Soudan: nouvelles protestations contre l'armée, tirs de gaz lacrymogènes

Les forces de sécurité ont tiré mardi à Khartoum des gaz lacrymogènes sur des manifestants descendus dans la rue pour protester contre le pouvoir militaire, le 4 janvier 2022. (AFP)
Les forces de sécurité ont tiré mardi à Khartoum des gaz lacrymogènes sur des manifestants descendus dans la rue pour protester contre le pouvoir militaire, le 4 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 04 janvier 2022

Soudan: nouvelles protestations contre l'armée, tirs de gaz lacrymogènes

  • Les militaires sont seuls aux commandes depuis la démission dimanche du Premier ministre Abdallah Hamdok, un civil, faisant craindre un retour à la dictature
  • En démissionnant, M. Hamdok a affirmé avoir tenté d'empêcher le pays «de glisser vers la catastrophe» mais qu'il se trouvait désormais à un «carrefour dangereux menaçant sa survie»

KHARTOUM: Les forces de sécurité ont tiré mardi à Khartoum des gaz lacrymogènes sur des manifestants descendus dans la rue pour protester contre le pouvoir militaire, deux jours après la démission du Premier ministre, ont indiqué des témoins.


Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la capitale soudanaise mais aussi à Port Soudan (est) et Nyala, la capitale du Darfour méridional, malgré le déploiement massif des forces de sécurité.

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En dépit d'une répression meurtrière, le fer de lance de la révolte contre le dictateur Omar el-Béchir déchu en 2019 et contre les militaires depuis le putsch du 25 octobre 2021, l'Association des professionnels soudanais, avait appelé à de nouvelles manifestations mardi.


Réclamant un pouvoir civil, les militants ont appelé les protestataires à se diriger vers le palais présidentiel à Khartoum. 


"Non, non au régime militaire", ont scandé les manifestants en appelant à la dissolution du Conseil de souveraineté, dirigé par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du coup d'Etat du 25 octobre qui a fait dérailler la transition démocratique.


Les rues menant au palais et au QG de l'armée ont été bouclées par la police anti-émeute, les forces paramilitaires et l'armée qui ont tiré des grenades lacrymogènes sur la foule, selon des témoins.

«Carrefour dangereux»
Dans l'est de Khartoum, des manifestants "ont brûlé des pneus et érigé des barricades en pierre dans les rues", selon un témoin, Sawsan Salah.


Les militaires sont seuls aux commandes depuis la démission dimanche du Premier ministre Abdallah Hamdok, un civil, faisant craindre un retour à la dictature.


La répression des manifestations a fait jusqu'à présent au moins 57 morts et des centaines de blessés, selon un syndicat indépendant de médecins. 


D'après l'ONU, au moins 13 femmes ont été violées pendant les troubles, et de nombreux journalistes passés à tabac et même arrêtés tandis qu'internet et le téléphone ne fonctionnent que selon le bon vouloir du pouvoir. 

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Le 21 novembre, le général Burhane avait réintégré Abdallah Hamdok dans un accord promettant des élections mi-2023, mais le mouvement de protestation a qualifié cette entente de "trahison" et poursuivi ses protestations. 


En démissionnant, M. Hamdok a affirmé avoir tenté d'empêcher le pays "de glisser vers la catastrophe" mais qu'il se trouvait désormais à un "carrefour dangereux menaçant sa survie".

«Action urgente»

Lundi, le chef de l'ONU Antonio Guterres "a pris note" de la démission de M. Hamdok. Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a appelé à "une action urgente" pour résoudre la crise.


Le Soudan navigue dans une transition fragile vers un régime civil à part entière depuis l'éviction en avril 2019 du dictateur Omar el-Béchir par l'armée sous la pression de la rue. 


Le général Burhane a prolongé son mandat de deux ans, effaçant toute idée d'un transfert du pouvoir aux civils avant la fin de la transition qu'il promet toujours pour juillet 2023 avec des élections.


Il a ensuite autorisé avec un "décret d'urgence" les forces de sécurité à "entrer dans tout bâtiment, à le fouiller ainsi que les personnes qui s'y trouvent" et à "procéder à des surveillances et des saisies". Et les membres des services de sécurité -armée, police, renseignement mais aussi paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) accusés d'exactions au Darfour- bénéficient d'une immunité et ne peuvent être interrogés.


"Plus les Américains et les Européens attendent pour montrer aux généraux les conséquences de leurs actes, plus ces derniers peuvent consolider leurs pouvoirs économique et politique aux dépens des Soudanais", a prévenu John Prendergast du centre de réflexion The Sentry.


