Algérie: des élections locales pour tourner la page de l'ère Bouteflika

Le dépouillement des bulletins a débuté dans le pays, juste après la fermeture des bureaux de vote à 20H00 (19H00 GMT). (Photo, AFP)
Le dépouillement des bulletins a débuté dans le pays, juste après la fermeture des bureaux de vote à 20H00 (19H00 GMT). (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 28 novembre 2021

Algérie: des élections locales pour tourner la page de l'ère Bouteflika

  • Les trois semaines de campagne avaient été ternes, avec des candidats peu actifs pour convaincre les électeurs, mis à part des affiches et quelques rassemblements
  • Avec plus de 8 millions de votants sur 23 millions d'inscrits, l'affluence a atteint en moyenne 35%, selon les autorités

ALGER : Plus de 8 millions d'Algériens ont voté samedi pour choisir leurs élus communaux et départementaux, soit environ 35% des électeurs, une participation plus forte qu'aux précédents scrutins, pour des élections devant permettre, aux yeux du pouvoir, de tourner la page de l'ère de l'ex-président Bouteflika.

Après avoir voté, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié ces scrutins de "dernière étape pour l'édification d'un Etat moderne", promettant de bâtir "un Etat économiquement fort" dans un cadre de "démocratie et liberté du citoyen".

Le dépouillement des bulletins a débuté dans le pays, juste après la fermeture des bureaux de vote à 20H00 (19H00 GMT). Il faudra néanmoins attendre plusieurs jours avant de connaître les résultats des scrutins, selon l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

"Le taux de participation a été de 35,97% pour les élections municipales, donc 8 517 919 électeurs ont voté", a annoncé le président de l'ANIE, Mohamed Charfi, ajoutant que pour les départementales, il y a eu "8 145 226 votants, ce qui fait un taux de 34,39%".

Avec plus de 8 millions de votants sur 23 millions d'inscrits, l'affluence a atteint en moyenne 35%, soit 12 points de plus qu'au dernier scrutin, les législatives de juin, où l'abstention avait été record.

Les trois semaines de campagne avaient été ternes, avec des candidats peu actifs pour convaincre les électeurs, mis à part des affiches et quelques rassemblements. 

Au total, 115 230 candidats étaient en lice dans les 1 541 communes, et ils étaient 18 910 postulants à se disputer les sièges départementaux dans 58 préfectures. Les femmes ne représentaient que 15% de l'ensemble des candidatures.

«Imposer sa volonté»

"Veux-tu le changement?", "L'édification institutionnelle", "Signe et appose ton empreinte": c'était le slogan officiel du double scrutin.

Un mot d'ordre critiqué par le politologue Mohamed Hennad, qui aurait préféré un débat "sur les valeurs de la citoyenneté". Pour cet ancien professeur en sciences politiques, le pouvoir s'entête "à imposer sa volonté en dépit des résultats déshonorants enregistrés lors des précédents scrutins".

Il s'agissait de la troisième élection de la présidence d'Abdelmadjid Tebboune, qui s'est engagé à réformer toutes les institutions héritées des 20 ans de règne d'Abdelaziz Bouteflika (1999-2019). 

Très affaibli par un AVC à partir de 2013, M. Bouteflika avait quand même brigué un 4e mandat en 2014, et tenté d'en obtenir un cinquième en 2019. Il avait été contraint à la démission en avril 2019 sous la pression des manifestations du mouvement prodémocratie Hirak et de l'armée. Il est décédé le 17 septembre 2021.

Le 5 juillet, jour de la fête d'indépendance, M. Tebboune, élu en décembre 2019 avec 58% des suffrages et un taux de participation de 40%, avait assuré inscrire son action dans le sillage d'un "Hirak béni authentique".

Lors d'un premier scrutin, il avait fait adopter des amendements constitutionnels dans un référendum le 1er novembre 2020, approuvé par seulement 23,7% électeurs.

Deuxième étape: les législatives anticipées du 12 juin, également marquées par une abstention historique avec 23% de taux de participation.

«Les plus importantes»

À la veille du vote de samedi, M. Tebboune avait appelé les citoyens à "participer avec force". "Si le peuple veut le changement, il est grand temps qu'il l'opère lui-même", avait-il lancé.

Parmi les électeurs interrogés par l'AFP à Alger, Yacine, un enseignant de 55 ans, a reproché à l'équipe sortante de n'avoir "rien fait" pour sa commune. "Je vote contre la liste du maire actuel même si je ne me fais aucune illusion sur les autres candidats". 

Jeune cadre dans une multinationale, Sofiane entendait lui apporter sa "contribution aux affaires de la cité", considérant les élections locales comme "les plus importantes".

Omar, ingénieur de 33 ans, ne s'est pas déplacé pour voter car "ça ne changera rien. Quel que soit le maire, ce sera pareil".

En Kabylie, la participation était attendue en hausse, après le boycott des précédents scrutins par cette région.

Le Front des forces socialistes (FFS, plus vieux parti d'opposition) y présentait des candidats, ainsi qu'à Alger et dans d'autres préfectures. Son rival, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), dont la Kabylie est aussi le fief, boycottait le scrutin mais d'anciens dirigeants du parti se sont présentés en tant qu'indépendants.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.