Lewis Hamilton vise la gloire pour le tout premier Grand Prix d'Arabie saoudite

Le pilote Mercedes Lewis Hamilton célèbre sa première place sur le podium après le Grand Prix de Formule 1 du Qatar sur le circuit international de Losail le 21 novembre 2021. (Photo, AFP)
Le pilote Mercedes Lewis Hamilton célèbre sa première place sur le podium après le Grand Prix de Formule 1 du Qatar sur le circuit international de Losail le 21 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

Lewis Hamilton vise la gloire pour le tout premier Grand Prix d'Arabie saoudite

Le pilote Mercedes Lewis Hamilton célèbre sa première place sur le podium après le Grand Prix de Formule 1 du Qatar sur le circuit international de Losail le 21 novembre 2021. (Photo, AFP)
  • Le champion en titre attaque la course de F1 avec huit points de retard sur Max Verstappen
  • Il explique à Arab News comment concilier les pressions de la course et ses intérêts en dehors de la piste

DJEDDAH: Le tout premier Grand Prix d'Arabie saoudite est imminent, et le plus grand pilote de Formule 1 de tous les temps ne pourrait pas être plus détendu, compte tenu de l'enjeu. 

Un huitième titre record est de nouveau à portée de main. Et alors que les yeux du monde sont rivés sur le nouveau circuit de la corniche de Djeddah, la F1 n'a jamais été aussi populaire. 

Certains de ses nouveaux fans sont des plus inattendus. «Je pense que cela change la donne», déclare Lewis Hamilton. 

Un grand éloge en effet. Pas pour une nouvelle voiture, ou une innovation technique révolutionnaire. Lewis Hamilton fait référence à l'émission Netflix Formula 1: Drive to Survive et à la façon dont elle a fait découvrir ce sport à un tout nouveau public mondial. 

«Je pense que personne ne savait exactement quel impact cela aurait pour le sport. Je pensais que ce serait certainement positif, mais cela a changé le sport pour de bon, me semble-t-il», ajoute le champion du monde en titre. 

«J’estime que c'est une très bonne chose parce que notre sport est souvent assez difficile à comprendre pour les gens. Si vous allumez votre télévision, vous n'avez aucune idée de ce qui se passe. C’est très complexe, et il y a tellement d’éléments mobiles.» 

Le sport le plus exclusif au monde semble soudainement un peu plus inclusif ces jours-ci. 

Le conducteur Mercedes, de 36 ans, déclare: «La plupart des gens jouent au football à l'école, ils jouent au tennis ou ils essaient d’autres sports. Ils n'ont pas la chance de piloter des voitures, c'est donc formidable que cette émission puisse montrer l’enthousiasme que ce sport suscite et les vraies personnalités qui y adhèrent plutôt que simplement ce que vous voyez à la télévision.» 

«Et désormais, il y a ce tourbillon de nouveaux fans, et oui, le championnat serré le rend encore plus excitant.» 

Non pas que le profil de Hamilton ait besoin d'être rehaussé. 

Lewis Hamilton a participé à la conception de la «Big Pilot’s Watch Perpetual Calendar Edition Lewis Hamilton», d’IWC. (IWC) 
Lewis Hamilton a participé à la conception de la «Big Pilot’s Watch Perpetual Calendar Edition Lewis Hamilton», d’IWC. (IWC) 

Sept fois champion du monde, détenteur du plus grand nombre de pole positions (cent deux) et de victoires en course (cent deux), et désormais en quête d'un huitième titre de champion du monde avec Mercedes, Lewis Hamilton vient de remporter une victoire sensationnelle lors du tout premier Grand Prix du Qatar, ce qui a réduit l'avance de Max Verstappen en tête du classement à huit points. 

«La piste était géniale. Mais quand nous avons commencé à conduire, juste avec la direction du vent et le niveau d'adhérence, la vitesse dans tous les virages était moyenne et élevée, j'étais sûr que la course n'allait pas être extraordinaire là-bas. Mais en réalité, ce ne fut pas le cas.» 

«Un tour de qualification, un seul tour, c'était déjà incroyable et nous avons eu une bonne préparation», ajoute Lewis Hamilton. 

Après avoir gagné le week-end précédent au Brésil, Lewis Hamilton et Mercedes ont d'abord lutté à Doha. 

«Le vendredi a été une journée difficile pour moi, je n'étais nulle part, j'ai juste étudié dur et j'ai eu la chance, je pense, de renverser la situation et d'avoir un excellent samedi et dimanche.» 

