Maroc: la justice autorise l'extradition d'un Ouïghour vers la Chine

Un manifestant portant un masque peint aux couleurs du drapeau du Turkestan oriental participe à une manifestation de partisans de la minorité ouïghoure le 1er avril 2021 sur la place beyazid à Istanbul. Photo d'illustration OZAN KOSE / AFP
Un manifestant portant un masque peint aux couleurs du drapeau du Turkestan oriental participe à une manifestation de partisans de la minorité ouïghoure le 1er avril 2021 sur la place beyazid à Istanbul. Photo d'illustration OZAN KOSE / AFP
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Publié le Jeudi 16 décembre 2021

Maroc: la justice autorise l'extradition d'un Ouïghour vers la Chine

  • La Cour de cassation marocaine a donné son aval à l'extradition d'un Chinois membre de la minorité musulmane des Ouïghours, arrêté en juillet à son arrivée au Maroc
  • A son arrivée au Maroc, M. Aishan, qui détient la nationalité chinoise, faisait l'objet d'une notice rouge d'Interpol émise à la demande de Pékin

RABAT: La Cour de cassation marocaine a donné son aval à l'extradition d'un ressortissant chinois membre de la minorité musulmane des Ouïghours, arrêté en juillet à son arrivée au Maroc et recherché par la Chine pour "des actes terroristes", a indiqué jeudi à l'AFP son avocat. 

"La justice a confirmé hier (mercredi) l'extradition de mon client. Nous n'avons pas encore les attendus du jugement pour savoir ce qui motive cette décision mais c'est psychologiquement très dur pour lui", a expliqué Me Miloud Kandil.

Yidiresi Aishan, âgé de 34 ans et père de trois enfants, avait été arrêté le 19 juillet à son arrivée à l'aéroport de Casablanca (ouest) depuis la Turquie, sur demande de la Chine qui lui impute "des actes terroristes commis en 2017" et lui reproche de faire partie d'une "organisation terroriste", le Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM).

M. Aishan, un informaticien établi en Turquie depuis 2012 avec sa famille, réfute ces accusations et "assure ne pas être retourné en Chine depuis 2012", selon son avocat qui a dit ignorer la date de son extradition.

Les frontières aériennes du Maroc sont fermées en raison de la propagation du variant Omicron, à l'exception de vols spéciaux de rapatriement soumis au cas par cas à l'autorisation des autorités.   

A son arrivée au Maroc, M. Aishan, qui détient la nationalité chinoise, faisait l'objet d'une notice rouge d'Interpol émise à la demande de Pékin. 

Mais l'organisation internationale de coopération policière a suspendu cette notice rouge en août 2021.

Plus d'un million de Ouïghours sont ou ont été détenus dans des camps de rééducation politique dans la province chinoise du Xinjiang, estiment les experts étrangers.

Après plusieurs mois d'enquête, un groupe d'avocats et d'experts des droits humains réunis à Londres a conclu la semaine dernière que la façon dont la Chine traite les Ouïghours relève du génocide, déclenchant la colère de Pékin.

Sanctions américaines 

A Genève, des experts des droits humains de l'ONU ont exhorté jeudi le gouvernement marocain à suspendre la décision d'extrader Yidiresi Aishan vers la Chine, "où il risque de graves violations des droits humains, notamment la détention arbitraire, la disparition forcée, ou la torture et d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants".

Aucun Etat n'a le droit d'expulser, de renvoyer ou d'éloigner de toute autre manière une personne de son territoire lorsqu'il existe des "raisons substantielles" de croire que la personne risquerait d'être soumise à la torture dans l'Etat de destination, ont souligné ces experts.

Or, selon Amnesty, "l'extradition imminente" (de M. Aishan) revient à un refoulement car il court un risque grave d'être torturé à son retour en Chine".

La demande d'extradition est motivée par "le travail qu'il a effectué par le passé pour des organisations ouïghoures", a affirmé l'organisation de défense des droits humains.

"Quelle que soit la décision de la Cour de cassation, les autorités marocaines peuvent toujours prendre une décision juste et conforme à leurs obligations légales: s'abstenir d'extrader le Ouïghour (Yidiresi Aishan) vers la Chine où il risque torture et persécution", a plaidé de son côté Eric Goldstein, directeur régional par intérim de Human Rights Watch (HRW).

La femme du militant ouïghour et plusieurs de ses partisans ont manifesté jeudi devant l'ambassade du Maroc en Turquie, selon des images publiées sur Twitter. 

Le sort des Ouïghours, minorité principalement musulmane qui représente un peu moins de la moitié des 25 millions d'habitants du Xinjiang, est dénoncé dans le monde entier par les défenseurs des droits humains et fait l'objet d'une confrontation de plus en plus vive entre l'Occident et la Chine.

Le département du Commerce américain a annoncé jeudi avoir ajouté une trentaine de sociétés dont des firmes chinoises de biotechnologie à la liste noire des entités accusées notamment de violations des droits humains à l'encontre des Ouïghours. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.