La droite choisit son candidat à la présidentielle

Les militants des Républicains ont commencé à voter mercredi matin pour désigner leur candidat à la présidentielle, ouvrant un scrutin de quatre jours qui s'annonce serré après une campagne sur les chapeaux de roue. (Photo, AFP)
Les militants des Républicains ont commencé à voter mercredi matin pour désigner leur candidat à la présidentielle, ouvrant un scrutin de quatre jours qui s'annonce serré après une campagne sur les chapeaux de roue. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 01 décembre 2021

La droite choisit son candidat à la présidentielle

  • Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Valérie Pécresse et l'outsider Philippe Juvin se présentent à ce congrès de LR, dont le vainqueur sera connu samedi à 14H30
  • Avant la fin de la campagne officielle, mardi soir, les candidats ont eu une dernière occasion d'exposer leurs programmes lors d'un débat télévisé et de faire oublier l'irruption d'Eric Zemmour dans la campagne

PARIS : Les militants des Républicains ont commencé à voter mercredi matin pour désigner leur candidat à la présidentielle, ouvrant un scrutin de quatre jours qui s'annonce serré après une campagne sur les chapeaux de roue.

Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Valérie Pécresse et l'outsider Philippe Juvin se présentent à ce congrès de LR, dont le vainqueur sera connu samedi à 14H30.

Le premier des deux tours du scrutin électronique s'est ouvert à 08H00 et doit s'achever jusqu'à jeudi 14H00. Le second aura lieu de vendredi 08H00 à samedi 14H00 - la majorité des fédérations ont aussi un point de vote physique en soutien. Une conférence de presse suivra à chaque fois.

Côté pratique, le parti a tout fait pour sécuriser le processus, confié à la plateforme Neovote: "Chaque électeur doit fournir un numéro de portable, une adresse mail et une adresse postale pour pouvoir voter", rappelle le président de LR Christian Jacob.

Le vote s'annonce très ouvert, chacun des quatre "gros" candidats pouvant prétendre au second tour, d'autant que l'approche du congrès a attiré de nouveaux adhérents.

Au total 140 000 personnes pourront voter - très loin des quelque 4 millions d'électeurs de 2016, mais il s'agissait alors d'une primaire ouverte où chacun, moyennant 2 euros et une profession de foi, pouvait voter.

Avant la fin de la campagne officielle, mardi soir, les candidats ont eu une dernière occasion d'exposer leurs programmes lors d'un débat télévisé et de faire oublier l'irruption d'Eric Zemmour dans la campagne.

"Il n'a pas la stature pour rassembler les Français", a lancé Xavier Bertrand, tandis que Michel Barnier estimait qu'"il faut du sérieux, de la dignité, du respect". Valérie Pécresse a elle raillé la "fébrilité" du polémiste d'extrême droite, qu'elle oppose à une droite "de retour".

Distancés par Macron et l'extrême droite

Si cette candidature d'Eric Zemmour n'est pas une surprise, la date semble avoir été choisie à dessein pour parasiter le scrutin LR, d'autant que le candidat identitaire tiendra un meeting dimanche au Zénith, au lendemain des résultats du congrès.

La droite reste cependant distancée dans les sondages pour la présidentielle, derrière Emmanuel Macron et l'extrême droite. LR espère qu'une dynamique s'enclenchera une fois son candidat désigné.

A l'approche du scrutin, les réunions publiques, interviews et annonces de soutien se sont multipliées jusqu'à mardi, chacun jetant ses dernières forces dans la bataille pour tenter de convaincre les indécis, en jouant chacun sa carte: rassemblement pour Xavier Bertrand, compétence pour Valérie Pécresse, sérieux pour Michel Barnier, rupture pour Eric Ciotti...

Le quatrième et dernier débat a aussi été l'occasion de parler de leur programme au delà de l'immigration et de l'insécurité qui ont dominé la campagne.

Pas de différences « insurmontables »

Michel Barnier a ainsi prôné une "grande politique familiale", Xavier Bertrand une aide au logement pour les soignants en zone tendue, Valérie Pécresse le recrutement de 25 000 soignants, et Philippe Juvin l'obligation de passer un an dans les déserts médicaux.

"Il y a peut être des différences entre nous mais rien n'est insurmontable", a affirmé Michel Barnier, qui a plusieurs fois critiqué les propositions de Valérie Pécresse, sur le pouvoir d'achat qu'il a comparées à celles de François Hollande, ou sur son "comité de la hache" contre la bureaucratie.