«Je ne savais certainement pas qu'à ce stade, je serais aussi proche de Max Verstappen au classement et que j'aurais ces performances avec la voiture. Je suis très reconnaissant», souligne-t-il. 

La prochaine étape pour ses rivaux est le premier Grand Prix d'Arabie saoudite de ce week-end, et une autre nouvelle piste sur le circuit de la corniche de Djeddah. 

«Je pense que tous les pilotes ont testé le simulateur; c'est incroyablement rapide. Cela rappelle un peu Montréal avec de longues lignes droites, mais il y a de nombreux virages sur cette piste, et il n’existe pas non plus beaucoup de zones de dégagement, donc c'est vraiment un circuit urbain.» 

«Pour être honnête, cela a l'air assez épique, mais nous ne le saurons pas vraiment tant que nous n'aurons pas ressenti les montagnes russes de la véritable force G et de la vitesse, une fois que nous y serons», ajoute le champion. 

Le champion du monde de Formule 1 en titre affirme que ses centres d’intérêt en dehors de la piste l'ont aidé à prendre du recul dans sa carrière de pilote. (IWC) 
Le champion du monde de Formule 1 en titre affirme que ses centres d’intérêt en dehors de la piste l'ont aidé à prendre du recul dans sa carrière de pilote. (IWC) 

Le pilote britannique espère mener le championnat jusqu'à la dernière course à Abu Dhabi, où le circuit de Yas Marina a été reconfiguré pour la première fois depuis son achèvement en 2009. 

Il déclare: «C'est évidemment un circuit incroyable avec toute la construction que cela a supposé, je pense qu'ils ont dépensé plus sur ce circuit que sur n'importe quel autre circuit; ce sera donc un grand spectacle, une belle dernière course de la saison. Mais le tracé a toujours été très difficile à suivre et les dépassements sont assez complexes.» 

«C'est intéressant qu'ils aient fait ces changements et je pense vraiment que ça va libérer le potentiel de ce circuit parce qu'il est si difficile pour nous de nous suivre, quand ils font ce genre de petits changements, il n’est pas toujours aisé de les suivre.» 

«D'après la conduite sur simulateur que j'ai faite, il semble que cela va être très difficile à tenir avec ces changements en permanence. Nous verrons quand nous y serons», ajoute-t-il. 

Sur les sept titres de Lewis Hamilton, six ont été remportés avec Mercedes au cours des sept dernières années; sa domination était telle qu’on aurait souvent dit qu'il se battait contre lui-même et contre l’Histoire. 

La concurrence de cette saison avec Max Verstappen et Red Bull est quelque chose que Lewis Hamilton chérit. 

«J’aime vraiment cela parce que chaque année, vous êtes confronté à des scénarios différents. Je ne dirais pas que cela a été un choix pour moi. Je n'ai jamais eu la tâche facile, dans ma jeunesse, j'ai commencé avec un vieux kart, je devais toujours partir de derrière.» 

«Et particulièrement en karting, les courses sont toujours serrées jusqu'au dernier tour, il fallait être très tactique pour être sûr de gagner. Cela me manque en course, au fur et à mesure que vous avancez, vous avez de moins en moins cet aspect, il s'agit davantage de positionnement et du maintien de cette position.» 

Red Bull a certes fait monter les enchères cette saison, mais Lewis Hamilton et Mercedes ont relevé le défi ces dernières semaines; l'écart avec Max Verstappen n'est plus que de huit points au championnat des pilotes, tandis que l'équipe devance désormais Red Bull de cinq points. 

Lewis Hamilton déclare: «Oui, bien sûr, nous avons toutes ces disparités entre les voitures chaque année, une équipe s'en sort bien et l'autre pas. Cela s’est bien passé pendant plusieurs années, c'est incroyable d'avoir à nouveau cette bataille serrée parce que cela me rappelle mes jours de karting en termes de proximité.» 

«Mais cela signifie également que nous devons tous élever et perfectionner encore plus notre art. C'est ça le sport, non? C'est pourquoi c’est très excitant. C’est un défi pour mes ingénieurs, pour les mécaniciens, d’exploiter davantage leur potentiel. C’est une montagne russe d'émotions, mais c’est quelque chose que j’apprécie vraiment.» 

Si Lewis Hamilton remporte le titre à Abu Dhabi, ce sera une victoire très populaire pour les citoyens du pays. Les organisateurs de la course sur le circuit de Yas Marina parlent toujours avec fierté de la façon dont Lewis Hamilton – qui court avec le numéro 44 – a participé aux célébrations de la quarante-quatrième Fête nationale des Émirats arabes unis (EAU) en 2015. 

Après avoir passé une grande partie de sa vie à faire des courses autour du monde, Lewis Hamilton a pu voir de ses propres yeux comment la F1 s'est développée au Moyen-Orient. 

«Chaque fois que nous allons à Bahreïn, la foule semble de plus en plus grande. Abu Dhabi devient de plus en plus important à chaque fois que nous y allons et bien sûr, nous sommes de plus en plus présents désormais, en particulier avec le Qatar et l'Arabie saoudite», ajoute-t-il. 

De plus en plus de jeunes se lancent dans les sports mécaniques dans cette partie du monde, en particulier dans le karting. 

«Je viens de parler à quelqu'un d'Arabie saoudite, je ne connais pas beaucoup de gens en Arabie, mais ils me racontent qu'il y a beaucoup de filles et de garçons, dont le premier choix n'est pas le football, mais la course», précise le champion. 

«C'est une excellente nouvelle de constater qu'il y a une nouvelle génération au Moyen-Orient qui est folle de voitures et qui veut s’engager dans les courses. Alors, qui sait, peut-être qu'à l'avenir, nous aurons un pilote de Formule 1 du Moyen-Orient, je pense que ce serait plutôt cool. Ce serait encore mieux si c'était une femme.» 

Lewis Hamilton est connu pour ses intérêts et soutiens de nombreuses causes, en dehors des courses. 

«Être athlète, être sportif, c’est ce qui vous occupe et pour moi, il était important de trouver d'autres débouchés, d'autres domaines, car si vous vous concentrez sur une seule chose, ça ne mène pas toujours au bonheur.» 

«Vous devez être capable d'explorer votre potentiel, d'autres domaines dans lesquels vous pourriez être bon. C'est toujours formidable de pouvoir détourner son esprit de la course et de se concentrer sur autre chose, qui vous permet d’être créatif», ajoute-t-il. 

Contrairement à la plupart des autres pilotes ou athlètes, Lewis Hamilton s'est lancé dans la musique et la mode. Il a également noué au cours des dernières années des relations étroites avec la manufacture horlogère suisse IWC Schaffhausen – dont il est ambassadeur – en l'aidant à concevoir son propre garde-temps, la «Big Pilot's Watch Perpetual Calendar Edition Lewis Hamilton». 

«J'ai vraiment apprécié l’ensemble du processus, depuis le moment où j'étais assis dans la voiture à Hockenheim avec Christopher (Grainger-Herr, PDG d'IWC Schaffhausen), jusqu’à l'aéroport, où nous avons parlé d'une collaboration potentielle, des subtilités d'une montre, et que j’ai indiqué que je voulais ma propre montre un jour, jusqu’à l’avoir désormais.» 

«C'était vraiment difficile pour moi d'être assis là à travailler avec eux parce que j'apprécie beaucoup le travail et l'expertise de la marque, mais je voulais aussi ajouter ma propre touche. J'avais des questions telles que: “Que pouvons-nous changer sur le cadran? Le tourbillon, je veux mettre le tourbillon dans une de mes pièces parce que c'est l'un de mes mouvements préférés, si ce n’est mon mouvement préféré”», précise-t-il. 

Ces dernières années, Lewis Hamilton est devenu un véritable activiste en dehors de la F1. Un ardent défenseur de l'égalité sociale, de la diversité dans le sport et de la durabilité environnementale, sa propre équipe X44 participant à la toute première série de rallyes SUV électriques, Extreme E, cette année. 

Le champion souligne qu’il est vital pour lui de travailler avec des personnes qui partagent ses valeurs. 

«Avec mes partenaires d'IWC Schaffhausen j’ai évoqué la diversité. Quelle est la diversité au sein de votre entreprise, quels sont vos objectifs, comment allez-vous être plus inclusif à l'avenir? Et ils sont entièrement d'accord avec ça.» 

«C'est incroyable pour moi de constater que les gens sont conscients de la durabilité, les marques sont conscientes de l'impact que nous avons sur la planète. Je n'aime vraiment m'engager qu'avec des personnes qui partagent les mêmes idées, plutôt que simplement dotés de l'esprit d'entreprise», ajoute-t-il. 

