Omicron: quelques certitudes et deux grandes inconnues

Une personne reçoit une dose de vaccination COVID-19, lors d'une distribution gratuite de kits de test rapide COVID-19 pour ceux qui ont reçu des vaccins ou des rappels, à Union Station le 7 janvier 2022 à Los Angeles, Californie. (Photo, AFP)
Une personne reçoit une dose de vaccination COVID-19, lors d'une distribution gratuite de kits de test rapide COVID-19 pour ceux qui ont reçu des vaccins ou des rappels, à Union Station le 7 janvier 2022 à Los Angeles, Californie. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 08 janvier 2022

Omicron: quelques certitudes et deux grandes inconnues

  • Six semaines après son identification en Afrique du Sud, les données de plusieurs pays convergent sur deux points: Omicron se transmet beaucoup plus rapidement que le variant auparavant dominant, Delta
  • Omicron progresse de façon fulgurante dans de nombreux pays et les cas doublent tous les deux ou trois jours, du jamais vu avec les variants précédents

PARIS : Quel impact aura-t-il sur l'hôpital, et la vague de Covid qu'il provoque sera-t-elle la dernière? Voilà les deux questions que soulève le variant Omicron, beaucoup plus contagieux et sans doute moins virulent que les précédents.

Que sait-on de lui ?

Six semaines après son identification en Afrique du Sud, les données de plusieurs pays convergent sur deux points: Omicron se transmet beaucoup plus rapidement que le variant auparavant dominant, Delta, et semble entraîner globalement des formes moins graves de la maladie.

Omicron progresse de façon fulgurante dans de nombreux pays et les cas doublent tous les deux ou trois jours, du jamais vu avec les variants précédents.

Parallèlement, des données venant "du Royaume-Uni, du Canada, des Etats-Unis et d'Israël suggèrent un risque d'hospitalisation réduit pour Omicron par rapport aux autres variants (de 56% à 81%)", souligne vendredi l'agence sanitaire française Santé publique France.

C'est ce qui a aussi été observé auparavant en Afrique du Sud. Toutefois, ces données sont encore incomplètes et à manier avec prudence.

Point important: on ne sait pas si cette gravité apparemment moindre vient des caractéristiques intrinsèques du variant, ou si c'est lié au fait qu'il frappe des populations déjà partiellement immunisées, par le vaccin ou une précédente infection.

Un élément en particulier pourrait expliquer en partie pourquoi Omicron est à la fois plus contagieux et moins sévère.

Selon plusieurs études, il semble infecter particulièrement les voies aériennes supérieures (nez, gorge) mais moins les poumons, où démarrent les formes graves de Covid.

S'il reste cantonné aux voies aériennes supérieures, il peut être expulsé - et donc transmis- - plus facilement par une personne contaminée.

Quoi qu'il en soit, sa plus grande contagiosité pousse nombre de spécialistes à conseiller l'utilisation des masques FFP2, plus protecteurs que les chirurgicaux, dans les espaces intérieurs.

Conséquences sur l'hôpital ?

Cette question cruciale reste sans réponse, même si des choses se précisent.

L'équation à résoudre: la baisse de sévérité d'Omicron suffira-t-elle à compenser le fait qu'il est beaucoup plus transmissible ?

"Même si la proportion de cas graves est plus basse, le fait d'avoir des nombres record de cas peut entraîner des nombres record d'hospitalisations", a expliqué vendredi sur Twitter la virologue américaine Angela Rasmussen.

Pour autant, les conséquences pour l'hôpital semblent différentes de celles des vagues précédentes.

S'il pèse lourdement sur les lits d'hôpitaux en général, Omicron paraît moins saturer les réanimations, puisqu'il provoque des formes moins graves. 

C'est par exemple ce que suggère un rapport que vient de publier l'Agence nationale de santé danoise SSI.

En un mois, du 1er décembre au 1er janvier, le nombre de nouveaux cas a augmenté de 69% au Danemark. Mais cette hausse ne se répercute pas aussi fortement sur les hospitalisations (+47%), et encore moins sur les admissions en soins critiques (+20%).

Il faudra toutefois avoir plus de recul pour confirmer ces données. D'autant qu'il est dur de distinguer les personnes hospitalisées à cause du Covid de celles qui le sont pour une autre raison, mais se trouvent atteintes de la maladie.

 Et les vaccins ?

Les mutations d'Omicron semblent lui permettre de réduire l'immunité par anticorps contre le virus. Conséquence: il peut probablement contaminer un nombre important de vaccinés, et réinfecter des personnes précédemment atteintes par le virus.

Plusieurs études faites en laboratoire montrent que le taux d'anticorps s'effondre face à Omicron chez des vaccinés avec Pfizer/BioNTech, Moderna, et plus encore AstraZeneca ou Sinovac, vaccin chinois utilisé dans une cinquantaine de pays.

Point encourageant, une dose de rappel avec Pfizer/BioNTech, Moderna ou AstraZeneca semble relancer nettement l'immunité par anticorps. Mais il manque une donnée cruciale: on ne sait pas à quel point cet effet dure dans le temps.

Toutefois, la baisse des anticorps ne signifie pas que les vaccins ne sont plus efficaces. Car les anticorps ne sont qu'un des volets de la réponse immunitaire, qui passe aussi par des cellules appelées lymphocytes T.

Plus difficile à mesurer, cette "immunité cellulaire" n'en joue pas moins un rôle très important, notamment contre les formes graves de la maladie.

Ainsi, une étude présentée mi-décembre en Afrique du Sud laisse penser que Pfizer/BioNTech reste efficace contre les formes graves dues à Omicron, y compris avant le rappel et, donc, sans doute encore plus après.

La dernière vague, vraiment?

Avec un variant Omicron plus contagieux mais moins dangereux, certains espèrent que cette vague signera la fin de la pandémie en procurant à la planète une large part d'immunité collective.

"Peut-être est-ce le dernier variant, peut-être est-ce la dernière vague, peut-être que cette vague nous permettra d'acquérir une forme d'immunité", a avancé lundi le ministre français de la Santé Olivier Véran.

L'une des responsables de l'agence de santé danoise SSI, Tyra Grove Krause, a également exprimé son "optimisme prudent sur la situation une fois que nous aurons surmonté la vague Omicron".

Pour autant, il faut se garder d'un excès d'optimisme tant les scénarios à venir restent imprévisibles.

"Plus Omicron se répand, plus il se transmet et plus il se réplique, plus il est susceptible de générer un nouveau variant", a mis en garde une responsable de l'OMS, Catherine Smallwood, mardi dans une déclaration à l'AFP.

Il est donc loin d'être acquis que la vague Omicron sera la dernière. Mais même si elle ne l'est pas, les spécialistes espèrent au moins que le niveau d'immunité procuré par les précédentes infections et les vaccins limitera l'impact des suivantes.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.