16000 demandeurs d'asile répartis dans les régions françaises en 2021

Les autorités ont transféré environ 16.000 migrants présents en Ile-de-France vers d'autres régions en 2021 (Photo, AFP).
Les autorités ont transféré environ 16.000 migrants présents en Ile-de-France vers d'autres régions en 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 06 janvier 2022

16000 demandeurs d'asile répartis dans les régions françaises en 2021

  • Parmi les 16000 demandeurs d'asile en question, près de 40% dépendent administrativement du premier pays de l'Union européenne où ils se sont enregistrés
  • L'objectif assumé des autorités, en redirigeant ces demandeurs vers la province, est d'éviter la reconstitution d'un campement d'ampleur dans Paris

PARIS: Les autorités ont transféré environ 16.000 migrants présents en Ile-de-France vers d'autres régions en 2021, selon le premier bilan annuel de cette stratégie visant à "désengorger" la région parisienne et publié mercredi par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii). 

"En 2021, l'Ofii a orienté, à partir de l'Ile-de-France, vers un hébergement en région, près de 16.000 demandeurs d'asile", a indiqué sur Twitter l'organe chargé de leur prise en charge. 

Le "schéma national d'accueil des demandeurs d'asile et d'intégration des réfugiés" (Snadar), entré en vigueur au 1er janvier 2021, doit permettre selon le ministère de l'Intérieur de "desserrer la pression" en région parisienne, se présentent 50% de ces personnes mais seul 19% du parc d'hébergement d'urgence est disponible. 

Ces orientations ont été "très efficaces pour désengorger" la région parisienne, a estimé auprès de l'AFP le patron de l'Ofii, Didier Leschi. 

Parmi les 16.000 demandeurs d'asile en question, près de 40% sont sous "procédure Dublin", c'est-à-dire qu'ils dépendent administrativement du premier pays de l'Union européenne ils se sont enregistrés, a-t-il souligné. 

L'objectif assumé des autorités, en redirigeant ces demandeurs vers la province, est d'éviter la reconstitution d'un campement d'ampleur dans Paris, comme celui de la place de la République violemment démantelé par les forces de l'ordre en novembre 2020. 

En parallèle, les autorités ont multiplié en 2021 les démantèlements de micro-campements, avec 28 opérations de "mise à l'abri" conduites à fin décembre par la préfecture de la région Ile-de-France. 


JO-2024: l'Assemblée vers des débats agités sur la vidéosurveillance «augmentée»

Cette photo d'archive prise le 27 février 2015 montre une image d'illustration d'un drone survolant Saint-Cloud, près de Paris, le 27 février 2015.
Cette photo d'archive prise le 27 février 2015 montre une image d'illustration d'un drone survolant Saint-Cloud, près de Paris, le 27 février 2015.
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  • Les échanges pourraient démarrer tard lundi et durer jusqu'à jeudi voire vendredi, avec la ministre des Sports et des Jeux Olympiques Amélie Oudéa-Castéra, et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
  • Adopté avec une confortable majorité en première lecture au Sénat, dominé par la droite, le texte éclectique comprend un large volet sécuritaire et arrive quelques mois après le fiasco de la finale de Ligue des Champions au Stade de France

PARIS: Le marathon continue à l'Assemblée nationale: si les motions de censure contre le gouvernement sont rejetées, les députés devront enchaîner lundi avec l'examen du projet de loi pour préparer les JO-2024, dont le volet vidéosurveillance suscite la forte défiance de la gauche.

Les échanges pourraient démarrer tard lundi et durer jusqu'à jeudi voire vendredi, avec la ministre des Sports et des Jeux Olympiques Amélie Oudéa-Castéra, et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Adopté avec une confortable majorité en première lecture au Sénat, dominé par la droite, le texte éclectique comprend un large volet sécuritaire et arrive quelques mois après le fiasco de la finale de Ligue des Champions au Stade de France. En mai 2022, des spectateurs étaient restés bloqués à la sortie du RER, d'autres sans billets avaient escaladé les grilles du Stade de France, des familles avaient été aspergées de gaz lacrymo ou s'étaient fait agresser.