Loin d'être des distractions, ses intérêts en dehors de la course l'ont aidé à garder une perspective presque zen dans sa carrière, comme le prouve sa dextérité continue sur la piste. 

Il déclare: «Diversifier ses intérêts aide à soulager la pression de ce monde fou et intense dans lequel j’évolue. Parce que j'ai deux mille personnes qui travaillent d'arrache-pied, et comptent sur moi pour réussir.» 

«Les partenaires, mes propres attentes peuvent être particulièrement écrasantes; ces autres centres d’intérêt m'aident à diluer cette pression et à alimenter cette énergie avec quelque chose de positif.» 

Pourtant, lorsqu'il atterrira à Djeddah pour le Grand Prix d'Arabie saoudite ce week-end, attendez-vous à ce que Lewis Hamilton n’ait qu’une chose en tête. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir éliminé un chef du Hezbollah au Liban

Le Hezbollah, allié du groupe militant palestinien Hamas, échange presque quotidiennement des tirs transfrontaliers avec l'armée israélienne depuis que les hommes armés du Hamas ont lancé une attaque sans précédent contre le sud d'Israël le 7 octobre, déclenchant une guerre à Gaza. (AFP)
Le Hezbollah, allié du groupe militant palestinien Hamas, échange presque quotidiennement des tirs transfrontaliers avec l'armée israélienne depuis que les hommes armés du Hamas ont lancé une attaque sans précédent contre le sud d'Israël le 7 octobre, déclenchant une guerre à Gaza. (AFP)
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  • Vendredi, l'agence de presse officielle libanaise ANI a rapporté un «raid ciblé mené par un drone ennemi sur une voiture» à Bazouriyé, près de la ville côtière de Tyr, faisant état d'au moins un mort
  • Le mouvement libanais n'a pas commenté l'attaque dans l'immédiat mais il a dit avoir tiré vendredi sur des positions militaires israéliennes à la frontière entre Israël et le Liban

BEYROUTH: Un "important responsable" du Hezbollah libanais a été tué vendredi dans une frappe sur sa voiture dans le sud du Liban, a indiqué une source militaire libanaise en accusant Israël.

Depuis près de six mois, les violences opposent quotidiennement à la frontière israélo-libanaise l'armée israélienne au Hezbollah qui affirme vouloir soutenir le mouvement islamiste palestinien Hamas dans sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

Le mouvement armé pro-iranien vise des positions militaires et des localités proches de la frontière, et Israël riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais, menant notamment des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah et du Hamas.

Vendredi, l'agence de presse officielle libanaise ANI a rapporté un "raid ciblé mené par un drone ennemi (israélien, ndlr) sur une voiture" à Bazouriyé, près de la ville côtière de Tyr, faisant état d'au moins un mort.

S'exprimant sous couvert d'anonymat, une source militaire libanaise a précisé que la victime était "un important responsable du Hezbollah", bête noire d'Israël.

Le mouvement libanais n'a pas commenté l'attaque dans l'immédiat mais il a dit avoir tiré vendredi sur des positions militaires israéliennes à la frontière entre Israël et le Liban.

Selon un correspondant de l'AFP sur place, la voiture ciblée a été détruite et des débris étaient éparpillés tout autour. Les autorités ont bouclé la zone.

Les violences transfrontalières se sont intensifiées cette semaine, suscitant des craintes d'un conflit généralisé entre Israël et le Hezbollah, qui se sont livré une guerre dévastatrice en 2006.

La Maison Blanche a estimé jeudi qu'un retour au calme à la frontière israélo-libanaise devait être "la plus haute priorité".

Mercredi, onze civils dont dix secouristes ont été tués du côté libanais de la frontière par des frappes attribuées à Israël, et un civil a péri du côté israélien dans des bombardements revendiqués par le Hezbollah.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, au moins 347 personnes ont été tuées au Liban -des combattants du Hezbollah pour la plupart, mais aussi au moins 68 civils-, selon un décompte de l'AFP.

Côté israélien, dix soldats et huit civils ont été tués selon l'armée.

