L'Arménie et l'Azerbaïdjan sommés d'arrêter la haine raciale

La juge-présidente de la Cour internationale de justice affirme que l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui s'accusent mutuellement de discrimination raciale notamment durant leur guerre de l'automne 2020, doivent arrêter «l'aggravation» de leur différend. (Photo, AFP)
La juge-présidente de la Cour internationale de justice affirme que l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui s'accusent mutuellement de discrimination raciale notamment durant leur guerre de l'automne 2020, doivent arrêter «l'aggravation» de leur différend. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 07 décembre 2021

L'Arménie et l'Azerbaïdjan sommés d'arrêter la haine raciale

La juge-présidente de la Cour internationale de justice affirme que l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui s'accusent mutuellement de discrimination raciale notamment durant leur guerre de l'automne 2020, doivent arrêter «l'aggravation» de leur différend. (Photo, AFP)
  • La CIJ, crééé en 1946 pour régler les disputes entre les Etats, rendait mardi ses premières mesures dites conservatoires dans l'attente de la décision finale dans l'affaire opposant Bakou et Erevan
  • L'Azerbaïdjan doit en outre empêcher le «vandalisme et la profanation» du patrimoine culturel arménien

LA HAYE: La plus haute juridiction de l'ONU a sommé mardi l'Arménie et l'Azerbaïdjan de stopper la haine raciale et d'éviter d'aggraver leur différend après le conflit en 2020 entre ces deux ex-républiques soviétiques dans la région du Nagorny-Karabakh.  

Bakou doit en outre protéger les prisonniers arméniens détenus depuis ce conflit et arrêter la profanation du patrimoine culturel arménien, comme les églises, a déclaré la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye (Pays-Bas).  

Les deux pays avaient déposé presque simultanément des recours auprès de la CIJ, demandant à la juridiction de prendre des mesures contre des violations présumées d'une convention contre la discrimination raciale.  

« Les deux parties doivent s'abstenir de tout acte qui risquerait d'aggraver ou de prolonger le différend devant la Cour ou de le rendre plus difficile à résoudre », a déclaré Joan Donoghue, la juge-présidente de la CIJ.  

Les parties qui ont accepté de laisser la CIJ trancher leur différend sont obligées de suivre ses décisions, mais la Cour n'a aucun moyen de les faire respecter.  

« L'Azerbaïdjan se conformera aux mesures indiquées par la Cour concernant la prévention de la discrimination raciale », a déclaré dans un communiqué le ministère azéri des Affaires étrangères.  

« L'Azerbaïdjan continuera de défendre les droits de tous en vertu du droit international et de demander des comptes à l'Arménie pour ses graves violations, actuelles et dans le passé, des droits de l'homme », a-t-il poursuivi.  

« Nous exhortons l'Arménie à se conformer immédiatement à l'ordonnance de la Cour », a-t-il ajouté. Erevan n'avait pas immédiatement réagi après la décision de la CIJ.  

Nagorny-Karabakh   

La CIJ, crééé en 1946 pour régler les disputes entre les Etats, rendait mardi ses premières mesures dites conservatoires dans l'attente de la décision finale dans l'affaire opposant Bakou et Erevan, qui pourrait prendre des années.  

Les deux ex-républiques soviétiques se sont livrées une courte mais sanglante guerre à l'automne 2020 pour le contrôle de la région du Nagorny-Karabakh, qui a fait 6 500 morts.  

Défaite, l'Arménie a été contrainte de signer un cessez-le-feu et de céder plusieurs régions azerbaïdjanaises qu'elle contrôlait autour de cette région séparatiste. Depuis, les tensions restent fortes et plusieurs incidents ont fait craindre une reprise des combats.  

La CIJ a ordonné mardi à l'Azerbaïdjan de « protéger contre la violence et les sévices corporels » tous les prisonniers arméniens et de veiller à ce qu'ils soient traités conformément à ce qu'exige la législation, après des allégations de mauvais traitements.  

L'Azerbaïdjan doit en outre empêcher le « vandalisme et la profanation » du patrimoine culturel arménien, a-t-elle ajouté.  

« Haine et discrimination »   

L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent mutuellement de violer un traité international, la CIEDR (Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale), notamment dans le cadre de leur récent conflit.  

La CIJ a sommé les deux pays de « prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'incitation et l'encouragement à la haine raciale et la discrimination » l'un envers l'autre.   

La Cour a cependant rejeté une requête de l'Azerbaïdjan demandant à l'Arménie d'arrêter de poser des mines et de fournir une carte localisant ces mines. Ceci n'entre pas dans le cadre de la CIEDR, a expliqué la CIJ.  

L'Azerbaïdjan a déclaré samedi avoir libéré dix soldats arméniens capturés le mois dernier lors de nouveaux combats, après des pourparlers sous la médiation de la Russie. L'Arménie en échange a transmis des cartes de champs de mines.  

L'échange avait fait suite à une rare rencontre des dirigeants des deux pays en Russie, lors de laquelle le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s'étaient accordés pour apaiser leurs tensions et résoudre leurs différends.  


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.