Attaque au couteau dans le centre de Jérusalem, l'assaillant abattu

Les forces israéliennes inspectent le corps d'un Palestinien tué par des policiers après avoir poignardé un Israélien le 4 décembre 2021 devant la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem. (Photo, AFP)
Les forces israéliennes inspectent le corps d'un Palestinien tué par des policiers après avoir poignardé un Israélien le 4 décembre 2021 devant la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

Attaque au couteau dans le centre de Jérusalem, l'assaillant abattu

Les forces israéliennes inspectent le corps d'un Palestinien tué par des policiers après avoir poignardé un Israélien le 4 décembre 2021 devant la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem. (Photo, AFP)
  • «Vers 16H30, un assaillant (...) a poignardé un passant près de la porte de Damas, à Jérusalem-Est, puis a tenté de poignarder un officier de la police des frontières», a indiqué la police israélienne
  • Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a lui salué la police pour avoir agi de manière «rapide et décisive (...) contre un terroriste qui a tenté de tuer un citoyen israélien»

JÉRUSALEM: Un Palestinien a mené samedi une attaque au couteau, ayant blessé au moins une personne dans le centre de Jérusalem, avant d'être abattu par les forces de l'ordre, ont indiqué les secouristes et la police israélienne. 

« Vers 16H30, un assaillant (...) a poignardé un passant près de la porte de Damas, à Jérusalem-Est, puis a tenté de poignarder un officier de la police des frontières », a indiqué la police israélienne disant avoir « neutralisé » l'homme en question.  

Ce dernier, un Palestinien, est décédé, a précisé le Croissant-Rouge palestinien, alors qu'un photographe sur place a vu le corps inerte du jeune homme au sol près de la porte de Damas, juste à la sortie de la Vieille Ville de Jérusalem.  

Selon le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, la personne blessée est un jeune juif âgé de 20 ans, hospitalisé pour des coups de couteau et actuellement « dans un état oscillant entre modéré et grave ». 

L'agence de presse officielle palestinienne Wafa a identifié l'auteur de l'attaque comme étant Mohammed Chawkat Ahmed Salima, 25 ans, originaire de la ville de Salfit, dans le nord de la Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967. 

Samedi soir, la police israélienne a diffusé une vidéo qui montre l'assaillant attaquant un homme vêtu de l'habit traditionnel ultra-orthodoxe, puis courant en direction d'un policier avant d'être abattu.  

Des images de témoins diffusées sur les réseaux sociaux montrent de leur côté le Palestinien étendu au sol, blessé, sur lequel un membre des forces de l'ordre israélien ouvre le feu à au moins deux reprises et à une distance de quelques mètres. 

« Plein soutien »  

« J'apporte mon plein soutien aux forces qui ont répondu comme il le fallait à cet incident, ont neutralisé le terroriste et ont empêché d'autres atteintes contre les forces de l'ordre et les civils dans la zone », a déclaré le commandant de police Amir Cohen.  

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a lui salué la police pour avoir agi de manière « rapide et décisive (...) contre un terroriste qui a tenté de tuer un citoyen israélien ».  

Côté palestinien, le ministère des Affaires étrangères a accusé la police israélienne d'avoir « exécuté » Salima, évoquant un « crime contre l'humanité ».     

A Jérusalem, Mohammed Hamadeh, un porte-parole du mouvement islamiste armé Hamas -au pouvoir dans la bande de Gaza-, a accusé dans un bref communiqué la police israélienne »d'avoir délibérément ouvert le feu sur un Palestinien blessé gisant au sol (....) ce qui est une preuve de brutalité ». 

La police israélienne a également été critiquée par plusieurs hommes politiques et organisations de défense de droits humains israéliens.  

« L'exécution d'une personne qui ne représente plus une menace est un crime horrible », a réagi sur Twitter la députée arabe israélienne Aida Touma Sliman. 

« L'assaillant n'a pas été ‘neutralisé’, il a été sommairement exécuté », a tweeté l'ONG B'Tselem. 

Jérusalem, la Cisjordanie occupée et Israël ont été le théâtre à partir d'octobre 2015 et pendant des mois d'attaques anti-israéliennes commises le plus souvent par de jeunes palestiniens isolés. Ces violences ont depuis diminué d'intensité, mais persistent de manière sporadique. 

Un Israélien originaire d'Afrique du Sud, Eliyahu Kay, 25 ans, avait a été tué le 22 novembre dernier lors d'une rare attaque à l'arme à feu menée par un Palestinien membre du Hamas dans la Vieille Ville de Jérusalem.  

Dans la foulée, les forces israéliennes avaient mené une opération dans un camp de réfugiés de Jérusalem-Est où vivait l'assaillant, prélude à des heurts sur place avec des Palestiniens. 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".