 


L'unité de recherche et d'études d'Arab News lance une nouvelle étude approfondie sur Jérusalem

La riche Fondation de la Cité de David, également connue sous le nom «Elad», a bénéficié d’une carte blanche de divers ministères gouvernementaux pour développer des parcs nationaux à thème biblique autour de la vieille ville de Jérusalem. (AFP).
La riche Fondation de la Cité de David, également connue sous le nom «Elad», a bénéficié d’une carte blanche de divers ministères gouvernementaux pour développer des parcs nationaux à thème biblique autour de la vieille ville de Jérusalem. (AFP).
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  • Analyse des confiscations de terres par Israël au profit des organisations de colons, ainsi que marginalisation des chrétiens et des musulmans
  • Arab News expose en détails le processus de «judaïsation» de Jérusalem-Est, territoire palestinien

LONDRES: Pendant les vingt dernières années, le gouvernement israélien s’est associé au principal mouvement de colonisation du pays dans un plan visant à s'approprier des terres à Jérusalem-Est, dans le but de rétablir la «Cité de David» biblique, et ce, au détriment des musulmans et des chrétiens, risquant ainsi de compromettre tout espoir de solution à deux États au conflit israélo-palestinien.

La riche Fondation de la Cité de David, également connue sous le nom «Elad», a bénéficié d’une carte blanche de divers ministères gouvernementaux pour développer des parcs nationaux à thème biblique autour de la vieille ville de Jérusalem.

Elle a également lancé une série de projets archéologiques controversés visant à prouver que Jérusalem-Est est le site de la Cité de David, tel que mentionné dans la Bible hébraïque.

«Ce que nous observons, c'est l'instauration d'un récit biblique spécifique, exclusif et absolutiste dans et autour de la vieille ville, et la matérialisation de ce récit dans le paysage à travers l'archéologie, les parcs, et autres», a déclaré Daniel Seidemann, un avocat israélien et fondateur de Terrestrial Jerusalem. Il s'agit d'une ONG israélienne qui surveille les développements à Jérusalem susceptibles d’influencer le processus politique ou les options de statut permanent.

L'objectif est de «marginaliser Jérusalem-Est sur les plans politique, géographique et économique, tout en réduisant la présence chrétienne dans la ville».

Normalement, la présence chrétienne à Jérusalem n'est jamais aussi apparente que pendant la Semaine sainte, qui a débuté ce 24 mars avec le dimanche des Rameaux dans le calendrier chrétien et qui culminera le dimanche de Pâques, le 31 mars. Aujourd'hui, c'est le Vendredi saint, jour où les chrétiens commémorent la crucifixion du Christ, un événement qui, pensent-ils, s’est déroulé sur le site de l'église du Saint-Sépulcre, située dans le quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem.

Mais en présidant les célébrations du dimanche des Rameaux, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, a exprimé son désarroi face à l’incapacité de nombreux paroissiens et pèlerins de participer aux célébrations cette année en raison de la guerre à Gaza, «une situation terrible et apparemment sans fin... et de tout ce qui se passe autour de nous cette année».

Les détails de ce que Terrestrial Jerusalem décrit comme «l'encerclement stratégique de la vieille ville de Jérusalem» sont révélés aujourd'hui dans une analyse approfondie spéciale menée par l'unité de recherche et d'études d'Arab News.

Ce plan a été longtemps en gestation. En juin 1998, après que des colons juifs se sont emparés de quatre maisons à Silwan, le porte-parole d'Elad, Ygal Kaufman, déclarait: «Notre objectif est de judaïser Jérusalem-Est. La Cité de David est le noyau le plus ancien de Jérusalem, et nous voulons en faire un quartier juif.»

La semaine dernière, Israël a porté un nouveau coup aux espoirs d'un État palestinien en annonçant la saisie de 800 hectares de terres palestiniennes occupées dans la vallée du Jourdain, une mesure condamnée comme illégale par de nombreux États et institutions, de l'Union européenne au Parlement de la Ligue arabe.

Cette annonce, faite par le ministre des Finances d'extrême droite d'Israël, Bezalel Smotrich, est intervenue vendredi dernier alors que le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, arrivait à Tel Aviv pour des entretiens sur Gaza avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.


La Première ministre italienne rend visite au personnel de la Finul au Liban

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  • Najib Mikati et Giorgia Meloni ont échangé sur les efforts déployés pour réduire les tensions dans la région, alors que le bilan des victimes des frappes israéliennes continue d’augmenter
  • Les sirènes ont retenti à deux reprises au quartier général de la Finul à Naqoura durant la visite de la Première ministre italienne dans le sud

BEYROUTH: Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, réaffirme l'engagement du Liban à mettre pleinement en œuvre toutes les résolutions internationales, notamment la résolution 1701 du Conseil de sécurité des nations unies, adoptée en 2006 pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah cette même année.

