Licences post-Brexit: après les ports, les pêcheurs français bloquent Eurotunnel

Symbolique sur les ports, l'initiative est plus perturbante pour l'Eurotunnel par lequel transitent 25% des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'Europe. (AFP)
Symbolique sur les ports, l'initiative est plus perturbante pour l'Eurotunnel par lequel transitent 25% des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'Europe. (AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Licences post-Brexit: après les ports, les pêcheurs français bloquent Eurotunnel

  • Les marins-pêcheurs ont bloqué dès 14H00 (13H00 GMT) l'entrée et la sortie des camions de marchandises au terminal fret du tunnel sous la Manche
  • Les pêcheurs français se sentent aujourd'hui confortés par le soutien renouvelé dimanche dernier du président Emmanuel Macron et de sa ministre de la Mer

CALAIS: "We want our licences back": les pêcheurs français ont entamé en début d'après-midi le blocage du tunnel sous la Manche et du port normand de Ouistreham, nouvelles étapes après les ports de Calais et Saint-Malo d'une journée de protestation pour exiger le règlement des litiges de pêche post-Brexit avec Londres.


A bord de plusieurs dizaines de fourgonnettes et voitures, les marins-pêcheurs ont bloqué dès 14H00 (13H00 GMT) l'entrée et la sortie des camions de marchandises au terminal fret du tunnel sous la Manche, ont constaté des journalistes de l'AFP. Quelques minutes après le début de cette opération, qui doit durer jusqu'à 16H00, un bouchon d'une quinzaine de camions était déjà formé.  


A Ouistreham (Nord), au même moment, plusieurs chalutiers ont empêché un ferry de quitter le port. A terre, une quarantaine de pêcheurs manifestaient sous une banderole "We want our licences back", lançant des fumigènes. Ils ont aussi bloqué l'embarquement sur le prochain ferry.


Symbolique sur les ports, l'initiative est plus perturbante pour l'Eurotunnel par lequel transitent 25% des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'Europe.


Plus tôt dans la journée, six navires de pêche venus de Boulogne-sur-Mer s'étaient déployés de 12H à 13H30 (11H00 à 12H30 GMT) à Calais (Nord) pour bloquer le port.


Il s'agit de "mettre la pression sur le gouvernement britannique", a souligné avant d'embarquer le président du comité des pêches des Hauts-de-France (région du nord), Olivier Leprêtre. Il a notamment dénoncé la "surexploitation dans les eaux françaises" engendrée, selon lui, par l'attitude britannique, chiffrant à 35 les licences de pêche non-délivrées dans cette région. 

«Sur le carreau»
Pour le président du port, Jean-Marc Puissesseau, cette action symbolique ne devrait pas avoir un impact trop important. Les pêcheurs se sont engagés à "ne pas attenter au chiffre d'affaires des uns et des autres", a-t-il souligné, précisant qu'il n'y aurait pas de plainte. 


A Saint-Malo (Nord-Ouest), le blocage avait duré environ une heure, de 8H00 à 9H00 (7H00 à 8H00 GMT), avec une dizaine de bateaux de pêche participant à l'opération, actionnant des fumigènes. Les navires français ont bloqué un bateau de pêche venant de l'île britannique de Jersey, dans une atmosphère bon enfant.


"On n'est pas des va-t-en guerre, on veut qu'on respecte nos droits, un deal a été fait, le deal anglais n'est pas respecté", a déclaré le président du comité des pêches d'Ille-et-Vilaine (Ouest), Pascal Leclerc, interrogé à bord par l'AFP.


"Nous ne voulons pas l'aumône, nous voulons seulement récupérer nos licences. Le Royaume-Uni doit respecter l'accord post-Brexit. Trop de pêcheurs sont encore sur le carreau", a déclaré jeudi Gérard Romiti, le président du comité national des pêches lors d'une conférence de presse.


Londres a réagi dès jeudi soir à ces blocages annoncés, qui surviennent en pleine escalade entre la France et la Grande-Bretagne autour de la question migratoire.  


Londres s'est dit "déçu", enjoignant la France à "s'assurer que des actes illégaux ne sont pas commis et que les échanges commerciaux ne sont pas affectés".

«L'arbre qui cache la forêt»
Pour le président du comité national, "cette question des licences est l'arbre qui cache la forêt: de sa résolution dépendront les relations avec le Royaume-Uni sur le long terme".


Tout en questionnant la robustesse de l'engagement européen aux côtés des pêcheurs de l'UE, Gérard Romiti a salué "l'ultimatum" lancé mercredi par la Commission européenne, qui a demandé à Londres de régler ce contentieux d'ici au 10 décembre.


En vertu de l'accord de Brexit signé fin 2020 entre Londres et Bruxelles, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.


Au total, depuis le 1er janvier 2021, la France a obtenu "plus de 960 licences" de pêches dans les eaux britanniques et des îles anglo-normandes, mais Paris réclame encore plus de 150 autorisations, selon le ministère français de la Mer.


Dans ce dossier brûlant, le ton est monté à plusieurs reprises. En mai dernier, une flottille française a fait cap sur Jersey pour un blocus de quelques heures, entraînant l'envoi de patrouilleurs britanniques. A l'automne, Paris a menacé Londres de "mesures de rétorsion", avant d'y renoncer provisoirement pour laisser une chance aux négociations engagées à Bruxelles.


Les pêcheurs français se sentent aujourd'hui confortés par le soutien renouvelé dimanche dernier du président Emmanuel Macron et de sa ministre de la Mer Annick Girardin, qui ont assuré qu'ils se battraient jusqu'au bout pour défendre leurs intérêts.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com