. En représailles, l'Iran a lancé des missiles et des drones contre Israël.

Le conflit a mis fin à une série de pourparlers indirects menés depuis avril entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien.

A l'initiative de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, l'ONU a rétabli fin septembre ses sanctions contre l'Iran, levées il y a dix ans, rendant de facto caduc l'accord sur le nucléaire.

L'expiration formelle du pacte rend les sanctions "nulles et non avenues", a estimé le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi dans une lettre adressée samedi à l'ONU.

- "Actions irresponsables" -

Les trois pays européens reprochent notamment à l'Iran son manque de coopération avec l'AIEA et demandent une reprise des négociations avec les Etats-Unis.

"Les efforts de l'Iran pour relancer les échanges (avec l'AIEA) ayant abouti à l'accord du Caire ont également été sabotés par les actions irresponsables des trois pays européens", souligne la diplomatie iranienne.

Elle fait référence à l'accord conclu en septembre entre l'Iran et l'AIEA, pour définir la reprise de leur coopération.

"L'Iran exprime fermement son engagement en faveur de la diplomatie", a-t-elle poursuivi.

Pour Ali Vaez, directeur du projet Iran du Centre de recherche International Crisis Group, c'est "une bonne chose que (l'accord) soit mort. Les deux parties peuvent enfin passer à autre chose et proposer de nouvelles idées".

Le programme nucléaire iranien empoisonne de longue date les relations de l'Iran avec les pays occidentaux.

L'Iran se défend de chercher à acquérir la bombe atomique mais insiste sur son droit à disposer du nucléaire à des fins civiles, notamment pour produire de l'électricité.


Le Conseil de sécurité soutient la souveraineté du Liban et appelle à l’aide internationale pour son armée

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé vendredi son ferme soutien aux autorités libanaises dans leurs efforts pour affirmer leur souveraineté sur l'ensemble de leur territoire, et a appelé la communauté internationale à renforcer l'aide qu'elle apporte aux forces armées libanaises. (@UNIFIL_)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé vendredi son ferme soutien aux autorités libanaises dans leurs efforts pour affirmer leur souveraineté sur l'ensemble de leur territoire, et a appelé la communauté internationale à renforcer l'aide qu'elle apporte aux forces armées libanaises. (@UNIFIL_)
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  • Les membres du Conseil réaffirment leur soutien unanime à la United Nations Interim Force in Lebanon (FINUL) et exhortent toutes les parties à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour garantir la sécurité des Casques bleus
  • Le porte‑parole du secrétaire général de l’United Nations indique que les Casques bleus dans le sud du Liban signalent des violations des résolutions de l’ONU, notamment des caches d’armes non autorisées

​​​​​NEW‑YORK : Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé vendredi son ferme soutien aux autorités libanaises dans leurs efforts pour affirmer leur souveraineté sur l’ensemble de leur territoire, appelant la communauté internationale à renforcer l’aide apportée aux forces armées libanaises.

Cette déclaration intervient alors que les Casques bleus dans le sud du Liban rapportent des violations des résolutions de l’ONU, notamment la découverte de caches d’armes non autorisées.

Dans une déclaration unanime, les quinze membres du Conseil ont salué l’engagement du gouvernement libanais à étendre l’autorité de l’État sur tout le pays par le déploiement de l’armée, et ont affirmé qu’aucune autorité autre que celle du gouvernement ne devrait être reconnue.

Ils ont également appelé à un soutien international accru pour assurer le « déploiement effectif et durable » de l’armée libanaise au sud de la rivière Litani, une région où les tensions avec l’Israël voisin se sont souvent ravivées.

Les membres ont réitéré leur soutien total à la FINUL et ont exhorté toutes les parties du pays à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour garantir la sécurité des Casques bleus et de leurs installations. « Les Casques bleus ne doivent jamais être la cible d’une attaque », ont‑ils déclaré.

Le Conseil a appelé toutes les parties à honorer leurs engagements en vertu de l’accord de cessation des hostilités du 26 novembre 2024 entre Israël et le Hezbollah, et à respecter les principes du droit international humanitaire en assurant la protection des civils.

Saluant la volonté affichée de Beyrouth de délimiter et démarquer sa frontière avec la Syrie, ainsi que ses efforts pour freiner la contrebande transfrontalière, les membres du Conseil ont préconisé la pleine application des résolutions 1701 (2006) et 1559 (2004) du Conseil de sécurité.

Par ailleurs, Stephane Dujarric, le porte‑parole du secrétaire général, António Guterres, a annoncé que les Casques bleus de la FINUL dans le sud du Liban ont observé des violations de la résolution 1701, notamment des caches d’armes non autorisées dans leur zone d’opérations. « Jeudi, des obus de mortier ont été trouvés dans le secteur Ouest, tandis que mardi, une patrouille conjointe avec l’armée libanaise a découvert des roquettes endommagées et leurs lanceurs dans le secteur Est », a‑t‑il indiqué.

« La FINUL continue d’observer les activités militaires des forces de défense israéliennes dans la zone d’opérations, y compris mercredi, où des tirs de mortier au‑sud de la Ligne Bleue ont été détectés, frappant près de Yaroun dans le secteur Ouest. » La Ligne Bleue est une ligne de démarcation entre Israël et le Liban fixée par l’ONU en 2000 pour confirmer le retrait des forces israéliennes.

« Toujours mercredi, à Sarda dans le secteur Est, des soldats des forces de défense israéliennes ont pointé des lasers infrarouges vers des véhicules de patrouille de la FINUL », a précisé M. Dujarric. « Nous insistons une nouvelle fois : ces actes d’interférence doivent cesser. »

Parallèlement, la force maritime de la FINUL a mené cette semaine une formation avec des personnels de la marine libanaise à bord d’un navire de la force maritime. Séparément, les Casques bleus du secteur Est se sont entraînés avec des militaires de l’armée libanaise pour faire face aux menaces posées par les restes explosifs de guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com