La dernière exposition de Banat Collective, une représentation audacieuse de la féminité

Shamiran Istifan, Hanging Garden of Ishtar, 2021. (Photo fournie)
Shamiran Istifan, Hanging Garden of Ishtar, 2021. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

La dernière exposition de Banat Collective, une représentation audacieuse de la féminité

  • Les conservatrices du collectif Banat Collective parlent à Arab News de leur exposition artistique à Abu Dhabi
  • As We Gaze Upon Her, qui se tient jusqu’au 31 janvier à Warehouse 421, est une représentation colorée et puissante de la féminité dans le monde arabe

DUBAÏ: Un lit avec des draps froissés placé au centre d’une pièce, une femme en robe à carreaux qui a le dos tourné… L’audacieuse exposition d’art intitulée As We Gaze Upon Her, qui se tient jusqu’au 31 janvier à l’espace culturel Warehouse 421, à Abu Dhabi, et dont le commissaire est le collectif Banat Collective, ne tente pas de définir la féminité, mais pose de nombreuses questions à travers un délicieux mélange d’œuvres conçues pour susciter une réponse émotionnelle. Il s’agit d’une représentation colorée et puissante de la féminité dans le monde arabe.

Banat Collective réunit Sara ben Safwan, conservatrice au Guggenheim Abu Dhabi, et Sarah Alagroubi, artiste, graphiste et professeure d’art. Pendant la pandémie, le duo a rassemblé les œuvres de 27 artistes masculins et féminins, avec pour objectif de défier de manière créative l’hétéronormativité, de confronter le patriarcat et de décrire des parcours personnels.

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Saba Askari, Œuvre sans titre (Abri, Drapeau), 2019. (Photo fournie)

L’exposition s’articule autour de cinq thèmes principaux: «Subverting the Gaze» se focalise sur le regard masculin, «Masquerade» aborde le genre et l’hétéronormativité, «Vindication of the Body» tourne autour du corps féminin, «Difference as Incompleteness» explore les rôles culturels traditionnels et «Dysfunctionality» le féminisme.

 

«Banat Collective a été fondé en 2016, son but était de créer une plate-forme numérique simple afin d’interviewer des artistes et leur donner la possibilité de présenter leur travail», explique Mme Safwan à Arab News. «Cette plate-forme s’est transformée en exposition aux multiples facettes. Nous voulions explorer la féminité dans le contexte de cette région, car le récit a toujours été écrit pour nous et sur nous, plutôt que par nous. Nous avons relevé le défi de regrouper tous ces artistes pour revendiquer nos histoires et nos identités», ajoute-t-elle.

 

Tous les coups sont permis dans cette exposition progressiste. La peinture acrylique d’Amina Yahya, Te’rafy, montre des corps portant des vêtements «pudiques» et «impudiques», une différenciation souvent utilisée pour justifier les crimes sexuels dans son pays natal, l’Égypte. Le court-métrage 3aroosa («Mariée»), de Mashael Alsaie, dépeint les «rituels performatifs de la nuit de noces à travers les mouvements mécaniques de machines à huile». Le film utilise des images d’archives réelles de 1968 représentant une usine pétrochimique de Bahreïn.

 

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Jude al-Keraishan, Sanad, 2019. (Photo fournie)

«Nous voulions introduire des concepts déjà abordés en privé et les exposer en public», explique Mme Alagroubi. «Les œuvres d’art mettent en valeur les luttes existantes des femmes aujourd’hui.»

Une gamme d’émotions se dégage de ces diverses œuvres. Une rage pure se manifeste dans l’installation Dinner is Served de Rania Jishi, où son mépris pour la domesticité prend vie sous la forme d’assiettes fêlées sur lesquelles sont écrits des mots comme «colère». Les ustensiles et la nourriture sont absents de la table traditionnelle. De même, la série de photographies en noir et blanc de l’artiste saoudienne Jude al-Keraishan, intitulée Sanad, montre un siège en bois en train d’être détruit par une hache.

