L'attaque de Daech contre un village irakien tue 10 soldats kurdes

Les forces de sécurité irakiennes montent la garde pendant les prières du vendredi dans le district de Sadr City à Bagdad (Photo, AFP)
Les forces de sécurité irakiennes montent la garde pendant les prières du vendredi dans le district de Sadr City à Bagdad (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 05 décembre 2021

L'attaque de Daech contre un village irakien tue 10 soldats kurdes

  • Le Premier ministre du Kurdistan appelle à une plus grande coopération en matière de sécurité entre les forces de sécurité kurdes irakiennes et les forces irakiennes
  • Des responsables militaires occidentaux affirment qu'il reste au moins 10 000 combattants de Daech en Irak et en Syrie

SULAYMĀNĪYAH : Une attaque menée par des combattants de Daech sur un village du nord de l'Irak vendredi a tué trois villageois et 10 soldats kurdes, ont annoncé des responsables de la région kurde autonome d'Irak.

Daech a revendiqué l'attaque meurtrière dans un communiqué publié sur un compte Telegram affilié.

L'attaque a eu lieu dans la région de Makhmour, un foyer pour l'activité de Daech, où sont régulièrement menées des attaques contre les forces kurdes, irakiennes et souvent des civils.

Makhmour est une région montagneuse située à environ 70 km au sud-est de Mossoul et à 60 km au sud-ouest de la capitale kurde d'Erbil.

Le Premier ministre du Kurdistan, Masrour Barzani, a appelé à une plus grande coopération en matière de sécurité entre les forces de sécurité kurdes irakiennes et les forces irakiennes pour faire cesser les activités de Daech.

Les responsables et les analystes irakiens ont longtemps imputé au manque de coordination le long d'une partie du territoire revendiqué par Bagdad et Erbil la capacité continue de Daech à mener des attaques meurtrières.

Daech contrôlait environ un tiers de l'Irak entre 2014 et 2017, notamment la région reculée de Makhmour mais aussi de grandes villes dont Mossoul.

Une coalition informelle de forces dirigées par les États-Unis, de troupes irakiennes, kurdes et de milices chiites soutenues par l'Iran a vaincu le groupe extrémiste en 2017, mais ses membres parcourent toujours les régions du nord de l'Irak et du nord-est de la Syrie.

Des responsables militaires occidentaux affirment qu'il reste au moins 10 000 combattants de Daech en Irak et en Syrie.

Un communiqué des forces armées de la région du Kurdistan, les peshmergas, a déclaré que des combattants de Daech avaient attaqué le village aux premières heures de vendredi, tuant trois habitants.

Le communiqué a indiqué que les forces peshmergas sont intervenues, entraînant des affrontements qui ont tué au moins sept de leurs soldats.

Les responsables kurdes de la sécurité et de l'hôpital ont affirmé que le bilan final était d'au moins 10 soldats peshmergas et trois villageois.

Par ailleurs, des manifestants kurdes à La Haye ont pris d'assaut vendredi le siège de l'organisation mondiale des armes chimiques, déclenchant des affrontements au cours desquels six personnes ont été blessées et 50 autres arrêtées, a annoncé la police néerlandaise.

EN BREF

Une coalition informelle de forces dirigées par les États-Unis, de troupes irakiennes, kurdes et de milices chiites soutenues par l'Iran a vaincu le groupe extrémiste en 2017, mais ses membres parcourent toujours les régions du nord de l'Irak et du nord-est de la Syrie.

Des dizaines de manifestants alléguant que la Turquie utilise des armes toxiques dans le nord de l'Irak ont franchi la ligne de sécurité pour entrer dans l'enceinte de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques à La Haye.

Un certain nombre d'entre eux ont réussi à pénétrer dans le hall de l'immeuble avant que la police ne les fait partir, ont indiqué des sources diplomatiques, tandis que les autres ont organisé une manifestation bruyante devant les portes d'entrée.

La police a traîné les manifestants un à un, les a mis au sol et les a menottés, ont indiqué des journalistes.

Au moins une douzaine de véhicules de police ont bouclé la voie devant l'OIAC, qui se trouve en face de la résidence officielle du Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Plusieurs ambulances et un hélicoptère médical étaient également sur place.

Deux policiers et quatre manifestants ont été blessés lorsque les protestataires «ont pris d'assaut le bâtiment», a révélé la police de La Haye.

Des avions de guerre turcs attaquent régulièrement les bases séparatistes du nord de l'Irak et du Kurdistan irakien autonome, plusieurs villages s'étant vidés de leurs habitants depuis une nouvelle offensive de l'armée turque en avril.

Le PKK et des organisations kurdes en Europe ont accusé ces derniers mois la Turquie d'avoir utilisé des armes chimiques, dont un agent neurotoxique et du gaz moutarde soufré, dans des dizaines d'attaques dans le nord de l'Irak.

«Nous avons appelé l'OIAC et tous les organismes internationaux à venir enquêter de manière indépendante sur l'utilisation d'armes chimiques», a déclaré à l'AFP Zagros Hiwa, porte-parole de l'Union des communautés démocratiques du Kurdistan, la branche politique du PKK.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com