Liban: incursion israélienne dans un village frontalier, un employé municipal tué

Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
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  • En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BEYROUTH: Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien.

En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".

L'armée israélienne a confirmé avoir mené cette incursion, affirmant qu'elle intervenait dans le cadre de ses "activités visant à détruire une infrastructure terroriste" du Hezbollah.

Elle a ajouté que l'unité avait "repéré un suspect à l'intérieur du bâtiment" de la municipalité et ouvert le feu après avoir identifié "une menace directe" sur les soldats.

L'incident "fait l'objet d'une enquête", selon l'armée.

Dans un autre village frontalier, Adaissé, une unité israélienne a dynamité un bâtiment servant à abriter des cérémonies religieuses, selon l'Ani.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Mardi, le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Jeremy Laurence, a indiqué que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour qu'il livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, qui regroupe outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU, s'est réuni mercredi dans la localité frontalière de Naqoura, qui abrite le quartier général des forces de l'ONU.

L'émissaire américaine Morgan Ortagus a déclaré au cours de la réunion que "l'armée libanaise doit à présent exécuter entièrement son plan" visant à "placer toutes les armes sous le contrôle de l'Etat d'ici la fin de l'année".


Soudan: l'ONU appelle à mettre un terme au siège d'El-Facher après une tuerie dans une maternité

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  • Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée"
  • Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités"

PORT-SOUDAN: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi à mettre un terme à l'"escalade militaire" au Soudan, après le meurtre de plus de 460 personnes dans une maternité à El-Facher, ville clé prise par les forces paramilitaires.

Les informations se multiplient sur des exactions massives depuis que les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) ont pris dimanche, après 18 mois de siège, cette dernière grande ville qui échappait à leur contrôle dans la vaste région du Darfour, où "les massacres continuent" selon des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université Yale.

Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée".

Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "consternée par les informations faisant état du meurtre tragique de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d'El-Facher". Selon l'institution, cette maternité était le seul hôpital encore partiellement opérationnel dans la ville.

Après la prise d'El-Facher à leurs rivaux, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, les FSR contrôlent désormais l'ensemble du Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan couvrant le tiers du pays.

Les communications satellite restent coupées -sauf pour les FSR qui contrôlent le réseau Starlink-, les accès d'El-Facher restent bloqués malgré les appels à ouvrir des corridors humanitaires. Dans ce contexte, il est extrêmement compliqué de joindre des sources locales indépendantes.

Maîtres du Darfour 

"Plus de 2.000 civils ont été tués au cours de l'invasion de la milice (des FSR) à El-Facher, ciblant les mosquées et les volontaires du Croissant-Rouge", a pour sa part affirmé Mona Nour Al-Daem, chargée de l'aide humanitaire au gouvernement pro-armée.

A El-Facher, le comité de résistance local, qui documente les exactions depuis le début du conflit, a rapporté mercredi soir avoir entendu des tirs dans l'ouest de la ville, "où quelques soldats restants combattent avec (...) ténacité".

Depuis dimanche, plus de 36.000 personnes ont fui les violences, majoritairement vers la périphérie d'El-Facher et vers Tawila, cité située à 70 km plus à l'ouest et qui était déjà la plus importante zone d'accueil du Soudan, selon l'ONU, avec plus de 650.000 déplacés.

De rares images de l'AFP en provenance de Tawila montrent des déplacés portant leurs affaires sur leur dos ou sur leur tête. Certains montent des tentes, d'autres, parfois blessés, sont assis dans des conditions précaires.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a alerté sur le "risque croissant d'atrocités motivées par des considérations ethniques" en rappelant le passé du Darfour, ensanglanté au début des années 2000 par les massacres et les viols des milices arabes Janjawid, dont sont issues les FSR, contre les tribus locales Massalit, Four ou Zaghawa.

"Unité" 

Les FSR, qui ont installé au Darfour une administration parallèle, contrôlent désormais l'ouest du Soudan et certaines parties du sud, avec leurs alliés. L'armée contrôle le nord, l'est et le centre du troisième plus vaste pays d'Afrique, ravagé par plus de deux ans de guerre.

Des experts craignent une nouvelle partition du Soudan, après l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Mais le chef des FSR a affirmé mercredi que la prise complète du Darfour par ses forces favoriserait "l'unité" du pays.

"La libération d'El-Facher est une opportunité pour l'unité du Soudan et nous disons : l'unité du Soudan par la paix ou par la guerre", a déclaré M. Daglo mercredi.

Les pourparlers menés depuis plusieurs mois par le groupe dit du "Quad", qui réunit les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes Unis et l'Arabie saoudite, sont restés dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Leurs propositions de trêve se heurtent, selon lui, "à l'obstructionnisme continu" du pouvoir de M. Burhane, qui a refusé en septembre une proposition prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.