Arabie Saoudite: Les personnes âgées, premières victimes du confinement

Les conséquences pour la population âgée saoudienne ont été graves, et beaucoup de personnes de cette catégorie endurent un lourd fardeau psychologique (Photo, Getty Images).
Les conséquences pour la population âgée saoudienne ont été graves, et beaucoup de personnes de cette catégorie endurent un lourd fardeau psychologique (Photo, Getty Images).
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Publié le Dimanche 27 septembre 2020

Arabie Saoudite: Les personnes âgées, premières victimes du confinement

  • Selon les experts, la COVID-19 a laissé l'un des groupes les plus vulnérables d'Arabie Saoudite face à un risque de solitude, d'isolement et de dépression
  • Les masques, les désinfectants et toutes les précautions sanitaires sont devenues partie intégrante de notre mode de vie mais ne doivent pas empêcher de rendre visite à nos parents âgés

DJEDDA: La distanciation sociale a peut-être contribué à freiner la propagation du COVID-19 en Arabie Saoudite, mais elle a laissé l'un des groupes les plus vulnérables du Royaume - les personnes âgées - en danger de solitude, d'isolement et de dépression, estiment les experts.

Alors que la pandémie frappe le monde entier, l'Arabie Saoudite, avec ses liens familiaux solides, est confrontée à un défi supplémentaire lié aux mesures limitant l'activité sociale et incitant les personnes âgées à rester chez elles.

D’après le Dr Aisha Karman, psychologue et conseillère de vie, les conséquences pour la population âgée du Royaume ont été graves car beaucoup de personnes subissent un fardeau psychologique, avec le sentiment d’être seul et indésirable.

Les membres de la famille ont également été confrontés à un choix difficile relatif aux visites de leurs parents âgés.

Les personnes inquiètes pour le bien-être de leurs parents âgés, mais trop effrayées pour leur rendre visite, se sont retrouvées dans une « position invraisemblable », a-t-elle déclaré à Arab News. Cependant, les personnes âgées « ont constamment besoin d'un certain type d'amour et de soins, et négligent souvent leur propre santé », a déclaré Karman.

Les précautions de sécurité doivent être suivies, « mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas les visiter ou prendre de leurs nouvelles », a-t-elle ajouté. « Les personnes âgées peuvent faire face à des problèmes psychologiques parce qu'elles se sentent inactives, et les membres de la famille pensent parfois qu'il est préférable de les éviter », a-t-elle déclaré. Mais elles ont encore besoin d'amour et de soins. La résilience psychologique et émotionnelle est ce qui nous permet de continuer dans la vie, que nous soyons jeunes ou vieux. »

La physiothérapeute saoudienne Rahaf Meer était l'une des nombreuses à être confrontées au dilemme moral de rendre visite à un parent plus âgé. La grand-mère de Meer souffre d’Alzheimer et des restrictions mal interprétées, destinées à sa sécurité, sont perçues comme de la négligence. « J’ai commencé à me demander ce qui pouvait être pire. Je ne sais pas si je suis une personne asymptomatique - même si j'ai été testée négative ; peut-être vais-je lui faire du mal ? Ne pas lui rendre visite du tout parce que je suis paranoïaque ? Elle est vieille et nous ne savons pas ce qui pourrait se passer demain ! », a déclaré Meer à Arab News.

« Je lui ai rendu visite pour qu’elle ne soit pas seule et parce qu’elle commence à oublier les gens qui l’entourent. J'avais l'habitude de l'appeler par vidéo et de lui rappeler : « C'est moi, Rahaf. » C’est différent lorsque je lui rends visite pour une raison quelconque; elle me reconnaît immédiatement.

« Mais elle me demandait souvent pourquoi  je m'asseyais si loin d'elle, elle voulait que son soignant rapproche son fauteuil de moi. Elle ne comprenait pas pourquoi je ne mangeais pas avec elle et tenait à ce que je sois plus proche d’elle. Ça me brisait le cœur chaque fois que je refusais ces simples requêtes », a ajouté Meer.

Ceux qui ont la chance de vivre avec les membres de leur famille disent que les restrictions dues à la pandémie ont eu moins d'impact. Jawaher Ghazzawi, une grand-mère qui vit avec ses deux filles est heureuse de ne pas vivre seule. « J'ai peur de sortir. Je déteste porter un masque et je ne peux pas supporter de respirer à travers lui. Mes fils viennent me rendre visite et gardent leurs distances. Je ne suis pas sortie de chez moi depuis six mois », a-t-elle déclaré à Arab News. Cependant, malgré sa peur, elle ne peut pas partir sans voir ses petits-enfants.

