Rupture, du réalisateur saoudien Hamza Jamjoom, place les femmes au cœur de l'action

C’est pour combattre les préjugés qui circulent en Occident que Hamza Jamjoom a décidé de faire du cinéma, notamment avec son thriller Rupture. (Photo: Houda Bashatah)
C’est pour combattre les préjugés qui circulent en Occident que Hamza Jamjoom a décidé de faire du cinéma, notamment avec son thriller Rupture. (Photo: Houda Bashatah)
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Publié le Mercredi 15 décembre 2021

Rupture, du réalisateur saoudien Hamza Jamjoom, place les femmes au cœur de l'action

  • À mesure que le Royaume s'ouvre au monde, les cinéastes saoudiens recourent au cinéma et aux éléments visuels afin de combattre les idées préconçues qui circulent sur leur pays
  • Hamza Jamjoom a remporté le Prix du meilleur film saoudien au Festival international du film de la mer Rouge

DJEDDAH: À mesure que le Royaume s'ouvre au monde, les cinéastes saoudiens recourent au cinéma et aux éléments visuels afin de combattre les idées préconçues qui circulent sur leur pays et de rendre hommage aux véritables talents saoudiens. Les œuvres du jeune cinéaste Hamza Jamjoom illustrent cette tendance.

Jamjoom est né dans la ville côtière de Djeddah, où il a grandi, entouré de femmes influentes. Dans cet environnement sûr, il a mené une vie agréable, ce qui va à l’encontre de l'image que l'Occident se fait des Saoudiens et de l’idée des femmes saoudiennes opprimées. C’est pour combattre ces préjugés qu’il a décidé de faire du cinéma. Son thriller psychologique Rupture, qui a reçu plusieurs prix, en est un bon exemple.

Hamza Jamjoom a remporté le Prix du meilleur film saoudien au Festival international du film de la mer Rouge (Red Sea International Film Festival). Dans l’entretien qu’il a accordé à Arab News, il parle de la vie sereine qu'il a vécue en Arabie saoudite, en dépit des problèmes qui ont marqué ce pays, comme tant d'autres.

 

Ma vocation est de combattre les idées fausses sur les musulmans, les Arabes et les Saoudiens. C'est le message que je transmets dans chacun de mes films. À l'heure actuelle, les films constituent selon moi la meilleure façon d'éliminer les idées fausses.

Hamza Jamjoom

«Ma vocation est de combattre les idées fausses sur les musulmans, les Arabes et les Saoudiens. C'est le message que je transmets dans chacun de mes films. À l'heure actuelle, les films constituent selon moi la meilleure façon d'éliminer les idées fausses.»

«J'ai grandi dans une famille qui soutient les femmes. Mes sœurs et ma mère sont des femmes très accomplies. Elles ont davantage de compétences que les hommes de ma famille, qui peinent à les rattraper!», confie-t-il.

À l’occasion de ses études à l'étranger, Jamjoom s'est rendu compte que les Saoudiens «exportaient» trop peu leurs histoires. Il a donc décidé de s'attaquer à certains sujets considérés comme tabous dans sa société, de se pencher sur des questions sociales et de montrer les deux côtés de la médaille, notamment au sujet des problèmes de fond.

Le réalisateur a donc décidé de réaliser des films et de transmettre des messages de manière subtile afin de donner des Saoudiens une image plus normalisée à l’étranger, notamment dans le cinéma international.

Inspiré par sa foi, il affirme que les sociétés saoudiennes, arabes et musulmanes disposent depuis toujours d'un contenu narratif de qualité.

Rupture est un thriller psychologique complexe. Il retrace l'histoire d'une Saoudienne enceinte qui tente de discerner la réalité des rêves, des délires causés par la drogue et de la perception de la mort, avant qu'un assassin ne tue sa famille et elle-même. Sa vie et sa mémoire fragmentées comptent parmi les obstacles qui se dressent sur son chemin.

Ce film a été conçu avec soin et au terme d'une réflexion approfondie sur la «méthodologie élaborée», pour reprendre l’expression utilisée par Jamjoom. «Tout est structuré et je dessine des cartes pour définir tous les personnages». 

Le réalisateur a choisi une star saoudienne pour «représenter notre société et notre culture de manière symbolique. À travers elle sont développés les thèmes et les messages cachés qui nous préoccupent».

M. Jamjoom raconte qu'il «recourt aux histoires issues du Coran et de la Bible, car ces deux sources ont surmonté l'épreuve du temps grâce aux métaphores qu'elles contiennent». Il propose une histoire profondément élaborée et qui peut être comprise à plusieurs niveaux. La réflexion et l'émotion sont au rendez-vous, et le public a envie d'en savoir plus.

«On élabore une œuvre, puis on laisse aux gens le soin de comprendre le message. Je fais confiance à l'intelligence des spectateurs; je ne cherche pas à trop simplifier les choses», explique-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Carnaval des dattes de Buraidah attire agriculteurs, acheteurs et commerçants

Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
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  • L’événement annuel connaît une croissance significative et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs

BURAIDAH : Le Carnaval des Dattes de Buraidah a attiré des agriculteurs, acheteurs et commerçants de dattes venus de tout le Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Des centaines de tonnes de dattes ont été vendues, avec en tête la variété Sukkari, très prisée dans la région de Qassim. Les variétés Khalas, Suqai, Wannana, Barhi, Shaqra, Majdool, Hoshaniyya et bien d’autres connaissent également une forte demande de la part des visiteurs.

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Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)

Selon les statistiques officielles du carnaval, plus de 100 variétés de dattes issues des fermes de Qassim sont exposées quotidiennement sur le marché. Le carnaval propose aussi bien des opportunités économiques et sociales pour la communauté locale que des opportunités commerciales pour les agriculteurs et les commerçants.

Cet événement annuel connaît une croissance notable et représente une véritable plateforme pour les producteurs. Une équipe de contrôle qualité inspecte toutes les dattes entrantes afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de consommation.

Le carnaval met en avant le travail des jeunes hommes et femmes du secteur, et propose un programme riche en événements, animations, activités et expositions autour des dattes et de leurs dérivés, avec la participation de nombreuses organisations gouvernementales, sociales et caritatives.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com