Les Libanais non vaccinés risquent une amende de 165 dollars pour propagation de la Covid-19

Un infirmier assiste une patiente à l’hôpital universitaire Rafic Hariri au Liban, dont les députés ont ratifié mardi une loi imposant une amende de 250 000 livres libanaises aux personnes non vaccinées qui propagent la Covid-19. (Photo, STR/AFP via Getty Images)
Un infirmier assiste une patiente à l’hôpital universitaire Rafic Hariri au Liban, dont les députés ont ratifié mardi une loi imposant une amende de 250 000 livres libanaises aux personnes non vaccinées qui propagent la Covid-19. (Photo, STR/AFP via Getty Images)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

Les Libanais non vaccinés risquent une amende de 165 dollars pour propagation de la Covid-19

  • Les députés libanais ratifient une nouvelle loi pour punir les anti-vaccins du pays
  • Les citoyens critiquent les députés pour cette législation «inutile et tardive»

BEYROUTH: Les personnes non vaccinées qui propagent le coronavirus (Covid-19) au Liban pourraient être condamnées à une amende de 250 000 livres libanaises (165 dollars, soit un taux d’environ 10 dollars au marché noir, 1 dollar américain = 0,86 euro) en vertu d’une nouvelle loi ratifiée mardi par les députés du pays.

Le montant de cette amende est plus élevé que le montant précédent de 50 000 livres libanaises imposé aux personnes n’ayant pas été vaccinées mais ayant transmis le virus, a rapporté l’Agence nationale de l’information.

Toutefois, la législation mise à jour ne rend pas obligatoire la vaccination contre la Covid-19.

Les autorités sanitaires libanaises exhortent le public à se faire inoculer dans un contexte de recrudescence des infections quotidiennes, avec 1707 nouveaux cas et 10 décès liés au virus enregistrés mardi.

Quant à savoir si les citoyens seront affectés par l’amende, le ministre de la Santé, le Dr Firas Abiad, a déclaré à Arab News que «Dans le cadre de la situation financière économique du Liban, et du niveau de pauvreté, elle aura certainement un impact.»

Cependant, Hania Michele, cheffe d’entreprise libanaise, a critiqué les députés pour cette loi qui est, selon elle, «sans but et inutile».

«Ce n’est pas de ma faute si quelqu’un me contamine avec la Covid-19 qui continuera de toute façon à se propager. Je ne sais pas s’ils le font exprès pour forcer indirectement les personnes non vaccinées à se faire vacciner», a-t-elle noté.

«Même les personnes vaccinées peuvent toujours être infectées et propager le virus. C’est pourquoi cette loi n’est pas pratique.»

Barber Yousef a précisé que moins de 40% de la population libanaise avait été vaccinée. «Je ne suis pas sûr que les gens, qui sont déjà ruinés, puissent se permettre de payer 250 000 livres libanaises. Alors, pourquoi les gens ne se font-ils pas vacciner?»

«Il n’est pas mauvais d’infliger une amende à ceux qui propagent le virus, mais les gens sont fauchés et n’ont pas l’argent pour effectuer des tests PCR (réaction en chaîne par polymérase)», a-t-il souligné.

Selon la banquière Ghalia Khalil, en raison de la crise économique du pays, la majorité des Libanais n’ont pas les moyens d’acheter un masque, et encore moins de payer une lourde amende.

«De nombreux parents et enfants ne respectent pas les restrictions sanitaires et ne portent pas de masque (...) ils pensent que s’ils sont vaccinés, ils ne risquent pas d’être infectés. Le défi sera dans l’application de la loi plutôt que dans la stipulation.»

Mohammed Itani, propriétaire d’un magasin, estime que cette mesure est inefficace et trop tardive.

«L’augmentation de l’amende de 50 000 à 250 000 livres est arrivée très tard. Nous sommes confrontés à une quatrième vague de Covid-19 et le nombre d’infections quotidiennes est effrayant. Les amendes auraient dû être élevées pour obliger les citoyens à porter des masques et à se faire vacciner dès le début de l’épidémie», a-t-il ajouté.

Nisreen C, conseillère pédagogique libanaise, a déclaré qu’elle ne se ferait pas vacciner et qu’elle préférait se protéger en portant un masque. «Je ne me ferai pas vacciner, quels que soient le coût et les moyens mis en œuvre», a-t-elle lancé.

Pour l’institutrice Marwa E., «il s’agit d’une bonne mesure, bien que tardive. Je pense que cette amende salée, même si elle peut sembler lourde dans le contexte de notre crise financière, finira par encourager les gens à se faire vacciner et à porter des masques».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.