Le système de santé à Gaza à «un point de rupture» en raison du manque de carburant, alerte l'OMS

L'OMS a plaidé mardi pour que du carburant soit autorisé à entrer dans Gaza pour permettre aux derniers hôpitaux de fonctionner, affirmant que le système de santé du territoire palestinien était à "un point de rupture". (AFP)
L'OMS a plaidé mardi pour que du carburant soit autorisé à entrer dans Gaza pour permettre aux derniers hôpitaux de fonctionner, affirmant que le système de santé du territoire palestinien était à "un point de rupture". (AFP)
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  • À Rafah, dans le sud de Gaza, les services de santé sont assurés par l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge et par deux sites médicaux partiellement fonctionnels
  • "Sans carburant, tous les niveaux de soins cesseront, entraînant davantage de décès évitables et de souffrances"

GENEVE: L'OMS a plaidé mardi pour que du carburant soit autorisé à entrer dans Gaza pour permettre aux derniers hôpitaux de fonctionner, affirmant que le système de santé du territoire palestinien était à "un point de rupture".

"Depuis plus de 100 jours, aucun carburant n'est entré à Gaza et les tentatives de récupérer des stocks dans les zones d'évacuation ont été refusées", a déclaré Rik Peeperkorn, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé dans les territoires palestiniens.

"Combiné à des pénuries d'approvisionnement critiques, cela pousse le système de santé encore plus près de l'effondrement", a-t-il ajouté, s'exprimant depuis Jérusalem.

Selon M. Peeperkorn, seuls 17 des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent actuellement, a minima ou partiellement. Ils disposent d'un total d'environ 1.500 lits, soit environ 45% de moins qu'avant le début du conflit.

Tous les hôpitaux et centres de santé dans le nord de Gaza sont actuellement hors service, a-t-il ajouté.

À Rafah, dans le sud de Gaza, les services de santé sont assurés par l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge et par deux sites médicaux partiellement fonctionnels.

M. Peeperkorn a précisé que les 17 hôpitaux partiellement fonctionnels et sept hôpitaux de campagne fonctionnaient à peine avec une quantité minimale de carburant quotidien et qu'ils n'en auront "bientôt plus du tout".

"Sans carburant, tous les niveaux de soins cesseront, entraînant davantage de décès évitables et de souffrances", a-t-il alerté.

Les hôpitaux alternaient déjà entre générateurs et batteries pour alimenter les ventilateurs, les appareils de dialyse et les incubateurs, a-t-il expliqué. Sans carburant, les ambulances ne peuvent pas fonctionner et l'approvisionnement ne peut pas être livré aux hôpitaux, a-t-il poursuivi.

Les hôpitaux de campagne dépendent par ailleurs entièrement des générateurs, et, sans électricité, la chaîne du froid pour conserver les vaccins serait rompue.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 55.493 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.

 


Sixième nuit de confrontation entre Israël et l'Iran, Trump appelle à la reddition « inconditionnelle » de Téhéran

Aux premières heures de mercredi, les forces israéliennes ont déclenché temporairement une alerte aérienne après avoir détecté des projectiles iraniens en vol. Environ 10 missiles balistiques ont été lancés depuis l'Iran et la plupart ont été interceptés, a déclaré un responsable militaire. (AFP)
Aux premières heures de mercredi, les forces israéliennes ont déclenché temporairement une alerte aérienne après avoir détecté des projectiles iraniens en vol. Environ 10 missiles balistiques ont été lancés depuis l'Iran et la plupart ont été interceptés, a déclaré un responsable militaire. (AFP)
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  • Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé que "plus de 50 avions" avaient frappé dans la nuit "une installation de production de centrifugeuses à Téhéran" ainsi que "plusieurs sites de fabrication d'armes (...) "
  • L'agence de presse iranienne Mehr a publié sur X une vidéo montrant de nombreuses traînées rouges et des explosions dans le ciel nocturne de la capitale

TEHERAN: Israël a frappé l'Iran pour la sixième nuit consécutive mercredi, quelques heures après l'appel de Donald Trump à une "capitulation sans conditions" de Téhéran.

Le dirigeant iranien Ali Khamenei a promis dans la nuit de mardi à mercredi sur X une "réponse forte au régime terroriste sioniste", soulignant que celle-ci serait "sans pitié".

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé que "plus de 50 avions" avaient frappé dans la nuit "une installation de production de centrifugeuses à Téhéran" ainsi que "plusieurs sites de fabrication d'armes (...) notamment des installations de production de matières premières et de composants utilisés pour assembler des missiles sol-sol".

L'agence de presse iranienne Mehr a publié sur X une vidéo montrant de nombreuses traînées rouges et des explosions dans le ciel nocturne de la capitale.

Pour sa part, l'Iran a annoncé mardi soir des attaques "punitives" imminentes contre Israël, appelant les habitants des grandes villes Haïfa et Tel-Aviv à évacuer.

Aux premières heures de mercredi, les forces israéliennes ont déclenché temporairement une alerte aérienne après avoir détecté des projectiles iraniens en vol. Environ 10 missiles balistiques ont été lancés depuis l'Iran et la plupart ont été interceptés, a déclaré un responsable militaire.

L'armée israélienne a aussi annoncé avoir intercepté deux drones dans la région de la mer Morte, tôt mercredi.

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ont dit avoir tiré des missiles balistiques hypersoniques de portée intermédiaire Fattah-1, d'après la télévision d'Etat.