« Je suis épuisée émotionnellement, mais je suis heureuse que mes fils et mes petits-enfants viennent me rendre visite. Mes petits-enfants courent pour me serrer dans leurs bras et mon fils dit: « Non, il ne faut pas serrer ta grand-mère dans ses bras. »  Je lui dis de les laisser faire. Nous ne devons laisser les enfants traverser aucune détresse. »

Ghazzawi a déclaré que l'avertissement des médecins selon lequel les personnes âgées étaient les plus exposées au risque « m'affectait émotionnellement. Le Ramadan et Aïd Al-Fitr sont passés et je ne les ai pas passés avec mes frères et mes sœurs. Tout ce que nous devons faire, c'est être patients ».

Abdul Aziz Al-Kinani, spécialiste des maladies infectieuses et résident de l’établissement de santé de l’aéroport Roi Abdul Aziz, a déclaré que les mesures de sécurité faisaient désormais partie de la vie quotidienne des gens et que, si elles étaient correctement appliquées, il n’y avait pas lieu de paniquer.

« De nombreuses personnes âgées se plaignent que leurs proches ne leur rendent pas visite. Mais la raison en est que le visiteur craint de leur transmettre le virus », a-t-il déclaré.

« Tout comme nous nous préparons à sortir dans les centres commerciaux ou les restaurants en suivant les mesures de sécurité, nous pouvons faire de même lorsque nous rendons visite aux personnes âgées.

« Les précautions doivent être normales mais conformes aux mesures de sécurité. Les masques, les désinfectants et toutes les précautions sanitaires sont devenues partie intégrante de notre mode de vie. Ce sont des étapes faciles à suivre et ne constituent pas une excuse pour éviter de rendre visite à des parents âgés », a déclaré Al-Kinani. « Si tout le monde prend ses précautions, il n'y a aucune raison d'avoir peur. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur www.ArabNews.com


Yémen: Le cabinet saoudien espère que les forces des Émirats arabes unis se retireront dans les 24 heures

Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
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  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au STC et à toute autre partie au Yémen
  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis

RIYAD: Le cabinet saoudien, présidé par le roi Salman, a exprimé mardi l'espoir que les forces émiraties se retireront du Yémen dans les 24 heures, conformément à la demande yéménite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le cabinet a également déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au Conseil de transition du Sud et à toute autre partie au Yémen, a ajouté SPA.

Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, que le Royaume souhaite renforcer, et a déclaré qu'il se réjouissait de travailler ensemble à tout ce qui renforcerait la prospérité et la stabilité des pays de la région.

Le cabinet a exprimé son regret quant aux résultats des efforts de désescalade que le Royaume a voulu poursuivre et qui se sont heurtés à une escalade injustifiée qui contredit les principes sur lesquels la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen a été fondée, sape ses efforts pour parvenir à la sécurité et à la stabilité au Yémen et est incompatible avec toutes les promesses que le Royaume a reçues des Émirats arabes unis.

Le Cabinet apprécie le rôle de la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans la protection des civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d'Al-Mahra, en réponse à la demande du président du Conseil présidentiel yéménite Rashad Al-Alimi, et dans la réduction de l'escalade afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité et d'empêcher l'expansion du conflit.

Le cabinet a réaffirmé que le Royaume n'hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour faire face à toute atteinte ou menace à sa sécurité nationale, ainsi que son engagement en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté du Yémen, et son soutien total à M. Al-Alimi et à son gouvernement.

En ce qui concerne les autres affaires régionales, le cabinet a réaffirmé le soutien du Royaume à la souveraineté, à l'intégrité territoriale et à la sécurité de la Somalie, et rejette la déclaration de reconnaissance mutuelle entre Israël et le Somaliland, car elle consacre des mesures séparatistes unilatérales qui violent le droit international.


Cisjordanie: Israël dit avoir tué un homme qui fonçait sur des soldats

 L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé"
  • Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé".

Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé.

Il a également été tué lors de l'attaque. À la suite de cet incident survenu vendredi, l'armée a mené une opération de deux jours dans la ville cisjordanienne de Qabatiya, d'où provenait l'assaillant, arrêtant plusieurs de ses habitants, dont son père et ses frères.

