Afrique de l'Ouest/Sahel : la faim s'aggrave avec les violences armées

Actuellement 23,7 millions de personnes sont en situation de crise alimentaire ou «pire», soit 7,4% de la population des quinze pays étudiés, estiment les experts du Réseau, réuni en visioconférence jusqu'à mercredi pour sa 37e conférence annuelle. (Photo, AFP)
Actuellement 23,7 millions de personnes sont en situation de crise alimentaire ou «pire», soit 7,4% de la population des quinze pays étudiés, estiment les experts du Réseau, réuni en visioconférence jusqu'à mercredi pour sa 37e conférence annuelle. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 07 décembre 2021

Afrique de l'Ouest/Sahel : la faim s'aggrave avec les violences armées

  • Ces violences ont entraîné la mort de civils mais aussi la perturbation des moyens de subsistance et du commerce
  • Autre facteur aggravant de la crise alimentaire : la hausse des prix mondiaux des denrées, encore accentuée par la dépréciation des monnaies locales face au dollar

PARIS: Attaques de groupes armés contre les populations, flambée des prix alimentaires, restrictions liées au Covid-19 : ces facteurs cumulés ont encore dégradé la sécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l'Ouest, déplore le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) pour la région.

Actuellement 23,7 millions de personnes sont en situation de crise alimentaire ou "pire", soit 7,4% de la population des quinze pays étudiés, estiment les experts du Réseau, réuni en visioconférence jusqu'à mercredi pour sa 37e conférence annuelle.

Ce nombre pourrait bondir cet été, au moment de la période de soudure entre les récoltes. Quelque 33,4 millions de personnes risquent d'avoir un besoin d'assistance alimentaire immédiate si des actions ne sont pas entreprises rapidement, selon eux. Cela représente 10,5% de la population de ces pays.

"En décembre 2020, nous avions déjà attiré l'attention des décideurs politiques sur une crise alimentaire et nutritionnelle multifactorielle sans précédent", rappelle Ibrahim Mayaki, président honoraire du Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest (CSAO). "Nous sommes en 2021 et la situation continue à se dégrader...".

"Les tensions sécuritaires augmentent, les groupes terroristes s'attaquent de plus en plus aux populations civiles, brûlent les récoltes et pillent le bétail, poussant des milliers de personnes sur les routes de l'exode et mettant ainsi à rude épreuve les capacités de réponse alimentaire et humanitaire des États et de leurs partenaires", poursuit l'ancien Premier ministre du Niger.

L'insécurité a deux "épicentres", indique à l'AFP Laurent Bossard, directeur du Secrétariat du CSAO, basé au siège de l'OCDE à Paris. Le premier se situe dans la zone dite "des trois frontières" aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, théâtre depuis plusieurs années d'actions sanglantes menées notamment par des groupes armés liés à Al-Qaïda et à l'État islamique (EI).

Transhumance perturbée

Le second se trouve dans la zone autour du lac Tchad, repaire du groupe djihadiste Boko Haram et de sa branche dissidente, le groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap). Là aussi il s'agit d'une zone frontière entre le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun.

Ces violences ont entraîné la mort de civils mais aussi la perturbation des moyens de subsistance et du commerce, note le RPCA. L'insécurité a également provoqué des mouvements de population avec près de 5 millions de personnes déplacées à l'intérieur de la région.

Pour ne rien arranger, plusieurs pays de la région, dont le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Nigeria, ont été affectés par d'importants déficits pluviométriques en fin de saison.

Cet été, le Nigeria pourrait compter à lui seul 18 millions de personnes en situation de crise alimentaire "ou pire". Le Niger pourrait en avoir 3,6 millions, le Burkina Faso 2,6 millions, le Mali 1,8 million, le Tchad 1,7 million, projettent les analystes du réseau.

Autre facteur aggravant de la crise alimentaire : la hausse des prix mondiaux des denrées, encore accentuée par la dépréciation des monnaies locales face au dollar, comme au Liberia et en Sierra Leone. Certaines populations vulnérables n'ont plus les moyens d'acheter assez en qualité ou en quantité.

Quant à la pandémie qui perdure, elle a eu "plusieurs effets négatifs additionnels", relève Laurent Bossard. Les restrictions sanitaires diverses (fermetures de marchés, de commerces, limitations de circulation) en 2020 ont accentué la pauvreté. La transhumance des troupeaux a été bloquée en raison des fermetures de frontières. Et les États, qui ont consenti des efforts pour aider leur population, ont accru leur endettement.

Créé il y a 37 ans, le RPCA rassemble les représentants des pays ouest-africains et sahéliens, des organisations régionales, des bailleurs de fonds dont les grandes agences de développement, les représentants de l'Union européenne, de la Banque mondiale, ainsi que les agences spécialisées de l'ONU et des ONG.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.