Mardi, le président américain Donald Trump a assuré que son pays pouvait aisément tuer le guide suprême iranien, au moment où les spéculations s'intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis au conflit, ouvert vendredi par Israël avec l'objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.

"Capitulation sans conditions" 

M. Trump, qui avait relancé en avril des négociations avec Téhéran sur son programme nucléaire avant de hausser le ton, a réuni mardi son conseil de sécurité.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, "savent exactement où se cache le soi-disant +guide suprême+" iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, mais ne comptent pas "l'éliminer (le tuer!), du moins pour le moment", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, se prévalant du contrôle total de l'espace aérien iranien.

"CAPITULATION SANS CONDITIONS", a-t-il aussi lancé, dans un message télégraphique

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a assuré que tuer l'ayatollah Khamenei mettrait "fin au conflit", et appelé les Iraniens à se soulever, quand le président français, Emmanuel Macron, a jugé qu'un "changement de régime" en Iran serait synonyme de "chaos".

Après le lancement de l'attaque israélienne, vendredi, les Etats-Unis ont dit renforcer leur "dispositif défensif" au Moyen-Orient, et y envoyer leur porte-avions Nimitz.

Ils ont annoncé mardi la fermeture de leur ambassade de Jérusalem pour des raisons de sécurité jusqu'à vendredi, et demandé à tous les employés du gouvernement américain et leurs familles de se mettre à l'abri.

Les Etats-Unis ont aussi dit mettre en place une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient.

Autre commandant iranien tué 

L'Iran a juré de bombarder Israël sans relâche pour mettre fin à l'attaque israélienne d'une ampleur sans précédent lancée vendredi.

Israël et les Occidentaux accusent l'Iran de chercher à se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran dément, défendant son droit à un programme nucléaire civil.

Si Donald Trump choisissait d'engager son pays dans le conflit, une puissante bombe anti-bunker américaine, la GBU-57, la seule à même de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, pourrait constituer une arme stratégique de choix .

Depuis vendredi, l'aviation israélienne a visé des centaines de sites militaires et nucléaires, tué les principaux hauts gradés iraniens et des scientifiques du nucléaire. Mardi, l'armée a annoncé avoir encore tué un important commandant militaire iranien, Ali Shadmani, à Téhéran.

Les bombardements ont aussi tué des civils des deux côtés dans des zones urbaines: 224 en Iran, selon le dernier bilan officiel de dimanche, et 24 jusqu'à présent en Israël, selon le gouvernement.

Mardi, de longues files d'attente s'étiraient devant les boulangeries et stations-service de la capitale iranienne, où les magasins de proximité restent ouverts, mais pas le Grand Bazar, le principal marché.

"Je voulais quitter la ville, mais j'ai plusieurs chats et ne peux pas les abandonner", confie à l'AFP Mina, une informaticienne de 37 ans habitant l'ouest de Téhéran.

Une cyberattaque a paralysé mardi la banque Sepah, l'une des principales d'Iran, selon l'agence de presse Fars. Les médias iraniens ont ensuite fait état d'une perturbation généralisée d'internet, sans en préciser l'origine.

 

 


L'Institut Prince Saoud Al-Faisal pour les études diplomatiques met en lumière le rôle des femmes

L'Institut Prince Saud Al-Faisal pour les études diplomatiques à Riyad a organisé un symposium pour marquer la prochaine Journée internationale des femmes dans la diplomatie. (SPA)
L'Institut Prince Saud Al-Faisal pour les études diplomatiques à Riyad a organisé un symposium pour marquer la prochaine Journée internationale des femmes dans la diplomatie. (SPA)
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  • Le discours a souligné les progrès réalisés sous le règne du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane.
  • M. Elkhereiji a souligné que les femmes saoudiennes occupent désormais des postes d'ambassadrices, de dirigeantes et de négociatrices sur la scène internationale.

RIYAD : L'Institut Prince Saoud Al-Faisal pour les études diplomatiques de Riyad a organisé un symposium pour marquer la prochaine Journée internationale des femmes dans la diplomatie. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Waleed Elkhereiji, ainsi que des femmes diplomates de haut rang et des ambassadeurs accrédités auprès du Royaume y ont participé.

M. Elkhereiji a évoqué l'importance de l'autonomisation des femmes dans la diplomatie, citant les progrès réalisés sous la direction du roi Salmane et du pri nce héritier Mohammed ben Salmane à la lumière du plan de réforme Vision 2030.

Il a souligné que les femmes saoudiennes occupent désormais des postes d'ambassadrices, de dirigeantes et de négociatrices sur la scène internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le symposium a abordé les efforts visant à soutenir les carrières diplomatiques des femmes, le rôle des hommes dans la promotion du changement et la contribution unique des femmes à la diplomatie.

Parmi les autres thèmes abordés figuraient l'essor mondial des femmes dans la diplomatie, leur impact sur la politique étrangère et intérieure, ainsi que les moyens de renforcer leur participation aux forums multilatéraux afin de relever les défis futurs.