Un artiste saoudien ramène les personnes âgées à la scène sociale

Dans une dernière collection, intitulée «See In My Eyes» (Voir dans mes yeux), la beauté d'un groupe de personnes âgées. (Photo fournie)
Dans une dernière collection, intitulée «See In My Eyes» (Voir dans mes yeux), la beauté d'un groupe de personnes âgées. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Mercredi 01 décembre 2021

Un artiste saoudien ramène les personnes âgées à la scène sociale

  • Fawaz Binkolaib affirme que rester intégré dans la société est vital pour le bien-être des personnes âgées
  • «Parce qu'un jour, tout ce que nous aurons, ce sont les marques sur nos visages qui racontent nos histoires mieux que nos mots ne le peuvent jamais», a-t-il soutenu

DJEDDAH: L'art nous offre une occasion de lutter contre les stigmates sociaux et de promouvoir l'inclusion à travers la représentation positive et l’autonomisation des groupes marginalisés.

Dans un monde où les jeunes générations sont célébrées et estimées, les personnes âgées peuvent parfois avoir le sentiment d'avoir perdu leur place et de succomber à la solitude en raison de l'exclusion sociale et de la stigmatisation âgiste. Mais selon un artiste local, l'art demeure un moyen pour les personnes âgées de rester des membres actifs et à part entière de la société.

///

L'âgisme est un phénomène mondial qui affecte les populations aînées de toutes les cultures. Dans le contexte saoudien, la culture joue un rôle essentiel dans l'inclusion sociale des personnes âgées, où la solidarité familiale équivaut à assurer le bien-être des personnes âgées.

EN BREF

Dans un monde où les jeunes générations sont célébrées et estimées, les personnes âgées peuvent parfois avoir le sentiment d'avoir perdu leur place et de succomber à la solitude en raison de l'exclusion sociale et de la stigmatisation âgiste. Mais selon un artiste local, l'art demeure un moyen pour les personnes âgées de rester des membres actifs et à part entière de la société.

Fawaz Binkolaib, un artiste basé à Djeddah et titulaire d'un baccalauréat en beaux-arts de l'Institut des Arts de Houston au Texas, a révélé que les membres plus âgés de la société étaient trop souvent laissés à l’écart.

«En vieillissant, le temps laisse ses traces sur notre peau, les étapes de notre vie racontent des histoires de douleur et de joie», a déclaré le jeune homme de 29 ans à Arab News.

«Nous excluons parfois involontairement nos aînés des activités sociales quotidiennes, les traitant comme inaptes à y participer.»

////

C'est pendant ses études aux États-Unis que Binkolaib a réalisé comment l'art pouvait être utilisé comme moyen de conversation.

«Ma passion pour l'art est née lors d'un cours d'enseignement général que j'ai dû suivre pendant ma première année et qui s'intitule "l'appréciation de l'art"», a-t-il indiqué. «Mon esprit a été réveillé par les formes d'art subjectives et variées et par la façon dont cela peut fournir différentes façons de communiquer en tant qu'espèce humaine.»

Dans sa dernière collection, intitulée «See In My Eyes» (Voir dans mes yeux), Binkolaib met en valeur la beauté d'un groupe de personnes âgées à travers les subtilités de chaque pli et ride de leur visage.

////

Il a affirmé que créer les images numériques, ce qu'il a fait à l'aide d'un stylo et d'un bloc-notes électroniques, lui a vraiment permis de se connecter avec ses personnages.

«Parler aux personnes âgées était paisible et facile», a-t-il signalé. «Elles étaient ravies de s’exprimer et d’être entendues. Pendant que nous parlions, d'autres personnes sont passées et se sont jointes à la conversation, les aidant à faire comprendre leurs histoires.»

/////

«Après avoir parlé avec mes muses âgées, j'ai pris conscience qu'un sentiment de communauté peut améliorer leur bien-être psychologique et émotionnel en général», a ajouté Binkolaib.

«Pour cela, je pense que la promotion de programmes artistiques engagés dans la communauté peut renforcer et améliorer le cadre de vie des personnes âgées. Je pense aussi que leur absence des médias sociaux a rendu difficile la représentation de leur image et la façon dont la jeune génération les perçoit.»

Binkolaib a également expliqué que le fait de faciliter et de prendre en compte l'inclusion des personnes âgées dans les activités communautaires, comme l'art, et de les familiariser avec les tendances actuelles était un bon moyen de les réintégrer dans la société.

L'art sert de voie de communication non traditionnelle pour ceux qui sont incapables de trouver les mots pour exprimer leurs sentiments, a-t-il ajouté. Ainsi, créer des débouchés artistiques pour les personnes âgées peut contribuer à combler le fossé entre les générations et à stimuler leur âme, en leur apportant solidarité et cohésion sociale.

Binkolaib reconnaît que les personnes âgées étaient à notre place des années avant notre époque, laissant leur empreinte sur tous les endroits que nous devons encore découovrir par nous-mêmes, portant avec elles la sagesse de la vie acquise à travers les épreuves et les difficultés.

«Parce qu'un jour, tout ce que nous aurons, ce sont les marques sur nos visages qui racontent nos histoires mieux que nos mots ne le pourront jamais», a-t-il soutenu.

Des exemples du travail de l'artiste peuvent être trouvés sur sa page Instagram, @Fawaz_designs.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Forum des Arts de la Calligraphie Arabe s’ouvre à Djeddah

Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
Short Url
  • Le forum s’inscrit dans le cadre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, dans le cadre d’une initiative nationale en faveur des arts visuels, un pilier de l’identité culturelle du Royaume

DJEDDAH : Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels.

L’événement, qui se tient jusqu’au 28 août, vise à mettre en lumière la beauté et la diversité de cet art ancien, tout en soutenant les artistes et en valorisant la culture de la calligraphie arabe.

Saud Khan, coordinateur du forum, a souligné qu’il s’agissait de l’un des événements les plus prestigieux de son genre, avec 138 œuvres exposées, réalisées par 105 calligraphes venus de 13 pays, dont un groupe d’élite de calligraphes saoudiens.

Un comité de maîtres calligraphes a supervisé un processus de sélection rigoureux afin de garantir la qualité des œuvres présentées.

Le programme comprend également des performances artistiques en direct et des ateliers spécialisés destinés à accompagner les jeunes talents.

Le forum s’aligne sur la Vision 2030 du Royaume, en tant qu’initiative nationale visant à promouvoir les arts visuels, essentiels à l’identité culturelle saoudienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
Short Url
  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Short Url
  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.