L'article 7 du projet de loi, visé par une bonne partie des 770 amendements déposés, prévoit d'autoriser le couplage de la vidéosurveillance à un traitement algorithmique des images.

Le but? Aider à la protection des "manifestations sportives, récréatives ou culturelles" en repérant automatiquement des "événements" dont la liste sera définie par décret, après avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).

Ces analyses de mouvements sont supposées alerter par exemple sur l'abandon d'un bagage ou le début d'un mouvement de foule, alors que 13 millions de spectateurs sont attendus, dont 600.000 pour la cérémonie d'ouverture sur la Seine.

L'expérimentation, qui démarrerait dès la promulgation et pourrait concerner la prochaine Coupe du monde de rugby en septembre-octobre, est supposée s'arrêter au 31 décembre 2024.

Mais les associations de défense des libertés y voient un dévoiement qui ferait passer la surveillance de la population dans une autre sphère.

Le spectre de la pérennisation

"On va pouvoir conserver des images plus longtemps que d'habitude pour entraîner des algorithmes", déclare le rapporteur à l'Assemblée Guillaume Vuilletet (Renaissance).

Le député, comme le gouvernement, met en avant de "nombreuses garanties" pour circonscrire l'expérimentation et insiste sur le fait que la reconnaissance faciale n'est pas au programme. Insuffisant pour les quatre groupes de l'alliance de gauche Nupes, qui proposeront de supprimer l'article 7, tout comme des députés indépendants Liot et même deux députés LR.

"Personne ne pensait voir arriver un texte comme ça en France", dénonce l'écologiste Sandra Regol. Elle fustige "une loi qui transforme en cobayes les Français".

"On va créer un marché de la surveillance algorithmique", s'insurge le député LFI Paul Vannier, dont le groupe va déposer une motion de rejet.

La mesure est également dénoncée par les associations Amnesty et la Quadrature du net, mais aussi par le Conseil national des barreaux. Les opposants au texte sont convaincus que l'expérimentation préparera le terrain à une généralisation de ce type de surveillance.

Scanners corporels et mesures anti-intrusions

"C'est normal qu'il y ait des mesures exceptionnelles pour un événement exceptionnel", concède Roger Vicot (PS), "mais on va au-delà d'un texte visant à sécuriser les JO".

Bien que des députés de gauche réservent encore leur vote final, le texte devrait principalement obtenir un soutien de la droite et l'extrême droite, en appui à la majorité présidentielle.

"Le gouvernement utilise le prétexte des JO pour un cheval de Troie sécuritaire qui nous donne raison", se satisfait le député RN Jordan Guitton.

Parmi les autres mesures: la possibilité de "cribler" (soumettre à une enquête administrative) des personnes accréditées sur les sites de compétition et dans les "fans zone", et le renforcement des sanctions en cas d'intrusion dans une enceinte.

La copie du Sénat sur ce point a été adoucie en commission à l'Assemblée mais des députés de gauche y voient toujours une mesure contre les militants, notamment écologistes.

Le texte prévoit également des tests génétiques afin de se conformer aux standards mondiaux de l'antidopage, la création d'un grand centre de santé au village olympique, ou encore des dérogations aux règles du travail dominical.


Après la tour Eiffel, les défenseurs du français visent Notre-Dame

Cette photographie prise le 13 mars 2023 montre des grues devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, alors que les travaux de restauration se poursuivent après l'incendie de 2019 qui a partiellement détruit la partie haute de la cathédrale de Paris. (Photo Joël SAGET / AFP)
Cette photographie prise le 13 mars 2023 montre des grues devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, alors que les travaux de restauration se poursuivent après l'incendie de 2019 qui a partiellement détruit la partie haute de la cathédrale de Paris. (Photo Joël SAGET / AFP)
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  • L'association Défense de la langue française a déposé auprès du tribunal administratif de Paris un recours en ce sens, à l'occasion de la Journée internationale de la francophonie lundi
  • Elle invoque la loi Toubon du 4 août 1994, qui protège le statut du français, surtout face aux progrès inexorables de l'anglais

PARIS: Après avoir obtenu que l'anglais ne soit pas la seule langue étrangère à la tour Eiffel, des défenseurs de la langue française saisissent la justice pour obtenir la même chose autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

L'association Défense de la langue française a déposé auprès du tribunal administratif de Paris un recours en ce sens, à l'occasion de la Journée internationale de la francophonie lundi.

