Le procès des attentats de janvier 2015 reprend aujourd'hui, l'accusé indisposé étant négatif au coronavirus

Un croquis du tribunal réalisé le 23 septembre 2020, qui montre l'accusé Nezar Mickaël Pastor Alwatik au palais de justice de Paris, lors du procès des meurtres djihadistes de Charlie Hebdo et Hyper Cacher. (Benoit PEYRUCQ / AFP)
Un croquis du tribunal réalisé le 23 septembre 2020, qui montre l'accusé Nezar Mickaël Pastor Alwatik au palais de justice de Paris, lors du procès des meurtres djihadistes de Charlie Hebdo et Hyper Cacher. (Benoit PEYRUCQ / AFP)
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Publié le Vendredi 25 septembre 2020

Le procès des attentats de janvier 2015 reprend aujourd'hui, l'accusé indisposé étant négatif au coronavirus

  • Le test Covid-19 auquel il a été soumis Mickaël Pastor Alwatik, poursuivi pour soutien logistique, s'est révélé négatif
  • La cour devait entendre dans l'après-midi Peter Cherif, témoin-clé du procès, ainsi que Farid Benyettou, ex-prédicateur autrefois proche des frères Kouachi

PARIS : Après trois semaines de débats, la cour d'assises spéciale de Paris avait suspendu jeudi le procès des attentats de janvier 2015, au moins jusqu'à vendredi, en raison d'une suspicion de contamination au Covid-19 chez l'un des accusés, pris d'un malaise dans le box. Soumis au test, Nezar Mickaël Pastor Alwatik, poursuivi aux côtés de 13 autres personnes pour son soutien logistique présumé aux auteurs des attaques qui ont fait 17 morts, s'est révélé négatif au coronavirus. Il a donc été extrait vendredi matin de sa cellule de Fleury-Mérogis et était présent dans le box pour assister aux débats. 

La crise sanitaire a failli s'inviter au procès historique des tueries de Charlie Hebdo, Montrouge, et de l'Hyper Cacher. Depuis le 2 septembre, l'ombre de l'épidémie planait sur les débats, malgré l'obligation permanente du port du masque pour les participants. 

Jeudi, l'ombre s'est faite plus menaçante, après le malaise de Nezar Mickaël Pastor Alwatik, poursuivi avec 13 autres personnes pour son soutien logistique présumé aux frères Saïd et Chérif Kouachi et à Amédy Coulibaly, auteurs des attentats qui ont fait 17 morts.

Cet accusé "étant indisposé, il a été renvoyé vers la maison d'arrêt pour qu'il puisse être examiné sur un plan médical", a annoncé le président de la cour, Régis de Jorna, en début d'après-midi, avant de suspendre l'audience jusqu'à vendredi matin.

L'une de ses avocates, Me Marie Dosé, a annoncé qu'il allait « subir une batterie de tests, dont celui du Covid-19 », dans le cadre d'un processus accéléré.

Nezar Mickaël Pastor Alwatik, 35 ans, était apparu malade jeudi à l'ouverture de l'audience. Ses avocats avaient obtenu une première suspension de deux heures en milieu de matinée, alors qu'il se trouvait tête baissée dans le box. « Il est en train de vomir », avait expliqué Me Dosé.

A la reprise des débats, la cour a finalement décidé de reporter les auditions prévues jeudi après-midi, dans l'attente des résultats médicaux. « Toutes les dispositions médicales sont prises pour qu'on sache ce qu'il en est », a prévenu Régis de Jorna.

Selon Marie Dosé, l'accusé avait jeudi matin « beaucoup de fièvre, de la toux, des vomissements, des maux de tête », ainsi qu'une gêne respiratoire. Des symptômes jugés inquiétants « eu égard à la pandémie » de Covid-19, a-t-elle souligné.

« La question, c'est de savoir si nous aurons les résultats du test Covid avant demain matin. Si ce n'est pas le cas, il n'est pas question que l'audience reprenne », a prévenu l'avocate, en excluant que les débats se poursuivent sans son client.

« C'est son procès, le procès ne peut pas se tenir sans lui, sauf si j'accepte de le représenter et je ne le représenterai pas, pas dans un procès comme celui-là », a expliqué Me Dosé à l'AFP. Elle s'est dite par ailleurs favorable à ce que l'ensemble des accusés soient testés.

« Un risque évident »

Cette interruption, décidée après trois semaines de débats, intervenait à un moment charnière du procès : la cour a fini d'auditionner les victimes des attentats et leurs proches, et entamé l'examen des faits reprochés aux différents accusés.

La cour devait ainsi entendre dans l'après-midi Peter Cherif, témoin-clé du procès, ainsi que Farid Benyettou, ex-prédicateur autrefois proche des frères Kouachi, qui se dit repenti. Leurs auditions avaient été reportées à une date inconnue.

Interrogé sur les possibles répercussions d'une contamination sur la suite des débats, le président de Jorna a toutefois refusé à ce stade de se prononcer. « Nous verrons en fonction des éléments médicaux », a-t-il répété.

Pour les avocats de la défense, la question se pose néanmoins. « Il est impossible qu'ils maintiennent le procès si Nezar Mickaël Pastor Alwatik est positif », estime Me Safya Akorri, qui regrette que les accusés n'aient "jamais été testés" depuis le début du procès.

« C'était un risque qui était évident, et cela permet de replacer les choses dans leur contexte », juge l'avocate. « Ce sont les accusés qui sont au centre de ce procès : il suffit qu'il en manque un seul pour que le procès soit suspendu ».

« On a attendu qu'un accusé présente des symptômes pour s'en inquiéter... Ca nous pendait au nez », constate également Antoine Van Rie, l'un des avocats du principal accusé présent, Ali Riza Polat. 

La perspective de la suspension du procès survenait alors que le gouvernement a classé mercredi Paris et sa petite couronne en « zone d'alerte renforcée », en raison du regain de l'épidémie de Covid-19 observé depuis plusieurs semaine.

Au final, le procès a repris normalement vendredi matin, le test Covid-19 auquel a été soumis Nezar Mickaël Pastor Alwatik s'étant révélé négatif, et l'audition de Cherif et Benyettou a été maintenue. 

 

 


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».