Les différends commerciaux menacent davantage les relations turco-américaines déjà fragiles

Des piétons passent devant le magasin principal de Turkcell, dans le centre d'Istanbul, en Turquie, le 18 janvier 2016. (Reuters)
Des piétons passent devant le magasin principal de Turkcell, dans le centre d'Istanbul, en Turquie, le 18 janvier 2016. (Reuters)
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Publié le Vendredi 25 septembre 2020

Les différends commerciaux menacent davantage les relations turco-américaines déjà fragiles

  • Après l’achat et le déploiement par Ankara du système de défense antimissile russe S-400 l’année dernière, l’usage intensif d’équipements chinois a augmenté la méfiance de Washington
  • «Ce n'est pas un avertissement symbolique pour Erdogan et les dirigeants turcs à Ankara, ils devront prendre au sérieux les préoccupations et les avertissements du secrétaire d'État Pompeo»

ANKARA: La relation déjà difficile entre Washington et Ankara est menacée par deux nouveaux conflits concernant les télécommunications et les produits pharmaceutiques.

Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, a récemment mis la Turquie en garde contre l'utilisation d'équipements fabriqués par le géant chinois des télécommunications Huawei. Les États-Unis pensent en effet qu'ils pourraient être employés pour espionner, compliquant ainsi la coopération militaire bilatérale.

«Nous devons nous assurer que nos réseaux – de défense et de sécurité – sont sécurisés», a déclaré M. Pompeo au Washington Examiner. «L’augmentation de l’activité en Turquie ou ailleurs grâce aux équipements chinois va impacter bien plus que les réseaux de défense et de sécurité. Nous allons rester vigilants et protéger les données américaines.»

Après l’achat et le déploiement par Ankara du système de défense antimissile russe S-400 l’année dernière, l’usage intensif d’équipements chinois a augmenté la méfiance de Washington. Huawei, considéré par certains pays, dont les États-Unis, comme un outil d'espionnage de l’État chinois, a déjà accès à un nombre important de données en Turquie.

Mais Ankara tente de cultiver des liens avec d’autres nations pour contrebalancer la détérioration de la majorité de ses relations avec les puissances occidentales.

En février dernier, la principale entreprise de télécommunications en Turquie, Turkcell, est devenue le premier fournisseur en dehors de la Chine à adhérer à l'infrastructure d'applications mobiles et aux services cloud de Huawei. 4,6 millions d'utilisateurs mobiles en Turquie ont un identifiant Huawei. 

Dans le même temps, l’ambassadeur des États-Unis en Turquie, David Satterfield, a averti que les dettes des hôpitaux publics turcs envers les sociétés pharmaceutiques américaines ont atteint environ 2,3 milliards de dollars contre 230 millions de dollars il y a à peine un an.

Toute perspective de non-paiement de cette dette ou toute demande de réduction pourrait dissuader les entreprises américaines d'opérer sur le marché turc, en particulier celles qui vendent des instruments chirurgicaux ou des prothèses.

«Cela ne sert pas les intérêts de la Turquie », a déclaré M. Satterfield lors d'une conférence commerciale en ligne, le 23 septembre.

Les États-Unis ont soulevé la question avec les plus hauts responsables turcs l’année dernière, mais aucune avancée n’a encore été enregistrée. La dette remonte à plus de trois ans et la récente baisse de la valeur de la livre turque a considérablement fait augmenter le montant dû.

Nouveau cycle de négociations

Murat Emir, chef adjoint du principal parti d'opposition de Turquie, le Parti républicain du peuple (CHP), a affirmé jeudi que le gouvernement a entamé un nouveau cycle de négociations avec les entreprises américaines concernées après l'avertissement adressé par Satterfield, mais qu'Ankara a demandé une réduction de 60 % du montant dû.

Dans un communiqué de presse, M. Emir déclare que ni le ministre des Finances ni le ministre de la Santé n’auraient pu apaiser les inquiétudes de l’ambassadeur car «les caisses du Trésor sont vides […]. Ils sapent le prestige du pays. C'est une grave crise de santé publique en pleine période de crise sanitaire.»

Selon Emre Caliskan, chercheur au Foreign Policy Center au Royaume-Uni, la relation de la Turquie avec Huawei est avant tout motivée par des intérêts financiers, mais toute tentative de diversifier ses fournisseurs à l’extérieur du système occidental est susceptible de soulever des questions sur les motivations de la Turquie.