D’autre œuvres sont plus amusantes, mais poussent tout autant à la réflexion. Precautions, de Maitha Hamdan met en lumière un acte simple, celui de manger de la glace, dans une vidéo en une seule prise où l’artiste dévore un cornet de glace derrière un voile, d’une manière délibérément non érotique. La glace agit comme un «moyen de remettre en scène les normes fondées sur le genre, reprises, renforcées et transformées en une performance radicale, satirique et picturale».

 

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Mashael Alsaie, 3aroosa (Mariée), 2020. (Photo fournie)

Shamiran Istifan utilise la cire au sucre dans son œuvre, créant une expérience viscérale lorsque la cire fond, coule et produit un écho, dans le but de «déconstruire l’embellissement et l’objectification de la femme exotique». Dans Œuvre sans titre (Abri, Drapeau), Saba Askari transforme en sculpture les lingettes démaquillantes usagées qu’elle utilise au quotidien. Celles-ci deviennent à la fois le sujet et l’objet de son travail, permettant à la texture de prendre le pas sur l’esthétique. Cette œuvre souligne l’acte fastidieux de la création et de l’effacement quotidiens.

En utilisant ses photographies analogiques à expositions multiples, Aude Nasr s’approprie des vêtements masculins traditionnels, tels que le tarbouche, et confronte les codes et les constructions de genre qui divisent. Les tons doux et les contrastes profonds de son travail ont une qualité spectrale, reliant les fantômes de la tradition passée à un avenir progressiste.

L’exposition de Banat Collective doit être saluée pour son incursion dans les constructions de genre, un sujet qui n’est généralement pas abordé ouvertement dans la région. Au premier plan de l’exposition se trouve l’autoportrait d’Augustine Paredes, vue de dos, allongée en position fœtale sur des draps froissés placés sur un lit noir à armature métallique.

«Avec des œuvres comme ce lit, nous avons trouvé beaucoup de nouvelles significations liées aux rôles de genre et même à la diaspora, puisque l’artiste est originaire des Philippines», explique Mme Alagroubi. «Comme c’est le cas avec les photographies d’Aude Nasr et leur nature expansive, nous voulions faire en sorte de réserver un espace pour des œuvres comme celles-ci. Ce sont des conversations importantes à avoir», conclut-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'iconique expérience de l'African Queen s'installe à Dubaï

Inspiré par le film African Queen de 1951, le restaurant marie les classiques de la Riviera méditerranéenne à des saveurs exotiques vibrantes, créant ainsi une expérience à la fois intemporelle et aventureuse. (Photo fournie)
Inspiré par le film African Queen de 1951, le restaurant marie les classiques de la Riviera méditerranéenne à des saveurs exotiques vibrantes, créant ainsi une expérience à la fois intemporelle et aventureuse. (Photo fournie)
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  • Le restaurant allie la cuisine du sud de la Méditerranée à un décor d'inspiration africaine, offrant aux clients une combinaison parfaite de tradition et de modernité
  • Le menu présente le meilleur des classiques de la Côte d'Azur, rehaussés de saveurs vibrantes

DUBAI: African Queen, le restaurant emblématique avec plus de 55 ans d'histoire, est maintenant ouvert aux clients qui cherchent à faire l'expérience de son charme et de son flair légendaires de la Côte d'Azur ici à Dubaï. Créé en 1969 à Beaulieu-sur-Mer, sur la Côte d'Azur, le restaurant est devenu célèbre au fil des ans.  Avec son mélange d'élégance raffinée et de charme décontracté, il a attiré des icônes mondiales telles que Naomi Campbell, Bono et Sylvester Stallone. Aujourd'hui, l'African Queen du groupe Giraudi apporte son héritage historique aux Émirats arabes unis, en partenariat avec Alexander Kolobov, Boris Kofman et Henry Karpin, à partir de décembre 2024.

