Sonia Fellous: «L’héritage de la présence juive en Tunisie est millénaire»

Affiche de l'exposition. (Photo, fournie)
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Publié le Lundi 29 novembre 2021

Sonia Fellous: «L’héritage de la présence juive en Tunisie est millénaire»

  • Les Juifs des pays maghrébins et arabes ont vécu avec les musulmans durant des siècles, explique Sonia Fellous
  • Pour cette chercheuse, se réconcilier avec son histoire constitue le premier pas vers l’apaisement et le rétablissement d’un dialogue équilibré

PARIS: Sonia Fellous, chargée de recherche au CNRS, est membre du comité scientifique de l’exposition «Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire», qui se déroule du 24 novembre 2021 au 13 mars 2022 et relate l’héritage de la présence juive dans le pays natal de la chercheuse, la Tunisie. Elle évoque l’importance du dialogue culturel entre les peuples et son apport dans l’ouverture au monde.

Cette historienne des religions, qui est également une spécialiste de l’iconographie biblique et effectue des recherches sur le patrimoine juif en Tunisie, nous rappelle que l’histoire des Juifs dans le monde arabe est ancestrale.

Chargée de la première partie de l’exposition, consacrée à l’émergence des symboles de l’histoire de la culture juive à travers les objets dans le bassin méditerranéen, Sonia Fellous confie à Arab News en français que, dans le cadre de son travail de recherche, elle découvre chaque jour la richesse de cette culture et sa totale intégration à l’histoire locale contemporaine.

Les Juifs tunisiens sont arrivés en Tunisie pendant l’époque romaine.

«Ils étaient présents dans le pays avant l’islam et y sont restés plus de deux mille ans sans discontinuer grâce à la stabilité de la société tunisienne, aux Hafsides et aux Ottomans. C’est également le cas dans de nombreux autres pays du monde arabe», nous explique Sonia Fellous, qui ajoute que, contrairement aux Juifs d’Occident, expulsés à différentes reprises, les Juifs des pays magrébins et arabes ont vécu avec les musulmans durant des siècles.

Mosaïque juive
 

Pour les besoins de l’exposition, Sonia Fellous a fait venir une mosaïque juive qui représente L’Arbre du Paradis de la synagogue romaine de Hammam-Lif (ou de Naro), un vestige somptueux qui date du ve siècle et qui constitue pour elle une preuve de cette culture plurimillénaire en terre tunisienne. «Il reste trois synagogues très importantes en Tunisie. Elles ont été construites du IIe siècle de notre ère jusqu’au XXe siècle», précise l’historienne. 

Communauté pluriculturelle
 

«Cette culture plurimillénaire s’est évanouie en cinquante ans en raison des guerres et de la création de l’État d’Israël, au XXe siècle», nous rappelle-t-elle. «Mais rompre de manière abrupte et effacer cette histoire est extrêmement regrettable pour les pays qui ont perdu ces minorités que sont les Juifs, les Grecs, les Siciliens ou encore les Maltais – une communauté pluriculturelle qui a porté la Tunisie dans sa modernité.»

Pour elle, se réconcilier avec son histoire constitue le premier pas vers l’apaisement et le rétablissement d’un dialogue équilibré. C’est ce qu’elle s’attache à faire dans le cadre de son travail de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

«C’est avec une grande joie que je reviens dans mon pays pour travailler sur les vestiges de la culture juive, mais j’ai l’impression de travailler également sur la culture de la Tunisie et d’apporter à mon pays natal toute une dimension qu’il connaît certainement, mais qu’il peut désormais approcher avec des preuves matérielles.»

Culture du pays d’origine
 

En effet, estime Sonia Fellous, travailler sur des vestiges comme la mosaïque de Naro, qui date de la période antique, les catacombes chrétiennes à Gammarth ou les manuscrits du Moyen  ge convoque l’appartenance à la culture du pays d’origine. Elle espère donc que cette exposition permettra de recentrer le débat sur le dialogue culturel, que Sonia Fellous considère comme une ouverture au monde.
 


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.