Canal+ menace de quitter la TNT si elle n'obtient pas des «preuves d'amour» fiscales

Parmi les demandes très diverses de la chaîne, qui sont surtout adressées à Bercy et au législateur, elle voudrait bénéficier d'un taux de TVA réduit, comme c'était le cas jusqu'en 2011 (Photo, AFP)
Parmi les demandes très diverses de la chaîne, qui sont surtout adressées à Bercy et au législateur, elle voudrait bénéficier d'un taux de TVA réduit, comme c'était le cas jusqu'en 2011 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

Canal+ menace de quitter la TNT si elle n'obtient pas des «preuves d'amour» fiscales

  • Quitter la TNT serait une vraie rupture pour la chaîne, qui est diffusée sur les ondes hertziennes depuis son lancement en 1984
  • Elle réclame également un élargissement des droits d'exploitation des oeuvres qu'elle finance

PARIS : Canal+ va-t-elle rester sur la TNT? La chaîne a entretenu le suspense mercredi devant le CSA, prévenant qu'elle pourrait renoncer à sa diffusion hertzienne si elle n'obtenait pas des pouvoirs publics des « preuves d'amour » en matière réglementaire et fiscale.

Quitter la TNT serait une vraie rupture pour la chaîne, qui est diffusée sur les ondes hertziennes depuis son lancement en 1984.

Après avoir fait souffler le chaud et le froid pendant des mois sur ses intentions concernant son maintien sur la Télévision numérique terrestre, Canal+ s'est bien portée candidate cet été au renouvellement de son autorisation de diffusion sur la TNT, qui expire le 5 décembre. Elle est d'ailleurs la seule à avoir manifesté son intérêt pour sa fréquence hertzienne, réservée par le CSA à une chaîne payante.

Mais lors d'une audition par les sept sages du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui rendra sa décision cet automne, le patron du groupe Canal+, Maxime Saada, a fait planer la menace d'un départ de la chaîne des ondes hertziennes.

« La TNT est un parfait résumé des avantages historiques de Canal+, qui soit ont disparu, soit sont devenus un carcan et auquel on nous demande de nous accrocher, sans jamais pouvoir solliciter un assouplissement des conditions qui les accompagnent. Or il nous serait tout à fait légitime, rationnel et possible de nous délier des rigidités liées à notre modèle en quittant la TNT », a-t-il prévenu.

« Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour, or nous n'en avons pas et ce depuis trop longtemps, nous avons même subi depuis 15 ans des preuves permanentes de désamour », a-t-il ajouté.

Parmi les demandes très diverses de la chaîne, qui sont surtout adressées à Bercy et au législateur, elle voudrait bénéficier d'un taux de TVA réduit, comme c'était le cas jusqu'en 2011. Elle se plaint aussi de la taxe « prohibitive » sur la copie privée, qui frappe les disques durs équipant ses décodeurs.

Elle réclame également un élargissement des droits d'exploitation des oeuvres qu'elle finance. Et voudrait garder « une place privilégiée » dans la chronologie des médias (règles de passage des films en salles, en DVD, à la télé...), notamment par rapport aux plateformes de streaming.

Enfin Canal+ réclame le renforcement de la lutte contre le piratage, et juge trop longue la durée d'autorisation prévue par le CSA, fixée à 10 ans, alors que l'audiovisuel se transforme à toute allure.

Coup de bluff ?

S'agit-il d'un coup de bluff de la part de Canal+, pour obtenir des concessions, ou d'une vraie menace? Le groupe, en tout cas, a longuement développé les arguments qui pourraient le convaincre d'abandonner la TNT, si les pouvoirs publics ne se montraient pas plus attentifs à ses doléances.

En raison notamment de ses limitations techniques par rapport aux autres modes de diffusion (câble, satellite, ADSL, fibre...), « la TNT n'a cessé de perdre en attractivité et donc en nombre d'abonnés ces dernières années », a souligné le directeur financier du groupe Grégoire Castaing.

« Canal+ ne fait pas exception à ce phénomène avec une baisse régulière et continu de son parc » d'abonnés via la TNT, passé de 2 millions de clients à « à peine 400.000 » aujourd'hui, soit 4% de ses abonnés dans le monde, a-t-il détaillé. La TNT ne représente « même plus 1% de nos recrutements annuels », alors que « dans le même temps les coûts de diffusion restent élevés » et qu'elle va « structurellement coûter de plus en plus cher », dit-il.

Plus largement, Canal+ (filiale de Vivendi) reste déficitaire en France, un marché « difficile » et « ultra-concurrentiel », qui le prive de perspectives de croissance, une situation encore aggravée par le lancement de Téléfoot et la multiplication des plateformes de streaming, a-t-il fait valoir.

Et « rien n'est fait pour nous aider dans cette conjoncture, au contraire nous constatons une intensification, année après année, de la pression fiscale », s'est-il plaint. Avant de conclure que dans ce contexte, « malheureusement on peut considérer que ne pas rester sur la TNT, ce serait répondre rationnellement à la dégradation assumée par les pouvoirs publics de l'édifice sur lequel a été construit Canal+ ».

En attendant l'épilogue de ce feuilleton, le CSA a annoncé mercredi après-midi qu'il allait « désormais engager les discussions » sur « la future convention de Canal+ », un préalable au renouvellement de sa fréquence TNT.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.