Elle invoque la loi Toubon du 4 août 1994, qui protège le statut du français, surtout face aux progrès inexorables de l'anglais.

Cette loi oblige l'administration, si elle traduit sa communication publique, à le faire dans deux langues étrangères au minimum.

"L'intérêt de la loi Toubon est de ne pas donner une prime à l'anglo-américain. Car s'il n'y a qu'une langue étrangère, c'est toujours l'anglo-américain. La loi protège donc le français, puisqu'elle est censée promouvoir le pluralisme linguistique", a expliqué à l'AFP le porte- parole de l'association, Louis Maisonneuve.

Est visé l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (EPRDNP).

Autour de l'édifice sur l'île de la Cité, certaines explications du travail sur ce chantier sont en français et en anglais.

La "requête en excès de pouvoir" s'accompagne d'autres, pour les mêmes raisons. Elles visent au total "20 organismes publics d'envergure", selon l'association.

Cette dernière cite Monuments de France, pour la signalétique des alignements de Carnac (Morbihan), La Poste, pour le slogan "Ma French bank", le musée de l'Armée à Paris, pour des cartels, ou encore Bordeaux métropole, pour la signalétique de son tramway.

Tout au long de l'année 2022, Défense de la langue française a mené un combat identique,

finalement victorieux, auprès de la mairie de Paris, concernant la signalétique de la tour Eiffel.

"On les a menacés d'aller en justice. Ça a pris un an. Ils ont progressé petit à petit et, finalement, ils ont tout changé pour ajouter l'espagnol" en novembre, a raconté M. Maisonneuve.


Retraites: l'heure du vote sur les motions de censure, sur fond de vives tensions

Une femme passe devant les fenêtres et la porte d'entrée du bureau de circonscription du député français du parti libéral au pouvoir Rennaissance, Guillaume Gouffier, après qu'il a été vandalisé, à Vincennes près de Paris, le 19 mars 2023. (Photo Guillaume MEYER / AFP)
Une femme passe devant les fenêtres et la porte d'entrée du bureau de circonscription du député français du parti libéral au pouvoir Rennaissance, Guillaume Gouffier, après qu'il a été vandalisé, à Vincennes près de Paris, le 19 mars 2023. (Photo Guillaume MEYER / AFP)
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  • L'exécutif clame pour l'instant sa confiance face à une opposition trop divisée, pense-t-il, pour le renverser
  • Deux motions de censure seront examinées lundi à l'Assemblée nationale, consécutives au recours jeudi par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption sans vote si aucune motion de censure n'aboutit

PARIS: A quitte ou double: les deux motions de censure contre le gouvernement d'Élisabeth Borne vont être mises au vote lundi de l'Assemblée nationale et la réforme des retraites pourrait être adoptée définitivement, malgré la colère dans le pays qui ne faiblit pas.

Le déclenchement jeudi de l'arme constitutionnelle du 49.3 par la Première ministre pour faire passer sans vote la réforme n'a fait que redoubler la contestation, qui dépasse souvent le sujet du recul de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans.

Dans une manifestation à Lille dimanche soir, David Duthoit, agriculteur de 54 ans, disait son "écœurement", avec "le 49.3, les parlementaires qui ne répercutent pas la parole du peuple".

Depuis jeudi, des rassemblements organisés ou spontanés se déroulent sur tout le territoire, dans le calme ou avec des débordements.

Face à cette situation, Emmanuel Macron souhaite que la réforme "puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous", a indiqué dimanche l'Élysée à l'AFP. Le président a rappelé les "mois de concertations politique et sociale" et les "plus de 170 heures de débat qui ont abouti sur le vote d'un texte de compromis" entre sénateurs et députés en commission mixte.

Le numéro un de la CGT Philippe Martinez estime lui que "c'est de la responsabilité" d'Emmanuel Macron "si la colère est à ces niveaux-là".