Macron fera des annonces sur la sécurité lundi à Nice

Le président français Emmanuel Macron, le député du parti de droite Les Républicains Eric Ciotti et le maire de Nice Christian Estrosi visitent les lieux d'une attaque au couteau à la basilique Notre- Dame de Nice à Nice le 29 octobre 2020. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le député du parti de droite Les Républicains Eric Ciotti et le maire de Nice Christian Estrosi visitent les lieux d'une attaque au couteau à la basilique Notre- Dame de Nice à Nice le 29 octobre 2020. (AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Macron fera des annonces sur la sécurité lundi à Nice

  • Le chef de l'Etat, quasi-candidat à sa réélection, s'exprimera sur ce sujet central de la campagne après avoir posé dans la matinée la première pierre du futur «hôtel des polices»
  • Pour le maire Christian Estrosi - un ex-LR allié d'Emmanuel Macron - ce dernier «vient à Nice en tant que président», pour «l’intérêt général»

PARIS: Emmanuel Macron fera lundi à Nice des annonces sur la police et la sécurité, en particulier sur la loi de programmation attendue d'ici la fin du 1er trimestre, et défendra son bilan, très critiqué par les oppositions à l'approche de la présidentielle.

Le chef de l'Etat, quasi-candidat à sa réélection, s'exprimera sur ce sujet central de la campagne après avoir posé dans la matinée la première pierre du futur "hôtel des polices" qui doit réunir les polices nationale et municipale dans un commissariat doté de technologies de pointe, a indiqué vendredi l'Elysée.

Il "dessinera les contours" de la future loi de programmation et d'orientation pour la sécurité intérieure (Lopsi) pour les années 2022-27, qu'il avait évoquée dans son discours à Roubaix le 14 septembre en clôture du Beauvau de la sécurité, vaste consultation lancée en février 2021.

"Le président a pris des engagements pour la présenter au 1er trimestre" car "il travaillera jusqu’au dernier quart d’heure" de son mandat, a affirmé la présidence.

Emmanuel Macron, accompagné du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, s'exprimera aussi sur les "problématiques" sécuritaires - lutte contre la délinquance, prise en charge des victimes, féminicides, cybersécurité - au cours d'un échange avec des représentants des forces de l'ordre, de la société civile et de la magistrature, a précisé la même source.

Il devrait à cette occasion défendre son bilan depuis le début du quinquennat mais aussi "tracer des perspectives" car "on ne peut pas se permettre d'être figé sur la sécurité", selon un conseiller.

Ce bilan est présenté comme "un échec" par ses opposants, à l'image de la candidate LR Valérie Pécresse qui a annoncé jeudi son intention de "ressortir le Kärcher" pour "nettoyer les quartiers", reprenant une expression controversée de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.

Pour le maire Christian Estrosi - un ex-LR allié d'Emmanuel Macron - ce dernier "vient à Nice en tant que président", pour "l’intérêt général" et sur la base d'une "vision partagée sur les moyens qu’on doit donner à nos forces de sécurité".

L'"hôtel des polices" doit entrer en service fin 2025 après des travaux d'un montant de 220 millions d'euros, financés à hauteur de plus de 170 millions par l'Etat. Il accueillera quelque 2 000 policiers (1 200 nationaux et 800 municipaux) et sera doté du premier centre d'hypervision urbain, connecté à des caméras de surveillance mais aussi à de nombreux capteurs (air, circulation, etc…).

Emmanuel Macron passera ensuite l'après-midi dans la vallée de la Roya, une zone alpine proche de l'Italie où il s'était rendu le 8 octobre 2020, une semaine après les crues catastrophiques qui avaient fait dix morts et huit disparus dans plusieurs vallées près de Nice et Menton.

Dans le village de Tende, il fera un état des lieux des chantiers de reconstruction avec les élus des communes touchées ainsi qu'avec des habitants, selon l'Elysée. L'enveloppe globale des aides publiques s'élève à 572 millions d'euros.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).