«La Turquie a essayé d'être pragmatique, mais parfois un pays ne parvient pas à soutenir des changements politiques aussi radicaux», a-t-il déclaré à Arab News. «La diversification dans les politiques d’investissements de défense et de technologie est coûteuse. Les États-Unis considèrent Huawei comme une menace pour sa sécurité nationale et ses alliances. La tentative de la Turquie d’acheter un système chinois serait un autre facteur contribuant à la détérioration des relations entre les deux pays.»

L'expert turc Matthew Goldman, de l'Institut suédois de recherche à Istanbul, a déclaré que l'hostilité envers la Chine est peut-être le seul problème qui bénéficie encore d'un soutien bipartite en Amérique.

«Pompeo est très belliciste à l'égard de la Chine, tout comme le leader de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer», a-t-il déclaré à Arab News. «Ainsi, Ankara devra faire face à l'hostilité continue des États-Unis pour leur collaboration avec Huawei.»

Selon M. Goldman, il est probable que les relations de la Turquie avec la Chine continueront de nuire aux relations américano-turques pendant quelque temps encore, quel que soit le résultat des élections américaines. Il pense également que si l’acquisition du S-400 par Ankara concerne la géopolitique, la relation d’Ankara avec la Chine et Huawei concerne, elle, à la fois la géopolitique et l’économie.

Relations économiques

«Les tensions actuelles avec les pays de l’Union européenne peuvent nuire aux relations économiques de la Turquie avec l’Europe et conduire Ankara à considérer la Chine comme un pari plus sûr pour aller de l’avant. Je ne m'attends pas à ce que les États-Unis relâchent leurs efforts effort pour contrecarrer les projets de la Chine en Turquie, mais je ne m'attends pas non plus à ce qu'Ankara cesse d'approfondir ses relations économiques et politiques avec Pékin ou abandonne le projet avec Huawei», déclare M. Goldman.

En ce qui concerne la crise pharmaceutique, Goldman pense que la perception selon laquelle les sociétés pharmaceutiques américaines menacent d'abandonner la Turquie au milieu d'une crise sanitaire mondiale nuira davantage à la confiance déjà fragilisée entre les deux pays. 

«Les dirigeants politiques turcs se font souvent concurrence pour exploiter les griefs contre les États-Unis à des fins politiques, et je ne m'attends pas à ce qu'ils ratent aujourd’hui cette opportunité, au milieu de tant de colère et de frustration face à la crise de la Covid-19», déclare-t-il, ajoutant qu’il pense que les géants pharmaceutiques américains continueront de faire pression avec le soutien diplomatique de leur pays.

«La fragilité des finances publiques de la Turquie est malheureusement mise en évidence par cette affaire et, contrairement au passé, elle ne peut plus compter sur la bonne volonté de Washington pour l’aider à y remédier. Si la crise économique turque se concrétise pleinement, nous verrons quelles mesures prendront Washington et d’autres parties prenantes. D’ici là, nous pouvons nous attendre à l’avenir à un cycle croissant de méfiance et d’opportunités ratées.»

Jonathan Katz, chercheur principal au German Marshall Fund des États-Unis, pense que l’aggravation des préoccupations suscitées par les activités des entreprises de télécommunications contrôlées par Pékin, y compris Huawei, constitue une priorité absolue pour le gouvernement américain – avec des inquiétudes bipartites partagées au Congrès américain, où beaucoup considèrent ces activités comme susceptibles de saper la démocratie et de menacer la sécurité mondiale.

«La Turquie a déjà montré sa volonté de risquer sa relation avec les États-Unis et ses alliés de l’Otan avec l'acquisition du S-400. Désormais, Erdogan sera également jugé sur l'engagement plus profond de la Turquie avec la Chine », a déclaré Katz à Arab News. 

Katz pense qu'il est peu probable que les élections aux États-Unis modifient les préoccupations et les politiques américaines et européennes croissantes concernant la Turquie.

«Ce n'est pas un avertissement symbolique pour Erdogan et les dirigeants turcs à Ankara. Ils devront prendre au sérieux les préoccupations et les avertissements du secrétaire d'État, Mike Pompeo», conclut-il.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.