Au Liban, la crise économique provoque un timide retour à la terre

Thurayya a passé toute sa vie dans le quartier de Beyrouth où elle est née. Mais lorsqu'une succession de crises a rendu la capitale libanaise invivable, elle a décidé d'expérimenter la vie rurale. (Photo, AFP)
Thurayya a passé toute sa vie dans le quartier de Beyrouth où elle est née. Mais lorsqu'une succession de crises a rendu la capitale libanaise invivable, elle a décidé d'expérimenter la vie rurale. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

Au Liban, la crise économique provoque un timide retour à la terre

  • En octobre, Thurayya s'est installée dans la maison de deux étages bâtie par son père dans le village de Sinay
  • Elle a sauté le pas quelques semaines après que son propriétaire à Beyrouth l'a avertie qu'elle quadruplait son loyer

SINAY: Thurayya a passé toute sa vie dans le quartier de Beyrouth où elle est née. Mais lorsqu'une succession de crises a rendu la capitale libanaise invivable, elle a décidé d'expérimenter la vie rurale.

"Vivre en ville est devenu épouvantable", dit à l'AFP cette jeune femme de 28 ans, dans une plantation luxuriante du Liban sud, où s'alignent les avocatiers.

"La violence larvée de la vie urbaine vous pompe toute votre énergie, vous prend votre argent... c'en était trop".

Une crise économique sans précédent, la pandémie de coronavirus et l'explosion meurtrière au port de Beyrouth l'an dernier ont terni l'attrait cosmopolite de la capitale.

Certains de ses habitants ont choisi de revenir dans leurs villes et villages d'origine, où ils peuvent vivre à moindre coût et renouer avec un héritage agricole oublié.

En octobre, Thurayya s'est installée dans la maison de deux étages bâtie par son père dans le village de Sinay.

Elle a sauté le pas quelques semaines après que son propriétaire à Beyrouth l'a avertie qu'elle quadruplait son loyer, alors que les factures du générateur privé, qui compense les longues heures de coupures de courant, et les coûts de transport ont explosé.

"Ça n'avait plus aucun sens pour moi de rester à Beyrouth", dit la jeune femme. "La ville est plongée dans le noir, il y a des ordures partout et on ne se sent pas en sécurité", ajoute-t-elle, estimant que la capitale est devenue une ville "hostile".

Lorsqu'elle ne travaille pas à distance pour une association à but non lucratif, elle passe son temps sur les terres familiales, apprenant à savoir si les plantes ont soif ou déterminant au toucher si les fruits sont mûrs.

Elle a appris sur Youtube comment tailler les arbres et a harcelé les agriculteurs locaux pour apprendre comment s'occuper d'une parcelle de terrain dont elle espère avoir la charge un jour.

"Nous sommes sur le point de commencer la nouvelle saison et je suis très excitée. Je veux suivre toutes les étapes, de la plantation des semences à la récolte", dit la jeune femme.

Une vie étouffante

Dans un pays où aucun recensement officiel n'a été mené depuis 1932, il existe peu de données sur un éventuel retour à la vie rurale.

Selon la banque libanaise Blominvest, un pic a été enregistré l'an dernier dans le nombre de permis de construire hors de Beyrouth. Information International, un cabinet de conseil, estime que plus de 55 000 personnes sont revenues dans les zones rurales.

L'ONU-Habitat Liban a indiqué à l'AFP que certains maires et chefs de municipalités avaient signalé une augmentation du nombre de personnes qui s'installent dans leurs localités, mais indiqué qu'il n'y avait pas de chiffres disponibles.

"L'absence de plans de développement rural et le fait que le Liban est hautement centralisé devraient décourager une contre-urbanisation à long terme", a estimé cependant Tala Kammourieh de l'unité d'analyse et de politique urbaines de l'agence.

Labourant un champ escarpé dans le village de Kfar Tibnit au Liban-Sud, Hassan Trad dit qu'il évite désormais la vie "étouffante" à Beyrouth, où il a résidé pendant 18 ans.

"Mon retour au village est une échappatoire à trois crises", dont la crise des ordures et l'effondrement économique, déclare cet homme de 44 ans en dispersant des graines de thym.

Enraciné

Ce graphiste freelance qui travaille à distance pour un quotidien local a commencé à s'éloigner de la capitale en 2016, mais la pandémie et l'explosion d'août 2020 l'ont convaincu de s'installer à plein temps dans son village.

Hassan explique que les frais de scolarité de trois de ses quatre enfants représentent la moitié de ce qu'il payait en ville, et surtout, qu'il a développé une activité agricole qui constitue un supplément de salaire.

Avec ce retour à la terre, "mon sentiment d'appartenance au village est plus fort", dit-il.

Gravement blessé dans l'explosion au port de Beyrouth qui a détruit sa maison, l'écrivain Ibrahim Nehme s'est pour sa part réfugié au Liban-Nord dont il est originaire.

"Une explosion qui m'a fait perdre le contact avec ma terre m'a finalement amené à réaliser à quel point j'étais connecté à ma terre", a écrit dans un récent essai cet homme de 35 ans qui a passé des mois à se rétablir.

En juin, il a quitté Beyrouth et loué un chalet au bord de la mer, à une vingtaine de minutes en voiture des oliveraies de sa famille, à Bechmezzine.

"Je suis enraciné ici", dit-il. "J'ai ces oliviers, je devrai m'en occuper un jour, et cela veut dire que je dois commencer à apprendre les ficelles du métier".


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com