Sur l'économie, l'ancien négociateur de l'Union européenne pour le Brexit a souhaité "réinvestir dans les entreprises stratégique" via un fonds souverain, tandis que Xavier Bertrand, seul à défendre la retraite à 64 ans (les autres veulent 65 ans), a repris la formule du "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy. Eric Ciotti a lui répété son projet de supprimer les droits de succession.

Les candidats sont astreints au silence jusqu'à l'annonce des résultats jeudi. Ils devront de nouveau se mettre en retrait jeudi à 23H59, jusqu'à ce que le nom du vainqueur soit dévoilé samedi.


En 2024, les Français continuent d'acheter toujours plus de vêtements neufs

Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
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  • L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023
  • Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison.

PARIS : Les Français n’ont jamais autant acheté de vêtements neufs. En 2024, un nouveau record a été franchi, alors même qu’une proposition de loi visant à encadrer la mode éphémère vient d’être adoptée par le Sénat, et que les associations continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023. Au total, 3,5 milliards de pièces ont été achetées en France, un chiffre inédit qui représente environ 10 millions d’articles écoulés chaque jour, selon Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion, l’éco-organisme mandaté par l’État pour accompagner le secteur vers une économie plus circulaire.

Ces données, publiées mardi, proviennent des quelque 10 000 marques ayant l’obligation de déclarer leurs ventes à Refashion. Cela inclut également les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu.

Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison. Les rayons femme et homme enregistrent des hausses respectives de 5 % et 3,6 %. Mais c’est le linge de maison qui connaît la plus forte progression (+9,3 %), un phénomène que Vanessa Gutierrez attribue à « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles ».

En revanche, les vêtements pour enfants et bébés sont en recul, avec des baisses de 0,6 % et 5,4 %, un repli qui s’explique notamment par la baisse de la natalité et l’essor du marché de la seconde main dans ce secteur.

La distribution en ligne tire largement son épingle du jeu. Les enseignes exclusivement présentes sur internet, telles que Shein, Temu ou Zalando, voient leurs ventes bondir de 29,9 %. Les soldeurs et déstockeurs enregistrent également une progression notable (+10,3 %). « Si l’on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », nuance Vanessa Gutierrez, soulignant l’influence considérable du e-commerce sur la dynamique du secteur.

À l’inverse, les grandes surfaces alimentaires accusent un recul de 5,1 % sur les ventes de textiles. En revanche, les enseignes de centre-ville et les centres commerciaux affichent une croissance de 2,8 %, illustrant un certain regain d’intérêt pour les points de vente physiques plus spécialisés.

Un autre enseignement de ce baromètre révèle que les consommateurs privilégient les prix accessibles, 71 % des articles achetés appartiennent à l’entrée de gamme. En moyenne, chaque Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

L’impact environnemental de cette consommation n’est pas négligeable. Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile figure parmi les plus polluantes au monde. Elle est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre supérieur à celui généré par l’ensemble des vols internationaux et du trafic maritime, et utilise 4 % de l’eau potable disponible sur la planète.

Ces dernières années, la situation s’est aggravée avec l’essor de l’ultra fast fashion, un modèle qui propose une multitude de références à des prix dérisoires. Symbole de cette démesure, l’entreprise Shein, fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, met à disposition pas moins de 470 000 modèles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre, et ses produits sont expédiés à 99,8 % par avion.

Face à cette course effrénée à la consommation, les ONG multiplient les alertes sur le coût social et environnemental de la mode. Décharges de vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili, effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ayant causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, les actions coups de poing et les campagnes de sensibilisation pointent des symptômes devenus alarmants.

Les pouvoirs publics commencent à réagir. En France, les parlementaires se sont saisis du sujet, une proposition de loi visant à freiner l’essor de la fast fashion a été adoptée en juin par le Sénat.


Une vaste opération de contrôle aux frontières sera menée dans les gares et les bus mercredi et jeudi

Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
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  • Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur.
  • le ministre se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines.

PARIS : Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP.

« En complément du réseau routier, le réseau ferroviaire international et national semble constituer un vecteur essentiel de transit pour les clandestins depuis l'étranger et en interne entre les régions, en particulier vers la zone Nord », peut-on lire dans ce document daté du 12 juin, adressé notamment au général d'armée, aux préfets, aux directions de la gendarmerie, de la police ainsi que des douanes.

