Tsunami ou vaguelette? L'économie mondiale s'interroge face à Omicron

Des conteneurs de fret sont empilés sur un navire, le 22 novembre 2021 à Bayonne, New Jersey. (Photo, AFP)
Des conteneurs de fret sont empilés sur un navire, le 22 novembre 2021 à Bayonne, New Jersey. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Tsunami ou vaguelette? L'économie mondiale s'interroge face à Omicron

  • L'ampleur des dégâts économiques causés par le variant est incertaine, mais la croissance pourrait en pâtir tant les restrictions sanitaires et la contagiosité d'Omicron perturbent les entreprises
  • L'incertitude est plus grande pour les pays émergents et la Chine, les premiers étant moins vaccinés et la seconde appliquant des confinements locaux draconiens

PARIS: A quoi s'attendre après le tsunami économique provoqué début 2020 par l'apparition de la Covid-19 et le trou d'air de la première moitié de 2021? La flambée des contaminations au variant Omicron inquiète, même si les économies mondiales se sont habituées à vivre avec la pandémie.

La croissance mondiale est-elle menacée?

L'ampleur des dégâts économiques causés par le variant est incertaine, mais la croissance pourrait en pâtir tant les restrictions sanitaires et la contagiosité d'Omicron perturbent les entreprises.

La patronne du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva a alerté dès début décembre d'une possible révision à la baisse de ses prévisions de croissance mondiale, actuellement à 5,9% pour 2021 et 4,9% pour 2022. Elle pourrait survenir d'ici à la fin janvier.

Aux Etats-Unis, "Omicron fait déjà des dégâts", constate l'économiste en chef de l'agence de notation Moody's, Mark Zandi, tablant sur 2,2% de croissance au premier trimestre dans la première économie mondiale, contre 5,2% avant qu'Omicron ne fasse les gros titres. Ces perturbations devraient se dissiper dès le deuxième trimestre, affirme-t-il toutefois.

En zone euro, Andrew Kenningham, chef économiste pour l'Europe au centre de recherche Capital Economics, estime aussi que des restrictions comme les confinements hollandais et autrichien vont engendrer un ralentissement au premier trimestre puis un rebond, surtout si le pic épidémique a lieu en janvier.

"Chaque vague fait moins de dommages au système de santé et à l'économie que la précédente", résume Mark Zandi.

L'incertitude est plus grande pour les pays émergents et la Chine, les premiers étant moins vaccinés et la seconde appliquant des confinements locaux draconiens au nom de sa stratégie zéro Covid.

Quels sont les secteurs les plus touchés?

Milliers de vols annulés pendant les fêtes, bateaux de croisière détournés ou annulés, réservations d'hôtels en berne: Omicron entrave la reprise espérée d'un secteur du voyage qui a beaucoup souffert des vagues précédentes.

Les spécialistes du divertissement craignent également que l'explosion des cas ne freine l'ardeur des clients à retourner au casino, au théâtre ou au cinéma.

Sur les Bourses mondiales, ces secteurs ont pourtant le vent en poupe depuis quelques semaines. "Le marché semblait se projeter sur l'après Omicron", explique Alexandre Baradez, analyste de la société d'investissements IG France.

Depuis le 20 décembre, l'action du croisiériste Carnival a grimpé de près de 20%, celle d'Air France d'environ 15% et celle du fabricant d'engins et de matériels de chantier Caterpillar de presque 25%. Ces valeurs, qui dépendent fortement de la conjoncture, profitent de l'espoir d'une normalisation imminente de l'économie. 

L'inflation va-t-elle s'aggraver?

Avant Omicron, l'inflation aux Etats-Unis et en zone euro était au plus haut depuis plusieurs décennies. Son rythme pourrait encore s'accélérer. 

"Les gens qui restent chez eux à cause du variant sont plus susceptibles de dépenser leur argent pour des biens de consommation plutôt que pour des services comme les restaurants ou les loisirs en présentiel", souligne Jack Kleinhenz, économiste en chef de la fédération américaine des commerçants (NRF).

Les chaînes mondiales d'approvisionnement étant déjà en surchauffe, ce qui conduit à des pénuries de matériaux et de matières premières, une hausse de la demande pourrait faire encore plus grimper les prix.

C'est le scénario craint par la Réserve fédérale américaine, qui envisage d'avancer son calendrier de hausse des taux, selon le compte-rendu de sa dernière réunion.

Ailleurs, les ménages brésiliens ou nigérians voient leur pouvoir d'achat plombé par une inflation à deux chiffres, et l'économie britannique est au bord de la contraction selon les Chambres de commerce britanniques (BCC).

Le retour du «quoi qu'il en coûte»?

Les programmes massifs d'aide aux entreprises du printemps 2020, qui ont creusé à 226 000 milliards de dollars la dette mondiale l'an dernier selon le FMI, semblent de l'histoire ancienne.

"Le recours aux dispositifs comme le chômage partiel avait du sens au moment où l'incertitude était totale, toute l'industrie était à l'arrêt", rappelle Niclas Poitiers, chercheur à l'institut Bruegel, en référence aux premiers confinements.

Mais la planète a appris à vivre avec la Covid-19 et "on parle désormais de mettre en place des dispositifs d'aide plus structurels tels que Build Back Better (qui prévoit notamment des réformes sociales et environnementales aux Etats-Unis) ou Next Generation EU", le plan de transition écologique et numérique de l'Union européenne, ajoute-t-il.

Des aides plus ciblées restent toutefois d'actualité pour les secteurs les plus sinistrés, à l'instar des programmes français ou britanniques à destination du tourisme et de l'hôtellerie-restauration.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com