Il souligne également la nécessité pour Israël de respecter pleinement ces résolutions et de cesser ses violations de la souveraineté du Liban.

M. Mikati a fait ces remarques lors de la réception de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, à Beyrouth.

Jeudi, Mme Meloni a rendu visite au contingent italien au quartier général de la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul), dans le village de Chamaa, et elle a exprimé sa gratitude aux troupes pour leurs services.

Le contingent italien est l'une des plus importantes unités militaires de la Finul dans le sud du Liban.

La visite de Giorgia Meloni a duré vingt-quatre heures, pendant lesquelles les tensions se sont considérablement accrues dans le sud du Liban en raison des derniers développements militaires.

Les sirènes ont retenti à deux reprises au quartier général de la Finul à Naqoura alors que la Première ministre italienne était dans le sud.

Le maire de Chamaa, Abdel Kader Safieddine, a déclaré que la visite se limitait à «une réunion militaire interne avec le chef de l'unité italienne et le général de la brigade alpine de Taurinense».

Il a informé Arab News que «compte tenu de la situation actuelle, aucune réception n'a été organisée».

Les entretiens entre Mme Meloni et M. Mikati ont eu lieu mercredi soir. Selon un communiqué publié par son bureau, Najib Mikati «a réitéré l'engagement du Liban à la pleine mise en œuvre de toutes les résolutions internationales relatives à la région et au Liban, en particulier la résolution 1701 du Conseil de sécurité des nations unies».

M. Mikati a rappelé qu'Israël devait également s'engager à respecter pleinement les résolutions de l'ONU et à cesser ses attaques terrestres, maritimes et aériennes contre la souveraineté du Liban.

Les deux parties «ont exprimé leur satisfaction concernant la résolution 2728 du Conseil de sécurité des nations unies, qui appelle à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza pendant le mois sacré du ramadan, espérant qu'il se transformera en un cessez-le-feu durable».

L'arrivée de Giorgia Meloni à Beyrouth mercredi soir a coïncidé avec une escalade sanglante de la part d'Israël.

La Maison-Blanche a appelé Israël et le Liban à accorder une priorité absolue au rétablissement du calme, alors que le bilan des frappes aériennes israéliennes mercredi dans le sud du Liban s'élevait à seize morts, dont plusieurs militants et membres de groupes paramédicaux.

«Le rétablissement du calme le long de cette frontière reste une priorité absolue pour le président Biden et pour son administration et nous pensons qu'il doit également être d'une importance primordiale pour le Liban et Israël», a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, à Washington.

Le sous-secrétaire d'État adjoint américain, Ethan Goldrich, est arrivé à Beyrouth et il a rencontré le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, accompagné de l'ambassadrice Lisa Jones.

M. Goldrich a souligné «la nécessité de soutenir les initiatives diplomatiques visant à rétablir la stabilité dans le sud et dans la région».

M. Bou Habib a assuré à Joanna Wronecka, la Coordinatrice spéciale des nations unies pour le Liban, que «le Liban continuera à œuvrer pour la pleine mise en œuvre de la résolution 1701, car il s’agit du meilleur moyen pour parvenir à la stabilité souhaitée».

Cette résolution appelle notamment au retrait des forces israéliennes du Liban et au désarmement des groupes armés, y compris le Hezbollah.

Après le massacre d'Al-Habbaryeh le matin même, l'armée israélienne a perpétré deux autres massacres à Naqoura et à Tayr Harfa.

Le Hezbollah et le mouvement Amal ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes dans des déclarations publiées jeudi.

Plusieurs blessés, dont une femme, ont été transportés vers des hôpitaux de la ville de Tyr pour recevoir des soins, tandis que les cours étaient bondées de résidents et de donneurs de sang.

Le Hezbollah a riposté aux attaques israéliennes jeudi matin en prenant pour cible les colonies de Goren et de Shlomi avec des missiles et des tirs d'artillerie.

Le groupe a déclaré avoir visé le quartier général nouvellement établi du bataillon Liman avec des obus d'artillerie.

Dans le même temps, la Société de radiodiffusion publique israélienne a cité un responsable israélien affirmant que «l'armée israélienne entrera au Liban après l'achèvement de l'opération de Rafah».

De son côté, le chef du commandement nord israélien, Uri Gordin, a annoncé mercredi que «les forces israéliennes étaient prêtes à agir à la frontière libanaise».