« Vous veillerez à prioriser les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans toutes les gares ferroviaires. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement faire l'objet de contrôles après sensibilisation des instances régionales concernées », donne pour instruction le ministre de l'Intérieur qui a fait de la lutte contre l'immigration son thème de prédilection. 

Dans cette note, le ministre, chef de file du parti Les Républicains, se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines (+28 %) » et d'une « opération nationale de contrôle des flux » menée les 20 et 21 mai dernier au cours de laquelle plus de 750 personnes ont été interpellées.

« Les forces de sécurité intérieure organiseront des contrôles à bord des trains », et, en complément, « ils pourront également les opérer sur les départs et arrivées de bus en gare ».

Ces opérations seront menées en continu du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 20 heures, en lien avec les services de la SNCF qui ont été préalablement sensibilisés à cette opération nationale.

Il est demandé d'apporter une attention toute particulière à la « fraude documentaire ».


Le dialogue entre Manuel Valls et la Guyane porte à nouveau sur son projet d'autonomie

Le ministre français des Outre-mer, Manuel Valls, participe à une réunion avec des élus du département français d'outre-mer de Guyane et la commission spéciale lors de sa visite à Cayenne le 16 juin 2025. (Photo de Ronan LIETAR / AFP)
Le ministre français des Outre-mer, Manuel Valls, participe à une réunion avec des élus du département français d'outre-mer de Guyane et la commission spéciale lors de sa visite à Cayenne le 16 juin 2025. (Photo de Ronan LIETAR / AFP)
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  • Emmanuel Macron est prêt à « examiner directement avec la Guyane le projet » d'évolution statutaire engagé par les élus en mars 2022.
  • Le projet d'autonomie de la Guyane est à l'arrêt depuis la visite d'Emmanuel Macron dans le département amazonien, en mars 2023.

CAYENNE, FRANCE : Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a annoncé lundi soir à Cayenne qu'il recevrait début juillet une délégation d'élus pour amorcer les négociations sur l'autonomie de la Guyane, une demande portée de longue date par les responsables locaux.

« Je souhaite vous recevoir la première quinzaine du mois de juillet (…) pour évoquer l'ensemble des questions qui se posent à la Guyane », a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec les élus du territoire, organisée au siège de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG).

Emmanuel Macron est prêt à « examiner directement avec la Guyane le projet » d'évolution statutaire engagé par les élus en mars 2022, a ajouté le ministre dans la nuit de lundi à mardi, heure de Paris, évoquant un deuxième rendez-vous courant juillet à l'Élysée « pour parler du contenu du projet (...) et avancer ».

Selon lui, ces réunions devront permettre de cadrer les futures discussions et de définir une méthode et un calendrier. 

Le projet d'autonomie de la Guyane est à l'arrêt depuis la visite d'Emmanuel Macron dans le département amazonien, en mars 2023.

Les élus guyanais réclament un « pouvoir normatif transféré » leur permettant d'édicter des « lois pays » adaptées aux spécificités locales. Or, cette mesure nécessiterait une révision constitutionnelle à laquelle Emmanuel Macron s'était refusé durant sa visite.

Leur projet, affiné lors de plusieurs congrès en 2023 et 2024, prévoit des transferts de compétences pour que la future collectivité autonome soit responsable de l'aménagement, des transports, de l'agriculture ou encore de la gestion des ressources naturelles.

La sécurité et la coopération régionale seraient partagées avec l'État. Les élus demandent également le transfert du foncier public, qui appartient actuellement à plus de 90 % à l'État en Guyane. 

« Nous voulons un pouvoir normatif local, car les normes de Bruxelles et de Paris sont inefficaces », a déclaré au ministre le député indépendantiste Jean-Victor Castor (GDR).

« Je connais votre projet. Il est lié à un projet bien organisé, avec des idées sur l'économie et la société », a répondu Manuel Valls. Mais il a dit que ce n'était pas facile de changer la Constitution. Il faudrait d'abord convaincre les parlementaires et le président de la République. C'est le seul qui peut vraiment proposer un changement de la Constitution.

Jean-Paul Fereira, le président par intérim de la CTG, a estimé que « le calendrier proposé nous oblige à faire le travail pour être prêts pour le premier rendez-vous », appelant à affiner les arguments « pour que le président y soit sensible ».