Macron, deux heures de plaidoyer tous azimuts

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Publié le Jeudi 16 décembre 2021

Macron, deux heures de plaidoyer tous azimuts

  • Les principaux points

En deux heures d'interview sur TF1, Emmanuel Macron a défendu son bilan, reconnu des erreurs, assuré avoir appris et esquivé sur son éventuelle candidature. Mais aussi répondu à ses adversaires Valérie Pécresse et Eric Zemmour et proposé une nouvelle réforme des retraites.

 

Quasi-candidat ?

Relancé à plusieurs reprises sur son éventuelle candidature, il a déclaré: "Il faut qu'en mon for intérieur, je consolide quelques éléments avant de vous donner une réponse sincère et ferme". "Si j'étais candidat je ne pourrais pas prendre les décisions que je prends, que je dois prendre", a-t-il ajouté. Mais le président sortant a aussi souligné que, "d'évidence", il avait "de l'ambition pour le pays au-delà du mois d'avril prochain". En attendant, il a assuré ne pas être en campagne, malgré les protestations des oppositions. Et qu'il "aime encore plus follement" la France.

 

Réformes des retraites V2

Emmanuel Macron a réitéré sa volonté d'aller "vers une sortie" des régimes spéciaux de retraites, tout en reconnaissant que les faire passer de 42 à un seul, comme il en avait l'intention initialement, est "trop anxiogène". "Nous avons besoin de conduire" la réforme des retraites, abandonné par la crise sanitaire, mais "pas la même que celle qui avait été envisagée". "Il faut aller vers un système simplifié avec trois grands régimes, un pour la fonction publique, un pour les salariés, un pour les indépendants" et "sortir des spécificités".

 

Vacciner les enfants, oui mais sans obligation

Au sujet du Covid, il a jugé que la vaccination des enfants était "souhaitable" mais sans obligation, tout en jugeant "possible" à terme une obligation vaccinale pour tous. "Entre 5 et 11 ans, les autorités sanitaires ont expliqué que cela protégerait, et donc je pense que c'est souhaitable", mais "après, c'est le choix de parents". L'hypothèse d'une obligation pour tous est "tout à fait possible" mais "on y est quasiment" puisque "plus de 90% des gens qui devaient se faire vacciner se sont fait vacciner".

 

Gilets jaunes, des «invisibles» d'une violence «folle»

La crise des "gilets jaunes" a "dit des peurs profondes qu'il y a dans notre société", portée par "cette France qui se sent invisible". Interrogé sur sa propre responsabilité dans la crise, Emmanuel Macron a concédé "qu'il y (avait) eu à ce moment-là des erreurs qui ont été faites".

Le chef de l'Etat a en revanche condamné les violences qui avaient émaillé la crise lors des manifestations chaque samedi, en décrivant "une période très dure".

"Quelque chose s'est passé, un moment qui fait que la foule, laquelle parfois, pour citer (Victor) Hugo, +trahit le peuple+, la foule devient folle", a-t-il développé.

 

Benalla, une «affaire d'été»

"On a dit que c'était une affaire d'Etat, c'est plutôt une affaire d'été". Et "Alexandre Benalla na pas été protégé au-delà de ce qu'il devait être". "Ce n'est pas Alexandre Benalla qui a été attaqué à l’été 2018 par les oppositions, c'est votre serviteur", en disant qu'il y avait un système dysfonctionnel à l'Élysée. Qu'est-ce qu’il en est sorti ? Ça a fait pschitt".

 

Petites phrases

Non, il ne répèterait "certainement pas" sa phrase sur "ceux qui ne sont rien" car "c'est terriblement blessant". "J'ai appris une chose : on ne fait rien bouger si on n'est pas pétri d'un respect infini pour chacun. Je pense que j'ai manqué de respect à l'époque et que dans certains de mes propos, j'ai blessé des gens" et "je ne le referai plus". "J'ai acquis beaucoup plus de respect pour chacun", a-t-il assuré, après un quinquennat marqué par des petites phrases qui lui ont valu beaucoup de critiques.

Quant à la photo prise à Saint-Martin entre deux jeunes gens, dont l'un se fend d'un doigt d’honneur, il a reconnu une forme de naïveté et qu'il fallait "protéger la fonction" de président.

 

Hulot: pas de regret

Emmanuel Macron ne regrette pas d'avoir nommé Nicolas Hulot au gouvernement, mais se dit "intraitable" sur le sujet des violences faites aux femmes, en appelant à ce que "la justice puisse se faire de manière apaisée".

Nicolas Hulot, alors ministre, avait fait l'objet d'accusations en 2018 d'agressions sexuelles. "Avec le Premier ministre de l'époque, nous avons vu Nicolas Hulot et il a nié avec beaucoup de force", a expliqué le chef de l'Etat, en rappelant que la plainte déposée "avait été classée". "Donc il n'y avait pas d'affaires judiciaires, il n'y avait rien d'enclenché", "aucune procédure en cours", a-t-il souligné.

 

Piques à Pécresse et Zemmour

Sans jamais les nommer, Emmanuel Macron a lancé quelques piques envers deux rivaux potentiels, Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour. Alors que la première s'est engagée à supprimer 150.000 postes de fonctionnaires, il a dit: "ce n'est pas vrai que le coeur des économies à l'échelle de cinq ou dix ans sera dans la réduction du nombre des fonctionnaires", a-t-il dit. Pour faire quoi, réduire le nombre de professeurs ?" Quant à Eric Zemmour, il a dit ne pas croire au grand remplacement. "J'entends les absurdité consistant à dire immigration zéro (...) en revanche, ce qui est vrai, c'est que nous avons mal intégré".


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.