De nombreuses attaques ont été perpétrées en Israël par des Palestiniens depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les violences se sont également intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des civils et des combattants, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, civils ou soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

 


La Coalition arabe annonce une frappe aérienne “limitée” contre deux navires ayant acheminé des armes au Yémen

Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
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  • La Coalition appelle à l’évacuation du port d'al-Mukalla, laissant présager une opération militaire majeure visant à contraindre le STC à se retirer
  • Le porte-parole indique que les deux navires ont transporté des armes depuis le port émirati de Fujairah vers al-Mukalla sans autorisation du commandement de la Coalition

Riyad : La Coalition de soutien à la légitimité au Yémen a annoncé mardi avoir mené une frappe aérienne « limitée » visant deux navires ayant introduit clandestinement des armes et d’autres équipements militaires dans le port d'al-Mukalla, dans le sud du Yémen.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le porte-parole des forces de la Coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que deux navires en provenance du port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, étaient entrés dans le port d'al-Mukalla, dans le gouvernorat de Hadramaout, sans obtenir d’autorisations officielles du commandement des forces conjointes de la Coalition.

« Les équipages des deux navires ont désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat afin de soutenir les forces du Conseil de transition du Sud (STC) dans les gouvernorats orientaux du Yémen (Hadramaout et Al-Mahra), dans le but d’alimenter le conflit. Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et des efforts visant à parvenir à une solution pacifique, ainsi que d’une violation de la résolution n° 2216 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole.

La Coalition a exhorté les civils et les pêcheurs à évacuer le port d'al-Mukalla, indiquant qu’une opération militaire de grande ampleur visant à imposer le retrait du STC pourrait être imminente.

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Carte Google indiquant l'emplacement d'al-Mukalla dans le sud du Yémen.

Al-Maliki a précisé que les forces de la Coalition avaient agi à la demande de Rachad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, « afin de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra ».

La semaine dernière, Al-Alimi avait averti que les actions unilatérales du STC poussaient le pays vers un seuil dangereux.

« Compte tenu du danger et de l’escalade représentés par ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la Coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat déchargés des deux navires au port d'al-Mukalla. L’opération a été menée après documentation du déchargement et conformément au droit international humanitaire et à ses règles coutumières, sans qu’aucun dommage collatéral ne soit enregistré », a déclaré mardi le général Al-Maliki.

Il a réaffirmé l’« engagement constant de la Coalition en faveur de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi que de la prévention de tout soutien militaire de la part de quelque pays que ce soit à une faction yéménite sans coordination avec le gouvernement yéménite légitime et la Coalition », afin d’assurer le succès des efforts du Royaume et de la Coalition pour instaurer la sécurité et la stabilité et empêcher l’extension du conflit.

Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel yéménite a décrété mardi l’état d’urgence pour une durée de 90 jours, incluant un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.

Ignorant les accords précédents conclus avec la Coalition, le groupe se désignant sous le nom de Conseil de transition du Sud (STC) a lancé début décembre une vaste campagne militaire, prenant le contrôle du gouvernorat de Hadramaout, à la frontière saoudienne, ainsi que du gouvernorat oriental d’Al-Mahra, à la frontière avec Oman.

Les forces du STC, soutenues par les Émirats arabes unis, se sont emparées de la ville de Seiyoun, y compris de son aéroport international et du palais présidentiel. Elles ont également pris le contrôle des champs pétroliers stratégiques de PetroMasila, qui représentent une part majeure des ressources pétrolières restantes du Yémen.

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Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj, qui vivent le long de la bande entre le sud et le nord du pays, se rassemblent lors d'un rassemblement dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025, pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis, qui souhaite rétablir l'indépendance du Yémen du Sud. (AFP)

Cette situation a conduit l’Arabie saoudite à exiger fermement le retrait du STC et la remise des zones saisies aux Forces du Bouclier national, une unité soutenue par Riyad.

La Coalition a averti que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, selon l’Agence de presse saoudienne.

Le 26 décembre, les Émirats arabes unis ont publié un communiqué saluant les efforts de l’Arabie saoudite en faveur de la sécurité et de la stabilité au Yémen.

Le communiqué, relayé par l’agence de presse officielle WAM, a loué le rôle constructif de l’Arabie saoudite dans la défense des intérêts du peuple yéménite et le soutien à ses aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com