La Chine ouvre la voie au retour du 737 MAX dans son ciel, une bouffée d'air pour Boeing

Boeing avait encore fin octobre 370 appareils rangés sur ses parkings à acheminer à des clients, dont un tiers était destiné à des compagnies chinoises, ce qui devrait lui prendre jusque fin 2023. (Photo, AFP)
Boeing avait encore fin octobre 370 appareils rangés sur ses parkings à acheminer à des clients, dont un tiers était destiné à des compagnies chinoises, ce qui devrait lui prendre jusque fin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

La Chine ouvre la voie au retour du 737 MAX dans son ciel, une bouffée d'air pour Boeing

  • En mars 2019, la Chine avait été le premier pays au monde à suspendre l'utilisation du 737 MAX après deux accidents ayant fait 346 morts en l'espace de cinq mois
  • L'avionneur a essuyé de nombreuses annulations de ventes en 2020, mais compte désormais plus de 4000 MAX dans son carnet de commandes

La Chine, qui avait cloué au sol le 737 MAX en 2019 après deux accidents mortels, a officiellement jugé jeudi que l'appareil était apte à revoler, apportant au constructeur américain une bouffée d'air après deux ans de déboires pour son avion star.

Il faudra encore quelques semaines avant que le MAX effectue son premier vol commercial dans le pays, plusieurs modifications devant être apportées avant sa remise en service et la formation des pilotes devant encore être validée.

Mais l'administration chinoise de l'aviation civile (CAAC) a émis un "certificat de navigabilité" prenant acte des "mesures correctives" mises en œuvre par l'avionneur pour améliorer sa sécurité.

Cette décision était très attendue car "elle débloque l'accès à un marché vraiment essentiel pour le constructeur", rappelle Burkett Huey, analyste pour Morningstar. L'interdiction de vol dans l'espace aérien chinois touche la majeure partie des compagnies de la zone Asie-Pacifique.

"Cela apporte au groupe un peu plus de visibilité pour la remontée des cadences de production" et, plus largement, "lui permet de voir un peu la lumière au bout du tunnel sur le MAX", abonde Michel Merluzeau du cabinet spécialisé AIR.

D'autant que Boeing reste englué dans d'autres problèmes, entre les retards dans la certification du long-courrier 777X et la suspension depuis plusieurs mois des livraisons du 787 Dreamliner après la découverte de divers problèmes de fabrication.

En mars 2019, la Chine avait été le premier pays au monde à suspendre l'utilisation du 737 MAX après deux accidents ayant fait 346 morts en l'espace de cinq mois, sur des vols de Lion Air et d'Ethiopian Airlines.

Sous réserve de diverses modifications, notamment sur le logiciel MCAS censé empêcher l'avion de piquer du nez, les États-Unis avaient donné leur feu vert en novembre 2020 avant que d'autres pays ne leur emboîtent le pas.

Mais la Chine tardait à donner son autorisation.

Boeing s'est félicité jeudi de la décision de Pékin, estimant qu'il s'agit d'une "étape importante vers la remise en service en toute sécurité du 737 MAX en Chine".

Plus de 180 pays ont déjà donné leur feu vert, a indiqué à l'AFP une porte-parole du groupe, précisant que la Russie et l'Indonésie ne faisaient pas partie de la liste.

"C'est une très bonne nouvelle", a réagi jeudi Olivier Andriès, directeur général du groupe français Safran, dont les moteurs Leap équipent la totalité des MAX.

Boeing va pouvoir écouler les avions qu'il a encore en stocks et engager "une montée en cadence importante (...) dans les années qui viennent".

Son action grimpait de 5,4% à la mi-séance à Wall Street jeudi.

Le constructeur avait encore fin octobre 370 appareils rangés sur ses parkings à acheminer à des clients, dont un tiers était destiné à des compagnies chinoises, ce qui devrait lui prendre jusque fin 2023.

Si l'avionneur a essuyé de nombreuses annulations de commandes de MAX en 2020 (près de 650), il est parvenu à en décrocher 583 depuis le début de l'année et compte plus de 4000 MAX dans son carnet de commandes.

L'appareil est actuellement produit à un rythme de 19 exemplaires par mois et le patron de Boeing, Dave Calhoun, ne cachait pas en octobre que la certification du MAX en Chine était le déterminant principal des futures montées en cadence.

Pour Michel Merluzeau, le taux de production devrait remonter progressivement à environ 30 appareils par mois en 2022-2023 avant un retour à une cadence de livraison vraiment importante en 2025.

Il faut toutefois que "la chaîne des fournisseurs tienne le coup", souligne le spécialiste en évoquant les problèmes d'approvisionnement et d'effectifs qui affectent actuellement de nombreuses entreprises.

Contrairement à ce qu'anticipaient de nombreux observateurs, la Chine n'a pas attendu la certification du biréacteur C919 de son avionneur national Comac, destiné à concurrencer les Airbus 320 et les Boeing 737, pour donner son feu vert au MAX.

"Comac n'a pas les capacités de production pour soudainement faire monter sa production en flèche", remarque Michel Merluzeau. "Or la croissance du transport aérien en Chine ne va pas s'arrêter" et malgré les tensions commerciales, "Pékin ne peut pas vraiment se passer de l'A320 et du 737 MAX."

 


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.