 


Semaine de la langue arabe à l'Institut du Monde arabe

La thématique 2024 de la Semaine de la langue arabe : L’arabe, langue des langues, reflète la pluralité de la langue arabe et la multiplicité des formes qu’elle peut prendre. (Photo IMA)
La thématique 2024 de la Semaine de la langue arabe : L’arabe, langue des langues, reflète la pluralité de la langue arabe et la multiplicité des formes qu’elle peut prendre. (Photo IMA)
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  • Une semaine d'événements en accès libre qui met la langue arabe à l'honneur
  • Langue classique, littéraire mais aussi moderne, l’arabe sera mis en valeur

PARIS: Une semaine d'événements en accès libre qui met la langue arabe à l'honneur.

La thématique 2024 de la Semaine de la langue arabe : L’arabe, langue des langues, reflète la pluralité de la langue arabe et la multiplicité des formes qu’elle peut prendre. 

Langue classique, littéraire mais aussi moderne, l’arabe sera mis en valeur dans ses différents dialectes et usages. Au programme : concerts, spectacles, conférences, poésie, films, ciné-débat, visites guidées, rencontres, remises de prix, etc.  


Emma Roberts à l'affiche d'un thriller tourné par AlUla

Emma Roberts lors de la première de la saison 2 de "Tell Me Lies" sur Hulu qui s'est tenue au Bungalow le 4 septembre 2024 à Santa Monica, Californie. (Photo par Gregg Deguire/Variety via Getty Images)
Emma Roberts lors de la première de la saison 2 de "Tell Me Lies" sur Hulu qui s'est tenue au Bungalow le 4 septembre 2024 à Santa Monica, Californie. (Photo par Gregg Deguire/Variety via Getty Images)
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  • Le tournage du "quatrième mur" commence au premier trimestre 2025
  • Fait partie d'un accord de 10 films entre Stampede Ventures et Film AlUla

DJEDDAH: L'actrice hollywoodienne Emma Roberts va jouer dans un film tourné aux studios AlUla en Arabie saoudite, selon Film AlUla et la société mondiale de médias Stampede Ventures.

Le film, intitulé "Fourth Wall", commencera à être tourné à AlUla au premier trimestre 2025. Il fait partie d'un accord de 10 films entre Stampede Ventures, la société du PDG Greg Silverman, et Film AlUla, qui a été annoncé l'année dernière.

Bien que le titre du film ait été révélé l'année dernière, c'est la première fois que Roberts est publiquement associée au projet.

Le film raconte l'histoire d'une ancienne enfant-star d'une série télévisée populaire qui est kidnappée et se réveille dans une reconstitution complète du plateau de tournage de la série avec le reste de l'équipe.

C'est là qu'elle doit surmonter son traumatisme et recréer des moments emblématiques de la série pour rester en vie et trouver un moyen de s'en sortir.

Écrit par Jerry Kontogiorgis, le film sera produit par Silverman et Grant Torre de Stampede Ventures et réalisé par Alexis Ostrander ("Servant").

L'actrice américaine Roberts ("Space Cadet", "Holidate") tiendra le rôle principal.

Stampede Ventures est l'un des premiers à utiliser les installations de production de Film AlUla, qui comprennent une scène sonore, un backlot, des bâtiments de soutien à la production, des ateliers, des entrepôts, un studio d'enregistrement et des locaux de formation et de répétition, le tout sur 2 787 mètres carrés.

L'accent sera mis sur l'utilisation des talents saoudiens au cours du processus de production, avec des ateliers d'introduction et des formations sur place dans différents départements. Cela comprend le personnel de production, l'équipe de tournage, le département artistique, les opérations sur le plateau, l'éclairage, les lieux de tournage, le transport, le son, la garde-robe et le maquillage.

Dans un communiqué, Silverman a déclaré: "Après une expérience récente très positive lors du tournage de 'K-Pops' à AlUla, Stampede Ventures est maintenant ravi d'apporter d'autres films à notre partenariat avec l'UCR".

"Nos productions célèbreront l'attrait unique d'AlUla en tant que cadre pour la créativité cinématographique, ainsi que l'énergie inspirante et l'amour du cinéma des hommes et des femmes du Royaume d'Arabie saoudite".

La production "K-Pops" a été réalisée par Anderson .Paak, huit fois lauréat d'un Grammy.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com