Covid: le monde passe le cap des 300 millions de cas et lutte contre Omicron

Au moins 300 042 439 cas d’infection ont été diagnostiqués depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019. (Photo, AFP)
Au moins 300 042 439 cas d’infection ont été diagnostiqués depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 08 janvier 2022

Covid: le monde passe le cap des 300 millions de cas et lutte contre Omicron

  • L’accélération des contaminations ne s’accompagne pas, pour l’heure d’une hausse globale des décès
  • Aux États-Unis, la Cour suprême doit se prononcer sur l'obligation de se vacciner qui pourrait être imposée à des millions de salariés

PARIS : Le chiffre officiel des cas de Covid-19, certainement sous-estimé, a passé vendredi la barre des 300 millions, alors que les pays luttent contre la propagation du variant Omicron et intensifient les campagnes de vaccination.

Selon un comptage de l'AFP établi à partir de bilans officiels, au moins 300 042 439 cas d’infection ont été diagnostiqués depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019. 

Le monde, où les cas sont en hausse depuis la mi-décembre, soit près de deux semaines après la découverte du variant Omicron au Botswana et en Afrique du Sud, connaît actuellement une quatrième vague avec un nombre record de contaminations enregistrées.

L’accélération des contaminations ne s’accompagne pas, pour l’heure d’une hausse globale des décès. 

Aux États-Unis, la Cour suprême doit se prononcer sur l'obligation de se vacciner qui pourrait être imposée à des millions de salariés. 

Après des mois à tenter de convaincre les réticents, le président Joe Biden avait annoncé en septembre vouloir rendre la vaccination obligatoire notamment dans les entreprises de plus de 100 salariés.

Au pays des libertés individuelles, ces mesures ont été dénoncées par les élus républicains, qui y voient un abus de pouvoir de la part de l'Etat fédéral, et par une partie du monde économique qui les juge contre-productives.

La Covid-19 "tel que nous le connaissons aujourd'hui ne sera pas là pour toujours", du moins dans sa forme actuelle, a promis vendredi Joe Biden. "Mais avoir la Covid dans notre environnement et sur la planète, cela va probablement persister". 

Grand festival hindou

En Allemagne, face à la montée du variant Omicron, l'accès aux restaurants et cafés va encore être restreint, mais les délais de quarantaine vont être allégés pour éviter une éventuelle paralysie du pays, a annoncé le chancelier Olaf Scholz.

Au plus tard à partir du 15 janvier, les clients des restaurants, cafés et bars devront désormais, en plus d'un certificat de vaccination ou de guérison, présenter un test de dépistage négatif du jour. Mais les personnes ayant déjà reçu une troisième dose de sérum seront exemptées de test.

En Autriche, le chef du gouvernement Karl Nehammer a été testé positif à la Covid-19 malgré trois doses de vaccin mais il n'a pas développé de symptômes, a annoncé la chancellerie.

En France, le président Emmanuel Macron a affirmé assumer "totalement" ses propos controversés de mardi sur les non-vaccinés qu'il a dit avoir envie "d'emmerder". 

"On peut s'émouvoir sur des formes d'expression qui paraissent familières que j'assume totalement", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'Elysée avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Je m'émeus de la situation dans laquelle nous sommes, la vraie fracture du pays est là, quand certains font de leur liberté, qui devient une irresponsabilité, un slogan", a-t-il dénoncé. 

En Inde, un tribunal a rejeté une demande d'annulation d'un grand festival hindou, en dépit des craintes que ce rassemblement ne propage l'épidémie, dans un pays marqué par une recrudescence des cas dus au variant Omicron.

Des centaines de milliers de personnes vont se rassembler à partir de samedi au confluent du Gange et du golfe du Bengale, pendant le festival du Gangasagar Mela pour se baigner à l'occasion de Makar Sankranti, un jour saint du calendrier hindou.

Un médecin de Calcutta avait demandé une ordonnance du tribunal afin d'interdire le festival en raison du contexte sanitaire.

Le nombre de nouveaux cas a dépassé les 100 000 vendredi et les autorités de plusieurs grandes viles ont imposé des restrictions afin de ralentir la propagation du virus.

En Australie, le joueur de tennis serbe Novak Djokovic a passé vendredi, jour du Noël orthodoxe, enfermé dans un centre de rétention de Melbourne. 

Le numéro Un mondial a été placé en rétention après l'annulation de son visa d'entrée, dans la nuit de mercredi à jeudi, au motif qu'il ne remplissait pas les strictes conditions d'entrée sur le territoire australien imposées dans le cadre de la lutte contre la pandémie. 

Il ne sera pas expulsé avant lundi, date d'une nouvelle audience devant un juge de Melbourne.


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".

 


Iran: la lauréate du prix Nobel de la Paix Mohammadi se dit «menacée d'élimination physique», selon le comité Nobel

La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
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  • La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique"
  • Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran"

OSLO: La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone.

Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran" ainsi qu'à "toute apparition dans les médias", ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme".