L'Europe et les USA soulignent «l'urgence» de conclure les discussions nucléaires avec Téhéran

Les Etats-Unis ont fait état mardi de progrès "modestes" dans les négociations sur le programme nucléaire iranien (Photo, AFP).
Les Etats-Unis ont fait état mardi de progrès "modestes" dans les négociations sur le programme nucléaire iranien (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 décembre 2021

L'Europe et les USA soulignent «l'urgence» de conclure les discussions nucléaires avec Téhéran

  • Les USA parlent de progrès modestes, mais «beaucoup trop lents» et «cela ne peut pas durer», a insisté Ned Price
  • «Il est clair que nous approchons du point où l'escalade nucléaire iranienne aura vidé le JCPOA de sa substance»

VIENNE: Les Etats-Unis ont fait état mardi de progrès "modestes" dans les négociations sur le programme nucléaire iranien, mais se sont joints aux Européens pour insister sur "l'urgence" à conclure les discussions face aux avancées nucléaires de Téhéran.

"Nous avons remarqué ces derniers jours qu'il pourrait y avoir eu de modestes progrès lors des dernières discussions", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, au lendemain de la reprise des négociations à Vienne pour tenter de sauver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien (dont l'acronyme en anglais est JCPOA).

"Mais il faut que les parties cherchent à s'appuyer sur ces progrès dans un esprit constructif et avec conviction", a-t-il ajouté, estimant qu'il était "trop tôt pour dire si ces progrès (avaient) une quelconque substance".

Ces progrès sont quoi qu'il arrive "beaucoup trop lents" et "cela ne peut pas durer", a poursuivi le porte-parole. "Il sera bientôt trop tard pour revenir au respect mutuel du JCPOA".

Les négociateurs des trois pays européens (France, Allemagne, Royaume-Uni) signataires de l'accord ont eux aussi souligné que cette négociation était "urgente".

"Il est clair que nous approchons du point où l'escalade nucléaire iranienne aura vidé le JCPOA de sa substance", ont-ils relevé, en réitérant qu'il restait "des semaines et non des mois pour conclure un accord".

Ils ont notamment insisté sur le niveau d'enrichissement d'uranium par l'Iran, qui se rapproche dangereusement du seuil nucléaire, même si Téhéran a déclaré samedi ne pas avoir l'intention d'enrichir au-delà de 60% en cas d'échec des négociations à Vienne.

"Nous prenons note du commentaire du chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique selon lequel l'Iran n'enrichira pas au-delà de 60%", ont-ils dit. 

«Sans précédent»

"Il n'en demeure pas moins qu'enrichir à 60% est sans précédent pour un Etat non doté de l'arme nucléaire", ont-ils ajouté.

"L'augmentation de ses stocks d'uranium à 60% rapproche l'Iran de manière significative de l'obtention de la matière fissile pouvant être utilisée pour la fabrication d'une arme nucléaire", ont-ils martelé.

L'enjeu des pourparlers vise à faire revenir dans le pacte les Etats-Unis, qui l'ont quitté en 2018, et de ramener Téhéran au respect de ses engagements, rompus en réaction au rétablissement de sanctions américaines.

L'Iran a notamment annoncé en avril avoir commencé à produire de l'uranium enrichi à 60%, soit bien au-delà du seuil de 3,67% fixé par l'accord international, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d'une bombe atomique même s'il dément avoir un tel projet.

Outre les trois pays européens, la Chine et la Russie sont aussi partie prenante à la négociation avec l'Iran. Les Etats-Unis y participent de manière indirecte.

Le coordinateur de l'Union européenne (UE) Enrique Mora, qui préside les pourparlers, a déclaré lundi que toutes les parties avaient montré "une claire volonté de travailler à la réussite de cette négociation" mais prédit des discussions encore "très difficiles" dans les "jours et les semaines à venir".

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, cité par l'agence de presse officielle IRNA, a estimé pour sa part mardi que les négociations étaient "en bonne voie".

"Avec la bonne volonté et le sérieux des autres parties, nous pouvons espérer (atteindre) un accord dans un avenir proche", a-t-il dit.

Selon le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov, le groupe de travail sur les questions nucléaires a eu "une réunion utile" mardi.

"Nous observons des progrès indéniables", a-t-il estimé sur Twitter. La levée des sanctions est aussi "activement discutée" de façon informelle, a-t-il ajouté.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".